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Par Fleuve éditions, publié le 24/02/2023

Sonja Delzongle, l'autrice se livre

Pour son arrivée chez Fleuve Éditions, Sonja Delzongle nous propose un polar aussi puissant que singulier, et au titre bien mystérieux. En attendant la sortie de ce roman prévue le 9 mars, elle vous ouvre les portes de Thanatea en répondant à quelques questions.

Thanatea
Thanatea. Un nom qui sonne comme celui d’une femme ou d’une déesse. Un mot plutôt agréable, exotique, à condition de ne pas en connaître la racine grecque, thanatos, la mort. Le plus long des voyages. L’éternité.
Une autre qu’Esther aurait sûrement pris peur mais, durant ses années passées à la police judiciaire, celle-ci a côtoyé la mort sous ses aspects les plus sombres, les plus violents. Un quotidien qui l’a usée, au point d’être prête à tout quitter pour rejoindre cette entreprise de pompes funèbres située au cœur du lac Léman. Et même si ce nouvel environnement s’annonce quelque peu macabre, au moins elle n’aura plus à voir les stigmates d’un meurtre sur la chair, les organes, les os. Là-bas, la mort sera un concept, du marketing, elle sera travaillée, pensée, enrobée dans du velours ou du satin. Là-bas, Esther espère trouver enfin la paix…

1/ Une des forces de votre livre, c’est le décor parfaitement unique que vous créez : une île très fleurie sur laquelle, malgré les apparences, la mort règne. Est-ce que vous pourriez nous en dire plus sur cet endroit très étrange, voire angoissant, sur sa raison d’être et les règles qui le régissent ?

   Thanatea est une île qui ne figure sur aucune carte. Un lieu séculaire dont le secret a été longtemps préservé, jusqu’à ce qu’une multinationale dirigée par une femme d’affaires vivant entre la Suisse et le Japon reprenne l’activité très confidentielle de ce lieu autrefois appelé l’île aux Morts : le suicide assisté. Là, les règles établies sont strictes : ne sont acceptés sur l’île que les employés de la société et, bien sûr, les volontaires à la mort. Pour les enfants, seuls les proches sont tolérés. Les cérémonies qui s’y pratiquent – enterrements, mais aussi mariages posthumes – sont retransmises en visio. Par ailleurs, toute l’île ou presque est une zone blanche, officiellement pour échapper aux ondes néfastes. Les employés peuvent ainsi communiquer avec l’extérieur seulement à partir d’un espace dédié aux communications, le seul à disposer d’un réseau internet et téléphonique.

   La mort règne donc sur l’île, ce qui peut sembler morbide, sauf que cette fin de vie repose sur un choix personnel et intime. Et, finalement, cet endroit ressemble à un havre de paix hors du temps et du monde. Pourtant, l’un des personnages principaux de mon roman, partant y travailler, va peu à peu découvrir qu’au-delà des apparences, Thanatea n’est pas l’île qu’on croit connaître.

 

2/ Thanatea est construit autour de cette île, donc, mais également autour de trois femmes. Esther, Layla et Hélène. Naturellement, parce qu’elles ne se ressemblent pas, vous exprimez au travers d’elles des choses très différentes. Pourriez-vous nous parler un peu d’elles et de ce qui, quand même, les relie ?

   Ces trois femmes se connaissent depuis l’enfance et partagent, entre autres, un grand sens de la justice et une envie viscérale de protéger la population du crime, au point qu’elles se sont, toutes les trois, engagées dans la police judiciaire. En dehors de ça, elles sont en effet différentes et c’est précisément leurs différences et divergences qui font la richesse de leur lien indéfectible et qui vont même le renforcer, malgré quelques turbulences, comme dans toute relation.

   Liées par un pacte qu’elles ont scellé dans la cité auxerroise où elles se sont connues petites, issues toutes les trois de milieux populaires quoique dissemblables, elles ont grandi ensemble, ont traversé des événements qui les ont éloignées, puis d’autres qui ont eu l’effet inverse. Ces femmes, en tout cas, vont, tant dans le monde du travail que dans leur intimité, faire face à la violence, au crime, à un système et une société iniques, à des archétypes d’hommes dominateurs, irresponsables ou pervers parce que eux-mêmes en grande souffrance. Et chacune va avoir sa façon d’appréhender les événements, mais le lien est là, bien vivant, qui transcende les difficultés et les coups durs. À la vie, à la mort.

 

3/ Au milieu de la noirceur qui habite votre roman, on peut également déceler des sujets sociétaux. Parfois vous les effleurez simplement, parfois ils sont essentiels à votre intrigue. Est-il important, pour vous, que la fiction se nourrisse du monde dans lequel vous vivez ?

   Tout à fait, il est même un élément essentiel en littérature, et particulièrement dans le roman noir ou le thriller, genres qui en permettent le traitement tout en maintenant l’intrigue et le mystère. La fiction se nourrit en permanence de l’actualité, des faits divers ou historiques, tout comme il est notoire que le fantasme et l’imaginaire figurent parmi les moteurs importants de nos vies et de nos actes. Finalement, faire de la fiction une forme de réalité, donner vie à des personnages inventés au point qu’ils existent dans la tête des lecteurs, n’est-ce pas là que résident toute la beauté, la force et la magie de la littérature ?  

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