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Dawa
Date de parution : 13/03/2014
Éditeurs :
Robert Laffont

Dawa

Date de parution : 13/03/2014
Dans une France en guerre contre elle-même, deux hommes sombres poursuivent une vengeance au long cours. La violence de leur idée fixe va renverser d’autres destins, puissants, infortunés, des dalles de la banlieue parisienne jusqu’au cœur de l’État.
« Où avez-vous l’intention de faire sauter vos bombes ?
- Je vous demande pardon ?
- Les cinq bombes. Paris piégé. Dawa al-Islamiya, ajoute l’homme en arabe, avec un parfait accent...
« Où avez-vous l’intention de faire sauter vos bombes ?
- Je vous demande pardon ?
- Les cinq bombes. Paris piégé. Dawa al-Islamiya, ajoute l’homme en arabe, avec un parfait accent constantinois qui lui glace le sang.
- Qui êtes-vous ?
- Quelqu’un qui a vécu en Algérie, il y a très longtemps,...
« Où avez-vous l’intention de faire sauter vos bombes ?
- Je vous demande pardon ?
- Les cinq bombes. Paris piégé. Dawa al-Islamiya, ajoute l’homme en arabe, avec un parfait accent constantinois qui lui glace le sang.
- Qui êtes-vous ?
- Quelqu’un qui a vécu en Algérie, il y a très longtemps, à l’époque où ton père sévissait dans les Aurès. Quelqu’un qui te protège depuis une semaine, et qui va vous tuer, toi et lui, comme j’ai tué ton chien de frère il y a dix-sept ans. »
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EAN : 9782221140956
Façonnage normé : EPUB2
DRM : Watermark (Tatouage numérique)
EAN : 9782221140956
Façonnage normé : EPUB2
DRM : Watermark (Tatouage numérique)

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • collectifpolar 01/11/2019
    À la veille de l'indépendance algérienne, un petit garçon des Aurès assiste au meurtre de ses parents. Un demi-siècle plus tard, en pleine campagne électorale, un groupe terroriste annonce que cinq bombes vont exploser dans Paris. Deux hommes connaissent le lien entre passé et présent. Si le mauvais sang ne veut pas sécher, comment un pays peut-il vivre en paix ? Dans une France en guerre contre elle-même, deux hommes sombres poursuivent une vengeance au long cours. La violence de leur idée fixe va renverser d'autres destins, puissants, infortunés, des cités de la banlieue parisienne jusqu'au coeur de l'État. Dawa est un roman brute, qui nous plonge dans le chaos. Son propos résonne avec une actualité trop violente. Dawa c'est le portrait de la France actuelle, la radioscopie de ses grands problèmes économiques, sociétaux, identitaires, religieux, politiques. Julien Suandau puisse dans le réalité sociale pour nous offrir une fiction d'une hyper réalité que l'on reçoit comme un uppercut. Car il y a dans ce titre toutes les questions que chacun de nous se posent et aussi tous le points de vue sur ces fractures qui nous séparent tous un peu plus tous les jours.
