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Coffret 1Q84 (3 vol.)
Date de parution : 08/11/2012
Éditeurs :
Belfond

Coffret 1Q84 (3 vol.)

Date de parution : 08/11/2012

L'événement de l'année ! La trilogie de tous les records, l'œuvre la plus ambitieuse de Haruki Murakami enfin réunie en coffret. L’intégrale des aventures trépidantes et romantiques d’Aomamé et Tengo, en quête l’un de l’autre sous les deux lunes de 1Q84.

Au Japon, en 1984.

C’est l’histoire de deux mondes, celui, réel, de 1984 et un monde parallèle tout aussi vivant, celui de 1Q84. Deux mondes imbriqués dans lesquels évoluent, en alternance,...

Au Japon, en 1984.

C’est l’histoire de deux mondes, celui, réel, de 1984 et un monde parallèle tout aussi vivant, celui de 1Q84. Deux mondes imbriqués dans lesquels évoluent, en alternance, Aomamé et Tengo, 29 ans tous deux, qui ont fréquenté la même école lorsqu’ils avaient dix ans. Un jour, Tengo...

Au Japon, en 1984.

C’est l’histoire de deux mondes, celui, réel, de 1984 et un monde parallèle tout aussi vivant, celui de 1Q84. Deux mondes imbriqués dans lesquels évoluent, en alternance, Aomamé et Tengo, 29 ans tous deux, qui ont fréquenté la même école lorsqu’ils avaient dix ans. Un jour, Tengo l’a défendue contre d’autres enfants et Aomamé lui a serré la main. Un pacte secret, le signe d’un amour pur dont ils auront toujours la nostalgie.
En 1984, chacun mène sa vie, ses amours, ses activités.
Tueuse professionnelle, Aomamé se croit investie d’une mission : exécuter les hommes qui ont fait violence aux femmes. Tengo est un génie des maths, apprenti-écrivain et nègre pour un éditeur qui lui demande de réécrire l’autobiographie d’une jeune fille échappé à la secte des Précurseurs.
Les deux jeunes gens sont destinés à se retrouver mais où ? Quand ? En 1984 ? Dans 1Q84 ? Dans cette vie ? Dans la mort ?...

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EAN : 9782714454089
Façonnage normé : COFFRET
Format : 140 x 225 mm
EAN : 9782714454089
Façonnage normé : COFFRET
Format : 140 x 225 mm

Ils en parlent

"Murakami met tout son génie à déployer une histoire pleine de suspense et de lyrisme, avec en creux un joli plaidoyer contre la violence faite aux femmes et les intégrismes. On attend avec impatience le troisième volet."

