Petites Chroniques féministes, Lisa Frühbeis
Pourquoi sept des huit personnages de Super Mario Kart sont-ils des hommes ? Et pourquoi est-ce la fille, bien sûr, qui roule à deux à l’heure et ne fait que glousser ? Saviez-vous qu’à l’origine, les femmes se rasaient les jambes quand elles ne pouvaient pas se payer de bas nylon ? Et que certains fins gourmets raffolent de placenta ?
Dans ces petites chroniques féministes, Lisa Frühbeis nous parle de ses propres expériences et des leçons qu’elle en a tirées. Avec humour et sagacité, elle transforme ces « réalités vécues » en BD non seulement amusantes, mais aussi pertinentes. Elle ne recule devant aucun sujet : les menstruations, les poils ou encore la difficulté pour les femmes d’uriner en plein air, tout y passe !
Corps de femmes

Lucie Bertrand-Luthereau,
Emmanuelle Soni Dessaigne,
Thi Bich Doan,
Audrey Fella,
Dominique Gros,
Lucie Honoré,
Sophie Kune,
Maï Le Du,
Chantal Motto,
Estelle Penain,
Sylvie Tenenbaum,
Stéphanie Honoré La femme contemporaine est aussi multiple qu'unique. Quant au terme « corps », il peut s'entendre de mille façons. Alors comment appréhender le corps des femmes dans sa diversité, tout en réussissant à en sortir un corps unique, ou plutôt réunifié ? Stéphanie Honoré a demandé à dix femmes et deux hommes, issu·e·s de différentes disciplines et reconnu·e·s dans celles-ci, d'apporter leur regard, à la fois compétent et sensible sur ce que signifie le corps des femmes. Chaque récit d'une vingtaine de pages part de l'expérience vécue de l'auteur·e et questionne un angle du féminin.
Corps adolescent, sexualité, grossesse, accouchement, ménopause, maladie, sont autant de thématiques abordées pour parler d'un corps qui est d'abord de chair. Mais le corps des femmes est aussi politique, émotionnel, poétique, symbolique ou sacré. Autant de dimensions qui sont racontées. Le sentier qui en émerge permet de mieux saisir la couche si subtile qui s'insère entre féminité et féminin.
Mon corps et alors ?, Laetitia Duveau
Pourquoi faudrait-il cacher nos tétons, nos vergetures, nos poils, le sang de nos règles… ? Pourquoi des canons de beauté irréalistes continuent-ils de nous pourrir la vie ? Pourquoi le plaisir sexuel serait-il l’apanage des hommes et la contraception à la charge des femmes ? Pourquoi certaines maladies dites « féminines » demeurent incomprises, l’orientation sexuelle un « problème » à résoudre, le consentement un concept obscur ?
Ce manifeste illustré aborde tous les tabous auxquels les femmes et les minorités de genre sont encore confrontées, dans leur quotidien et dans leur chair. Laetitia Duveau, artiste et autrice du compte @curatedbygirls, y donne des clés - sous la forme de brèves coup de poing et de punchlines – pour déconstruire les stéréotypes et sortir des diktats hérités du patriarcat qui gangrènent encore notre société.
Une ode à la diversité et à la beauté de nos corps, au respect de soi et des autres.
Plus de femmes en politique !, Léa Chomboncel
Comment se fait-il que plus de soixante-dix ans après l’obtention du droit de vote, la place des femmes en politique soit toujours aussi précaire ? Léa Chamboncel, éditorialiste politique et podcasteuse, est allée à la rencontre d’une cinquantaine de femmes politiques, de droite et de gauche, pour essayer de mieux comprendre les difficultés auxquelles elles sont confrontées. Et esquisser une société plus inclusive, plus égalitaire, plus solidaire et donc réellement démocratique.
Être une mère pour soi-même, Bethany Webster