  • cathy13600 27/04/2018
    C'est avec un plaisir non feint que je m'apprête à publier ma quatre-vingt-neuvième chronique en souhaitant qu'elle soit assez constructive, objective et intéressante pour vous aider dans vos futurs choix littéraires. Mon ressenti porte, cette fois-ci, sur « Dawa », premier roman de Julien Suaudeau paru en 2014 chez Robert Laffont. Pourquoi avoir choisi celui-là plutôt qu'un autre, me diriez-vous ? Tout simplement, parce que le synopsis était intéressant, attirant et que comme le dit une célèbre expression « Quand on n'aime, on ne compte pas », je ne pouvais me dérober à la proposition de lecture commune faite par ma fidèle comparse nathalou93 de Babelio. Un bouquin de cet auteur. Une première pour moi, tout comme ma camarade. Nous poursuivons donc notre exploration d'écrivains inconnus avec d'autant plus de joie et d'espoir de se régaler que ce texte utilise les codes du genre policier. Le livre définitivement rangé, j'avoue que cette lecture a été simultanément passionnante et instructive, férocement ancrée dans la réalité et atrocement prophétique. Magnifique ouvrage qui ne demande qu'à être dévoré ! A la veille des élections municipales de 2014, en pleine campagne électorale, dans une France en proie aux manigances politiques, qui s'égare sur des questions identitaires et de diversité, en plein marasme économique, nous faisons la connaissance de deux hommes autant éloignés par leur éducation, culture, parcours de vie que proches par la fatalité primitive qui les lie et le sentiment de vengeance qui les obsède. Nous avons d'abord Assan Bakiri, professeur agrégé d'arabe, modèle d'intégration et de réussite, qui piégé par ses racines familiales et rongé par un vécu douloureux est habité par la haine de son pays d'adoption. A la tête d'un groupuscule terroriste baptisé Dawa al-Islamiya, il diffuse une vidéo promettant de détruire Paris par l'explosion simultanée de cinq bombes dans la ville. Face à lui, se trouve Daniel Paoli, grand patron de la DGSI – Direction Générale de la Sécurité Intérieure – qui, avec l'ensemble de l'antiterrorisme, est à pied d'oeuvre pour identifier les membres du réseau ainsi que les cibles visées. Ce haut responsable, aux méthodes quelquefois peu conventionnelles, ne cesse de pourchasser depuis un demi-siècle le meurtrier de ses parents qu'il a vu se faire massacrer dans les Aurès, berceau de l'insurrection indépendantiste Algérienne. Seuls ces deux individus connaissent le trait d'union entre passé et présent. Quel est-il ? Si le mauvais sang ne veut pas sécher, comment une nation peut-elle vivre en paix ? Autour d'eux, du sommet de l'état aux pavés de la banlieue parisienne, gravite une multitude de personnages disparates qui ne manquera pas d'être renversée par la violence aveugle issue de leur idée fixe. La Dawa, au sens religieux du terme, est une invitation aux non-musulmans à écouter le message de l'islam. Dans la langue française, c'est un synonyme de bazar, désordre, capharnaüm, chaos. Sachant cela, vous aurez certainement compris que l'objectif avoué de ces attentats est bel et bien de mettre le foutoir, de provoquer le grand chaos sur le territoire national. A partir de cette trame, nous accompagnons les différents protagoniques (force de l'ordre, politiques, terroristes, citoyens des cités…) tout au long de l'intrigue. Nous assistons à la préparation de ces actes barbares, nous suivons l'enquête visant à déjouer le complot, et surtout nous sommes au coeur des deux revanches personnelles. Les « fous de Dieu » réussissent-ils ou sont-ils mis en échec par les autorités compétentes ? La vendetta du directeur a-t-elle lieu ? Avons-nous affaire à un vieux contentieux, à une résurgence des dernières blessures, des dernières braises de la guerre d'Algérie ou à l'avènement d'un djihadisme mondial ? Les réponses à ces interrogations sont à portée de mains ou plutôt de lecture… A vous de jouer ! Ce récit est axé sur trois thématiques principales : La vengeance, la place de l'islam sur le sol français et le chaos. Pour J.S. les vengeances de Bakiri et Paoli sont maladives. Ils sont tellement possédés par ce mal, ce besoin de « faire payer » l'autre, qu'ils en sont devenus des menteurs, des manipulateurs. L'islam fondamentaliste est vu, par les terroristes, comme le moyen de discorde pour mettre les rues à feu et à sang, pour provoquer, à plus ou moins longues échéances, une guerre civile. Cette radicalisation est également le motif utilisé par le Ministre de L'Intérieur pour asseoir son pouvoir sécuritaire et par là même, s'ouvrir les portes de Matignon. Cette islamisation des jeunes prend sa source, selon l'écrivain, dans l'effondrement de l'économie, du chômage, de la pauvreté, du désoeuvrement des banlieues, du désintérêt étatique et non dans le virus de l'immigration. Le tohu-bohu, la pagaille, le désordre se trouve, quant à lui, dans la corruption des élites, des décideurs publics, dans la mainmise de puissances pétromonarchiques sur des entreprises nationales, des financements électoraux, des capitaux privés. L'auteur nous offre un roman mi polar mi sociopolitique. Il dépeint toute notre société avec ses défauts, ses difficultés économiques, religieuses, sociétales, son attentisme, sa