©Céline Nieszawer
Dans ce premier roman, Michaël Cohen, déjà auteur de plusieurs pièces de théâtre, revisite avec humour et audace le thème de l’amour impossible. Il a lui-même signé la réalisation de Ça commence par la fin pour le cinéma.
Jean attend Gabrielle, son grand amour perdu. Les deux amants se sont séparés il y a un an et ne se sont pas revus. Jean espère que cette nuit qui...
Jean attend Gabrielle, son grand amour perdu. Les deux amants se sont séparés il y a un an et ne se sont pas revus. Jean espère que cette nuit qui s’ouvre devant eux sera celle de la reconquête et des retrouvailles amoureuses. Dès qu’elle arrive chez Jean, Gabrielle lui annonce qu’elle...
Jean attend Gabrielle, son grand amour perdu. Les deux amants se sont séparés il y a un an et ne se sont pas revus. Jean espère que cette nuit qui s’ouvre devant eux sera celle de la reconquête et des retrouvailles amoureuses. Dès qu’elle arrive chez Jean, Gabrielle lui annonce qu’elle a un compagnon et qu’elle est désormais heureuse. Durant toute une nuit, Jean et Gabrielle vont tenter de s’expliquer l’échec de leur relation passée pour finalement retomber dans les bras l’un de l’autre. Au petit matin, leur quête éperdue d’amour a repris, aussi fragile soit-elle.
Ça commence par la fin est porté par une écriture simple et franche, drôle et cruelle à la fois. Jean et Gabrielle y sont présentés comme deux jeunes adultes maladroits livrant intégralement et jusqu’à épuisement l’intégralité de leur cœur et de leur corps dans la joute passionnelle. Handicapés par la force de leurs sentiments et leur soif d’absolu, ces deux héros très touchants révèlent les doutes de toute une génération face à la question cruciale de l’engagement amoureux et de la liberté individuelle.
Ça commence par la fin a été adpaté au cinéma en 2010 avec Emmanuel Béart et Michaël Cohen.
Dans ce premier roman, Michaël Cohen, déjà auteur de plusieurs pièces de théâtre, revisite avec humour et audace le thème de l’amour impossible. Il a lui-même signé la réalisation de Ça commence par la fin pour le cinéma.
Il est cinq heures. 17 heures. Gabrielle doit arriver à six heures. 18 heures.
Je l'attends.
Je l'attends depuis ce matin.
Je n'ai rien fait de la journée, pris aucun rendez-vous, aucun coup de fil, pas ouvert mon courrier, non plus répondu à la sonnette de ma porte d'entrée, pas allumé la télé, la radio, pas de journaux, pas de musique, rien.
Je veux l'accueillir le plus neuf possible. Sans influence quelconque. Je veux lui ouvrir la porte moi, moi seul.
Je l'attends depuis ce matin.
Non, je l'attends depuis un an. Douze mois.
Je n'ai rien fait d'autre depuis tout ce temps et pourtant je n'ai jamais essayé de la revoir.
J'hésite à boire un verre. Je suis un peu nerveux mais pas trop. Je me demande si l'alcool pourrait apaiser cette petite anxiété. Mais je ne sais pas si je désire réellement m'en débarrasser. Non, je la garde. Je garde tout. Et tant pis si je tremble un peu. Si j'ai froid. Et puis chaud. C'est comme ça que je suis aujourd'hui. Je ne veux pas me déguiser. Mes vêtements justement. J'ai d'abord mis un jean et une chemise. Cette chemise verte en lin qu'elle adorait. Puis j'ai changé de pantalon. Un pantalon en lin aussi. Noir. Tout lin ? C'est trop. J'enfile un tee-shirt. Noir. Tout noir ? J'aime cette couleur. Oui c'est une couleur. Ou alors qu'on me dise ce que c'est. Je suis sombre. Comme en deuil. Mais je n'ai perdu personne. Je la retrouve au contraire.
Je regarde par la fenêtre. Ma rue s'active d'un coup. Une excitation générale. Comme si tout le monde était au courant. Mais non, ils rentrent du travail. Ils sont pressés. Ils ont faim. Soif. Ils ont hâte de retrouver leur maison, leur famille, leur chien. Ils sont pressés de recommencer ce qu'ils ont déjà fait hier. Je les juge. J'ai l'impression que tous ces gens ont une vie sans intérêt. Qu'ils s'ennuient à mourir. Non, je ne les juge pas. Qu'ils rentrent. Qu'ils retrouvent leur vie paisible ou contrariée. Je les envie. J'aimerais rentrer chez moi, moi aussi. Et retrouver ma vie paisible. Je les envie. Et les remercie. Car toute leur agitation me donne une indication essentielle. Il ne doit pas être très loin de six heures. 18 heures.