À l'occasion de la parution de son nouveau polar, Requiem pour un diamant chez Fleuve, Cécile Cabanac répond à nos questions.
Dans Requiem pour un diamant, nous retrouvons deux personnages, Virginie Sevran et Pierre Biolet, que nous avions découverts dans Des poignards dans les sourires. Qu’est-ce qui vous a donné envie de leur faire vivre une deuxième aventure ?
Virginie Sevran et Pierre Biolet sont des personnages auxquels je me suis beaucoup attachée. Nous les retrouvons cette fois à Versailles, où Sevran a été mutée et promue commandant de police. Pierre Biolet la rejoint en début de roman. Après quelques années passées à distance, ils retrouvent leur belle complicité, mais l’enquête qui va les occuper est à mille lieues de celle de mon premier roman. Je souhaitais absolument changer d’ambiance et explorer un nouvel univers en leur compagnie.
Dans ce polar, vous plongez vos lecteurs au cœur du milieu des diamantaires. Comment avez-vous abordé cette nouvelle atmosphère ?
La création en joaillerie et les pierres précieuses m’ont toujours fascinée. Mais, au fond, que sait le public de ce milieu ? Il est si secret, si nourri de fantasmes que j’ai eu envie d’en faire le décor d’une sombre histoire où un joaillier réputé, appâté par le gain, finit par s’acoquiner à des trafiquants de pierres précieuses. On découvre sa mort sanglante dès les premières pages. Et à l’image d’un diamant qu’on observerait, le lecteur va être confronté aux multiples facettes de ce meurtre, plus complexe et déroutant qu’il n’y paraît.
Vos deux romans laissent transparaître un vrai intérêt pour ce qu’on appelle le « fait divers ». Diriez-vous que celui-ci est lié à votre activité de journaliste ? Quelle différence de traitement observez-vous entre votre travail de journaliste et votre travail de romancière ?
J’ai toujours eu un réel intérêt pour le fait divers, car les affaires judiciaires sont, à mon sens, des marqueurs de notre société. On peut y voir l’évolution des comportements, de la cellule familiale, des enjeux professionnels… Mon goût pour le fait divers a donc précédé mon travail de journaliste, où j’ai d’ailleurs débuté dans la santé avant de m’orienter vers le judiciaire. Retrouver les acteurs d’une affaire et les amener à témoigner était systématiquement un défi dans lequel l’approche psychologique jouait un grand rôle. En tant que romancière, je me permets d’aller plus loin en imaginant les pensées profondes de mes personnages et leurs contradictions. Il est clair en tout cas que mon activité d’écrivaine se nourrit de mon expérience journalistique.
Le cinquième roman de Cécile Cabanac, À pleurer tout nous condamne, paraîtra le 7 mars 2024 chez Fleuve Éditions. Et elle nous embarque cette année au Pays basque, dans un polar qui prend rapidement des allures de huis clos étouffant. Un livre dont elle nous fait le plaisir de nous parler…