Grandir dans une culture patriarcale, surtout quand on est une femme, c’est être soumis à une somme de tabous et de règles étouffants, de croyances délétères et souvent inconscientes, ancrées dans nos comportements.
Cette blessure culturelle se manifeste bien souvent à travers des injustices, des rejets et des conflits familiaux douloureux. Ces symptômes, que Bethany Webster qualifie de « blessure maternelle », tant qu’ils ne sont pas identifiés et traités, sont reconduits silencieusement, transmis de génération en génération. Sévissant dans toutes nos relations, la blessure, issue du mépris des valeurs du féminin, s’enracine principalement dans les relations entre les mères et les filles, qui en sont toutes deux les premières victimes.
Avec une efficacité et une sincérité rares, Bethany Webster nous éclaire à partir de ses recherches et de sa propre histoire, et nous invite concrètement à nous engager sur un chemin de guérison et d’autonomie, pour rétablir cet équilibre entre les énergies du féminin et du masculin. Guérir la blessure maternelle, c’est retrouver la puissance et la liberté, et contribuer à créer un monde meilleur, à l’échelle individuelle, culturelle et planétaire.
Une histoire photographique des femmes au XXe siècle, Agnès Grossman
L’histoire des femmes au XXe siècle est celle de leur émancipation. S’affranchissant de la tutelle de leur père ou de leur mari, elles finissent par obtenir tous les droits civiques, à l’égal des hommes. Ces cent années ont été pour les femmes une conquête de leur liberté. Comment ont-elles vécu durant ces décennies ? Quel sort leur réservait leur époque ? Qui étaient-elles ? Quelles femmes célèbres ont marqué leur temps ?
Toutes ces vies ressurgissent à travers les 300 photographies rassemblées par l’agence photographique Roger-Viollet, de la fin du XIXe siècle à nos jours. Des images légendées par Agnès Grossmann, qui retrace et raconte la destinée de ces femmes.
Elles sont nos ancêtres qui ont vécu, aimé, enfanté, lutté avant nous. Ce sont nos mères, nos grand-mères, nos arrière-grand-mères. C’est presque un album de famille.
Imparfaites, Ludivine Gaillard

Les femmes sont omniprésentes dans l’histoire de l’art occidental. Généralement dans des attitudes stéréotypées, elles endossent une multitude de rôles en étant souvent… dénudées. Un sein (voire deux) qui se fait la malle hors d’un corsage, une paire de fesses bien rondes, une cambrure improbable… On peut dire que les hommes se sont fait plaisir !
Hommes, oui, car jusqu’à la première moitié du XXe siècle, ce sont eux qui dominent le monde de l’art, imposant leurs canons esthétiques. Et si leurs oeuvres s’inscrivent dans un certain contexte socioculturel, leur art a néanmoins contribué à bâtir une image de « la femme » conforme à la société patriarcale et à véhiculer des préjugés qui, encore aujourd’hui, ont la peau dure. En effet, que la gent féminine y soit fantasmée (proportions idéales, mère parfaite, « beauté exotique »), associée au mal (sorcière, femme fatale ou monstrueuse, hystérique ou syphilitique) ou victimisée (agressée, violée, assassinée), peintures et sculptures ont longtemps été un miroir grossissant du sexisme et de la misogynie en Occident.
Dans cet ouvrage richement illustré, Ludivine Gaillard s’appuie sur les mythes et leurs mises en image pour révéler la domination masculine dans l’histoire de l’art occidental à travers les siècles. Avec un ton décalé, mais une plume toujours documentée !
Femmes, réveillez-vous !, Dr Brigitte Letombe
« Ce manifeste est adressé aux femmes par une gynécologue médicale qui a vu passer la révolution féministe d’après 68, qui a combattu pour la contraception et l’IVG avec les femmes et pour les femmes, mais qui, aujourd’hui, dans son exercice, a le sentiment d’un affrontement quotidien face à des femmes et contre des femmes en perte de confiance. »
Brigitte Letombe s’inquiète dans cet ouvrage de la défiance des femmes induite par la désinformation qui envahit les réseaux sociaux et le climat de « violences gynéco-obstétricales» qui s’est largement amplifié ces dernières années.
Elle s’attache, en examinant les différentes crises de confiance
(comme le rejet de la pilule ou la diabolisation du traitement hormonal de la ménopause) d’informer les femmes et de leur donner et les clés qui leur permettront de retrouver le chemin des cabinets avec confiance envers leurs gynécologues, dont le rôle est essentiel pour leur santé.
Féminicides, Christelle Taraud
Dans tous les pays du monde, à toutes les époques, des femmes ont été tuées parce qu’elles étaient des femmes.
L’historienne Christelle Taraud réunit dans ce livre les meilleures spécialistes mondiales de la question, des œuvres d’artistes et d’écrivaines, des témoignages et des archives… pour comprendre le continuum de violences qui s’exerce contre les femmes depuis la préhistoire.
Un ouvrage essentiel et inédit, autant scientifique que politique.
Avec les contributions de Gita Aravamudan, Claudine Cohen, Silvia Federici, Rosa-Linda Fregoso, Elisa von Joeden-Forgey, Dalenda Larguèche, Patrizia Romito, Rita Laura Segato, Aminata Dramane Traoré et plus d’une centaine d’autres autrices et auteurs.
Manifeste contre le féminisme radical et pour un féminisme éclairé, Lauea Lesueur

