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24/7
Le capitalisme à l'assaut du sommeil
Grégoire Chamayou (traduit par)
Date de parution : 08/09/2016
Éditeurs :
La Découverte

24/7

Le capitalisme à l'assaut du sommeil

Grégoire Chamayou (traduit par)
Date de parution : 08/09/2016
Aux États-Unis, la recherche militaire s’intéresse de près à un oiseau migrateur, le bruant à gorge blanche. Sa particularité : pouvoir voler plusieurs jours d’affilée sans dormir. Les scientifiques qui... Aux États-Unis, la recherche militaire s’intéresse de près à un oiseau migrateur, le bruant à gorge blanche. Sa particularité : pouvoir voler plusieurs jours d’affilée sans dormir. Les scientifiques qui l’étudient rêvent de façonner, demain, des soldats insomniaques, mais aussi, après-demain, des travailleurs et des consommateurs sans sommeil.
« Open 24/7...
Aux États-Unis, la recherche militaire s’intéresse de près à un oiseau migrateur, le bruant à gorge blanche. Sa particularité : pouvoir voler plusieurs jours d’affilée sans dormir. Les scientifiques qui l’étudient rêvent de façonner, demain, des soldats insomniaques, mais aussi, après-demain, des travailleurs et des consommateurs sans sommeil.
« Open 24/7 » – 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 –, tel est le mot d’ordre du capitalisme contemporain. C’est l’idéal d’une vie sans pause, active à toute heure du jour et de la nuit, dans une sorte d’état d’insomnie globale.
Si personne ne peut réellement travailler, consommer, jouer, bloguer ou chater en continu 24 heures sur 24, aucun moment de la vie n’est plus désormais exempt de telles sollicitations. Cet état continuel de frénésie connectée érode la trame de la vie quotidienne et, avec elle, les conditions de l’action politique.
Dans cet essai brillant et accessible, Jonathan Crary combine références philosophiques, analyses de films ou d’œuvres d’art, pour faire un éloge paradoxal du sommeil et du rêve, subversifs dans leurs capacités d’arrachement à un présent englué dans des routines accélérées.
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EAN : 9782707194138
Code sériel : 453
Façonnage normé : EPUB2
Nombre de pages : 144
DRM : Watermark (Tatouage numérique)
EAN : 9782707194138
Code sériel : 453
Façonnage normé : EPUB2
Nombre de pages : 144
DRM : Watermark (Tatouage numérique)

Ils en parlent

Le professeur de théorie de l’art moderne à l’université de Columbia à New York signe, chez Zones, une étude, non pas des bras Morphée, mais de leur inverse : le régime 24/7, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jour sur sept, ce rythme qui est celui des marchés financiers, de l’industrialisation absolue. À quoi bon perdre le temps qui pourrait être utilisé à consommer et produire ? […] Il faut saluer la belle traduction signée de Grégoire Chamayou qui respecte les mots de Crary, doux et violents, riches ou limpides. 
Clément Ghys / Libération

