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Par Slalom, publié le 28/10/2020

Gilles Abier : "Il faut une sacrée force, je trouve, pour vivre sa différence"

Avec son roman Comment tu m'as fait mourir ?, Gilles Abier vous embarque dans un voyage scolaire qui vire au cauchemar. Harcèlement scolaire, prédictions funestes, accidents étranges… l'auteur ne laisse aucun repos à ses personnages, et encore moins à ses lecteurs. Comment son roman est-il né ? Comment a-t-il construit ses personnages ? Gilles Abier répond à nos questions.

L'intrigue de Comment tu m'as fait mourir ? alterne entre horreur et fantastique. Tout commence la veille d'un séjour à Londres. Félix écrit un texte dans lequel il sacrifie les élèves qui lui font vivre un enfer au lycée. Un bon exécutoire, jusqu'à ce que l’imagination rattrape la réalité. Le lendemain la journée commence exactement comme dans son histoire…

Après des heures, des jours et des mois d’écriture, vous êtes le mieux placé pour nous présenter votre roman Comment tu m’as fait mourir ?. Comment est née cette histoire glaçante ?

C'est la découverte de l'existence de William Thomas Stead qui m’a donné l'idée de cette histoire. Ce journaliste anglais a écrit deux nouvelles qui prédisent le naufrage du Titanic bien avant qu'il se produise. Coup du sort malheureux, il était à bord du paquebot quand l'accident a eu lieu ! C'est après avoir imaginé le carnet sur lequel Félix, pour se défouler, note la mort imaginaire de ses harceleurs que l'éditrice m’a parlé de "Destination final" et de "Death note", que je n'ai toujours pas vu ni lu. Je crois qu'on n'invente rien. On puise tous et toutes dans le même "nuage" d'histoires, vraies ou fausses. Quand mon premier roman en littérature générale est sorti, je me souviens avoir reçu une lettre d’un jeune homme qui avait le même âge et le même prénom que le personnage principal dans lequel il se retrouvait…

Vous abordez dans votre roman la thématique du harcèlement scolaire. Le héros doit faire face quotidiennement à des insultes et des moqueries de la part de ses camarades de classe. Est-ce un sujet qui vous tient à cœur ?

Je suis toujours surpris du besoin de certain.e.s de s'en prendre aux autres. Si seulement chacun pouvait s'occuper de soi. Alors oui, le harcèlement me tient à cœur. J’ai beaucoup d’admiration pour les hommes et les femmes qui osent, savent, s’entêtent à se tenir debout face au vent. Il faut une sacrée force, je trouve, pour vivre sa différence, sans s’accorder aux regards des autres. Félix trouve de l'audace en lui mais aussi dans les amitiés qu'il développe au cours de ce voyage scolaire.

Vous avez écrit plusieurs ouvrages jeunesse dans des genres différents. Y a-t-il quelque chose de spécifique à l'écriture d’un thriller ?

Peut-être, mais je n’en suis pas conscient au moment de l'écriture. J’ai l'impression d'aborder mes histoires de la même façon quel que soit leur genre. Je fais confiance aux personnages et j'essaie d'être le plus honnête possible avec eux. J'ai besoin de les croire, qu'ils m'entraînent. Je vis leur aventure avec eux, à travers eux.

En tant qu'auteur, vous aviez le sort de vos personnages entre vos mains, exactement comme Félix ! Avez-vous hésité à faire mourir un des personnages ? Ou, au contraire, avez-vous changé d'avis au cours de l'écriture sur le sort de l'un d'entre eux ?

Capucine aurait dû y passer ! Je n'avais pas prévu au début qu'Ambre réussisse à la sauver. Même si je dois vous l'avouer, son action n'a en réalité rien changé à la situation. C'est le cri de Félix, le véritable responsable… Parce que c'est lui qui facilite, déclenche, provoque, sans le savoir ou le vouloir vraiment, la mort de ses camarades…

En temps normal, il est conseillé de ne pas faire de différence entre les élèves d'une classe. Mais vous avez forcément un.e petit.e préféré.e et, au contraire, un.e que vous avez détesté.e, non ? Acceptez-vous de vous livrer ?

Sur les trente-deux élèves de la classe, la moitié font leur apparition dans le texte. Et je dois dire que j'ai de l'affection pour tous. À des degrés différents, évidemment. Et pour des raisons diverses. J'aime l'énergie de Carla, qui justement est celle qui se tient droite face au vent. La force tranquille de Marius. Le besoin de reconnaissance d'Élodie m'émeut. En vérité, les deux pour lesquels je suis le moins indulgent sont Blaise et Marc Cormat. J’ai quand même l'impression qu'ils n'ont vraiment pas un bon fond !

Un conseil à donner à vos lecteur.rices avant qu'il.elles.s ne dévorent ce thriller addictif ?

Se laisser porter par l'aventure de Félix. Vivre à sa hauteur ces vingt-quatre heures (ou un peu plus…) de folie !

Comment tu m'as fait mourir ? - Lecture roman ado horreur humour - Dès 13 ans
Humour et cruauté sont au rendez-vous dans ce roman glaçant, totalement addictif !

La veille d’un séjour scolaire à Londres, Félix décide d’écrire un texte dans lequel il sacrifie les élèves qui lui font vivre un enfer au lycée. Chacun a droit à un traitement spécial, en rapport avec le harcèlement subi… Un bon exutoire ! Sauf que la journée du lendemain commence exactement comme dans son histoire.
Et si le hasard décidait de tuer ses camarades les uns après les autres comme Félix l’avait écrit ?
 

Slalom

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