Sa façon de parler ressemble à son écriture : pétillante et spontanée. Carène Ponte adore raconter des histoires et aime surtout les partager ! Aujourd’hui sort son 11e ouvrage et son enthousiasme n’a pas pris une ride.
Carène Ponte a 42 ans, deux enfants et… un chien. Depuis cet été, elle est écrivaine à plein temps, abandonnant ainsi son métier de responsable de formation qu’elle a exercé pendant 17 ans. Mais il était temps de se rendre à l’évidence : l’écriture prenait de plus en plus de place. Pourtant, il lui a fallu se battre contre elle-même pour oser devenir romancière : « Je me suis longtemps autocensurée, je me refusais ce désir fou en pensant que je n’avais pas de talent, que je ne saurais pas faire. » En 2013, Carène ouvre un blog et commence à déverser tous les mots qu’elle retenait depuis si longtemps. Elle écrit des billets, des nouvelles, participe à des concours (qu’elle remporte !), les internautes en redemandent. Ce succès attire l’attention d’un éditeur qui publie en 2016 son premier livre. Aujourd’hui comme hier, elle écrit tout le temps : « Le maitre mot c’est la régularité, il ne faut pas se laisser aller aux doutes, à la procrastination. J’essaye de prendre la plume chaque jour quoi qu’il arrive. »
Son dernier opus Embarquement immédiat pour Noël est son 4e roman sur cette période qu’elle vénère : « Noël est une fête qui véhicule des valeurs positives, familiales, j’aime l’idée de partage, le décorum. J’avais très envie d’écrire non pas des romances de Noël mais des comédies de Noël, des histoires drôles et tendres. Je prends un plaisir fou à les imaginer. » Cette fois, ses deux héroïnes sont jumelles. La première rêve de Laponie, la seconde des Seychelles et, par un concours de circonstance, l’amoureuse de la neige se retrouve sous un soleil de plomb et vice versa. On rit de leurs déconvenues, on se laisse embarquer avec elles dans ces paysages somptueux : « J’ai dû faire beaucoup de recherches car je ne suis allée ni en Laponie ni aux Seychelles ! Ceux qui me connaissent savent que je suis plus pôle Nord que plage de sable blanc. Pourtant, magie de l’écriture, en écrivant cette histoire, en observant comme les Seychellois mettent du cœur à faire de Noël une fête pleine de joie et de solidarité, j’ai fait évoluer ma propre opinion sur le sujet ! »
Ne nous y trompons pas, si les romans de Carène Ponte sont foncièrement joyeux, elle n’hésite jamais à aborder des sujets graves. Le deuil, la maladie, le burn out, sont présents dans ses ouvrages : « Je parle de la vie, or la vie est faite de tout ça, je ne veux pas occulter les périodes de chagrin, mais mon parti pris c’est assurément l’optimisme. » L’humour est pour elle « une arme de destruction massive », elle a bien compris que ses lecteurs ont besoin de légèreté et elle en a à revendre : « mes livres sont une valeur refuge ».
Ses lecteurs justement sont d’abord des complices. Aussi s’amuse-t-elle à leur faire des clins d’œil sous forme de notes de bas de page, sa marque de fabrique : « C’est mon lien avec eux, des « private joke », une façon spontanée, directe de leur parler. Ces notes ne sont là que pour les faire rire, tout le contraire des notes informatives qu’on trouve dans les ouvrages classiques. Je sais qu’ils les attendent. »
Etre cataloguée autrice de feel good ne lui pose aucun problème : « Je vais finir par être la seule à ne pas en être agacée ! La définition originelle du feel good correspond tout à fait à ce que j’ai envie de faire : parler de la vie dans ce qu’elle a de parfois tragique mais avec le parti pris de la lumière. Je pense à Forrest Gump, ce feel movie aux thèmes très durs et pourtant, en le regardant, on a chaud au cœur, on y ressent tant d’émotions et le film est si drôle. Non, je ne vois pas le feel good comme quelque chose de réducteur ou de marketing. De toute façon, je n’ai pas trouvé d’autre terme pour définir ce que je fais ! »
Grâce à « L’Atelier des Auteurs », elle a donné une master class et a adoré ça : « J’ai toujours aimé écouter les auteurs parler de leur processus d’écriture, c’est inspirant, fascinant. Donner des conseils à ceux qui auraient envie mais qui n’osent pas franchir le pas, m’a passionnée. »
Carène a vendu 400 000 exemplaires de ses livres toutes éditions confondues et garde la tête froide : « Quand il n’y a que 10 personnes lors d’une signature, ça vous rend humble ! Et puis il y a les enfants, le collège, les repas, les courses, des préoccupations du quotidien. Mais c’est aussi une affaire de personnalité : la vanité ce n’est pas pour moi, j’aime bien la vie et je suis dans la vie. »
(Re)découvrez son roman de Noël précédent en format poche :
Du 12 au 14 avril, les amoureux de lecture se réunissent au Grand Palais Ephémère pour le Festival du Livre de Paris. Découvrez dès à présent les auteurs présets sur place.