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Boulots de merde !
Du cireur au trader, enquête sur l'utilité et la nuisance sociales des métiers
Date de parution : 23/08/2018
Éditeurs :
La Découverte

Boulots de merde !

Du cireur au trader, enquête sur l'utilité et la nuisance sociales des métiers

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Date de parution : 23/08/2018
Les boulots de merde sont partout : fatigue, ennui, servitude et finances en berne. Mais qu’est-ce qui définit un boulot de merde ? Du distributeur de prospectus au cost-killer en audit, du mécano externalisé à la personal shopper pour emplettes de luxe, enquête à travers le vaste territoire de ceux qui, à leur insu ou non, relèvent à différents titres de cette catégorie.
Pas un jour sans que vous entendiez quelqu’un soupirer : « Je fais un boulot de merde. » Pas un jour peut-être sans que vous le pensiez vous-même. Ces boulots-là... Pas un jour sans que vous entendiez quelqu’un soupirer : « Je fais un boulot de merde. » Pas un jour peut-être sans que vous le pensiez vous-même. Ces boulots-là sont partout, dans nos emplois abrutissants ou dépourvus de sens, dans notre servitude et notre isolement, dans nos fiches de... Pas un jour sans que vous entendiez quelqu’un soupirer : « Je fais un boulot de merde. » Pas un jour peut-être sans que vous le pensiez vous-même. Ces boulots-là sont partout, dans nos emplois abrutissants ou dépourvus de sens, dans notre servitude et notre isolement, dans nos fiches de paie squelettiques. Ils se propagent à l’ensemble du monde du travail, nourris par la dégradation des métiers socialement utiles comme par la survalorisation des professions parasitaires ou néfastes.
Comment définir le boulot de merde à l’heure de la proliféra-tion des contrats précaires, des tâches serviles, des burn-out ? Pourquoi l’expression paraît-elle appropriée pour désigner la corvée de l’agent de nettoyage ou du livreur de naans au fromage, mais pas celle du conseiller fiscal ou du haut fonctionnaire attelé au démantèlement du code du travail ?
Pour tenter de répondre à ces questions, deux journalistes ont mené l’enquête pendant plusieurs années. Du cireur de chaussures au gestionnaire de patrimoine, du distributeur de prospectus au personal shopper qui accompagne des clientes dans leurs emplettes de luxe, de l’infirmière asphyxiée par le lean management au journaliste boursier qui récite les cours du CAC 40, les rencontres et les situations qu’ils rapportent de leur exploration dessinent un territoire ravagé, en proie à une violence sociale féroce, qui paraît s’enfoncer chaque jour un peu plus dans sa propre absurdité. Jusqu’à quand ?
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EAN : 9782348041136
Code sériel : 491
Façonnage normé : EPUB3
DRM : Watermark (Tatouage numérique)
EAN : 9782348041136
Code sériel : 491
Façonnage normé : EPUB3
DRM : Watermark (Tatouage numérique)

Ils en parlent

Mais « qu’est ce qui nous prend au juste d’assimiler le travail d’un Jean-Pierre Gaillard [ex-chroniqueur à boursier] à un boulot de merde ? » s’interrogent-ils. C’est là tout le propos de l’ouvrage. Bien au-delà des témoignages, l’intérêt du livre est de poser la question de l’utilité sociale des métiers. La valeur du travail ne devr ait-elle pas tenir compte de ce qu’il apporte à la société ?
