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Par Pocket, publié le 21/11/2018

Ce que les sages nous apprennent du bonheur

Dépoussiérer les anciens écrits des grands penseurs chinois pour les faire redécouvrir aux chinois et au monde, c’est le défi que s’est lancé Yu Dan, professeur à l’université de Pékin. Car selon elle,  Confucius et  Tchouang-tseu ont encore beaucoup à nous apprendre aujourd'hui, sur le bonheur et la vie, tout simplement ! En voici un aperçu.

Il suffit de jeter un oeil sur les réseaux sociaux où l’on se partage quotidiennement des citations de Confucius pour comprendre qu’il reste plus moderne que jamais ! Avec un regard neuf, Yu Dan revisite dans Le bonheur selon Confucius les enseignements d'hier, pour nous aider à mieux vivre aujourd'hui.

 

 

Alors que nous apprend Confucius ? A travers de multiples anecdotes, l’auteur nous parle de tempérance, bonté, loyauté, droiture, et encourage à s'ouvrir aux autres...

• Le bonheur est intérieur

Le bonheur a tout à voir avec la richesse spirituelle, et finalement bien peu avec celle matérielle. Pour Confucius, la richesse dépend de notre être intérieur. Pour lui, nous devons vivre notre vie avec loyauté et tolérance, avec humanité. C’est ce qui nous rendra heureux.

• Faire face avec sérénité au regret et à la souffrance

« Ne pleurez jamais d’avoir perdu le soleil ; les larmes vous empêcheraient de voir les étoiles ».

Avec cette citation de Rabindranath Tagore, Yu Dan introduit l’idée que nous ne pouvons pas éviter les coups durs du sort. C’est pourquoi Confucius nous conseille d’adopter face à eux une attitude positive qui nous permettra de garder courage et de continuer à cultiver notre optimisme.

Comment ? Selon trois principes :

1. la bonté sans inquiétude,

2. la connaissance sans incertitude,

3. le courage sans peur.

 

• Avoir des amis

Confucius distingue trois sortes d’amis “utiles” : les amis droits, fidèles et cultivés. Il évoque également trois types d’amis à éviter : les flatteurs, les hypocrites et les beaux parleurs.

Pour bien faire son choix, il faut être bienveillants, et avoir envie de se lier aux autres. Faire preuve de discernement. Et si possible, faire entrer dans sa vie des gens positifs, qui aiment leur vie, et apporteront du bonheur dans la vôtre.

Pour illustrer ce point de vue, Yu Dan cite une anecdote du sage dans le livre :

« Il était une fois trois petits mulots qui s’affairaient dans les champs en prévision de l’hiver. Le premier cherchait frénétiquement des provisions et transportait toutes sortes de graines dans son trou. Le deuxième battait la campagne en quête de tout ce qui pourrait lui permettre de se protéger du froid, et il remplissait son terrier de paille, de foin et de duvet. Et le troisième mulot ? Lui, se promenait de-ci de-là en regardant le ciel, goûtant au spectacle de la nature, quand il ne s’allongeait pas pour se reposer un moment. Ses deux laborieux compagnons le houspillaient en partant au travail et lui disaient : «  Quel paresseux tu fais ! Si tu ne prépares pas l’hiver, comment te débrouilleras-tu lorsque la bise sera venue ? » Mais le troisième mulot n’essayait même pas de se justifier.

Quand l’hiver arriva, les trois mulots s'abritèrent dans leur tanière encombrée de provisions. Ils ne manquaient ni de vivres ni de literie douillette, mais ils n’avaient rien à faire de toute la journée. Peu à peu l’ennui s’installa, et ils ne savaient pas comment passer le temps.

Alors le troisième mulot commença à raconter des histoires à ses deux compagnons : il leur parla de l’enfant qu’il avait vu au bord du champs un après-midi d’automne, d’un homme qu’il avait observé près de la mare un matin d’été. Il leur rapporta des conversations qu’il avait eues avec d’autres mulots du champs voisin : il leur chanta la chanson d’un oiseau qu’il avait entendue au printemps…

C’est à ce moment-là seulement que les deux mulots travailleurs comprirent que pendant toute la belle saison leur compagnon avait recueilli des rayons de soleil pour les aider à passer agréablement l’hiver. Si certaines activités semblent n’avoir aucune utilité pratique, elles peuvent apporter la paix et l’harmonie à l’âme. »

 

Le bonheur selon Tchouang-tseu

« L’esprit sage est le miroir du ciel et de la terre, dans lequel toutes les choses se réfléchissent. » Tchouang-tseu

 

Moins connu que Confucius, Tchouang-tseu est pourtant l’un des plus grands penseurs chinois. Maître du taoïsme, il a donné naissance à la sagesse, la culture, la poésie et aux arts martiaux. Voici quelques uns de ses préceptes extraits du livre de Yu Dan :

 

• Le bonheur réside dans l’instant présent

« L’homme vit dans l’instant présent et s’il sait rester détaché des honneurs, passer outre aux richesses et ne pas craindre la mort, son âme profitera toujours d’un espace et d’un horizon ô combien immenses ! » Le taoïsme invite à ouvrir son regard et voir en grand, pour discerner la valeur de ce qui nous entoure. Ce faisant, l’individu peut se dépasser, se transcender. En parvenant à s’ouvrir à l’empathie, la compassion, il pourra repousser ses propres frontières et être en harmonie avec le monde. Car selon Tchouang-tseu « Qui ne se connait pas soi-même ne saurait connaître les autres. »

 

•  Trouver sa liberté profonde

 

Pour trouver sa place dans le monde, il faut trouver sa liberté, et notamment sa liberté intérieure. Tchouang-tseu était en effet anarchiste dans l’âme et ses enseignements incitent à sortir des cadres imposés, des règles sociales qui nous oppressent.

Tchouang-tseu raconte l’anecdote d’un homme qui s'endort et rêve qu'il est un papillon. À son réveil, il se demande s'il est bien réveillé, ou s'il n'est qu'un papillon qui rêve qu'il est un homme. Cette histoire nous apprend qu’il faut se méfier des apparences. Etre à l’écoute de ce que nous sommes vraiment, de ce que nous voulons vraiment…  pour trouver la sérénité dans notre rapport à l'autre.



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