En posant cette question à près de 150 femmes pour son podcast « Legend Ladies » consacré à l’ambition féminine, Laura Lesueur s’est aperçue qu’elle provoquait chaque fois une hésitation, voire un malaise. Pour quelle raison cette notion de féminisme, qui devrait être consensuelle, peine-t-elle tant à rassembler aujourd’hui ?
Des dérives du féminisme radical à la nécessité d’un féminisme éclairé, ouvert à la nuance, inclusif de toutes les femmes, mais aussi des hommes, l’auteure, une jeune femme de son temps, entrepreneure et mère, s’interroge sur la façon dont on peut progresser sur la question en évitant les écueils qui divisent.
Il est temps que ce mouvement accède à une nouvelle étape de son développement, qu’il cesse, par des réactions extrêmes et mal comprises, de susciter des tensions, pour rassembler de manière constructive.
Des contributions éclairantes de femmes et d’hommes aux parcours riches et singuliers accompagnent ce manifeste vif et pertinent. En évitant les réponses toutes faites, il propose de nouvelles fondations pour un féminisme perçu non comme un danger, mais comme un enjeu civilisationnel, heureux, incontournable.
FéminiSpunk, Christine Aventin
FéminiSpunk est une fabulation à la Fifi Brindacier, qui raconte l’histoire, souterraine et infectieuse, des petites filles ayant choisi d’être pirates plutôt que de devenir des dames bien élevées. Désirantes indésirables, nous sommes des passeuses de contrebande. Telle est notre fiction politique, le récit qui permet à l’émeute intérieure de transformer le monde en terrain de jeu. Aux logiques de pouvoir, nous opposons le rapport de forces. À la cooptation, nous préférons la contagion. Aux identités, nous répondons par des affinités. Entre une désexualisation militante et une pansexualité des azimuts, ici, on appelle « fille » toute personne qui dynamite les catégories de l’étalon universel : meuf, queer, butch, trans, queen, drag, fem, witch, sista, freak… Ici, rien n’est vrai, mais tout est possible. Contre la mascarade féministe blanche néolibérale, FéminiSpunk mise sur la porosité des imaginaires, la complicité des intersections, et fabule une théorie du pied de nez. Irrécupérables !
Libérations sexuelles, Cornelia Möser

Aujourd’hui, la sexualité est une question centrale pour les féministes comme pour les mouvements LGBTQ. Désir, plaisir, maternité, mais aussi violences sexuelles et consentement sont abondamment discutés par les théoriciennes et les militantes. Mais qu’est-ce au juste que la sexualité ?
Cette question bien plus complexe qu’il n’y paraît a traversé l’ensemble des pensées féministes et LGBTQ depuis au moins les années 1960 et ce que l’on a appelé la révolution sexuelle. La sexualité a ainsi pu être considérée comme un outil, voire une condition de la libération des femmes, ou comme un simple espace d’épanouissement des plaisirs et des désirs. Elle a également été perçue comme un obstacle, le lieu par excellence de la vulnérabilité des femmes face à la violence des hommes, ou encore un moyen de détourner les femmes de la lutte pour leur émancipation. Enfin, elle est même devenue chez certaines un critère à l’aune duquel juger du « degré » de modernité d’une nation et hiérarchiser les cultures.
Cet ouvrage passionnant propose une relecture nuancée des théories féministes sur la sexualité, foisonnantes et parfois antagonistes. Retraçant l’histoire intellectuelle et militante du féminisme et des mouvements LGBTQ, il nous plonge au cœur des réunions d’activistes, des débats entre théoriciennes et des manifestations qui se sont déroulées en Allemagne, en France et aux États-Unis depuis plus de soixante ans. En s’intéressant particulièrement aux visions alternatives nées de ces luttes féministes et queers, ce livre entend faire émerger de nouvelles façons de penser l’émancipation des femmes.
Daronne & féministe, Fabienne Lacoude

