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Par Perrin, publié le 12/06/2020

18 juin 1940 : 12 livres pour tout savoir sur l'appel du général de Gaulle

Le 18 juin 1940, le général de Gaulle l’assénait sur les ondes de la BBC : "La flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre". La veille, le maréchal Pétain avait annoncé qu’il fallait cesser le combat. En ce terrible mois de juin 1940, chacun est convaincu d’incarner la France. 

À l'occasion de cet anniversaire, nous vous invitons à découvrir une sélection de 12 ouvrages pour mieux comprendre le contexte entourant ce discours fondateur de la Résistance française.

Juin 40
La défaite de la France au cours du mois de juin 1940 marque une rupture décisive dans l’histoire du XXe siècle, car elle modifie les grands équilibres militaires et politiques, tant en Europe que dans l’immense empire colonial français. Cette défaite est en apparence irrémédiable, et la victoire du Reich semble assurée pour longtemps, d’autant que l’Angleterre, même si elle demeure en guerre, est très affaiblie et sur la défensive dans l’ensemble de son empire. Il faut donc de la part de Churchill − et plus encore du général de Gaulle − une forte dose d’optimisme pour entrevoir à cette époque une victoire contre Hitler et ses alliés. C’est pourtant ce que les deux hommes annoncent dès le 18 juin. Devant les Communes, le premier affirme sa volonté de poursuivre la lutte quoi qu’il puisse advenir, en promettant à terme une victoire totale. Le second, fort peu connu à cette époque, ne dit pas autre chose. Pariant sur l’entrée en guerre des États-Unis, il prophétise une guerre mondiale. En juin 40, bien peu de gens croient à ce scénario…
Comment en quelques semaines est-on arrivé à cette situation ? Que s’est-il vraiment passé au cours de ce mois de juin tragique et décisif pour l’Histoire ? Cet ouvrage, rédigé d’un style alerte, nous offre une vue globale de la manière dont les événements de juin 40 ont été vécus tant à Paris qu’à Londres, mais aussi à Berlin, Moscou, Rome, Madrid ou Washington. Un tableau exhaustif et stimulant écrit d'une plume alerte, d’une rupture décisive dans l’histoire du peuple français mais aussi du monde.
 

 

 
 

De Gaulle et Pétain
« De l’affection réciproque à la séparation, de la séparation à la déchirure, la relation Pétain-de Gaulle fut celle de deux visionnaires aux destins en miroir, frayant avec les sommets et les gouffres. Elle illustre quelques-unes des pages les plus glorieuses et les plus désastreuses de l’histoire de France. Rarement duel père-fils aura divisé un peuple si durablement et si profondément. Le choc de deux « mêmes », de deux légitimités hautaines, de deux orgueils blessés par l’incompréhension des autres et par des promotions militaires tardives. Ils se sont tant aimés pour ces douleurs muettes partagées d’un regard, pour cette griserie des altitudes auxquelles les médiocres n’ont pas accès. Mais en 1940, chacun est convaincu d’incarner seul la France. Le Vainqueur de Verdun contre l’Homme du 18-Juin. Œdipe de retour… Ils se sont alors déchirés tout en conservant secrètement le reliquaire de leur affection perdue. » (Pierre Servent)
80 ans après 1940, un récit d’une qualité d’écriture rare, porté par la plume inspiré d’un historien qui est aussi un soldat et un écrivain.
Le livre a été bâti à partir de la matrice d’un chapitre écrit pour « Les grands duels politiques qui ont fait la France » sous la direction d’Alexis Brézet et Jean-Christophe Buisson. (Le Figaro Magazin/Perrin).
 

1940 Verités et légendes
Le 13 mai 1940, trois jours après le début de l’offensive allemande, les lignes de l’armée française sont enfoncées. Le 17 juin, Pétain appelle à cesser le combat. Le 22, l’armistice est signé en forêt de Compiègne. Le 10 juillet, députés et sénateurs votent les pleins pouvoirs au Maréchal. En deux mois, la France, première puissance européenne, et dont l’armée était considérée comme la meilleure du monde en 1918, a été mise à terre. Ce naufrage politico-militaire, doublé d’un exode de la population, continue de hanter la mémoire des Français et de susciter de nombreuses interrogations. Le Front populaire a-t-il désarmé le pays ? La ligne Maginot était-elle une bonne idée ? Notre armée était-elle prête ? Manquait-elle d’avions et de chars ? Les Belges sont-ils coupables ? La guerre pouvait-elle être poursuivie en Bretagne ou en Afrique du Nord ? L’appel à Pétain était-il un complot contre la République ? L’appel du 18 Juin a-t-il été entendu ? C’est à ces questions et à bien d’autres encore que répond ce livre, à la fois chronique d’une défaite et plongée dans le quotidien des dirigeants de la IIIe République, des militaires et de la population.

