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Par le cherche midi éditeur, publié le 09/02/2021

Florian Gazan : « J'ai essayé de ne pas m'épargner, ni de gommer des aspects pas forcément reluisants »

Porté par son inaltérable sens de l’humour, le premier roman de Florian Gazan se plonge sans peur dans l’intimité – pénétrée de doutes et de réflexions – de son auteur. Récit au masculin d’une séparation douloureuse, Ibysse oscille entre autodérision et autodestruction, et offre au célèbre animateur français une première incursion en littérature. Rencontre.

Quelles sont les origines de ce projet littéraire ?

Avant de devenir un roman, Ibysse a d’abord été un journal intime, compagnon de route et de déroute qui m’a accompagné à la suite d’une séparation forcée et inattendue. J’avais besoin d’écrire ma façon de vivre cette situation violente, de coucher mes incompréhensions, mes tentatives d’explications. Comme une forme de thérapie pour espérer m’en sortir, en somme. Il y avait quelque chose de l’ordre de l’instinct de survie, je me raccrochais à mon stylo comme au rebord d’une fenêtre pour ne pas tomber dans le vide.

À quels défis avez-vous dû faire face lors de l’écriture de ce premier roman ?

Déjà, justement, transformer ce journal intime en un récit romanesque. J’étais uniquement dans le décorticage au scalpel de ce que je ressentais, de ce que j’avais raté pour en arriver là, de comment avancer. Cette matière était trop introspective et nombriliste ; il a donc fallu que je fasse aussi vivre l’extérieur, que je me lance dans un travail littéraire. Et cela a été l’autre défi : construire une histoire qui soit certes mon histoire mais en lui adjoignant des épisodes, en rendant certaines choses fictionnelles, en en inventant d’autres pour combler les trous entre les pointillés de mes atermoiements. Il fallait faire en sorte de tracer un récit agréable à lire. En ce sens, Ibysse est pour moi à la fois une biographie et un roman : un « bioman ».

La solitude est assez centrale dans le livre ; vous en faites un matériau introspectif. Comment avez-vous vécu le fait de vous plonger dans ce grand-huit émotionnel ?

La solitude fait partie de mon quotidien depuis l'enfance. De par mes activités, en dehors des émissions auxquelles je participe, je passe finalement beaucoup de temps seul à préparer et écrire. J’y suis habitué et ne l’ai jamais vécue négativement, au contraire. Il n’a donc pas été très difficile de replonger dans ma solitude de l’époque où se déroule Ibysse, ni douloureux car c’était il y a presque 20 ans. Le plus difficile a été d’essayer de retrouver avec précision les états dans lesquels j’avais pu être car je voulais que le livre soit émotionnellement le plus juste possible. C’est pour ça que j’ai essayé de ne pas m’épargner, ni de gommer des aspects pas forcément toujours reluisants.

Ibysse se lit comme une véritable déclaration d’amour. Comment l’avez-vous construit ?

N’ayant aucune expérience en la matière, le travail avec mon éditrice – Noëlle Meimaroglou au Cherche midi – a été primordial. Elle a été un peu mon Jiminy Cricket. J’ai déjà dû reprendre tout ce que j’avais écrit à l’époque, puis écrire la suite et la fin. J’avais en tête la structure mais j’ai essayé de penser l’ensemble comme un slalom avec des portes régulières à franchir, des moments-charnières pour maintenir une forme de « suspense ». J’aime le côté « page turner » en littérature mais je ne voulais pas non plus tomber dans l’artificiel et la déformation de mon histoire. J’ai donc dû trouver un équilibre.

Cette première parution vous a-t-elle donné envie d’explorer davantage la forme littéraire ou en tout cas d'autres formes d'expression créative ?

Oui. J’espère que Ibysse sera un point de départ et non une ligne d’arrivée. J’ai pris un énorme plaisir à écrire ce roman, j’ai aimé cet exercice au long cours, moi qui suis plutôt habitué à des formats beaucoup plus courts, ramassés comme les sketchs et les chroniques. J’ai aimé pouvoir aller dans la finesse, le détail, chercher la vérité des personnages, des sentiments et aujourd’hui je ne me vois pas ne pas continuer. Alors vivement la suite !

 

Ibysse
Flo approche de la quarantaine. Un beau jour, sa compagne, fatiguée de passer après son travail, son ex-femme et ses enfants, le met à la porte. Pris de court, il se réfugie à l’hôtel. Là, en regardant le plafond de cette chambre interchangeable, il va essayer de comprendre ce qui lui arrive. Tenter aussi de recoller les morceaux d’une vie qui vient d’exploser en plein vol.
Entre autodérision et autoflagellation, Ibysse est le récit au masculin de cette odyssée intérieure à l’issue incertaine.
Et si l’amour était au bout du tunnel ? Mais lequel ?…

le cherche midi éditeur
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