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Par Solar, publié le 02/03/2020

Jardinage : comment installer un potager et manger des fruits et légumes plus que locaux ?

Saveurs inédites, bienfaits du travail au grand air, sensation de sérénité au contact de la terre… Cultiver son potager est un plaisir dont il ne faut pas se priver. Suivez nos conseils pour passer enfin à l’action.

Où installer votre potager ?

La première étape consiste à choisir un emplacement aéré, assez ensoleillé, et sans arbre à proximité.
Si votre potager est très exposé aux vents, prévoyez une petite haie de protection. Si vous avez le choix, une exposition sud ou sud-ouest est à privilégier. Elle permet des récoltes plus précoces. Le terrain alloué au potager sera plutôt plat, afin de bien absorber les eaux d’arrosage. Évitez les terrains en cuvette où les eaux stagnent.

Idéalement, le potager sera à proximité de la maison, accessible par un chemin praticable par tout temps. Si vous habitez dans un lotissement, assurez-vous qu’un règlement de copropriété n’interdit pas l’installation d’un potager, cela s’est déjà vu.

Enfin, si vous le pouvez, un point d’eau à proximité du potager facilite considérablement les arrosages.

Les bonnes dimensions

Ne voyez pas trop grand pour débuter : avec quelques pieds de tomates, une rangée de haricots et une mini-planche de salades, vous pourrez vous faire la main, moyennant quelques minutes d’attention quotidiennes. Vous voulez vous lancer dans un « vrai » potager ? Commencez avec une dizaine de mètres carrés tout au plus. C’est suffisant pour vous faire plaisir, régaler votre famille de légumes frais, et découvrir de nouvelles saveurs en cultivant des variétés insolites, sans être un expert. Choisissez un emplacement qui vous permettra plus tard d’agrandir votre potager au fur et à mesure que vous acquerrez de l’expérience. Tenez compte du temps dont vous disposerez pour l’entretien de votre potager et de votre équipement en outillage (manuel et motorisé). Un potager de 80 à 100m2 vous occupera une bonne partie de vos week-ends pendant le printemps.

Les formes géométriques, carrés ou rectangles, sont évidemment les plus pratiques, ne serait-ce que pour le tracé des allées. Une principale, d’au moins 80 cm de large, partage le potager en deux, pour le passage de la brouette et éventuellement d’un motoculteur. Entre les planches (terme désignant les surfaces de cultures de légumes), prévoyez des petites allées (30 à 40 cm de largeur) afin de pouvoir entretenir confortablement toutes les cultures. Ces allées seront séparées d’une largeur de deux fois votre bras. Vous pourrez ainsi accéder facilement à tous les points de la planche de culture sans y mettre le pied.

Ces petites allées peuvent n’être que provisoires et faites d’une simple planche de bois ou d’un paillage. L’allée principale pourra être engazonnée, mais alors prévoyez-la assez large pour le passage de la tondeuse et sachez qu’elle risque d’être moins praticable en cas de forte pluie, lorsqu’elle sera gorgée d’eau. Le plus pratique reste le dallage, propre et praticable par tous les temps.

Réservez, à proximité, une petite zone destinée à recevoir le tas de compost ; vous pourrez ainsi y transformer tous vos déchets ménagers. Enfin, pour les semis précoces, et si vous avez la place, aménagez dans un coin à bonne exposition des côtières, petites parcelles en légère pente orientée au sud. Elles bénéficient ainsi d’un peu plus de chaleur avec les premiers rayons du soleil. Vous pouvez aussi, bien sûr, installer un châssis ou un tunnel.

La terre, c’est primordial !

Apprenez à connaître votre sol, vous pourrez ensuite l’amender et le fertiliser au mieux. Le travail du sol est très important : il permet d’obtenir une terre bien meuble et décompactée. Si vous installez le potager sur un terrain qui n’a jamais été cultivé auparavant, commencez par décompacter la terre, si possible avec un motoculteur ; ce décompactage aère la terre et permet d’arracher une partie des mauvaises herbes.

Un labour plus fin permet ensuite d’ameublir le sol et d’enfouir les mauvaises herbes, à condition qu’elles soient débarrassées de leurs racines et qu’elles ne soient pas montées à graines. Si ce labour est fait au printemps, profitez-en pour apporter en même temps un compost bien décomposé. L’idéal est d’avoir une terre meuble sur environ 30 cm de profondeur. Opérez avec une fourche bêche, la fourche écologique ou, si le sol est sableux, avec une bêche, si possible sans retourner la terre.

Choisir ses légumes

Si vous débutez, choisissez des espèces faciles et incontournables : radis, laitues, tomates cerises, haricots, carottes, courgettes rondes, poireaux… prévoyez des fleurs comme les œillets d’Inde, les soucis et les capucines qui, outre leur effet décoratif, protègent les légumes contre les parasites et attirent les insectes pollinisateurs. Cultivez des aromatiques en bordures : persil, basilic, thym, sauge, etc. Pour conserver une trace de vos plantations et ainsi prévoir au mieux la rotation des cultures les années suivantes, dessinez un plan simple. Profitez-en pour prévoir les bonnes associations, c’est-à-dire les légumes qui retirent un bénéfice à être cultivés côte à côte, mais aussi les cultures intercalaires, autrement dit les potagères à développement rapide, à insérer entre celles, comme les choux ou les tomates, à croissance beaucoup plus lente.

Faire tourner ses légumes

La rotation des cultures, ou assolement, est l’alternance des cultures sur une parcelle, une planche, la même culture ne pouvant revenir au même endroit qu’au bout d’un certain temps, en moyenne trois ans. Elle constitue l’une des bases du jardinage écologique. En effet, chaque espèce potagère a ses préférences en matières d’éléments fertilisants et, cultivée plusieurs années au même endroit, elle finirait par vider la parcelle de cet élément. De même, chaque espèce développe de façon spécifique certaines maladies ou est sujette à l’attaque par des parasites qui lui sont propres. Là aussi, le fait de maintenir la même espèce au même endroit entraîne une prolifération de la maladie ou des espèces nuisibles. Enfin, certains légumes auront des besoins élevés en élément fertilisants, alors que d’autres se contenteront des résidus des cultures précédentes. Une rotation réfléchie permet ainsi de cultiver au bon moment les bonnes espèces, par rapport à la fertilisation apportée. Par ailleurs, évitez de planter deux année de suite au même endroit des potagères appartenant au même type ou à la même famille botanique ni de les faire se succéder au même endroit dans l’année.

Voici un petit tableau pour connaître la famille des légumes :

En pratique, dans les planches qui viennent d’être fertilisées, cultivez des espèces gourmandes comme les légumes-fruits ou légumes-feuilles ; en deuxième année de culture, ces parcelles accueilleront des espèces moins exigeantes, comme les légumes-racines ; en troisième année, installez-y des légumineuses ou légumes-graines, qui vont fixer l’azote de l’air et le restituer au sol par leurs racines.

 

Si vous êtes dans une démarche « zéro déchet », vous pourrez même en profiter pour replanter les fruits et légumes du marché pour les faire repousser dans votre potager !

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