Née à Hanovre (Allemagne) en 1906, dans une famille juive, Hannah Arendt montre très tôt les signes d'une grande précocité intellectuelle. Élève de Heidegger, puis de Husserl, elle soutient, à vingt-deux ans, son doctorat sur « le concept d'amour chez saint Augustin », sous la direction de Karl Jaspers. En 1933, elle fuit l'Allemagne nazie et se réfugie en France, où elle résidera jusqu'en 1940. À Paris, elle milite dans des organisations sionistes, aux côtés d'intellectuels tels que Jean-Paul Sartre, Raymond Aron, Stéphan Zweig, ou encore Bertold Brecht. Elle y fait aussi la connaissance de Heinrich Blücher, un communiste allemand, qui l'épouse quelques années plus tard. En 1941, elle émigre aux États-Unis. Devenue citoyenne américaine, la publication de Les origines du totalitarisme en 1951, qui n'apparaît que vingt ans après en France, marque le début de sa renommée. Dès 1955, elle donne, dans diverses universités américaines, des conférences, qui seront reprises dans ses différents ouvrages : La crise de la culture (1961), La condition de l'homme moderne (1958) et L'essai sur la révolution. Elle est, jusqu'à sa mort à New York en 1975, professeur à la New School for Social Research. Son dernier livre, resté inachevé, La vie de l'esprit, est publié à titre posthume, en 1978.
Hannah Arendt propose une réflexion générale sur le politique, à travers ses concepts fondamentaux. Elle étudie le rôle du mensonge et des techniques d'intoxication, et la manière de les combattre. Elle développe sa réflexion sur la notion de violence, sur les relations entre une structure étatique et les formes de contestation qui peuvent s'y opposer : la désobéissance civile, dont...