Relativement méconnu en France, Benito Pérez Galdós est pourtant l’un des auteurs phares du XIXe siècle en Espagne. Le cherche midi publie son savoureux cycle des Romans de l’interdit, soit deux fictions pleines d’une humanité et d’un humour incomparables.
Né au milieu du 19e siècle et disparu après la Première Guerre mondiale, Benito Pérez Galdós a produit une œuvre extrêmement dense, composée de dizaines de romans, contes, essais, articles et d’excellentes pièces de théâtre. Preuve d’un talent sans pareil, plusieurs de ses romans ont été portés à l’écran par le grand cinéaste Luis Buñuel (Tristana). Figure de la littérature réaliste – que l’on compare en Espagne à Dickens et Balzac, Galdós franchit enfin la frontière française et s’offre à la lecture avec deux courts romans, Tormento et Madame Bringas, qui sont de fiers exemples de son intérêt pour les questions de classes. Chantre de la critique sociale, l’auteur explore ici les manigances et tourments de personnages terriblement attachants qui ne semblent demander qu’à s’animer sur scène.
Dans ce réjouissant diptyque, Benito Pérez Galdós s’intéresse aux défauts et manigances d’une galerie de personnages avec une langue riche et vive, soulignée par de constants traits d’humour. Avec Tormento, il s’installe à Madrid en 1868 et suit l’emménagement de la famille Bringas dans les étages supérieurs du Palais-Royal, une ville labyrinthique dont les logements sont dédiés aux fonctionnaires de la Couronne. Tormento travaille comme servante pour la famille Bringas et vit avec sa sœur, une fieffée dépensière. Un jour, le richissime Agustín Caballero s’éprend de la séduisante domestique. Seulement Tormento cache un secret qui pourrait complètement rebattre les cartes.
Avec Madame Bringas, Galdós démontre qu’il excelle dans la construction narrative avec une succession de chapitres qui font culminer la tension dramatique et tiennent le lecteur en haleine. Dans le deuxième des « romans de l’interdit », l’écrivain espagnol s’attache au personnage de madame Bringas, déjà présent dans Tormento. Celle-ci se révèle d’une finesse psychologique insoupçonnée et on se régale des intrigues qui naissent autour d’elle. Le désir et l’amour semblent guider la famille Bringas sous le regard malicieux et surtout très juste de Benito Pérez Galdós. Et nous de regretter qu’il n’y ait que deux volets à ce cycle tant la galaxie que construit le maître se fait attachante au fil des pages.
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