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Par Les Escales, publié le 18/08/2022

Interview de Catherine Bardon à l'occasion de la sortie de La Fille de l'ogre

Le nouveau roman de Catherine Bardon, La Fille de l’ogre, présente le bouleversant destin de Flor de Oro Trujillo, la fille d’un des plus sinistres dictateurs que la terre ait portés.

 

Rencontre avec Catherine Bardon.

 

  • Fille du dictateur de République dominicaine Rafael Trujillo, Flor de Oro est nettement moins connue du grand public que son terrible père. Comment avez-vous découvert la vie de cette femme et quelles ont été les raisons qui vous ont poussée à vous y intéresser ?

On peut dire que Flor de Oro est totalement inconnue, et objectivement il n’y a aucune raison qu’elle ne le soit pas, elle n’a joué aucun rôle dans l’histoire de son pays. J’ai découvert son existence car elle a été la première épouse de Porfirio Rubirosa, et je voulais savoir qui elle était. En enquêtant sur elle, j’ai découvert un destin de femme digne d’un roman et décidé de raconter sa vie qui est aussi une allégorie du peuple dominicain pendant la dictature.  

 

  • Comment décririez-vous Flor de Oro Trujillo en 3 mots ?

Rebelle, en quête d’amour et de reconnaissance, cabossée par la vie.

 

  • Une recherche internet sur Flor de Oro Trujillo ne nous révèle presque rien. Comment avez-vous trouvé les sources nécessaires pour retracer l’histoire de sa vie ?

C’est un travail de recherche classique, inhérent à tout roman historique. Mes principales sources ont été les archives nationales dominicaines, les livres de Bernardo Vega, un historien dominicain spécialiste de la dictature et les publications sur Porfirio Rubirosa.

 

  • Aviez-vous déjà réalisé un travail d’archive aussi important pour un de vos précédents romans et est-ce un aspect qui vous a plu dans le processus d’écriture de ce livre ?

Oui, ce fut le même travail pour Les déracinés avec des sources différentes, et dans ce cas-là la mémoire des pionniers fut très importante. La recherche est une étape essentielle et passionnante de l’écriture, car j’écris des romans adossés à l’Histoire. Sans ces recherches, qui sont extrêmement enrichissantes, mes romans n’auraient pu exister. Cela me permet de nourrir les romans et d’apprendre des choses au lecteur.

 

  • Avec Les Déracinés et maintenant La Fille de l’ogre, vous faites découvrir la République dominicaine depuis les années 1930. Aimeriez-vous vous pencher sur une autre période historique du pays par la suite ?

Je n’y ai pas encore réfléchi, mais pourquoi pas. La période récente est riche en sujets qui pourraient faire l’objet de romans. Et la période de la colonisation espagnole a été déjà bien exploitée, alors que l’histoire récente est méconnue. Par ailleurs, je pense qu’il est plus facile pour le lecteur de s’approprier l’histoire récente d’un pays qui devient de plus en plus connu.

 

La Fille de l'ogre
1915. Flor de Oro naît à San Cristóbal, en République dominicaine. Son père, petit truand devenu militaire, ne vise rien de moins que la tête de l’État. Il est déterminé à faire de sa fille une femme cultivée et sophistiquée, à la hauteur de sa propre ambition. Elle quitte alors sa famille pour devenir pensionnaire en France, dans le très chic collège pour jeunes filles de Bouffémont.
Quand son père prend le pouvoir, Flor de Oro rentre dans son île et rencontre celui qui deviendra le premier de ses neuf maris, Porfirio Rubirosa, un play-boy au profil trouble, mi gigolo, mi diplomate-espion, qu’elle épouse à dix-sept ans. Mais Trujillo, seul maître après Dieu, entend contrôler la vie de sa fille. Elle doit lui obéir, comme tous les Dominicains entièrement soumis au Bienfaiteur de la Patrie, ce dictateur sanguinaire.
Marquée par l’emprise de ces deux hommes à l’amour nocif, de mariages en exils, de l’Allemagne nazie aux États-Unis, de grâce en disgrâce, Flor de Oro luttera toute sa vie pour se libérer de leur joug.

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