Votre gynéco est-il obligé de vous tâter le col à chaque visite de suivi de grossesse ? Pourquoi les mères se retrouvent-elles préposées au caca ? Si elles sont si fatiguées, est-ce parce qu’elles sont mal organisées ?
Aujourd’hui, si beaucoup de femmes se sentent démunies face aux exigences (démesurées) de la maternité, c’est parce qu’elles sont souvent isolées, persuadées de devoir trouver, chacune dans son coin, l’équation de la mère parfaite, et sans se plaindre, s’il vous plaît ! Or, ce qui apparaît comme de petits problèmes privés est, en réalité, éminemment politique. Aujourd’hui, la maternité peut aussi être le théâtre de violences, de discriminations et d’inégalités trop souvent minimisées ; il est grand temps d’en faire un sujet féministe de premier plan. Et de dire à toutes les mères : « Vous n’êtes pas seules. Vous n’avez pas à être parfaites. Vous avez toutes les raisons de vous “plaindre”. Ensemble, battons-nous pour faire changer les choses. »
Ce livre n’a pas pour but de diaboliser la maternité, au contraire. S’il est important de déboulonner l’idéal de la maternité forcément heureuse et épanouissante, il est tout aussi important de réhabiliter la maternité comme lieu possible d’empowerment et de prise de conscience féministe.
Être mère si je veux, quand je veux, bien sûr, mais aussi comme je veux (et comme je peux) !
Vagabondes, voleuses, vicieuses, Véronique Blanchard

Luce : « vagabonde » ; Adèle : « voleuse » ; Émilienne : « vicieuse ». Trois mots, qui valent rappel à l’ordre, réquisitoire, sanction. Ou comment le langage, le système éducatif, la psychiatrie et l’institution judiciaire construisent le féminin, en lui opposant des contre-modèles. Dans les années 1950 et 1960, une adolescente a tôt fait de virer « mauvaise fille » : un flirt, une sortie au bal ou au café, voire une simple fugue de quelques heures peuvent suffire à enclencher l’engrenage judiciaire, qui la conduit devant le juge des enfants. Beaucoup seront ensuite placées en internat, hospitalisées, ou emprisonnées. Un mécanisme que Véronique Blanchard dévoile à travers l'analyse de centaines de documents exhumés des archives du tribunal pour enfants de la Seine. Les voix des jeunes filles qui en surgissent racontent autant de trajectoires brisées, de rêves réprimés — et de révoltes indomptées. Elles nous plongent dans les coulisses de la fabrique du genre et des inégalités. Car si les lois ont évolué, si les regards portés sur le genre ont changé, si les adolescentes d’aujourd'hui ne portent plus les mêmes prénoms, certains mécanismes, eux, perdurent : ces voix n’ont aujourd'hui rien perdu de leur force subversive.
Les vrais hommes sont féministes, Isabelle Alonso

« Hé, les gars, c’est à vous que je parle ! Il paraît que depuis #MeToo, être un homme, juste un homme, serait devenu “compliqué”.
On ne peut plus rien dire ! On ne peut plus être galant, on ne peut plus draguer, on ne peut plus rigoler !
Vous êtes mal à l’aise. Limite agacés. Solidaires des femmes, évidemment, vous n’êtes pas bas de plafond, mais bon, une fois passées les bornes, y a plus de limites.
Vous avez besoin de lire ce livre. Parce que dans ce livre, j’explique :
Le patriarcat est en pleine forme, et il sait se défendre. Insidieux, sournois, il agit en catimini, en loucedé, sans qu’on le nomme, sans qu’on le détecte, façon iceberg. En profondeur. Immergé.
Or, si le patriarcat s’attaque aux femmes, il ne vous épargne pas. La masculinité telle qu’on vous l’inculque vous fait plus de mal que de bien. Lisez mon livre : vous aussi, vous aurez envie d’abolir le patriarcat. »
Isabelle Alonso
Cette lettre ouverte aux hommes, ponctuée d’éclats de rire, s’adresse également aux femmes en leur suggérant des parades pour déjouer le système patriarcal, en les invitant à élever différemment leur fils et à rallier leurs hommes à cette nouvelle approche du monde.
La République des hommes, Gabrielle Siry-Houari