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • JCLDLGR 20/12/2018
    Cet essai fait peur : on savait que le capitalisme était à l'affut de tout ce qui était monétisable, pour transformer tous les recoins de notre être en source de profit, mais la conquête de nos heures de sommeil s'est faite insidieusement, de notre plein gré ! Et ce n'est sans doute pas fini : les recherches pour qu'on puisse un jour se passer de sommeil vont bon train ! Les injonctions des médias, de la pub, des réseaux sociaux nous poussent à rester éveillés ! Le livre qui nous donne envie de pendre un hamac entre deux arbres et faire une sieste sans rien devoir à personne !
  • MarianneL 07/12/2014
    Paru en 2014 aux éditions Zones, remarquablement traduit par Grégoire Chamayou, «24/7 Le capitalisme à l’assaut du sommeil» est un livre plus vaste que son sujet, aux digressions touffues (parfois un peu trop), largement consacré aux transformations du capitalisme, à l’explosion des technologies, des moyens de transport et de communication, au développement d’échanges continus et fluides, et globalisés depuis 1945, et ayant eu pour conséquence l’érosion de la vie privée jusqu'à son ultime rempart, le sommeil, aujourd’hui menacé. Le sujet n’est donc pas vraiment nouveau. Marx avait déjà analysé que, pour citer Jonathan Crary, «les temporalités cycliques, saisonnières ou journalières, sur lesquelles se fondaient l’activité agricole depuis toujours, constituaient une série d’obstacles insurmontables à la refonte du temps de travail qui était dès le départ absolument nécessaire au capitalisme.» Le processus d’érosion des ténèbres et du sommeil est en marche depuis le XXème siècle, avec une durée moyenne des nuits d’un adulte américain de six heures trente aujourd’hui contre dix heures vers 1900, une érosion initiée par le développement de l’éclairage urbain et l’extension qui s’ensuivit des horaires d’activité, dans tous les domaines de l’économie. Mais ce phénomène s’est accéléré depuis deux décennies, et nous sommes maintenant sans cesse sollicités pour regarder des écrans ou des images, travailler et consommer. Le nombre de gens qui se relèvent pendant la nuit pour consulter leurs messages ou leurs écrans croît de façon exponentielle. Avec le développement des micro-ordinateurs et autres dispositifs de communication, l’essor du néolibéralisme et le démantèlement des systèmes de protection sociale, les séparations entre vie privée et professionnelle, entre les sphères du loisir et de l’information ont été dissoutes, «toutes ces distinctions étant court-circuitées par une fonctionnalité obligatoire de communication qui doit nécessairement, par nature et sans échappatoire, fonctionner 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.» «Il semble aujourd’hui qu’il n’y ait plus un seul instant de la vie des individus qui ne soit modelé, contaminé ou contrôlé par un dispositif.» (Giorgio Agamben, Qu’est-ce qu’un dispositif ?) Dans une société de consommation qui valorise systématiquement l’activité et la performance, et cherche à réduire l’immobilité, la contemplation et la réflexion précédant l’action, une longue nuit de sommeil finit donc par apparaître comme du temps perdu. Il paraît que le Pentagone a commandité des études expérimentales visant à créer un soldat sans peur et qui n’ait plus besoin de sommeil, préfiguration d’un travailleur ou d’un consommateur sans sommeil pour qu’ «enfin» coïncident un comportement humain sans pause avec celui des marchés actifs 24h/24 et 7jours/7. Alors on pourrait, et sans doute on devrait, travailler sans relâche et sans limites. Et ce qui mourrait alors serait l’idée même du temps et de l’engagement dans la durée, puisque le temps serait un flux continu qui ne se mesurerait plus. Il est vraiment temps d’aller dormir pour pouvoir résister.Paru en 2014 aux éditions Zones, remarquablement traduit par Grégoire Chamayou, «24/7 Le capitalisme à l’assaut du sommeil» est un livre plus vaste que son sujet, aux digressions touffues (parfois un peu trop), largement consacré aux transformations du capitalisme, à l’explosion des technologies, des moyens de transport et de communication, au développement d’échanges continus et fluides, et globalisés depuis 1945, et ayant eu pour conséquence l’érosion de la vie privée jusqu'à son ultime rempart, le sommeil, aujourd’hui menacé. Le sujet n’est donc pas vraiment nouveau. Marx avait déjà analysé que, pour citer Jonathan Crary, «les temporalités cycliques, saisonnières ou journalières, sur lesquelles se fondaient l’activité agricole depuis toujours, constituaient une série d’obstacles insurmontables à la refonte du temps de travail qui était dès le départ absolument nécessaire au capitalisme.» Le processus d’érosion des ténèbres et du sommeil est en marche depuis le XXème siècle, avec une durée moyenne des nuits d’un adulte américain de six heures trente aujourd’hui contre dix heures vers 1900, une érosion initiée par le développement de l’éclairage urbain et l’extension qui s’ensuivit des horaires d’activité, dans tous les domaines de l’économie. Mais ce phénomène s’est accéléré depuis deux décennies, et nous sommes maintenant sans cesse sollicités pour regarder...
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