Que faire quand un enfant est malheureux à l’école ? Pédiatre depuis plus de trente ans, le Dr Catherine GUEGUEN est spécialisée dans le soutien à la parentalité et elle s’intéresse dans son dernier livre aux enfants qui vivent mal leur scolarité. Punitions, harcèlement, bagarre dans la cour… Les enseignants n’ont pas toujours les mots justes pour régler ces conflits. Avec douceur et intelligence, Catherine Gueguen leur donne des conseils pour parvenir à une éducation pleine d’empathie !
Les enfants aiment apprendre mais beaucoup développent de l’anxiété à l’école, avec un sentiment d’échec ! Dans son ouvrage « Heureux d'apprendre à l'école », Dr Catherine Gueguen explique qu’il existe des solutions simples et appuie ses théories sur les dernières recherches en Neurosciences affectives.
Contrairement aux neurosciences cognitives, qui s’intéressent aux mécanismes cérébraux de tout ce qui est intellectuel (apprentissage, mémoire, pensée), les neurosciences affectives et sociales s’intéressent aux relations sociales, aux émotions… Qu’est-ce qui se passe quand on rencontre les autres au niveau de notre cerveau et quand nous éprouvons des émotions et des sentiments ?
Les émotions ont un rôle à l’école, tout autant que le français et les maths ! Il faut donc faire comprendre à l’enfant que lorsque l’ on est triste, anxieux ou en colère, c’est une réaction de notre corps. Ce n’est ni bien, ni mal ! Il faut pouvoir exprimer son émotion sans culpabilité !
Dès la maternelle, les enfants peuvent s’angoisser à l’école ! Il est donc capital de laisser entrer les émotions à l’école car elles ont un rôle très important : elles nous aident à penser, à faire des choix, à agir et à avoir une vie affective !
Apprendre, si la matière n’éveille aucune envie ou curiosité, est une chose très compliquée ! Être connecté à ses émotions permet de comprendre si on a du plaisir à apprendre telle ou telle matière, et aide à s’engager. Donc il est important de questionner les élèves : qu’est-ce qui leur donne du plaisir, les intéresse ? Pour que eux-mêmes apprennent à se connaître.
Comment permettre à l'empathie, ce travail sur les émotions, d’avoir une place à l’école ? En formant les instituteurs sur la qualité de la relation à leurs élèves.
Par exemple, face à un élève qui perturbe la classe, Catherine Gueguen suggère plutôt que céder à la manière punitive, d’essayer de comprendre ce qui se passe chez l’élève, ses émotions (colère ? panique ? anxiété ?). Sans pour autant le laisser faire en lui rappelant les règles (“on ne crie pas, on ne frappe pas”)... En essayant d’apaiser et d’inviter l’élève à exprimer ses émotions, l’enseignant va l’aider à mieux s'exprimer. Son cerveau mature.
Si l’enfant se sent compris, il est motivé, et la relation chaleureuse et empathique avec son professeur génère un cercle vertueux : sa réussite scolaire augmente et l’enseignant se sent compétent. En outre, cela montre le bon exemple aux autres élèves et les incite à être plus empathiques eux-mêmes.
Alors oui, l’empathie s’apprend et l’écoute à l’école peut se renforcer. Un ouvrage édifiant !
• Interview de Catherine Gueguen dans Les Maternelles : Peut-on apprendre à aimer l’école ?
https://www.youtube.com/watch?v=OkiscrBBolI
• Du même auteur
Oyé oyé braves gens, et parents au bord de la crise de nerfs ! L’épisode 3 du podcast Keep it simple vient de paraître, et il concerne l’éducation bienveillante. Tendez l’oreille, votre enfant réfractaire et votre conjoint cerné vous remercieront sans doute !