Sandrine Catalan-Massé : "J'ai voulu réveiller chez le lecteur sa peur de disparaître"

Parlez-nous un peu de vous : d'où venez-vous ? Quel est votre parcours ?

Je suis originaire de Toulouse, j’ai vécu 17 ans sur Paris où j’ai réalisé ma carrière de journaliste en presse écrite spécialisée en Santé et Psycho. Et puis dans les années 2000, j’ai trouvé l’amour à Montpellier. Nous nous sommes installés entre la mer et les étangs et avons fondé une famille tout en continuant pour ma part d’exercer mon métier de journaliste. Il y a 4 ans j’ai senti le besoin d’aller explorer une autre forme d’écriture. J’avais envie de parler des histoires des autres, de la mienne… cela s’est imposé assez naturellement.

Pourquoi écrivez-vous ? Qu'est-ce qui vous a poussé à vous lancer dans l'écriture ?

L’envie de provoquer des émotions fortes chez l’autres. Je ne parle pas de sensations comme on peut en ressentir en regardant un film d’horreur, non… Je parle des émotions subtiles, enfouies parfois même refoulées. Dans Rien n’est écrit mon dernier roman, j’ai voulu réveiller chez le lecteur sa peur de disparaître, de ne pas avoir suffisamment de temps pour élever ses enfants ou encore la peur de ne pas laisser de trace de son existence sur cette terre. Cela peut paraître dramatique comme sujet, mais pas du tout. C’est un thème plein d’espoir et d’humanité. C’est souvent en ayant le courage d’aller voir dans ce qui nous déplaît, en dépassant notre peur de l’inconnu que nous pouvons avancer plus sereinement.

Qu'est-ce qui vous vient en premier : l'histoire ou les personnages ?

L’histoire. Chaque fois, je m’attache à trouver une histoire qui puisse être résumée en deux ou trois lignes. Une histoire universelle qui, lorsque vous en parlez à vos proches, déclenche dans leurs yeux une étincelle. Les histoires faciles à résumer sont pour moi les plus percutantes, se sont celles qui se transmettront facilement d’un lecteur à un autre. Viennent très vite ensuite les personnages. C’est comme un chapelet. Une fois le thème défini, ils apparaissent un peu comme par magie.

Votre roman est-il basé sur du vécu ou tout n’est que pure imagination ?

Je m’efforce de dire que mes romans ne sont pas autobiographiques, mais je pense que c’est faux. Il y a beaucoup de moi dans chacun d’entre eux. Y compris dans Rien n’est écrit. Je me cache dans chacun des personnages, mais à quel endroit… je ne le dévoilerai pas car cela m’appartient. Je suis Daisy dotée d’un amour inconditionnel pour son fil. Je suis aussi Joseph l’orphelin. Mes personnages sont simples, mais criants de vérité parce que la matière pour les construire est déjà en moi. Ils pensent comme moi, ce n’est pas moi qui pense comme eux.

Y a-t-il des auteurs ou des livres qui ont influencé votre façon d'écrire ? 

Depuis mon adolescence, j’aime beaucoup Françoise Sagan. Elle incarne toujours à mes yeux la modernité, la liberté face à la petite fille bien sage que j’étais. J’aime aussi JK Rowling, pour son parcours en tant que femme écrivain. C’est d’ailleurs en regardant un documentaire sur sa vie que j’ai été soudain submergée par une émotion si forte que je me suis mise à écrire mon premier roman. J’aime les être qui ont connu des accidents de vie et qui ont trouvé en eux la force de se reconstruire.

Le conseil que vous auriez aimé que l’on vous donne ?

Je présume que vous parlez d’un conseil dans le domaine littéraire… Je crois que je l’ai déjà reçu et il m’a été très précieux. À mon tour de le transmettre à ceux qui aimeraient écrire, mais qui n’osent pas se lancer. Ne vous fixez aucune limite dans l’histoire que vous avez décidé d’écrire. Laissez libre cours à votre imagination, ne vous bridez pas, cassez les codes. Une sincérité émanera de vos propos qui fera votre style et permettra aux lecteurs de s’identifier.

Rien n'est écrit

Sandrine Catalan-Masse

Robert Laffont

Roman Français

Daisy, actrice au sommet de la gloire, quitte Paris pour s’installer près de Montpellier avec sa tribu : son fils de dix ans, Joseph, son mari, Raphaël, la gouvernante, Filipa, et sa fille, Louise, sans oublier Hubert, leur chien aveugle. S’annonce alors le temps des jeux dans le sable, des soirées en bord de mer, à regarder grandir Joseph. Mais c’est sans compter avec un coup du sort : une maladie foudroyante frappe Daisy, qui déploie ses dernières forces pour trouver le moyen le plus ingénieux de rester en lien avec son fils, bientôt orphelin, par-delà la séparation.
Grâce à un solide sens de l’humour, à une sensibilité exacerbée, à un sens aigu de l’observation et à la sincérité de son écriture, Sandrine Catalan-Massé nous livre un roman au suspense irrésistible sur le formidable pouvoir de la résilience et sur la transmission entre parent et enfant. Un feel-good book qui touche en plein coeur !

« À la frontière du fantastique, ce roman aussi intense que cocasse est résolument contemporain. » Télé Loisirs

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