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Par Robert Laffont, publié le 03/05/2023

Partez à la découverte de la comédie française !

Découvrez l'interview de Pierre Laville, auteur de « La Guerre les avait jetés là ». 

Comment vous est venue l’idée d’écrire ce livre ?

Le projet du livre est né de la découverte faite, par hasard, que la grande comédienne de la Comédie-Française Marie Bell, personnalité fantasque et exubérante, que l’on voyait s’afficher avec Goering, était aussi agent secret, engagée dans la Résistance. D’où le contraste entre sa fabuleuse vie d’artiste et son dévouement sinon les dangers qu’elle a encourus. Autour d’elle on retrouve les autres personnes, parfois inconnues et inventées, ou réelles ou célèbres (ses amis Céline, Arletty, Raimu, ses partenaires chez Molière ou Sartre, Camus, Claudel, ou encore la jeune Juliette Gréco.) 

A qui conseilleriez-vous ce livre ?

Le cadre (la Comédie-Française) et l’époque (1942) forment un terrain particulièrement riche, spectaculaire et complexe. Les personnages du livre ont des comportements extrêmes et souvent conflictuels. Le roman vise à éveiller un large public. Avec l’espoir qu’un lecteur averti y retrouve ses préférences et qu’un simple curieux soit emporté par le rythme et la quantité d’évènements.

Les éléments de cette histoire sont-ils tous vrais ?

C’est un roman ouvert à l’imagination et à l’invention, et non un livre d’histoire. Il était permis - tout en vérifiant que tout ait existé ou aurait pu l’être - de s’évader, d’inventer ou de rêver. En fait, cela revenait à écrire un livre d’aventures aussi vif que possible, et à se laisser emporter quand le bien côtoie le mal, la joie se mêle à la peur et que le théâtre rejoint la vie quotidienne. 

 

En savoir plus sur le roman : 

La Guerre les avait jetés là
« La nuit est tombée progressivement. La lumière se fait tout à coup, inondant le couloir. Résonnent les voix joyeuses de comédiens costumés en Marquis et en Arlequin qui se hâtent de rejoindre les coulisses. Puis un régisseur chargé de rameuter son monde crie :
- En scène ! Plus que cinq minutes. En scène !
Dans quelques instants, après les coups de brigadier, naîtra sur le plateau une vie, le temps qui sépare un lever et un baisser de rideau. Gabrielle s’éloigne, poussant devant elle le chariot des costumes serrés dans leur housse. »


Paris, hiver 1942. Les bannières colorées qui affichent le symbole nazi claquent dans le vent et se déplient sur les façades du Louvre ou des grands hôtels. En ces temps troublés d’occupation allemande, la Comédie Française fait salle comble : le public se presse pour applaudir Marie Bell, la plus grande comédienne de son temps. Phèdre, Roxane, Chimène, Cléopâtre, Esther, Dona Prouhèze… on ne compte plus les rôles prestigieux de cette fantasque reine du théâtre.
Autour d’elle, précipités par des événements qu’ils ne maîtrisent pas, avec conscience ou aveuglement, les plus grands esprits de l’époque s’affrontent : Cocteau, Guitry, Arletty, Céline, Sartre, Camus, les Renaud-Barrault, Colette, ou encore Paul Claudel. Fraîchement arrivé dans la capitale, un jeune auteur dramatique rêve, lui, de percer à tout prix.
Cependant, une fois le rideau baissé, un choix s’impose : fermer les yeux sur la révoltante compromission, voire collaborer ? Ou, au contraire, entrer en résistance, et sauver ceux qui doivent l’être, telle la jeune Juliette Gréco qui fuit la Gestapo ?
Être ensemble et rester soi-même, tous y parviendront-ils ?
Fresque magistrale, ce roman fait revivre les heures sombres comme glorieuses de personnages authentiques, qui brillèrent par leur courage ou leurs lâchetés. Tout est vrai, ou presque.

 

Robert Laffont