Virginie Jannière / Direct matin

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • JuEtLi 18/08/2022
    Tokyo, 1Q84. Aomané a été élevée dans une secte de laquelle elle est sortie par sa seule volonté à 11 ans. Elle exerce aujourd’hui comme professeure de sport et accessoirement travaille comme tueuse à gage pour une vielle dame qui sauve les femmes battues. Un jour, en prenant un raccourci pour aller à un "rendez-vous professionnel", elle franchit une porte et remarque alors qu’il y a deux lunes dans le ciel, une blanche et une verte. Tengo a été élevé par son père célibataire, très sévère, qui se servait de lui pour collecter la redevance télévisuelle lorsqu’il n’avait pas école. Adulte, malgré ses grands talents scolaires, il a choisi de n’être qu’un petit professeur de mathématiques, et ambitionne de devenir écrivain. D’ailleurs son ami éditeur, qui a déniché une histoire prometteuse écrite sans talent par la jeune Fukaéri, qui s’est sortie d’une secte puissante, lui propose de réécrire « la chrysalide de l’air » avec elle afin d’en faire un best seller. Autour de ces deux personnages « lunaires » que sont Tengo et Aomamé, tourbillonne une petite galerie de personnages improbables (un détective très laid et pas discret, un garde du corps pas commun, des infirmières familières etc) mais attachants qui vont donner vie à... Tokyo, 1Q84. Aomané a été élevée dans une secte de laquelle elle est sortie par sa seule volonté à 11 ans. Elle exerce aujourd’hui comme professeure de sport et accessoirement travaille comme tueuse à gage pour une vielle dame qui sauve les femmes battues. Un jour, en prenant un raccourci pour aller à un "rendez-vous professionnel", elle franchit une porte et remarque alors qu’il y a deux lunes dans le ciel, une blanche et une verte. Tengo a été élevé par son père célibataire, très sévère, qui se servait de lui pour collecter la redevance télévisuelle lorsqu’il n’avait pas école. Adulte, malgré ses grands talents scolaires, il a choisi de n’être qu’un petit professeur de mathématiques, et ambitionne de devenir écrivain. D’ailleurs son ami éditeur, qui a déniché une histoire prometteuse écrite sans talent par la jeune Fukaéri, qui s’est sortie d’une secte puissante, lui propose de réécrire « la chrysalide de l’air » avec elle afin d’en faire un best seller. Autour de ces deux personnages « lunaires » que sont Tengo et Aomamé, tourbillonne une petite galerie de personnages improbables (un détective très laid et pas discret, un garde du corps pas commun, des infirmières familières etc) mais attachants qui vont donner vie à cette histoire magnifique, dans laquelle on retrouve toute la beauté du style de Murakami et cette drôle de façon de raconter des histoires. Le parti pris étant, me semble-t-il, de faire vivre des personnages libres, qui s’affranchissent de leur destin dans une sorte de dimension parallèle qui, dès lors qu’elle est fabriquée, n’a rien à rendre au principe de réalité. Murakami a crée son propre univers, décalé, parfois drôle, toujours tendre et emphatique et surtout infiniment poétique. La marque d’un grand maître. Merci Monsieur M.
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  • pasiondelalectura 17/01/2022
    Haruki Murakami est un auteur déroutant qui sait allier le mélange du plus pur et précis réalisme avec une touche de fantaisie teintée d’onirisme. J’apprécie ses livres et il me surprend à chaque fois. Mon livre préféré reste Kafka sur le rivage, probablement parce que ce fut avec ce livre que j’ai découvert Murakami et sa « patte » si spéciale. 