diversité, sa diplomatie, ses coups bas politiques… Il dresse un portrait factuel, sans concessions de la France. Une juste représentation synonyme, pour moi, de frissons. Style maîtrisé avec des descriptions assez détaillées, des dialogues efficaces. Les chapitres courts se lisent aisément malgré quelques longueurs et des passages complexes mais non rébarbatifs, non rédhibitoires à la compréhension. Plume haletante, claire, prenante, acerbe et bienveillante en même temps. Les protagonistes sont profonds, tout en épaisseur. La psychologie de chacun ressort parfaitement. Nous nous immisçons dans leurs « têtes ». Au fil des pages, nous avons la sensation de les avoir toujours côtoyés. Nous vivons, nous subissons, nous nous inquiétons avec eux. Daniel Paoli est un être expérimenté, dur dans la vie comme dans le métier. Il est sans concession. Cette particularité lui sert auprès de son équipe mais le désavantage face à ses détracteurs. C'est un monsieur en souffrance depuis sa tendre enfance qui ne sera apaisé que par l'accomplissement de sa mission. Sous une carapace, se cache un être fragile qui vit avec une part d'ombre. Franck, sous ses aspects de « gros dur », m'a touchée par sa sensiblerie, l'amour immodéré qu'il porte à son ex-femme. J'ai apprécié son sens du devoir, son abnégation au travail et son envie d'aider son prochain. Assan est un individu complexe. Sans son passé familial pesant, il n'éprouverait certainement aucun ressentiment contre sa terre d'adoption, terre où son cheminement est exemplaire. Oui, mais voilà… Frustré par des années de non-dit, anéanti par un vieil amour retrouvé, puis perdu à nouveau, il ne trouvera la sérénité que dans la mort et la propagation de l'horreur. C'est un être ambivalent : à la fois haineux et tendre, confiant et ombrageux, prévenant et indifférent. Je ne sais pas trop quoi penser de lui. Je l'ai détesté tout en le plaignant. Momo et soul, enfants de la cité, m'ont émue. Leur histoire est marquée par une amitié qui les unit plus étroitement que jamais. J'ai été sensible au fait que le premier nommé abandonne (momentanément ?) le rêve de sa vie pour aller remettre son pote sur le droit chemin. Preuve d'une bonne intelligence et d'un immense attachement. Soul, malgré un parcours brillant, ne croit pas en l'avenir. D'après lui, tout est écrit d'avance. Né au mauvais endroit sans atout majeur en main, il ne peut réussir. Ce jeune homme, fragile émotionnellement, influençable à souhait, aurait mérité mieux. Ces deux copains ont essayé de sortir de leur vie de misère pourtant… Alexandre Marion, le haut-fonctionnaire, apparaît comme ambitieux, avide. Il est suffisant, mesquin. Néanmoins, il est, à mon humble avis, l'archétype de la majorité des gens exerçant dans la haute administration. J'ai admiré l'honnêteté et le charisme d'Hélène Faure qui préfère abandonner une carrière politique, pourtant prometteuse, plutôt que de se fourvoyer dans la corruption. Cette femme intransigeante, qui cache un lourd secret, a des principes que rien ne semble altérer. En bref, nous sommes en présence d'un opus sombre, inquiétant, palpitant, indubitablement travaillé qui met en exergue les maux de notre beau pays ainsi que les responsables de cet état de fait. Tout le monde en prend pour son grade, si j'ose dire, que ce soit les politiques, les forces de sécurité, les dealers ou autres délinquants, les arrivistes, sans oublier les victimes de cette déliquescence. A acquérir ? Sans l'ombre d'un doute, oui. Il vous accrochera et vous fascinera rapidement au point de ne plus pouvoir le lâcher. Ce livre redoutable par son efficacité est à lire nécessairement. Je m’attellerai, dans un futur proche, à la lecture de ses deux autres publications que sont « le Français » et « Ni le feu ni la foudre » car ce romancier est incontestablement bourré de talent. Comme le dit si bien, @lireencore93420 d'Instagram, cet écrit est une « tuerie » dans tous les sens du terme. C'est avec un plaisir non feint que je m'apprête à publier ma quatre-vingt-neuvième chronique en souhaitant qu'elle soit assez constructive, objective et intéressante pour vous aider dans vos futurs choix littéraires. Mon ressenti porte, cette fois-ci, sur « Dawa », premier roman de Julien Suaudeau paru en 2014 chez Robert Laffont. Pourquoi avoir choisi celui-là plutôt qu'un autre, me diriez-vous ? Tout simplement, parce que le synopsis était intéressant, attirant et que comme le dit une célèbre expression « Quand on n'aime, on ne compte pas », je ne pouvais me dérober à la proposition de lecture commune faite par ma fidèle comparse nathalou93 de Babelio. Un bouquin de cet auteur. Une première pour moi, tout comme ma camarade. Nous poursuivons donc notre exploration d'écrivains inconnus avec d'autant plus de joie et d'espoir de se régaler que ce texte utilise les codes du genre policier. Le livre définitivement rangé, j'avoue que cette lecture a été simultanément passionnante et instructive, férocement ancrée dans la réalité et atrocement prophétique. Magnifique ouvrage qui ne demande qu'à être dévoré ! A la veille des élections municipales de 2014, en pleine campagne électorale, dans une France en proie aux manigances politiques, qui s'égare sur des questions identitaires et de...
