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Par Lisez, publié le 08/06/2023

"Ceux qu'on rencontre en chemin" : un road trip fait d'espoir, de rires et d'interrogations

Malgré son douloureux sujet, les pages de ce roman n’ont rien de terrifiantes, elles sont même un remède contre la mélancolie, une invitation à regarder ses proches autrement. La fin du monde, nous y avons tous un jour pensé, nous l’avons tous un jour imaginée. La jeune romancière Nadia Mikail a osé s’attaquer à ce vaste sujet et nous rappelle qu’il faut chérir le temps présent.

 

L’héroïne de Ceux qu’on rencontre en chemin est une Malaisienne de 17 ans. Elle se prénomme Aisha et sait précisément quand son existence prendra fin. Il lui reste huit mois à vivre avant qu’un astéroïde frappe la terre de plein fouet. Il faut alors savourer les jours qui viennent, profiter de la présence de son fiancé, le merveilleux Walter, accepter l’inacceptable : ils ne vieilliront pas ensemble. Chez elle, l’atmosphère est morose : son père est mort quelques années plus tôt, laissant sa mère, Esah, à jamais meurtrie, incapable de parler à ses deux filles. Car Aisha a une grande sœur, June, qui s’est un jour volatilisée, lassée de l’atmosphère pesante du foyer. Elle n’a plus, depuis, donné signe de vie. Le temps presse, il faut tenter de la retrouver. À bord d’un camping-car, Aisha traversera la Malaisie en compagnie de sa mère, de Walter et des parents de ce dernier vers cette ultime quête.

Nadia Mikail nous embarque dans cet étrange périple, un road trip fait d’espoir, de rires et d’interrogations. L’amour de son pays natal transpire dans ces pages pleines de ciels colorés, de parfums de mangoustan, de plages secrètes, et d’ensorcelants plats malaisiens. Au cours de ces jours incertains, tous devront se poser les inévitables questions : que reste-t-il quand la fin du monde est si proche ? L’amour des autres bien sûr, l’envie de s’ouvrir à eux, de les prendre tels qu’ils sont, pardonner leurs erreurs et accepter enfin leurs différences. La romancière pose un regard à la fois lucide et tendre sur ses personnages. Mais c’est avant tout leur résilience qui impressionne : comment parviennent-ils à se souvenir des jours anciens, des jours heureux, sans pour autant pleurer sur leur sort ? Le roman est résolument positif, jusqu’au bout. Quant à sa protagoniste, Nadia Mikail en fait une jeune fille de son temps : aimante mais impatiente, accablée mais irritée par l’inguérissable chagrin de sa mère. Une adolescente en colère, injuste parfois, qui peu à peu va se réconcilier avec les autres et surtout avec elle-même.

 

Ce roman audacieux — et souvent drôle ! — a touché des milliers de lecteurs en Grande-Bretagne où vit l’autrice malaisienne. Rien d’étonnant à cela. Tous ont pu se reconnaître dans les relations de cette mère à sa fille, de cette fille à sa sœur, tous ont été émus par les liens indestructibles unissant cette famille cabossée. C’est le privilège des grands romans : ils sont intemporels et transgénérationnels. Des qualités qui n’ont pas échappé aux Anglais puisque Nadia Mikail a reçu à Londres le prix Waterstones. Non seulement celui attribué aux livres pour adolescents mais le grand prix du concours, toutes catégories confondues. Une double récompense pour un texte décidément universel ! 

 

 

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