1Q84 est un roman paru en 3 tomes au Japon entre 2009-2010; ce fût un best seller d’emblée avec plus d’un million d’exemplaires vendus au Japon en 1 mois. Le titre fait référence au roman 1984 de Georges Orwell car 1Q84 se déroule en 1984 quand Aonamé, l’une des protagonistes, expérimente une sensation d’étrangeté dans un cadre qu’elle appellera 1Q84; la lettre Q remplace le 9 et cela a un sens pour les japonais. LIVRE 1 Ce premier tome, de plus de 500 pages nous présente les deux personnages principaux Aomané et Tengo vers leur trentaine entre avril et juin 1984; il faut savoir que les deux personnages s’étaient rencontrés vers leurs 10 ans et ils s’étaient beaucoup appréciés. Vingt années après Aomané rêve toujours de Tengo et se garde pour lui. Chaque personnage est une voix narrative et les chapitres Aomané/Tengo... Haruki Murakami est un auteur déroutant qui sait allier le mélange du plus pur et précis réalisme avec une touche de fantaisie teintée d’onirisme. J’apprécie ses livres et il me surprend à chaque fois. Mon livre préféré reste Kafka sur le rivage, probablement parce que ce fut avec ce livre que j’ai découvert Murakami et sa « patte » si spéciale. 1Q84 est un roman paru en 3 tomes au Japon entre 2009-2010; ce fût un best seller d’emblée avec plus d’un million d’exemplaires vendus au Japon en 1 mois. Le titre fait référence au roman 1984 de Georges Orwell car 1Q84 se déroule en 1984 quand Aonamé, l’une des protagonistes, expérimente une sensation d’étrangeté dans un cadre qu’elle appellera 1Q84; la lettre Q remplace le 9 et cela a un sens pour les japonais. LIVRE 1 Ce premier tome, de plus de 500 pages nous présente les deux personnages principaux Aomané et Tengo vers leur trentaine entre avril et juin 1984; il faut savoir que les deux personnages s’étaient rencontrés vers leurs 10 ans et ils s’étaient beaucoup appréciés. Vingt années après Aomané rêve toujours de Tengo et se garde pour lui. Chaque personnage est une voix narrative et les chapitres Aomané/Tengo vont s’alterner régulièrement. Aomané est une belle et svelte femme, spécialiste en arts martiaux mais aussi accessoirement, elle est le sbire d’une dame âgée et très riche qui voudrait punir les hommes qui commettent des violences envers les femmes. Aomané est parfaite dans ce rôle et comme tueuse, elle a mis au point une façon impecable pour envoyer ad patres quelques violents bien choisis. Tengo est un jeune trentenaire, professeur de Maths à mi-temps où il excelle; l’autre temps il l’occupe à l’écriture de romans. Il a un éditeur, Komatsu, un homme qui suit ses intuitions et qui ne se gêne pas pour l’appeler au milieu de la nuit s’il a quelque chose à dire. Justement Komatsu demande à Tengo de réécrire un premier roman d’une lycéenne de 17 ans, Ériko Fukada dite Fukaéri, La Chrysalide de l’air, un roman mal écrit mais avec un potentiel de fraicheur et d’innovation si prometteur, que Komatsu pense l’inscrire pour le Prix accordé chaque année à un premier roman. Fukaéri est très belle en même temps qu’étrange. D’abord elle est dyslexique, puis elle s’exprime très mal, mais elle est d’une intelligence vive et arrive à pallier certaines de ses insuffisances. Depuis 7 années Fukaéri a été séparée de ses parents, Mr et Mme Fukada qui ont intégré une secte, Les Précurseurs, secte religieuse coupée du monde. Depuis 7 ans elle vit avec un tuteur et la fille de celui-ci. Or il semble qu’il se passe des choses étranges au sein de cette secte, spécialement avec les enfants. C’est le cas de Fukaéri mais aussi le cas d’une autre fillette âgée de 10 ans que la riche vieille dame prendra sous son aile. Tous ces personnages ont en commun une solitude dès leur plus jeune âge et aussi une certaine incommunicabilité, peut-être que ceci explique ce besoin de fantaisie, d’étrangeté. Sur un fond de récit parfaitement classique et tranquille, apparait cette fameuse irréalité distordue de Murakami, lequel excelle pour embarquer ses histoires dans des mondes parallèles, voire de la SF, mais avec une touche assez subtile; c’est le cas ici, mais il n’y a pas que cela, il y a encore beaucoup de références musicales et littéraires et un zeste d’humour décalé. Voilà, la « patte » de Murakami est bien là. Que dire de la lecture de ce Livre 1 ? J’ai peiné à lire la partie centrale du livre à cause de l’abondance de répétitions et de digressions en tout genre; trop de longues descriptions et peu d’action, même si parfois cette action peut être assez « musclée ». In fine, il y a un méli-mélo de