Anne Rodier / Le Monde

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • hervethro 21/11/2022
    Rappelons en préambule que l’homme travaille non pas pour permettre à quelques nantis de se la couler douce sous les palmiers d’iles enchantées (patrons, actionnaires, rentiers…). Pas plus pour faire « chauffer la marmite et payer son loyer ». Tout cela ne sont que les conséquences d’un dur labeur. Avant tout, l’homme vivant en société, travaille pour son prochain, la communauté, afin d’améliorer son quotidien. Voilà pour la théorie. En pratique, c’est autre chose. Tout est parti de travers dès lors qu’a eu lieu l’invention du travail, lié au développement de l’industrie et la consommation de masse qui s’ensuit. Avant le XVIIIème siècle, on n’utilisait d’ailleurs pas le terme de travail, réservé à un tout autre usage. Le « travail » était, au temps béni du moyen-âge, une sorte de roue où l’on attachait les quelques récalcitrants à la doctrine en cours en les écartelant gentiment. On retrouve ce sens premier lorsqu’on indique que le bois « travaille » - qu’il se déforme sous l’action de l’humidité. Les deux journalistes ont donc enquêté sur le monde du travail aujourd’hui. Et le mot est parfaitement choisi. Il n’est point question, ici, de métier : un savoir ou savoir-faire qui nous accompagne toute notre vie, dans lequel on s’engage afin de donner le meilleur de soi-même dans le but d’offrir ses compétences à la société tout en y gagnant une reconnaissance et un plaisir. Lorsqu’on parle de travail précaire, déqualifié, subi, on pense naturellement à la grande distribution et sa partie émergée de l’iceberg : la caissière de supermarché. On va vite s’apercevoir, à la lecture de cet édifiant reportage, que scanner des caddies bondés ne représente pas forcément la pire des conditions. Otons-nous d’emblée une idée de la tête : les boulots de merde ne sont pas spécialement ceux qui sont les moins bien payés. On rencontre ainsi des cadres et des fonctionnaires pour qui le quotidien ne rime pas exactement avec épanouissement garanti. Plus grave : ces activités au rabais (pas que pécuniairement s’entend, mais aussi et surtout dans leurs conditions d’exécution) s’étendent à des secteurs plus sensibles : la sécurité et la santé. Qu’on Taylorise (les fameuses cadences infernales dénoncées par les syndicats) dans les usines, passons, mais qu’on applique cette rationalisation et optimisation du travail au sein même de l’emblème des rapports humains – l’hôpital -, voilà qui fait froid dans le dos. Le patient se transforme vite en client et le personnel, restreint et donc stressé, se transforme en robots effectuant les tâches élémentaires et devant laisser de côté l’essentiel : l’échange. Au fil des pages et des témoignages de ceux « qui se lèvent tôt », on se rend compte que notre société libérale considère ses rouages (ceux qui la font tourner) comme des billes qui ne doivent avoir ni état d’âme ni pensée propre, à part celle d’œuvrer pour l’Entreprise. Cette marchandisation à tout va et à tous les niveaux nuit forcément à ce qui fait l’essence même d’une vie en société. D’autre part, le terme boulot de merde offre deux connotations : d’abord, celui de travail précaire où l’employé n’est considéré que comme un pion, le plus docile, le moins cher et le plus rentable possible. Mais aussi dans l’essence même de cette activité et son empreinte sur l’environnement et les hommes. Cette utilité sociale du travail – ou, à l’inverse, sa nuisance - n’est quasiment pas évoqué dans cet essai. Ce thème cher à David Graeber, dont on soulignera l’ouvrage homonyme (bullshit jobs) ne sera abordé que dans l’antépénultième chapitre, où il est question de la finance. On se rend compte alors que le nœud du problème se situe justement là. Le terme boulot à la con s’applique aussi à toutes ces activités qui nuisent à la société : on pense naturellement aux fermes tellement immenses qu’on parlera d’entreprises agricoles ne se souciant pas davantage du bien être de leurs cohortes d’ouvriers que de leur bétail sans parler des blessures qu’elles infligent à la Terre, pourtant la mère de leur raison d’être. Tous les travaux qui mettent en péril la biodiversité (pétrole, usines chimiques, mono cultures), la santé et le bien-être d’autrui (pas seulement la répression, mais aussi toutes ces activités autour de la publicité, du marketing, bref, le conditionnement des masses). Ce qui a profondément changé depuis trente ans, c’est qu’avant les années Tapie (fric roi et culte de l’entreprise), on pouvait à la rigueur supporter un boulot ennuyeux et/ou dégradant pour peu que l’on ait la possibilité de travailler dans une ambiance bon enfant en compagnie de collègue qui devenaient parfois (souvent ?) des amis. Depuis les balbutiements du siècle nouveau, on parvient au paradoxe que, même un métier choisi et intéressant où l’on peut s’épanouir en s’appuyant sur ses compétences, s’avère