Bercy, 2015. Gabrielle Siry-Houari entre au ministère de l’Économie et des Finances comme conseillère au secrétariat d’État au numérique et à l’innovation. Elle découvre ce « paquebot » unique en son genre : son austère architecture, son ballet de courtisans, ses expressions dans l’anglais des affaires et enfin sa face cachée : le sexisme ordinaire. Dans ce journal de bord en politique, vivant et révoltant, la jeune économiste dépeint un climat délétère, bien loin de l’exemplarité que nous serions en droit d’attendre au sommet de l’État. Elle décrit un « patriarcat libéral » qui permet à des hommes installés de conserver les leviers des pouvoirs économique, politique et médiatique.
« L’élection d’Emmanuel Macron, promettant de grandes avancées en matière d’égalité femmes-hommes, a été un leurre. Dans ses réformes comme dans son imaginaire fait de financiarisation de l’économie et de start-up nation, le macronisme n’a fait que renforcer un système défavorable aux femmes et perpétuer des représentations en leur défaveur. Quand le politique renonce à réguler les excès du capitalisme, s’ouvre aux vents des lobbys privés et cède aux sirènes de la dérégulation, ce sont les moins privilégiés qui en subissent les conséquences, et en premier lieu, les femmes. Le féminisme, loin d’être particulariste, revitalise la lutte pour la justice sociale. »
Réinventer l'amour, Mona Chollet

Nombre de femmes et d’hommes qui cherchent l’épanouissement amoureux ensemble se retrouvent très démunis face au troisième protagoniste qui s’invite dans leur salon ou dans leur lit : le patriarcat. Sur une question qui hante les féministes depuis des décennies et qui revient aujourd’hui au premier plan de leurs préoccupations, celle de l’amour hétérosexuel, ce livre propose une série d’éclairages.
Au coeur de nos comédies romantiques, de nos représentations du couple idéal, est souvent encodée une forme d’infériorité féminine, suggérant que les femmes devraient choisir entre la pleine expression d’elles-mêmes et le bonheur amoureux. Le conditionnement social subi par chacun, qui persuade les hommes que tout leur est dû, tout en valorisant chez les femmes l’abnégation et le dévouement, et en minant leur confiance en elles, produit des déséquilibres de pouvoir qui peuvent culminer en violences physiques et psychologiques. Même l’attitude que chacun est poussé à adopter à l’égard de l’amour, les femmes apprenant à le (sur ?) valoriser et les hommes à lui refuser une place centrale dans leur vie, prépare des relations qui ne peuvent qu’être malheureuses. Sur le plan sexuel, enfin, les fantasmes masculins continuent de saturer l’espace du désir : comment les femmes peuvent-elles retrouver un regard et une voix ?
Im/Patiente, Mounia El Kotni et Maelle Sigonneau

À l’âge de 30 ans, Maëlle Sigonneau apprend qu’elle est atteinte d’un cancer du sein métastatique, réputé incurable. En traitement continu jusqu’à son décès trois ans et demi plus tard, elle fait petit à petit l’expérience inattendue des injonctions à la féminité dans son parcours de soin. Alors que le cancer du sein touche 58 000 femmes par an, les perruques, prothèses mammaires et autres crèmes hydratantes permettent-elles aux patientes de vivre mieux, ou ont-elles pour objectif de masquer une maladie qui fait peur, empêchant toute mobilisation collective sur le sujet ?
À partir des réflexions de Maëlle et du travail de recherche de Mounia El Kotni, ce livre se penche sur les clichés autour des cancers du sein, et interroge le regard que la société pose sur les femmes qui en sont atteintes : en plus de se battre contre la maladie, elles doivent rester féminines, tout en continuant à être performantes au travail et à accomplir les tâches au sein de leur foyer.
Cette exploration engagée nous invite toutes et tous à mener ensemble le combat contre la maladie du siècle.
Abécédaire joyeux et décompléxé du féminisme, Clarence Edgard-Rosa
Pourquoi « féminisme » est-il encore considéré comme un gros mot ? Comment s’y retrouver dans la jungle des courants féministes ? Les Spice Girls ont-elles piétiné l’héritage militant du girl power ? Comment s’expliquent les inégalités salariales entre les hommes et les femmes ? Qu'est-ce que le mansplaining, le slut shaming, l’empowerment ? Toutes ces questions trouvent des réponses claires et décomplexées dans cet abécédaire.
« Un abécédaire drôle et pointu. » ELLE
« Non seulement c'est hilarant, mais en plus c'est hyper instructif. » Causette
« Décalé et bien vu. » Cosmopolitan
« Tout ce qu'il y a à savoir du féminisme est désormais résumé en un abécédaire. » Les Inroks
La Défaite des femmes, Dominique Simonnet

