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Par First Editions, publié le 17/10/2022

"La vie d'adulte" : plongez dans les coulisses de la BD

A quel moment devient-on vraiment adulte ? C'est la question que se pose le personnage de Marina. A travers elle, Sophie Adriansen, Eloisa Scichilone et Mauro Gandini ont tenté d'y apporter une réponse. Découvrez en exclusivité leur interview...

 

1) Comment est né ce projet, notamment la réflexion graphique ?

Sophie A : Tout est parti de ces dispositions testamentaires que les circonstances obligent parfois à prendre. J'ai eu l'idée d'un personnage féminin coincé dans les attentes que les autres ont pour elle, et dans la vie de qui surgit un imprévu. Je voulais qu'elle se prépare au pire... et que le pire n'arrivant pas, elle se mette à envisager la vie autrement. 

Pour les personnages, j'ai envoyé à Eloisa, à sa demande, des photos d'acteurs s'approchant de ce que j'avais en tête. Je lui ai aussi transmis des vues des différents lieux par lesquels passent Marina. Et Eloisa a commencé à faire ses recherches...

 

Eloisa et Mauro : Nous avons démarré notre réflexion sur le style graphique, après avoir adhéré avec enthousiasme au scénario de Sophie, en cherchant ce qui soulignerait la sensibilité du projet, dans les traits comme dans la couleur. Cela nous semblait important pour servir au mieux cette histoire si précieuse.

Nous avons ensuite tenté de réfléchir comme les protagonistes du livre : qu'aurais-je fait après une opération si invasive et risquée ? Si j’avais décidé de tout quitter, comment me serais-je sentie et comportée dans une ville inconnue ? Et tout ça pour tous les personnages de cette histoire. C’est ainsi que Marina a porté un foulard et a commencé à changer de coiffure, de vêtements et de comportements. Car chaque jour quelque chose en elle se transformait dans sa recherche de soi. Dans l’histoire, nous vivons aussi le changement des autres protagonistes, car l’évolution de chacun est aussi une stimulation qui pousse les autres à évoluer. Pour le dessin, il en a été de même : le trait est plus rigide ou plus souple, plus fort ou plus fragile, parfois cassé en fonction du sentiment évoqué. La couleur a suivi tout ça et essayant d'emmener le lecteur dans les souvenirs des voyages, des villes, des saisons. De converser avec nos propres souvenirs de vie.

 

2) Comment avez-vous choisi le titre de la BD ? Que signifie-t-il ?

S.A : Le titre s'est imposé dès le début du projet. Il fait écho aux réflexions qui cheminent en Marina tout au long du livre : devient-on adulte lorsque l'on n'est plus enfant ? Qu'est-ce qu'être adulte, exactement ? Doit-on resté connecté à l'enfant en soi, et si oui, comment ? Ce titre contient l'idée de passage, de transition... mais aussi de continuité.

E et M : Pour nous, le titre était parfait pour démarrer cette histoire.

 

3) Qu’aimez-vous chez le personnage de Marina ?

S.A : Marina attache d'abord beaucoup d'importance à ce qu'on peut penser d'elle. Progressivement, elle se détache des regards et des jugements... Ce que j'aime en elle, c'est qu'elle ose. Elle fait des choses qu'elle n'a jamais faites, elle se met en danger. Et globalement, cela lui réussit... Je la trouve touchante dans ses errances et ses contradictions.

E et M : Il nous faut préciser que Marina est très réelle pour nous. D’elle, nous avons aimé tous les aspects : l'obligation qu'elle ressent de se conformer à la société, la peur du changement, le refus de tout ça et enfin le courage d'oser dans la mise en place des changements. Autant de facettes de sa personnalité qui nous plaisent !

 

4) Si vous deviez décrire cette histoire en 3 mots ?

S.A : Voyage, rencontre, sens.

E et M : amitié, recherche, échange.

 

La vie d'adulte
A presque 30 ans, Marina, jeune femme dynamique, idéaliste et control freak, est brutalement amenée à réfléchir au sens de son existence lorsqu’elle doit se faire opérer du cerveau et prendre des dispositions au cas où elle ne se réveillerait pas.
L’opération se passe bien mais de retour chez elle, Marina décide de fuir un quotidien qui ne la satisfait pas. Direction Rome, un peu au hasard, puis la Toscane… Au gré des rencontres, et ornée de cette cicatrice nouvelle qui l’oblige à modifier son look, Marina se questionne sur ce qui l’anime.

A quel moment devient-on adulte ? Doit-on rester connecté à l’enfant en soi ? En prenant de la distance géographique et en s’ouvrant aux autres, Marina parviendra-t-elle à esquisser les contours de la vie qu’elle veut vivre ?
 
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