glisser lentement vers des conditions qui le rendent moins attractif, en vertu du principe de rentabilité à tout prix. Un petit livre édifiant qui ne donnera pas forcément envie aux chômeurs, toujours plus nombreux dans ce monde où un homme n’est plus qu’un matricule, de retrouver du travail et à ceux qui, ô cruel privilège, possèdent un emploi d’espérer au plus vite que vienne l’âge de la retraite. Et encore… Ne faudra-t-il pas, comme ce couple septuagénaire interviewé dans ce petit livre rouge (rapport à sa couverture), se lever aux aurores pour aller inonder les boites à lettres de prospectus vantant les mérites d’un monde consumériste basé sur une nouvelle idée de l’esclavage moderne. Rappelons en préambule que l’homme travaille non pas pour permettre à quelques nantis de se la couler douce sous les palmiers d’iles enchantées (patrons, actionnaires, rentiers…). Pas plus pour faire « chauffer la marmite et payer son loyer ». Tout cela ne sont que les conséquences d’un dur labeur. Avant tout, l’homme vivant en société, travaille pour son prochain, la communauté, afin d’améliorer son quotidien. Voilà pour la théorie. En pratique, c’est autre chose. Tout est parti de travers dès lors qu’a eu lieu l’invention du travail, lié au développement de l’industrie et la consommation de masse qui s’ensuit. Avant le XVIIIème siècle, on n’utilisait d’ailleurs pas le terme de travail, réservé à un tout autre usage. Le « travail » était, au temps béni du moyen-âge, une sorte de roue où l’on attachait les quelques récalcitrants à la doctrine en cours en les écartelant gentiment. On retrouve ce sens premier lorsqu’on indique que le bois « travaille » - qu’il se déforme sous l’action de l’humidité. Les deux journalistes ont donc enquêté sur le monde du travail aujourd’hui. Et le mot est parfaitement choisi. Il n’est point question, ici, de métier : un savoir ou savoir-faire qui nous...
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  • myrtigal 30/03/2022
    Lorsque j'ai vu le titre de ce livre la première fois j'ai été tout de suite attirée, car le thème du travail et sa transformation dans notre société actuelle est un sujet qui m'intéresse beaucoup. Ici les auteurs prennent un prisme particulier : celui des «bullshit jobs», notion apparue il y a quelques années : comprenez les métiers de m*rde dépourvus de sens et relativement nuisibles à la société. Maintenant que je l'ai lu je peux dire que, bien que j'ai trouvé l'ouvrage fascinant, je ne m'attendais pas tout à fait à cette forme. J'ai été assez étonnée par le fait que livre se présente plus comme un enchainement de témoignages qu'une analyse de ces situations. Malgré tout j'ai été prise par les histoires de chacune des personnes interrogées grâce à la façon dont les auteurs ont retranscrit leurs échanges de façon vivante et dynamique. Souvent teinté de sarcasme et d'humour noir, on pouvait clairement constater que les auteurs, Julien Brygo et Oivier Cyran, n'étaient pas neutres dans leurs propos, ça aussi je ne m'y attendais pas et certes j'aurais préféré un analyse objective et neutre mais je me suis rendue compte que parfois ça ne fait pas de mal de lire un ouvrage de société dans lequel le ou les auteurs y mettent du leur ! Car effectivement les deux journalistes n'hésiterons pas à plusieurs reprises de mentionner leur propres situations, leurs galères et la précarité de leur métier (ils s'incluent d'ailleurs dans ces bullshit jobs). Avant de commencer les différents témoignages, les deux auteurs commencent par une longue introduction où ils expliquent le cheminement et le questionnement qui les a amenés à écrire ce livre, ils vont aussi expliquer et recontextualiser le terme de "bullshit jobs" en citant notamment David Graeber. Cette introduction était très intéressante et j'en aurais aimé davantage. Ensuite on va, comme énoncé plus haut, s'immerger dans le témoignage de différentes personnes, et avant qu'on ne s'y trompe : non le bullshit job ce n'est pas seulement le trader ou le banquier. Ça peut être l'hôtesse d'accueil d'un palace parisien, l'enquêteur d'un institut de sondage ou la chargée de communication d'un grand hôpital. C'était tout bonnement sidérant de réaliser la quantité de métiers qui ont perdus leur sens à cause de la course effrénée au management et au résultat qui caractérise notre système économique. Paradoxalement, le secteur tertiaire et surtout celui du service à la personne connait un boum extraordinaire ces dernières années et a favorisé une nouvelle forme de précarité du travail... Nos deux auteurs iront aussi en immersion auprès d'un distributeur de prospectus, de contrôleurs aux frontières chargé de repousser les migrants, et ils iront même interviewer Jean-Pierre Gaillard, un grand journaliste boursier ayant fait fortune en répétant inlassablement les chiffre de la bourse à la radio... Avec toutes ces personnes ils vont tenter de les pousser dans leur retranchements