sujets abordés parfois de façon un peu lourde : la religion, les sectes, la littérature, la police, etc. J’ai trouvé que les personnages de Aomané et de Tengo manquaient de profondeur, surtout Aomané qui a un profil intéressant et original. LIVRE 2 J’ai laissé passer 2 mois entre les livres 1 et 2, et cela n’a pas trop nui à la lecture. Cette fois, nous sommes entre juillet et septembre 1984 et reprenons les chapitres alternés entre Aomané et Tengo. Aomané aura une dernière commande de meurtre de la part de la vieille dame car la fillette qu’elle avait récupéré, a disparu et le leader de la secte Les Précurseurs est à l’origine d’abus répétés, notamment chez sa propre fille. La commande d’assassinat est ultra risquée car le leader de la secte est gardé par des fanatiques. Mais la vieille dame possède des moyens illimités et quelques appuis, et Aomané accepte la mission. En cas de réussite, elle sera cachée et son apparence physique modifiée. D’un autre côté Tengo arrive à mesurer l’amplitude de sa solitude, il pense encore à Aomané d’autant plus que sa maitresse en titre l’a laissé tomber. Sur ces entrefaites, arrive chez lui la jeune Fukaéri, fugitive depuis 2 mois et très recherchée car elle est devenue un personnage médiatisé depuis que son livre est un best seller depuis des mois. Fukaéri continue d’être une personne étrange, s’exprimant mal, mais dotée de pouvoirs spéciaux. Dans le suivi de cette histoire, l’on se rend compte que Aomané et Tengo évoluent dans un monde parallèle, qu’entre autres étrangetés, monde qui comporte deux lunes, mais ces choses ne sont pas perceptibles pour tous. De plus, Tengo apprendra de la part de Fukaéri que les sujets peuvent se diviser entre receveurs et donneurs, ce qui octroie des pouvoirs différents aux uns et aux autres. Au cours de sa mission, Aomané aura la possibilité d’échanger en paroles avec le leader, ce qui l’amènera à se poser des questions parce que le leader n’a aucun regret sur l’ampleur des forfaitures qu’il commet (le viol de mineures). Est-ce que un baratin moral quelconque peut disculper des actes ainsi perpétrés ? Je crois qu’ici Murakami est allé trop fort. Je ne me suis pas ennuyé avec ce tome 2, mais j’ai eu du mal à rentrer dans cette histoire de réalisme magique, par moments surréaliste. Autant je trouve que les passages d’une réalité 100% pédestre vers un monde irréel sont très réussis, autant la teneur du texte m’a agacé par moments. LIVRE 3 La traque se resserre autour d’Aomané, toujours soutenue par la vieille riche dame. Elle vit terrée dans un appartement, ravitaillée par la vieille dame et ses sbires, mais elle ne lâche pas l’idée de retrouver Tengo. La secte a mis un enquêteur sur les traces d’Aomané, Ushikawa, un ancien avocat affublé d’un physique affreux, mais doté d’une intelligence supérieure à la moyenne. Quant à Tengo, il continue sa vie monotone et assez solitaire, ayant toujours des pensées pour Aomané alors que cela fait 20 ans qu’ils ne se ont pas revus. Aomané est enceinte (on dirait que par la grâce de l’Esprit Saint…) et chaque soir elle guette l’apparition de Tengo sur le square d’où, du haut d’un tobogan d’enfant, l’on peut contempler les deux lunes, symbole du monde parallèle. La grande question du roman est de savoir si Aomané et Tengo vont se retrouver. Et ceci crée une tension nerveuse chez le lecteur. Si l’on reconnait aisément « la patte » de maitre Murakami, je me suis un peu ennuyée trouvant le roman trop long, un peu répétitif, comportant de digressions surtout dans les livres 1 et 2, et puis, beaucoup trop de réalisme fantastique, frôlant parfois le ridicule. En revanche, j’ai été fascinée par deux personnages : l’énigmatique et résolue Aomané et Ushikawa, le détective tellement fort avec ses intuitions; comment il déroule toute une logique à partir d’un signe insignifiant. Quant au personnage de Tengo, tellement important dans le récit, je l’ai trouvé falot, assez flou, alors que tout est positif chez lui : bon physique, intelligent, bon prof de Maths, écrivain réussi, bon fils, bon amant…
