Librairie préférée, routine d’écriture, anecdotes… Dominique Forma répond à nos questions à l'occasion de la sortie de son nouveau roman.
Je voulais écrire autour du sentiment qu’on a en vieillissant de voir le monde nous filer entre les doigts. Les changements sociétaux, les comportements, les modes de pensée même, deviennent plus difficiles à comprendre et à accepter. Les normes sont différentes.
La soixantaine, c’est en avoir plus derrière que devant.
Un ami décédé, qui avait été un militant mao très impliqué dans des actions illégales, m’avait beaucoup parlé de sa vie politique. Par complémentarité, j’ai inventé le personnage de Clovis l’Oranais, pied noir proche des milieux OAS, rapatrié en juillet 62, accueilli en métropole comme un chien. J’ai toujours de la sympathie pour les vieux chiens. Ces 2 hommes ont une exigence de justice qui les pousse à exécuter eux même la sentence ; ce qui est plus facile à dire qu’à faire.
C’est un roman noir, dont l’enquête est un prétexte pour se concentrer sur les personnages. L’histoire se déroule principalement entre Montpellier et Béziers, mais part aussi pour New York, Belize et Casablanca.
Il s'agit de la librairie Pages et Plumes à Limoges, où les libraires prennent le temps de vous écouter, de vous conseiller. C’est aussi grâce à eux que j’ai rencontré mon épouse…
Je gardais Paperboy de Pete Dexter sur mon bureau, comme un vigile muet me rappelant qu’il faut tout donner chaque jour, sur chaque page, durant un an.
J’écris chez moi. Dans mon bureau, 5 à 6 jours par semaine. 3 heures le matin, autant l’après-midi. Il vaut mieux écrire un peu, mais régulièrement, que des pages d’un seul coup rarement.
Hubert Selby, Lou Reed, Andy Warhol, Yves Adrien, et les textes de Luc Moullet sur le cinéma.
Lors du décès de ma mère, j’ai pensé ne pas reprendre le livre. Lorsque je me suis décidé, c’était un autre bouquin que j’écrivais, j’ai du tout reprendre.
Né en 1962, Dominique Forma a vécu plus de quinze ans aux États-Unis, où il a fait carrière comme scénariste et réalisateur. De retour en France, il publie son premier roman, Skeud, suivi de quatre autres aux éditions Rivages et d’Albuquerque à La Manufacture de livres. Depuis, il partage son temps entre Paris et Limoges, l’écriture et la photographie.
« Il y a quelque chose de vertigineux et d’unique chez Dominique Forma. Ses deux enquêteurs sont d’une rare épaisseur. » Jérôme Leroy, auteur de L’Ange gardien.
©Astrid di Crollalanza
Rendez-vous immanquable de la fin de l'été, la rentrée littéraire cuvée 2019 convoque des romans toujours plus passionnants et ambitieux. Côté francophone, 19 ouvrages sont attendus en librairie. Des histoires tragiques ou comiques, des héros magnifiques, des destins qui s'emmêlent, du banal sublimé... Auteurs confirmés et prometteurs convoquent des univers romanesques forts et inoubliables. Belles découvertes et belle rentrée !