en leur posant des questions sur leur métier, sur leur utilité, sur leur rapport à eux même. Des questions pas toujours facile à entendre mais qui était le but de leur démarche. Même si un chapitre de conclusion aurait été le bienvenu pour terminer cet ouvrage, ce n'est pas trop grave car on comprend que c'est un livre qui ne se lit pas comme un essai mais comme une sorte de reportage, de documentaire. Fascinant, immersif. Révoltant également lorsqu'on le referme et qu'on a la sensation que notre société entière est dépourvue de sens... À lire ! Lorsque j'ai vu le titre de ce livre la première fois j'ai été tout de suite attirée, car le thème du travail et sa transformation dans notre société actuelle est un sujet qui m'intéresse beaucoup. Ici les auteurs prennent un prisme particulier : celui des «bullshit jobs», notion apparue il y a quelques années : comprenez les métiers de m*rde dépourvus de sens et relativement nuisibles à la société. Maintenant que je l'ai lu je peux dire que, bien que j'ai trouvé l'ouvrage fascinant, je ne m'attendais pas tout à fait à cette forme. J'ai été assez étonnée par le fait que livre se présente plus comme un enchainement de témoignages qu'une analyse de ces situations. Malgré tout j'ai été prise par les histoires de chacune des personnes interrogées grâce à la façon dont les auteurs ont retranscrit leurs échanges de façon vivante et dynamique. Souvent teinté de sarcasme et d'humour noir, on pouvait clairement constater que les auteurs, Julien Brygo et Oivier Cyran, n'étaient pas neutres dans leurs propos, ça aussi je ne m'y attendais pas et certes j'aurais préféré un analyse objective et neutre mais je me suis rendue compte que parfois ça ne fait pas de mal de...
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  • Fonkydoz 23/10/2020
    Plus qu'une simple enquête, cet ouvrage est avant tout une dénonciation du monde du travail actuel, basé sur la performance et la recherche du profit. Eux-mêmes victimes de ce système, les deux auteurs, journalistes, partent explorer divers domaines professionnels et recueillir les témoignages d'individus qui, comme eux, se retrouvent dans la précarité la plus totale. Il ne faut pas s'attendre ici à une enquête objective car dès le départ, on sent que le point de vue des auteurs n'est pas neutre quant au sujet traité. Ce qui n'est pas forcément négatif dans la mesure où l'ouvrage se veut percutant et dénonciateur. Les grandes entreprises en prennent pour leur grade et les deux journalistes n'hésitent pas à partir à la rencontre de certains patrons pour les mettre en face de leurs contradictions. Par ailleurs, les pouvoirs publics ne sont pas épargnés puisque sont pointés du doigt plusieurs aberrations : le service civique comme instrument de recrutement à moindre sou pour pallier les manquements de l'Etat à ses missions, les cireurs de chaussures des cadres de La Défense glorifiés par le Conseil départemental des Hauts-de-Seine au nom de l'entrepreneuriat et de l'économie sociale et solidaire, la mise en place du « lean management » au sein des hôpitaux publics et son impact, tant sur le personnel que sur les « clients » (autrefois appelés « patients »)... Si certains passages sont plutôt amusants (je pense notamment au premier chapitre dans lequel les auteurs se moquent de la prestation d'un coach RH devant des demandeurs d'emploi consternés par l'inutilité et la banalité du discours), le constat global est plutôt révoltant dans la mesure où la logique de la rentabilité a pris le pas sur la valeur humaine et où les individus effectuant des « boulots de merde » peinent à trouver les ressources nécessaires pour sortir de ce système.Plus qu'une simple enquête, cet ouvrage est avant tout une dénonciation du monde du travail actuel, basé sur la performance et la recherche du profit. Eux-mêmes victimes de ce système, les deux auteurs, journalistes, partent explorer divers domaines professionnels et recueillir les témoignages d'individus qui, comme eux, se retrouvent dans la précarité la plus totale. Il ne faut pas s'attendre ici à une enquête objective car dès le départ, on sent que le point de vue des auteurs n'est pas neutre quant au sujet traité. Ce qui n'est pas forcément négatif dans la mesure où l'ouvrage se veut percutant et dénonciateur. Les grandes entreprises en prennent pour leur grade et les deux journalistes n'hésitent pas à partir à la rencontre de certains patrons pour les mettre en face de leurs contradictions. Par ailleurs, les pouvoirs publics ne sont pas épargnés puisque sont pointés du doigt plusieurs aberrations : le service civique comme instrument de recrutement à moindre sou pour pallier les manquements de l'Etat à ses missions, les cireurs de chaussures des cadres de La Défense glorifiés par le Conseil départemental des Hauts-de-Seine au nom de l'entrepreneuriat et de l'économie sociale et solidaire, la mise en place du « lean management » au...