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  • nathalou93 11/04/2018
    5eme livre de la mediatheque finis - Finis a temps - J'ai proposer a Cathy13 ma chére complice, de le lire ensemble, car ce genre de livre, c'est son dada. Les premiéres pages sont criante d'émotion, c'est un petit garcon en Algérie, qui vois ses parents se faire assassiner par AL MANSOUR, a partir ce moment, il vivras que pour le tuer, seras t-il assez fort pour aller au bout de cette croisade ? Ce petit garcon s'appelle PAOLI et rentre dans la sécurité interieure, quand on as vecu un tel drame, on as soif de justice de proteger pour que personne vive ce qu'il as vécu, c'est pour cela qui va diriger la DGSI. En face de lui, Alexandre MARION, directeur du Ministére de l'interieur, prof a la fac, mais Marion et Paoli ne s'accorde pas ne s'entendent pas, Marion représente la politique, des gens qui se montrent, qui parlent beaucoup, qui sont la pour convaincre, quand la DGSI lls sont dans l'ombre, ils nous protégent, et enquête toujours en sous marin Mais malheureusement une menace arrive sur le pays, et seront obliger de s'entendre pour la sécurité de tous. Et puis ya Momo et Sybille fou amoureux fou d'amour et qui as tout vécu, mais s'en sort, il devient boxeur, et veut s'en sortir pour sa belle, il est aussi tres fidele surtout en amitie, son ami de toujours dérive, et il va etre la, et est capable de tout perdre pour lui. Ce livre est un enorme coup de coeur, j'adore comment l'auteur ecrit fait de longues phrases, mais rentre tres profondement dans chaque personnalite de chaque personnage, ça parle de politique, de toutes les magouilles qui peut avoir, c'est un livre sur aussi la guerre d'Algerie, et ses consequences, mais toute l'histoire se passe dans ma region tout prés de chez moi, a aulnay a Villepinte, ces lieux citées je les connais, et ce Momo, un prenom qui signifie beaucoup pour moi, et j'adore ce personnage, ce jeune homme qui se bat pour reussir pour sa belle, et malgre tout est la pour son ami et va aller tres loin, c'est simple dans ce livre, j'ai tout aimer, le tournant terrorisme et un supens fou dans ce récit on es accrocher tout les 20 pages, il y a un bouleversement, il m'as retournée comme une crêpe, mais l'auteur as aussi mis en avant des valeurs, l'amitié et l'amour, mais aussi la perfidie des politiciens.5eme livre de la mediatheque finis - Finis a temps - J'ai proposer a Cathy13 ma chére complice, de le lire ensemble, car ce genre de livre, c'est son dada. Les premiéres pages sont criante d'émotion, c'est un petit garcon en Algérie, qui vois ses parents se faire assassiner par AL MANSOUR, a partir ce moment, il vivras que pour le tuer, seras t-il assez fort pour aller au bout de cette croisade ? Ce petit garcon s'appelle PAOLI et rentre dans la sécurité interieure, quand on as vecu un tel drame, on as soif de justice de proteger pour que personne vive ce qu'il as vécu, c'est pour cela qui va diriger la DGSI. En face de lui, Alexandre MARION, directeur du Ministére de l'interieur, prof a la fac, mais Marion et Paoli ne s'accorde pas ne s'entendent pas, Marion représente la politique, des gens qui se montrent, qui parlent beaucoup, qui sont la pour convaincre, quand la DGSI lls sont dans l'ombre, ils nous protégent, et enquête toujours en sous marin Mais malheureusement une menace arrive sur le pays, et seront obliger de s'entendre pour la sécurité de tous. Et puis ya Momo et Sybille fou amoureux fou d'amour et qui as tout...
