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Par Seghers, publié le 02/02/2023

Des poèmes inédits de Robert Desnos

Soixante-quinze ans après sa disparition, des dizaines de poèmes inédits de l’écrivain surréaliste, résistant mort dans les camps, ont été retrouvés par miracle dans quatre cahiers exhumés lors d’une vente de livres anciens.

« Ce que j’écris ici ou ailleurs n’intéressera sans doute dans l’avenir que quelques curieux, espacés au long des années, notait Robert Desnos. Tous les vingt-cinq ou trente ans on exhumera dans des publications confidentielles mon nom et quelques extraits, toujours les mêmes. Les poèmes pour enfants auront survécu un peu plus longtemps que le reste. J’appartiendrai au chapitre de la curiosité limitée. Mais cela durera plus longtemps que beaucoup de paperasses contemporaines.

Cette confession, le poète surréaliste l’a faite en février 1944, deux semaines avant d’être arrêté par la Gestapo, puis déporté. Lucide sur sa postérité littéraire, cet amant de la liberté, ce militant de l’amour absolu, ce résistant qui « haïssait la guerre », ignorait que, près de quatre-vingts ans après sa mort dans le camp de Terezín, en Bohème, la publication de plusieurs dizaines de poèmes inédits, rassemblés sous le titre Poèmes de minuit, allait à la fois valider et désavouer sa prophétie.

Il s’agit-là d’une découverte majeure, qui porte un nouvel éclairage sur l’œuvre de Desnos et permet de remettre en avant, par ces temps troublés, violents et incertains, le rôle que cet écrivain engagé, intransigeant combattant de la liberté et de la fraternité, a joué durant toute sa vie, allant jusqu’à en payer le prix fort, a l’âge de 45 ans, victime de la barbarie nazie.

Extrait de la préface de Thierry Clermont.

Seghers