Le drame de 1940
« Le vent de l’Histoire, quand il s’élève, domine la volonté des hommes, mais il dépend des hommes de prévoir ces tempêtes, de les réduire et même, à la limite, de savoir les utiliser. » Membre du Grand Quartier général au moment de l’invasion de la France par la Wehrmacht, le Général André Beaufre a été le témoin impuissant d’une débâcle sans précédent dans l’histoire militaire, d’autant plus humiliante qu’elle aurait pu être évitée. De son expérience au sein de l’état-major français, il dresse un bilan sans appel : manque d’initiative, retard technique considérable, attentisme des officiers… Autant de facteurs qui contribuent à rapprocher son récit du chef-d’œuvre de Marc Bloch, L’Étrange Défaite, où se lit notamment la même impression de décalage générationnel ressentie au sein de l’état-major français. Si Bloch était un historien dans la guerre, le général Beaufre était un militaire conscient des rouages de l’Histoire. Le général complète ses souvenirs de la « drôle de guerre » d’une analyse acérée et brillante, à la croisée du travail d’historien et de philosophe : autrement dit, en véritable stratège. Un ouvrage exceptionnel, dont le général Nicolas Le Nen relève la profondeur dans une préface experte et de nombreuses notes.

Radio Londres

" Ici Londres ! Les Français parlent aux Français... "
En 1940, la BBC ouvre ses antennes à ceux qui refusent la défaite. Radio Londres est née et va devenir le lieu de rendez-vous quotidien des Français pendant quatre ans. De jeunes et talentueux chroniqueurs (Jacques Duchesne, Jean Oberlé, Pierre Bourdan, Jean Marin, Maurice Schumann, Pierre Dac...) insufflent un ton nouveau et inventent la radio de proximité. Des messages personnels aux appels à résister, une véritable guerre des ondes se joue face à Radio Paris (Philippe Henriot) et Radio Vichy, démagogiques, collaborationnistes, voire antisémites. Jusqu'au triomphe des Alliés, Radio Londres se mue en arme de guerre. Voix de la France libre du général de Gaulle, elle est victime de son succès : les Allemands interdisent son écoute et brouillent ses émissions sans jamais réussir à briser son pouvoir.

Docteur en histoire, productrice à France Culture, Aurélie Luneau, grâce à de multiples témoignages et archives sonores, fait revivre l'épopée de cette radio historique. Ce livre a reçu le Prix des Ecrivains combattants, le Prix Philippe-Viannay et le Prix du Comité d'histoire de la radiodiffusion.


  • Presse:

    " Cette passionnante histoirede la "voix de la France" est indispensable pour mieuxcomprendre comment les Français parlaient aux Français."
    Gilles Heuré, Télérama, 29 Mai / 04 Juin 10

Devenir de Gaulle

La destinée de Charles de Gaulle se joue entre le 17 juin 1940, quand il décide d'entrer en rébellion, et le 9 novembre 1943, quand il parvient à s'imposer, contre Giraud et les Alliés, à la tête du premier gouvernement de libération nationale. Entreprise improbable dont Jean-Luc Barré relate et analyse chaque péripétie en s'appuyant sur des données jusqu'ici méconnues. Il est en effet le premier à avoir eu accès aux archives privées du général de Gaulle et aux manuscrits des Mémoires de guerre. Autant de sources inédites qui modifient profondément la connaissance et surtout l'appréciation des principales étapes fondatrices de l'épopée gaullienne.
Ces documents apportent des éclaircissements saisissants sur des épisodes aussi controversés que l'affaire de Dakar, à l'automne 1940, ou celle de Syrie au printemps 1941. Ils conduisent à reconsidérer sous un jour inattendu un dossier aussi complexe que celui de l'assassinat de l'amiral Darlan. Ils fournissent des indications précieuses sur les relations entre le Général et la Résistance, notamment après la mort de Jean Moulin, et les tractations avec les communistes. Ils aident surtout à mieux comprendre comment l'homme du 18 Juin a conquis sa légitimité, inventé son mythe et son personnage, intégré peu à peu le rôle auquel il s'est toujours cru destiné pour véritablement devenir de Gaulle.

