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Par Presses de la Cité, publié le 09/08/2021

Frédérique-Sophie Braize : "Le désir n'a cure du lieu, du milieu social, de l'époque ou du genre."

Un voyage nommé désir, le nouveau roman de Frédérique-Sophie Braize paru dans la collection Terres de France (Presses de la Cité), est lauréat des Trophées des Savoyards du monde 2021.  Une reconnaissance pour ce roman qui se revèle être une ode sensuelle et magnifique aux femmes.

Comment est né ce roman ? Est-il inspiré d’une histoire vraie ?

Péroline, Anne-Céleste et Rose ont réellement existé. J’ai eu la chance de rencontrer ces trois femmes remarquables dans leur grand âge. J’étais intriguée car elles vivaient en sororité depuis des années, dans un chalet à mille mètres d'altitude. Avec le temps et la confiance, elles m’ont fait part de leur histoire, tellement stupéfiante qu’elle semblait imaginaire. Elles m’avaient donné l’autorisation de m’en emparer à condition d’attendre que la plus jeune soit partie vers d’autres sphères. Car elles étaient persuadées qu’elles mourraient dans l’ordre dans lequel elles étaient arrivées sur terre. C’est ce qui s’est passé... et, quelques années plus tard, j'ai mis mon grain de sel dans leur histoire. J’ai utilisé la fiction là où il y avait des zones d’ombre. 

Les femmes sont donc très présentes dans cette histoire. Ce sont des femmes incarnées, fortes, qui s’assument. Peut-on parler d’un roman féministe ?

Dans Un voyage nommé désir, les femmes ne sont pas que désirables. Elles sont aussi désirantes. Mais, si le désir féminin reste un sujet tabou, c’est encore plus le cas du manque quand on parle des femmes. J’avais envie de raconter ce que ces trois jeunes femmes ressentaient après trois années sans hommes. Quand le trio amical vivait avec le manque de regard, de caresses, d’amour. Le désir n’a cure du lieu, du milieu social, de l’époque ou du genre. Il est plus puissant que les préjugés. C’est un roman féministe dans le sens où il dévoile tout ce que l’on tait sur le désir féminin par peur du scandale. 

L’attachement à votre région est patent. Pouvez-vous nous en dire plus sur cet enracinement ?

Je suis née à Évian, sur les rives du lac Léman et j’ai grandi très librement dans les montagnes de Haute-Savoie. Je me définis comme une femme ELEM : "Entre Lac Et Montagne". Les pieds dans l’eau et la tête en altitude. Ma vie consiste en un état d’équilibre entre ces deux forces. Les Alpes sont mes racines, les valeurs que j’ai reçues des Anciens. Ce milieu naturel d’une grande beauté peut se montrer rude, âpre. Il rend humble, impose la solidarité entre humains, l’authenticité des rapports, tout en offrant un immense espace de liberté en pleine nature, un temps de repos et de silence, une respiration. Ma grand-mère aimait à me répéter : "En montagne, ce n’est pas l’homme qui commande à la nature, mais la nature qui commande à l’homme."

Presses de la Cité

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