À l’occasion de la sortie de son roman La Prisonnière du roi, laissez Gilbert Bordes vous inviter au cœur de la grande histoire, celle de la reine de France Ingeburge de Danemark.
Dumas disait : "J’ai fait beaucoup d’enfants à l’Histoire." Il ne s’est pas gêné pour bricoler les événements afin de servir ses romans. Je ne vais pas jusque-là. Je respecte la grande histoire et je me permets seulement de remplir les zones d’ombre, les périodes où les historiens ne placent aucun événement. Et puis l’âme, les pensées des personnages, même les plus importants, m’appartiennent.
Je déteste l’adjectif "régional" pour qualifier un roman. Tous les romans se passent quelque part. Ce mot est péjoratif, réducteur dans l’esprit de ceux qui se considèrent comme les maîtres en littérature, qui monopolisent les médias et n’ouvrent la porte que pour leurs amis, qui souvent leur ressemblent et n’ont rien à dire. Moi, j’écris en fonction de ma fantaisie, selon les personnages qui hantent mon esprit, selon le démon qui m’habite et fait que je suis tellement inconstant que je ne sais pas ce que je pense vraiment.
J’ai toujours aimé l’Histoire parce que j’ai toujours été curieux des hommes qui ont vécu avant moi, et dont je suis issu. Il y a un exotisme de l’Histoire. Je me dis souvent que les hommes qui ont construit les cathédrales étaient exactement comme moi, mais que leurs souffrances, leurs joies, leurs façons de vivre étaient différentes et c’est ce qui m’intrigue.
Je vis avec Ingeburge depuis très longtemps. Elle et moi sommes presque des amis intimes. Je pense à elle chaque fois que je vois la tour d’Étampes de la fenêtre de mon bureau. Mais j’ai toujours repoussé l’écriture de ce roman auquel je pense depuis longtemps, tenaillé par le sentiment que ce n’était pas encore le moment. Et puis un jour, le déclic… Je me suis beaucoup documenté, mais il ne faut pas exagérer, je suis un peu paresseux. Je vais à la documentation quand j’en ai besoin, mais je n’avale pas des kilomètres de lectures qui ne me seront pas utiles.
Étampes est la ville où j’ai choisi de vivre. Ma femme et moi sommes venus ici simplement parce que c’était sur la nationale 20 et que nous n’avions pas besoin de traverser la région parisienne pour retourner chez nous, en Corrèze. Nous avions décidé d’y habiter une année et de faire le point ensuite. Cela fait trente ans que nous y sommes ! Étampes est devenue notre ville. Rien ne nous retient ici, sinon l’envie d’y vivre. Et puis il y a le voisinage d’Ingeburge, car elle s’invite souvent à la maison.
Une lecture spéciale Saint-Valentin, ça vous tente ? Grandes déclarations d’amour, romances tout en douceur, coups de foudre, papillons dans le ventre… À travers des histoires, des poèmes et des dessins, (re)tombez amoureux !