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  • Guizotte 11/10/2019
    C'est une enquête très intéressante, édifiante, parfois affligeante ou révoltante, qui rassemble les témoignages de "boulots de merde" : des emplois précaires ou des emplois où le code du travail est complètement mais légalement détourné à des emplois dépourvus de sens ou qui sont parasitaires ou néfastes… Un très bon scanner de notre société, qui ne peut que faire réfléchir et inquiéter.
  • sarahorchani 28/05/2019
    Si les revenus de la nettoyeuse et de l'ouvrier étaient indexés sur l'utilité sociale, ils mèneraient la vie de château qui leur est due et l'on cesserait sur le champ d'assimiler leurs métiers à des boulots de merde L'essai boulots de merde enquête sur l utilité sociale dresse différents portraits de travailleurs. Une partie prend l'allure des témoignages de la campagne on vaut mieux que ça en plus développé. Les dérogations du code du travail: Un service civique qui doit aller faire du porte à porte pour servir aux gens le discours de la Lyonnaise des eaux. Aussi dur qu'un vrai boulot sans la protection du code du travail. La préquantification des heures de travail dans le cadre de la la distribution de prospectus ne correspond pas à la réalité. ça donne des heures travaillées non payées. "La patronne me faisait signer à la fin de chaque mois des avenant à mon contrat pour éviter de me payer les heures supplémentaires. Elle me disait que tout ça était légal et s'en référait à la convention collective de la restauration rapide. Cette convention, c'est la pire de toutes. Pas de majoration le soir, la nuit, les week-ends, rien!" Besoin de travail pour vivre, alors le respect est une option facultative. Voire inconnue. "Pour ta paie, ils ne prennent la peine de te l'envoyer: ils te disent de venir la chercher à l'agence! C'est beaucoup d'énergie dépensée pour quelques heures payées au smic, parfois pas plus de trois, pour quarante euros.." Derrière l'envers du décors des restaurants de luxe, la courtoisie exclut les employés. Le lendemain, je l'ai appelé pour lui signaler que ça ne se faisait pas de ne pas regarder les gens dans les yeux , il m'a répondu que c'était "comme ça dans l'hôtellerie" , que j'étais "pas habituée ", que " j'étais jeune ", que je ne comprenais rien Et si on n'est pas content on n'a qu'à aller ailleurs. C'est l'avantage du chômage. Faire accepter le rabais aux salariés. La santé est aussi une option. Ses mots d'esprit prennent une saveur toute particulière deux ans plus tard, lorsque Raymond, un colporteur de soixante-quinze ans payé 280 euros par mois pour vingt-six heures de travail par semaine, meurt foudroyé par une crise cardiaque au milieu d’une tournée de distribution à Noisy-le-Grand. Atteint d'un diabète et déjà victime d'un infarctus quelques années plus tôt, il charriait ce jour-là vingt-cinq cartons d'imprimés pesant chacun 12,5 kilos. Adrexo avait jugé inutile de lui faire passer une visite médicale. « Bien qu'avertie le 30 août 2011 du décès de Raymond par la police, la société a continué à émettre chaque mois des bulletins de paie à son nom à zéro euro jusqu'en avril 2012, où elle a établi la fin du contrat pour « absence injustifiée ». Ce qui donne une vague idée de l'attention qu'elle porte à ses salariés », note l'auteur de l'un des très rares articles consacrés à cette affaire#8313; . La famille de Raymond attendra cinq ans pour obtenir « justice » : en mars 2016, le conseil des prud'hommes de Bobigny a condamné Adrexo à lui verser... 