Mikhaïl Kouzmine (1872 – 1936) est un poète et écrivain russe proche de l’école acméiste. Personnage incontournable de la bohème saint-pétersbourgeoise d’avant la Révolution russe, Kouzmine débute dans les salons et les revues littéraires avec Chants d’Alexandrie, suscitant l’intérêt de la critique. Avec son roman Les ailes (1906) il est le premier à avoir introduit, même très pudiquement, le thème de l’homosexualité dans la littérature russe. Après la révolution, Kouzmine choisit de rester en URSS, et gagne essentiellement sa vie en tant que traducteur. Sur le plan littéraire, la fin de sa carrière témoigne des signes de rapprochement avec les surréalistes. En 1929, son recueil poétique La truite rompt la glace échappe miraculeusement à la censure. Ses écrits ne sont plus réédités en URSS entre 1929 et 1989.
Zinaïda Hippius (1869 – 1945) : Poétesse, écrivaine, idéologue du mouvement symboliste, un des personnages féminins centraux de l’Âge d’Argent de la littérature russe. Hippius critique le régime tsariste et milite contre la participation de la Russie à la Première Guerre mondiale. Avec son mari, l’écrivain Dimitri Merejkovski, avec lequel elle forme l’un des couples les plus singuliers du monde littéraire moderniste de l’époque, elle fuit la révolution bolchéviste et s’installe à Paris. À partir de 1920, elle tente de fédérer autour de leur couple les auteurs disparates de l’Âge d’Argent russe, ayant fui, comme eux, le nouveau régime. Son dernier recueil poétique, Éclat brillant, date de 1938.