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  • allard95 20/02/2021
    On peut se poser beaucoup de questions à propos de ce roman. Fallait-il vraiment 1650 pages pour raconter cette histoire? La référence au morne roman d'Orwell est-elle pertinente? Est-ce de bon augure? Et surtout, fallait-il introduire des éléments surnaturels, qui s'avèrent bien encombrants? Nos personnages, la jeune femme tonique, moderne et hardie, qui n'hésite pas à tuer les hommes violeurs d'enfants, considérant que la Justice n'en faut pas assez. le prof de maths routinier, embarqué malgré lui dans une histoire folle: ils auraient très bien pu être situés dans un monde normal. Cette histoire de deux lunes, ou, pire, cette femme enceinte sans avoir eu de rapport sexuel, absurdes comme elles sont, ne peuvent nous captiver. Pourtant, il y a une matière plutôt intéressante. Ces deux êtres qui se cherchent sans le savoir. La secte puissante et opaque dont le leader s'accorde des droits sur le corps des enfants. Un certain nombre de péripéties plutôt bien amenées. Mais le contenu surnaturel abolit les meilleurs moments de la lecture. De plus, la fin est mièvre et insatisfaisante. Proposition: réécrire ce roman en 400 pages, en oubliant Orwell et son ennuyeux 1984, en supprimant ces effets mystérieux sans intérêt, et en gardant l'essentiel de l'intrigue... On peut se poser beaucoup de questions à propos de ce roman. Fallait-il vraiment 1650 pages pour raconter cette histoire? La référence au morne roman d'Orwell est-elle pertinente? Est-ce de bon augure? Et surtout, fallait-il introduire des éléments surnaturels, qui s'avèrent bien encombrants? Nos personnages, la jeune femme tonique, moderne et hardie, qui n'hésite pas à tuer les hommes violeurs d'enfants, considérant que la Justice n'en faut pas assez. le prof de maths routinier, embarqué malgré lui dans une histoire folle: ils auraient très bien pu être situés dans un monde normal. Cette histoire de deux lunes, ou, pire, cette femme enceinte sans avoir eu de rapport sexuel, absurdes comme elles sont, ne peuvent nous captiver. Pourtant, il y a une matière plutôt intéressante. Ces deux êtres qui se cherchent sans le savoir. La secte puissante et opaque dont le leader s'accorde des droits sur le corps des enfants. Un certain nombre de péripéties plutôt bien amenées. Mais le contenu surnaturel abolit les meilleurs moments de la lecture. De plus, la fin est mièvre et insatisfaisante. Proposition: réécrire ce roman en 400 pages, en oubliant Orwell et son ennuyeux 1984, en supprimant ces effets mystérieux sans intérêt, et en gardant l'essentiel de l'intrigue et les deux héros, sympathiques et attachants. Et l'on aurait peut-être alors un bon livre.
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  • afadeau 14/12/2020
    J'ai découvert Haruki Murakami récemment avec le recueil de nouvelles « Des hommes sans femmes », un choc, une révélation ! Ensuite j'ai poursuivi avec « Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil », retrouvant un conteur hors pair mais sans atteindre la magie du premier livre lu. Quand un ami m'a proposé 1Q84, j'étais à la fois curieux – cela évoquait le tout premier livre chroniqué sur ce blog, le fameux 1984 de George Orwell – mais aussi méfiant devant les trois tomes de plus de cinq cents pages chacun... La renommée aussi de l'oeuvre, classée « Best-seller mondial », était de nature à provoquer chez moi un mouvement de recul. J'ai ouvert le tome 1 et lu les premières pages. J'avais d'autres lectures en cours et je ne savais pas si j'allais attaquer immédiatement cette montagne de 1663 pages. Je n'ai pas eu à me poser cette question bien longtemps étant déjà totalement pris dans les filets de l'auteur. J'ai lu le tome 2 dans la foulée avec la même passion. Au tome 3, j'ai ressenti une certaine appréhension : tout était trop parfait dans ce récit mêlant un réalisme des personnages et un fantastique des plus... J'ai découvert Haruki Murakami récemment avec le recueil de nouvelles « Des hommes