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Dictionnaire amoureux du mauvais goût
Alain Bouldouyre (dessins de)
Date de parution : 26/01/2023
Éditeurs :
Plon

Dictionnaire amoureux du mauvais goût

Alain Bouldouyre (dessins de)
Date de parution : 26/01/2023
Nul n’est plus fuyant que le mauvais goût. Qu’il soit relatif, ancré dans son temps, frontière sociale ou revendiqué tel une profession de foi artistique. Dans ce Dictionnaire amoureux intime et partial, Nicolas d’Estienne d’Orves vous invite dans son grenier braillard et cocasse.
« Le mauvais goût échappe à toute définition, famille ou clan. Tout comme le bon goût, il est relatif, circonstanciel, ancré dans son temps.
Il peut également être une frontière sociale, un...
« Le mauvais goût échappe à toute définition, famille ou clan. Tout comme le bon goût, il est relatif, circonstanciel, ancré dans son temps.
Il peut également être une frontière sociale, un racisme de classe. En ce cas, le mauvais goût c’est celui de l’autre, celui qu’on n’a pas et qu’on se...
« Le mauvais goût échappe à toute définition, famille ou clan. Tout comme le bon goût, il est relatif, circonstanciel, ancré dans son temps.
Il peut également être une frontière sociale, un racisme de classe. En ce cas, le mauvais goût c’est celui de l’autre, celui qu’on n’a pas et qu’on se défend d’avoir au risque de trahir les siens.
Enfin il y a le mauvais goût patenté, revendiqué, qui n’est pas une attitude, une mode, mais une profession de foi artistique, un manifeste esthétique. C’est -sans doute- ce qu’on pourrait appeler le kitsch. C’est-à-dire un style en soi, des formes volontaires, pensées, destinées à déranger la norme.
Ce livre sera donc, par essence, partial. Avec le mauvais goût, j’entre dans une zone marécageuse. Est-il possible de faire un livre plus intime, plus narcissique, puisqu’il explore la part d’ombre de ma propre sensibilité ?
Petit enfant sous Giscard, adolescent sous Mitterrand, j’ai pris racine dans des époques aux esthétiques très contrastées qui seront forcément présentes dans ces pages. Souvenirs intimes, émissions de télévision, films, livres, plats, commerces, personnages imaginaires ou pas, attitudes de tous poils, mon mauvais goût est une auberge qui n’a rien d’espagnole mais tout d’un grenier. Un grenier braillard et cocasse, que j’ai moi-même tenté de ranger pour les besoins de la cause.
Le mauvais goût ne se partage pas, en ce qu’il est une exploration de nos propres frontières esthétiques, la ligne de crête entre ce que l’on goûte et ce que l’on recrache.
Bienvenue dans mon train fantôme ! »
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EAN : 9782259315104
Façonnage normé : EPUB3
DRM : Watermark (Tatouage numérique)
EAN : 9782259315104
Façonnage normé : EPUB3
DRM : Watermark (Tatouage numérique)