6 200 euros pour solde de tout compte Restructurations impitoyables du service courrier, avec des tournées de plus en plus assurées par un personnel de plus en plus lessivé . Recours intensif aux contrats précaires. Instauration d'un management par le stress qui génère maladies professionnelles, accidents du travail, dépressions et suicides. Il y a le travail au service des riches comme les cireurs de chaussures à la Défense. A la faveur de l'entassement des richesses dans les mains d'une élite de plus en plus dodue et capricieuse, le secteur des tâches domestiques où l'on s'abaisse devant son maître se répand. Les métiers d 'utilité sociale voient leur raison d'être sociale rabotée pour " des économies". Tant pis pour les malades. La gestion entreprise appliquée à l hôpital: réduction de ce qui n est pas rentable. La qualité de soin amoindrie . Vive l ambulatoire. Tant pis pour les personnes âgées qui vivent seules au milieu rural. Et si ces dernières années veulent avoir de la causette, il faut payer. Ce qui était gratuit avant devient payant. Rentabilité! On n' a plus le temps de rendre les services qu'on rendait autrefois, comme de voir la mamie pour prendre de ses nouvelles ou lui apporter ses médicaments, tous ces petites choses qu'on était contents de faire naturellement. Ces tâches-là,la Poste nous interdit de les fournir quand elles sont gratuites, pour mieux nous les imposer sous leur forme commerciale, marchande, payante. En fait la Poste n'a rien inventé, ces fameux "service à la personne" dont elle fait la promotion aujourd'hui existaient pour la plupart depuis toujours, sauf qu'ils ne rapportaient rien, car les facteurs s'en acquittaient librement et sans en faire un plat. L'agent de nettoyage hospitalier - travail pénible , invisible, peu considéré, mal payé et généralement sous-traité - produit plus de dix livres sterling de valeur sociale pour chaque livre qu'il absorbe en salaire. A l'inverse le banquier d'affaires travail de fauteuil survalorisé et gratifié de revenus colossaux -détruit sept livres de valeur sociale pour chaque livre de valeur financière créée. Quand au conseiller fiscal, dont la fonction consiste à priver la collectivité du produit de l'impôt, il détruit quarante-sept fois plus de valeur qu'il n'en crée. New Economic Foundation Ne faudrait-il pas un mouvement de clients et de consommateurs réclamant des conditions de travail décent pour les gens qui travaillent à leur service.? Ne faudrait-il pas un urgence du retour de l'humain dans cette société? Les relations humaines, les services publics, la santé ne doivent pas être considérés comme des pompes à fric mais comme des biens communs de l'humanité.Si les revenus de la nettoyeuse et de l'ouvrier étaient indexés sur l'utilité sociale, ils mèneraient la vie de château qui leur est due et l'on cesserait sur le champ d'assimiler leurs métiers à des boulots de merde L'essai boulots de merde enquête sur l utilité sociale dresse différents portraits de travailleurs. Une partie prend l'allure des témoignages de la campagne on vaut mieux que ça en plus développé. Les dérogations du code du travail: Un service civique qui doit aller faire du porte à porte pour servir aux gens le discours de la Lyonnaise des eaux. Aussi dur qu'un vrai boulot sans la protection du code du travail. La préquantification des heures de travail dans le cadre de la la distribution de prospectus ne correspond pas à la réalité. ça donne des heures travaillées non payées. "La patronne me faisait signer à la fin de chaque mois des avenant à mon contrat pour éviter de me payer les heures supplémentaires. Elle me disait que tout ça était légal et s'en référait à la convention collective de la restauration rapide. Cette convention, c'est la pire de toutes. Pas de majoration le soir, la nuit, les week-ends, rien!" Besoin de travail pour vivre, alors le respect est...
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