Vous avez dit « libérées » ? Libres de leurs choix, libres de leurs corps ? Allons, ouvrons les yeux : il règne aujourd’hui un conformisme pervers qui encourage de nouveau la soumission des femmes. Lolitas incitées par la culture adolescente à se transformer en femmes-objets toujours disponibles; jeunes filles piégées par l’industrie du sexe qui fait désormais commerce du spectacle de leur humiliation ; femmes effacées, voilées, violées, vendues, mutilées, pour mieux être utilisées en privé par leurs propriétaires…
Ici au nom de la modernité, là au nom de la tradition, le mâle dominateur reprend partout du poil de la bête. Pornographes et puritains poursuivent la même obsession millénaire, héritage de notre condition mammifère : le contrôle du corps des femmes. Non, celles-ci ne sont pas si libres qu’on le dit. Non, le féminisme n’est pas dépassé. Serions-nous en train d’assister, en silence, dans la complaisance, à la défaite des femmes ? Mais alors, ce serait aussi la nôtre, celle des hommes, celle de tous ceux qui chérissent le désir et la liberté d’aimer.
Mères sans filtre

Comment ça, on ne nous avait pas tout dit sur la maternité ?
C’est ce que constatent les huit autrices de ce recueil confrontées
à une réalité loin de l’image d’une maternité sans nuage.
Alors, comment traverser l’expérience de la maternité quand
celle-ci se révèle une plus grande épreuve que prévu ? Pourquoi
a-t-on tant de mal à parler des difficultés maternelles
lorsqu’on y fait face personnellement ? Comment se détacher
d’un récit collectif qui passe sous silence les inégalités parentales
? Comment créer sa propre version de la parentalité
quand on ne se retrouve pas dans la norme ?
Alors que la maternité a longtemps été un angle mort du
féminisme, elle est aujourd’hui intégrée dans les revendications
des combats post-MeToo autour des questions de la
charge mentale, du post-partum, de l’éducation, de la parentalité
queer. Dans ce livre, huit autrices, huit mères livrent sans
filtre leur expérience et le déclic féministe qui les a portées,
chacune avec sa plume. Ces témoignages émouvants, parfois
drôles, permettent de penser autrement le rôle de mère, car
poser un regard féministe sur la maternité est libérateur.
• Bonne fille par Julia Kerninon
• La mère normale par Élodie Font
• Bouche cousue par Illana Weizman
• Le pull rose de mon fils par Claire Tran
• Donnez, donnez, do-donnez, donnez, donnez-moi par Renée Greusard
• Fatiguée, libérée… engagée ! par Camille Abbey
• La maman et la marge par Gabrielle Richard
• Lettre à celle qui naît aussi par Anne-Sophie Brasme
Chères collaboratrices, Sandrine Holin

Depuis quelques années, les entreprises semblent enfin s’attaquer aux discriminations envers les femmes. Les inégalités femmes/hommes seraient en effet responsables d’un manque à gagner abyssal pour l’économie, et les entreprises dont les conseils d’administration ou les comités de direction s’ouvrent davantage aux femmes seraient plus performantes. Il faut donc agir, et vite !
De grandes dirigeantes du monde des affaires ou de la politique expriment ainsi publiquement un engagement féministe, tandis que les multinationales comme les start-up s’affichent en pionnières de cette lutte en proposant formations à l’empowerment destinées aux femmes, marketing reprenant slogans et symboles féministes, communication axée sur la conciliation entre vie professionnelle et vie privée, ou encore politiques dites de diversité…
Ce nouveau féminisme qui emprunte au marché sa logique et son vocabulaire est celui offert par le capitalisme néolibéral aux femmes aspirant à « briser le plafond de verre ». Mais cette égalité qui vise avant tout à nous rendre plus compétitives et à nous mettre en concurrence est-elle désirable ? En abordant le féminisme sous l’angle du développement personnel ou de la logique entrepreneuriale, ne risquons-nous pas d’en affaiblir sa capacité à révolutionner la société ? Face à la tentative de récupération de nos souhaits d’égalité et d’émancipation, cet essai tente de hacker l’algorithme du féminisme néolibéral.