sans femmes », un choc, une révélation ! Ensuite j'ai poursuivi avec « Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil », retrouvant un conteur hors pair mais sans atteindre la magie du premier livre lu. Quand un ami m'a proposé 1Q84, j'étais à la fois curieux – cela évoquait le tout premier livre chroniqué sur ce blog, le fameux 1984 de George Orwell – mais aussi méfiant devant les trois tomes de plus de cinq cents pages chacun... La renommée aussi de l'oeuvre, classée « Best-seller mondial », était de nature à provoquer chez moi un mouvement de recul. J'ai ouvert le tome 1 et lu les premières pages. J'avais d'autres lectures en cours et je ne savais pas si j'allais attaquer immédiatement cette montagne de 1663 pages. Je n'ai pas eu à me poser cette question bien longtemps étant déjà totalement pris dans les filets de l'auteur. J'ai lu le tome 2 dans la foulée avec la même passion. Au tome 3, j'ai ressenti une certaine appréhension : tout était trop parfait dans ce récit mêlant un réalisme des personnages et un fantastique des plus débridés. Quel auteur serait capable de relier les fils complexes tissés dans cette « chrysalide de l'air » sans perdre le lecteur ? Tout cela, ces heures de lectures merveilleuses, ne vont-elles pas sombrer dans un dénouement tragique ou, pire encore, indéterminé – comme dans « Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil » – ? Il n'en a rien été : Haruki Murakami tient ses promesses jusqu'à la dernière ligne achevant une oeuvre que je trouve quasi parfaite. Il a réussi sa superbe chrysalide de mots ! du grand art et une musicalité dans le récit qui doit certainement beaucoup à la traductrice Hélène Morita (c'est elle qui a également traduit « Des hommes sans femmes »). On retrouve dans 1Q84 – paru en 2009-2010 – bien des thèmes présents dans les deux livres lus précédemment. Au sud... sorti en 1992 alors que Des hommes... est plus récent, sorti en 2017. Entre l'année 1984 et le monde mystérieux de 1Q84, les existences d'Aomamé (dont le nom signifie haricots de soja verts en japonais...) et de Tengo sont nouées. L'odyssée initiatique commence avec un premier tome captivant, la mise en place du récit, l'installation dans une autre dimension, celle des deux lunes. Cela fonctionne parfaitement même pour moi qui ne suis pas un lecteur habituel de fantastique. La suite évolue vers le thriller et le roman d'amour, Aomamé et Tengo ayant vécu ensemble une expérience forte alors qu'ils étaient dans la même classe (je ne peux pas en dire plus... il faut découvrir par soi-même). Le fantastique est au service de la vérité humaine : l'enfance malheureuse, l'éloignement des parents, la séparation, la solitude, les aléas de la vie. Sans en dévoiler trop, je peux dire que la maltraitance des femmes tient une place centrale. Tous les personnages sont incroyablement bien définis, ils vivent réellement pour le lecteur que je suis, permettant d'adhérer à des situations bien improbables. Sans tomber dans les bons sentiments, l'empathie est la règle, même l'affreux Ushikawa, à la poursuite d'Aomamé, est minutieusement décrit et expliqué par la vie qu'il a menée depuis l'enfance. Il y a de la sociologie dans cette oeuvre complexe alors qu'elle se lit facilement ! Les allers-retours avec le monde de l'enfance pourraient expliquer le recours au fantastique, au conte. Murakami développe une sorte de fable dans le récit en faisant apparaître les « Little People » qui entrent dans la pensée des gens, modifiant le cours des choses. Il y a une jubilation de l'auteur à raconter en prenant tout son temps. Cela m'évoque une sorte de spirale qui s'élève en se rapprochant de plus en plus lentement d'un centre à atteindre. le temps par exemple de procurer une arme à Aomamé et de savoir si elle s'en servira ou pas. Ce n'est pas pour rien qu'une des superbes nouvelles dans « Des hommes sans femmes » est Schéhérazade, une histoire présentée comme vraie car un bon conteur « doit être crédible s'il possède son art ». Une femme, cette Schéhérazade magnifique, racontait