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  • Charybde2 07/03/2016
    La misère au service de la vengeance, en habit religieux de circonstance, tandis que les pouvoirs s’empiffrent de leur mieux. Sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2016/03/07/note-de-lecture-dawa-julien-suaudeau/
  • encoredunoir 20/12/2015
    Abordé à la veille des attentats du 13 novembre dernier, Dawa se révéla, dans l’émotion de ces moments, particulièrement saisissant. C’est que l’histoire de ces jeunes de banlieue mal dans leurs peaux, confits dans un désespoir qui pousse à la haine de la société dans laquelle ils vivent, décidés sous la houlette d’un universitaire bien intégré mais assommé par le poids de son histoire familiale, à se faire sauter dans les grandes gares parisiennes un vendredi 13 au nom d’un islam mal digéré avait alors un écho bien particulier. La presse ne s’y est pas trompée, qui s’est saisie du roman de Suaudeau pour y voir une sorte de vision prophétique, et a offert quelque tribune à l’auteur. Il va de soi, pourtant, que Dawa n’est rien d’autre qu’un roman qui a pour lui d’être particulièrement bien documenté. Surtout il montre bien comment le roman noir est apte, lorsqu’il est bien mené, a saisir les failles de nos sociétés. Julien Suaudeau, en fin de compte, n’a fait que mettre en musique un morceau qui existait déjà ; il a réuni de fragments, les a assemblé, a extrapolé, pour arriver à donner une cohérence à l’ensemble et à le doter de cette force romanesque qui le rend d’autant plus percutant. Cette histoire d’apprentis terroristes lancés dans un projet destructeur et manipulés autant par celui qui les y a entrainés que par les divers services de renseignements jouant avec bien des intérêts contradictoires – vengeances personnelles, campagne électorale tendue, guerre entre factions – se révèle donc comme un roman ambitieux et clairvoyant. Mené tambour battant, Dawa est de ces livres qui accrochent le lecteur et arrivent à allier l’efficacité et l’intelligence. On s’y laisse entrainer avec fascination et, aussi, une certaine admiration pour ce premier roman complexe et réussi, même s’il n’est pas exempt de défauts, en particulier quelques fils tirés un peu trop vite, comme cet infiltration de Franck, le policier, et d’autres, comme cet affrontement qui traverse le temps, de la guerre d’Algérie à nos jours, entre Al-Mansour et Paoli, qui s’étirent longtemps pour ne mener finalement pas à grand-chose. Cela dit, répétons-le, intelligent, engagé à sa manière et d’une efficacité redoutable, Dawa mérite incontestablement les éloges qui lui ont été faits. Abordé à la veille des attentats du 13 novembre dernier, Dawa se révéla, dans l’émotion de ces moments, particulièrement saisissant. C’est que l’histoire de ces jeunes de banlieue mal dans leurs peaux, confits dans un désespoir qui pousse à la haine de la société dans laquelle ils vivent, décidés sous la houlette d’un universitaire bien intégré mais assommé par le poids de son histoire familiale, à se faire sauter dans les grandes gares parisiennes un vendredi 13 au nom d’un islam mal digéré avait alors un écho bien particulier. La presse ne s’y est pas trompée, qui s’est saisie du roman de Suaudeau pour y voir une sorte de vision prophétique, et a offert quelque tribune à l’auteur. Il va de soi, pourtant, que Dawa n’est rien d’autre qu’un roman qui a pour lui d’être particulièrement bien documenté. Surtout il montre bien comment le roman noir est apte, lorsqu’il est bien mené, a saisir les failles de nos sociétés. Julien Suaudeau, en fin de compte, n’a fait que mettre en musique un morceau qui existait déjà ; il a réuni de fragments, les a assemblé, a extrapolé, pour arriver à donner une cohérence à l’ensemble et à le doter de...
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