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • SerialLecteurNyctalope 30/04/2023
    THE MAUVAIS GOÛT Rien que ça. Écrire sur le mauvais goût. Ce petit instant où l’on voit dans un regard la détresse ou la honte. Véritablement subjectif, on dénigre un individu pour ses vêtements, ses goûts artistiques ou son passé. Chacun pourra créer le sien et fera jaillir dans l’esprit d’autrui un « ah mais oui c’était horrible ça ! ». Une sorte d’imaginaire collectif du kitsch, du mauvais endroit au mauvais moment. Nicolas d’Estienne d’Orves est avant tout un écrivain styliste maniant le sens de la formule comme on n’en voit que peu aujourd’hui. Capable d’aborder sa recette de l’andouillette, l’inutilité d’un animal comme le hamster ou la vacuité de Belle de seigneur d’Albert Cohen (« plafond de verre littéraire de nombreuses naïades qui l’exhibent dans leur étagère Billy tel le brevet des collèges oui un diplôme de natation ») avec le même degré d’ironie, l’auteur enchaîne les strikes. Son introduction permet de réfléchir au-delà de la simple blague sur le rôle de frontière sociale ou de racisme de classe. De l’appartenance de groupe qui en découle, on arpente le sillon d’un mauvais goût qui n’est pas si détaché d’une certaine violence sociétale. « Le bon gout est relatif, circonstanciel, ancré dans son temps, le... THE MAUVAIS GOÛT Rien que ça. Écrire sur le mauvais goût. Ce petit instant où l’on voit dans un regard la détresse ou la honte. Véritablement subjectif, on dénigre un individu pour ses vêtements, ses goûts artistiques ou son passé. Chacun pourra créer le sien et fera jaillir dans l’esprit d’autrui un « ah mais oui c’était horrible ça ! ». Une sorte d’imaginaire collectif du kitsch, du mauvais endroit au mauvais moment. Nicolas d’Estienne d’Orves est avant tout un écrivain styliste maniant le sens de la formule comme on n’en voit que peu aujourd’hui. Capable d’aborder sa recette de l’andouillette, l’inutilité d’un animal comme le hamster ou la vacuité de Belle de seigneur d’Albert Cohen (« plafond de verre littéraire de nombreuses naïades qui l’exhibent dans leur étagère Billy tel le brevet des collèges oui un diplôme de natation ») avec le même degré d’ironie, l’auteur enchaîne les strikes. Son introduction permet de réfléchir au-delà de la simple blague sur le rôle de frontière sociale ou de racisme de classe. De l’appartenance de groupe qui en découle, on arpente le sillon d’un mauvais goût qui n’est pas si détaché d’une certaine violence sociétale. « Le bon gout est relatif, circonstanciel, ancré dans son temps, le mauvais gout est celui qui précède de peu ». L’auteur classe ainsi les entrées du dictionnaire avec un coeur ou un pique et y aborde différentes thématiques telles que l’art, la littérature ou le cinéma. Cet ouvrage fait preuve d’un regard pertinent sur notre société, il ne s’arrête pas aux diatribes sur les choses que l’auteur n’aime pas, il y a toujours cet oeil vif qui saisit les moments les plus improbables et pathétiques de notre monde. Car il y a aussi dans ce dernier bon nombre d’entrées positives qui seront de mauvais goût pour vous mais qui raviront l’auteur. Dans mon dictionnaire du mauvais goût évidemment les pizzas à l’ananas, les films de Quentin Dupieux, le régionalisme exacerbé, Baptiste Beaulieu, l’absence de débat, Rafael Nadal, Camille Combal, les 12 de midi, la musique vitres ouvertes en voiture, la longueur des ongles, mettre son chat sur Instagram, Annie Ernaux… J’y ai découvert Henri Amoroso, des films à voir, Didier Super, Philippe Clair, retrouvé Jean Ray et Serge Brussolo trop longtemps oubliés. J’ai surtout beaucoup ri devant tant de verbe, de gouaille, de phrases aussi tranchantes qu’un opinel gravé avec son nom dessus. Néo ne se limite pas aux entrées consensuelles, il affronte les sujets sensibles tels que Dieudonné et Tony Duvert mais aussi Lucien Rebatet dont il est l’ayant-droit par curiosité culturelle. Loin de moi l’idée de refaire ici même un résumé de ce dictionnaire dont on pioche chaque entrée chaque jour mais quand même, relevons ces deux entrées sur Aya Nakamura et Yseult où le vide laisse place aux mots. Relevons ce poème écrit en écriture inclusive démontrant l’absurdité du procédé. Relevons le faste du grand Bokhassa dont on ne se remet toujours pas, relevons le Botox et la tendance des enfants maquillés. Relevons les éoliennes « injure à la respiration ontologique des paysages », relevons le pouvoir d’une friandise et son côté régressif. Relevons la nouvelle folie des burgers et le retour des vinyles. Quoi de mieux qu’un livre drôle, enrichissant, partial et assumé avec lequel on ne peut pas être d’accord avec chaque idée et c’est bien pour cette raison qu’il dépoussière à la fois le genre et la littérature. Au-delà du format et appellation Dictionnaire amoureux c’est avant tout un style littéraire si difficile à maîtriser : faire mouche à chaque phrase.
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