Jean-Luc Barré a notamment publié une biographie remarquée de François Mauriac (deux volumes) et une biographie croisée de Jacques et Raïssa Maritain,
Les mendiants du ciel.

De Gaulle
Selon le général von Clausewitz, « la guerre est une continuation de la politique par d’autres moyens ». Plus tard, de Gaulle a montré que la politique est l’autre versant de la guerre – l’une, chez lui, ne se comprenant pas sans l’autre. Il est resté jusqu’au bout le soldat formé à l’épreuve de la première grande guerre générale dont il a nourri sa réflexion et son action lors de la seconde, durant laquelle il a compris avant beaucoup d’autres l’émergence des forces nouvelles et profondes qui travaillaient l’Europe. Car c’est la force qui, pour finir, décide de tout, et d’abord de l’indépendance sans laquelle une nation est vouée au renoncement et à la disparition. De l’arme blindée à l’arme atomique, de l’appel du 18 juin à la constitution de la Ve République, de Gaulle, incomparable dans l’art de commander puis de gouverner, a voulu que la France recouvre et tienne son rang – le premier – au sein d’un monde tourmenté et imprévisible. Et il y est parvenu. En tirant le fil de l’épée, l’historien déroule la pelote politique du gaullisme.

De Gaulle, la République et la France libre
A travers ce recueil, Jean-Louis Crémieux-Brilhac livre plus de cinquante ans de réflexions sur la plus grande aventure collective française du XXe siècle, la France Libre. Mais c’est principalement à sa forme politique et à son chef, Charles de Gaulle, qu’est consacré cet ouvrage, car – ce que la mémoire nationale méconnaît trop souvent – l’action de la France Libre a été essentiellement politique. Ainsi s’éclairent la relation entre Londres, la Résistance intérieure et le parti communiste, la place de la France Combattante dans le jeu des trois grands Alliés ou encore telle phase méconnue de la restauration républicaine… Rassemblés pour la première fois, complétés et révisés, ces textes montrent l’exceptionnelle fécondité politique de ce moment unique de l’histoire de France.

Napoléon et de Gaulle
Héros préférés des Français, Napoléon Bonaparte et Charles de Gaulle incarnent la figure du sauveur. Si beaucoup les sépare, à commencer par le siècle où ils vécurent, ils ont en commun d’avoir élevé notre patrie au-dessus d’elle-même, dans une quête de la grandeur nourrie d’une certaine idée de sa mission et de sa vocation à éclairer le monde. Dans cet essai historique puissant, porté par une plume rare, Patrice Gueniffey croise leur existence et interroge leur destin, ouvrant des pistes fécondes sur leur personnalité et leur œuvre.
A travers les métamorphoses de leurs Mémoires, l’auteur ausculte enfin la France, celle d’hier et surtout d’aujourd’hui, hantée comme jamais par son histoire dans l’espoir de répondre à ses doutes et exorciser son malheur. Un livre magistral et qui fera date.
 

Pétain
Ce que l’on sait du maréchal Pétain (1856-1951) se résume souvent à Vichy, sa rivalité avec de Gaulle, Verdun, sa condamnation à mort, sa réputation d’homme à femmes. On trouvera ici une biographie très complète, nourrie d’éléments nouveaux, qui met en perspective la trajectoire lente mais extraordinaire d’une personnalité d’apparence mystérieuse. Pétain l’orphelin fut d’abord un jeune homme sportif, épris d’études et d’enseignement. Août 1914 changea sa destinée : en quatre ans, le colonel à la veille de la retraite devient le chef des armées françaises. Dès lors commence un lien particulier avec les Français, qui durera jusqu’à l’été 1944, et parfois après.
A la fois politique, militaire, intellectuel et physique et psychologique, le portrait évolutif auquel aboutit l’auteur est bien différent des images d’Epinal en noir et blanc.
 

Perrin