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Par Fleuve éditions, publié le 20/01/2023

« Dans mes romans, j'aime faire la place belle aux émotions. » Delphine Giraud

Delphine Giraud publie en février chez Fleuve Editions son quatrième roman, Le Manège de la vie, dans lequel elle nous entraîne dans un univers incroyablement romanesque : le spectacle équestre. Elle nous en dit un peu plus sur ce qui lui a donné envie de s’intéresser à ce domaine, et sur sa nouvelle héroïne, Tess, confrontée à un problème de société très actuel, le désir d’enfant contrarié.

1/ Le Manège de la vie est déjà votre quatrième roman : qu’est-ce qui vous plaît le plus, aujourd’hui, dans le fait d’écrire et le travail d’autrice ? Quelle est la chose la plus importante que vous avez apprise depuis la publication de votre premier roman, Six ans à t’attendre ?

Ecrire une histoire, c’est avoir carte blanche. Ne partir de rien et être libre comme l’air. Faire des choix, ce qui n’est pas simple pour moi, l’éternelle indécise. Mais c’est aussi se laisser porter par son inspiration, son intuition, son ressenti et ses émotions. C’est apprendre à se connaitre davantage, puiser l’énergie au fond de son cœur pour créer un univers qui nous transporte. Car c’est avant tout à soi qu’il faut plaire pour pouvoir espérer conquérir les lecteurs.

Depuis Six ans à t’attendre, j’ai beaucoup grandi. Il y a eu des phases plus ou moins compliquées, c’est la vie et c’est ce qui nous permet d’apprendre et d’avancer. Je dis souvent que mon rêve premier était de publier un livre, tout le reste est du bonus. Mais ce n’est pas pour autant que la suite est acquise. Chaque nouveau livre est une remise en question, un autre défi à relever. Il faut continuer à se battre pour le faire exister, l’amener à la rencontre de son public.

Ecrire n’est pas un acte solitaire. Il faut être entouré pour puiser son inspiration quelque part. Etre entouré encore pour ne pas flancher en cours de route. Etre entouré toujours pour donner vie à un objet achevé. Etre entouré, enfin, pour le faire vivre et connaître. L’écriture est une extraordinaire aventure humaine. 

 

2/ Pourquoi avoir choisi l’univers équestre et plus précisément du dressage en liberté pour le spectacle dans ce roman ?

Dans mes romans, j’aime faire la place belle aux émotions. Ce sont elles qui nous font vibrer, qu’elles soient joyeuses, tristes, qu’elles nous fassent peur ou nous mettent en colère. Elles nous procurent des sensations qui nous rendent vivants et transforment une lecture en souvenir inoubliable. Les relations avec autrui sont le combustible des émotions. Les liens entre les personnes, qu’ils soient faciles ou non. L’amitié, l’Amour avec un grand A, la fraternité, l’amour filial… et puis aussi l’affection profonde avec les animaux. Inspirée par le célèbre parc vendéen, je voulais créer le mien pour y planter mon décor. Je trouvais terriblement romanesque d’allier une histoire d’aujourd’hui avec des costumes de scène, pourquoi pas en y intégrant des chevaux. Je me suis donc intéressée à cet univers et c’est là que j’ai découvert le dressage en liberté. Cette discipline a été une révélation pour moi, puisqu’elle requiert une connexion encore plus profonde avec le cheval. Je ne parviens désormais plus à regarder un spectacle équestre sans m’émouvoir, parce que j’ai conscience de tout l’amour et le travail qui se cachent derrière. Mon enfant intérieure qui craignait les chevaux est toujours là, mais je comprends maintenant cet amour inconditionnel qui relie l’homme et l’animal.

3/ Votre héroïne, Tess, et son mari Manuel, essayent d’avoir un enfant depuis des années au début du roman. La fertilité diminue et beaucoup de couples aujourd’hui éprouvent la souffrance et le manque que vous décrivez. C’est un sujet qui vous tenait particulièrement à cœur ?

 Je voulais écrire sur ce sujet depuis longtemps. J’arrive à un âge où plusieurs personnes de mon entourage ont été ou sont confrontées à cette souffrance, que je mesure sans pouvoir les en délester. C’est ma manière de leur dire que je comprends.

« L’enfant commence en nous bien avant son commencement. Il y a des grossesses qui durent des années d’espoir, des éternités de désespoir. », Marina Tsvetaïeva. C’est la première citation du livre. Je suis persuadée que celles et ceux qui sont confrontés à l’infertilité comprendront toute la détresse qui se cache derrière ces mots, et toute celle de Tess, déjà profondément liée à cet enfant dont elle ne peut que rêver, et à qui elle s’adresse dans son journal intime. C’était important pour moi de leur raconter une histoire qui les fasse se sentir moins seuls. Aussi pour les gens autour, qui n’ont pas conscience de ce que vivent leurs proches de l’intérieur. Et même pour tous les autres, qui en ont entendu parler, seulement de loin.  C’est mon rôle d’autrice d’immerger les lecteurs dans les obstacles de la vie. De les plonger dans l’esprit et le cœur de mes personnages, pour qu’ils ressentent avec eux tout ce qu’ils traversent. De dépeindre notre société. Avec ses failles, mais aussi ses alternatives, ses sources d’espoir. Parce que rien n’est jamais tout noir. Tout dépend du regard qu’on souhaite porter sur le monde.

 

Le Manège de la vie
Seule dans le manège face à Furtivo, Tess prend son temps. Pas de longe, ni de stick. Juste son regard et ses mots pour amadouer ce pur-sang effarouché. Elle patiente, ça ne la gêne pas. De la patience, elle en a à revendre.
Cela fait quinze ans que Tess et Manuel essayent d’avoir un enfant. Unis par une même passion pour les chevaux, ils ont appris à dompter leurs sentiments aussi bien que leurs bêtes. Cependant au fond de Tess, le doute s’insinue : à quoi bon continuer ?
Alors quand se présente une opportunité professionnelle au Parc des Légendes, véritable institution en Vendée, elle commence à entrevoir une autre vie, dans le monde du spectacle équestre. Au risque de s’éloigner définitivement de Manuel, mais n’a-t-elle pas déjà trop attendu pour laisser passer cette chance ?

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