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Melanie Levensohn répond à nos questions à l’occasion de la sortie son roman, L’Écho des promesses, un brillant récit qui lie le destin de trois femmes, à trois époques différentes.
Votre roman L’Écho des promesses est inspiré d’une histoire vraie. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Quand j’ai adopté le nom de famille de mon mari lors de notre mariage, je suis devenue l’homonyme de sa cousine. Melanie Levensohn a vécu en France lorsqu’elle était jeune étudiante — comme moi d’ailleurs. En 1943, elle a été déportée à Auschwitz.
Son père Lica a alors perdu tout contact avec elle. Il a fini par se remarier et a eu deux autres filles. Mais c’est seulement sur son lit de mort qu’il leur a révélé l’existence de leur demi-sœur.
Jackie, une de ses filles, lui a promis de rechercher Melanie et lui a consacré dix ans de sa vie, contactant de nombreuses organisations en Allemagne, en France et aux États-Unis. Personne n’a jamais pu lui dire avec certitude si Melanie Levensohn avait survécu à Auschwitz ou non.
Chez nous, à la maison, il y a un classeur épais qui contient tous les documents de Jackie qui concerne Melanie. Un destin qui m’a inspirée pour écrire ce roman.
Comment avez-vous travaillé pour construire une histoire sur trois époques différentes ?
C’était une recherche immense ! Pour écrire d’une manière réelle et crédible sur l’occupation allemande en France, il fallait la connaître dans tous les détails.
Combien coûtait une baguette ? Qu’est-ce qu’il y avait à manger dans les restaurants ? Comment fonctionnaient les cartes de vêtements ? Comment progressait la discrimination des juifs ?
J’ai lu tout ce que j’ai pu trouver sur cette époque, romans, livres historiques.
Grâce à Internet j’ai également eu accès aux journaux. J’ai notamment étudié Le Figaro de 1940-1943 pour comprendre comment les évolutions politiques avaient été perçues en France.
Le Wegleiter allemand m’a beaucoup servi pour mon roman. C’était une sorte d’Officiel des Spectacles pour les soldats allemands stationnés à Paris. Grâce à lui, chaque restaurant que mes protagonistes fréquentent, l’opéra qu’ils visitent et le film qu’ils regardent ont vraiment eu lieu ce jour-là.
Quel personnage vous a le plus marquée durant l’écriture ?
Sans doute le personnage de Béatrice, une charmante Française dans la quarantaine. Elle vit à Washington DC et travaille à la Banque mondiale comme attachée de presse.
Sa vie est sur le point de basculer. Son patron est odieux et le job stressant. De plus, elle se trouve dans une relation sentimentale avec un homme qui ne la rend pas heureuse. Pourtant, elle n’a pas la force de rompre avec lui.
Au début, Béatrice n’est pas un caractère très sympathique. On l’aperçoit seule, angoissée et centrée sur elle-même. Au cours du roman, elle rencontre de nombreux défis qui la changent et transforment. Elle comprend qu’elle tient son destin dans ses mains et que la vie nous donne des opportunités extraordinaires.
Il faut juste les saisir pour trouver son bonheur — même si ce n’est pas toujours facile.
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