des histoires sans fin à son amant captivé. Ici la Schéhérazade est Aomamé. Plus que Tengo elle est le personnage principal du récit. Tengo est un jeune écrivain d'une trentaine d'année qui cherche sa voie. Il vit dans la solitude, le ressentiment de ses jeunes années, des questions qu'il se pose sur ses parents, avec l'espoir fou de revoir cette Aomamé, seul souvenir heureux de son enfance. Tengo est un personnage fort et faible à la fois tout comme Komatsu, son éditeur pour le livre « La chrysalide de l'air » où il a joué le rôle de ghost writer. Il n'est pas moteur dans l'histoire, à la différence d'Aomamé... Il absorbe les évènements et les retranscrit en romans. Il est certainement pour une grande part l'auteur lui-même. Un autre personnage fort du monde de 1Q84 est Tamaru, ce professionnel de la sécurité au service de la vieille dame fortunée, liée aussi à Aomamé, s'étant donné pour but de venir en aide aux femmes victimes d'hommes violents, de manière « définitive » si besoin. Ce Tamaru est une sorte de justicier agissant méthodiquement dans l'ombre, tout comme l'écrivain qui est là pour tout régler pour le lecteur. Aomamé lit Proust. Tamaru cite Tchékhov et Jung, pas mal pour un garde du corps ! Pour Tengo, dans sa relation compliquée avec Fukaéri – il a réécrit le roman de cette jeune femme de dix-sept ans et en a fait un roman à succès –, il est question du dit des Heiki, de Tchékhov et d'Orwell (il explique alors, à peu près... que son livre n'est pas le 1984 d'Orwell car il ne réécrit pas l'histoire collective, il réécrit son roman à lui). En mettant autant de références littéraires, Murakami met sur la voie de l'interprétation possible de cette oeuvre ambitieuse. Dans 1Q84, il décrit magnifiquement le processus de création pour l'écrivain. Si ce dernier est crédible, il peut inventer de toute pièce un univers, le sien. Mais je comprends qu'il va bien plus loin, en affirmant pouvoir découvrir des voies de passage vers un autre mode de perception hors du monde apparent, superbement mis en images dans le texte. Ces voies sont étroites et incertaines. Elles permettent de recoller les morceaux, épars ou perdus par le temps, du passé. Un voyage initiatique pour vivre pleinement, sortir de la solitude et du ressentiment. Il exprime son art comme un conte foisonnant expliquant le réel, en prise avec lui et l'influençant également. Un très grand livre que je vous conseille si vous voulez rêver tout en réfléchissant au processus de la création littéraire. de très belles heures de lecture selon moi ! le titre est en lui-même génial, le Q remplaçant le 9 de 1984 pour mettre hors du temps réel ce récit, avec Q comme question comme l'explique elle-même Aomamé. A noter qu'au Japon, on prononce « Q » à l'anglaise « kju#720; » et le « 9 », lui, se prononce « ky#363; », d'où la même lecture de 1984 et de 1Q84. ***** Retrouvez cette chronique complète avec une photo personnelle des couvertures des trois tomes ainsi qu'une illustration musicale (sur mon blog Bibliofeel) : Leos Janacek, Orchestre Philharmonique Tchèque, direction Jakub Hra, pour le concert du nouvel an 2020. Extrait de la Sinfonietta, le 3ème mouvement. Cette petite symphonie, sorte de fil conducteur du récit, est une ode à la nature et à la vie. Elle s'accorde parfaitement au climat virevoltant de l'histoire. Et quel son, au niveau des cuivres notamment, dans cette version !
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  • Rotkif 28/10/2020
    Belle trilogie avec l'envoûtement habituel de la plume de Murakami
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  • News
    10/18

    Haruki Murakami : un narrateur et des moutons

    Retour sur les premiers pas littéraires de l’auteur japonais Haruki Murakami, avec la réédition chez 10/18 de deux romans signés dans les années 1980 : La course au mouton sauvage et Danse, danse, danse. Le laboratoire dynamique d’une écriture unique, entre réalisme et fantaisie, critique frontale et ironie douce.

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