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Du bon usage de la torture
Ou comment les démocraties justifient l'injustifiable
Collection : Cahiers libres
Date de parution : 09/12/2010
Éditeurs :
La Découverte

Du bon usage de la torture

Ou comment les démocraties justifient l'injustifiable

Collection : Cahiers libres
Date de parution : 09/12/2010

Face à l'« idéologie libérale de la torture » qui fait retour dans les démocraties occidentales, le philosophe Michel Terestchenko propose une réfutation serrée de tous les « arguments» fallacieux de ses zélateurs.

Depuis le 11 septembre 2001, la torture est devenue, aux États-Unis, une pratique d'État politiquement et juridiquement justifiée par la « guerre globale contre la terreur ». Mais on sait...

Depuis le 11 septembre 2001, la torture est devenue, aux États-Unis, une pratique d'État politiquement et juridiquement justifiée par la « guerre globale contre la terreur ». Mais on sait moins, en Europe, qu'elle y a également fait l'objet d'une légitimation morale : pour d'éminents penseurs américains, la torture serait...

Depuis le 11 septembre 2001, la torture est devenue, aux États-Unis, une pratique d'État politiquement et juridiquement justifiée par la « guerre globale contre la terreur ». Mais on sait moins, en Europe, qu'elle y a également fait l'objet d'une légitimation morale : pour d'éminents penseurs américains, la torture serait un mal nécessaire, voire un bien, dans certaines situations de menace extrême. Comment comprendre cette dramatique régression de la « première démocratie » ?
La réponse à cette question est moins évidente qu'il n'y paraît. D'où l'importance de cet essai, où Michel Terestchenko l'affronte dans toutes ses dimensions. Historique d'abord, car les techniques d'« interrogatoire coercitif » sont le fruit de recherches scientifiques entreprises par l'US Army dès les années 1950. Juridique ensuite, avec les justifications légalisées par le Congrès américain, qui a permis la création d'un véritable archipel mondial de la torture. Philosophique et morale, enfin et surtout, avec une réfutation serrée de l'« idéologie libérale de la torture ». L'auteur explique notamment pourquoi son argument central, l'hypothèse de la « bombe à retardement » justifiant la torture de l'individu qui l'a posée, n'est en réalité qu'une fable perverse, popularisée notamment par la série télévisée « 24 heures ».
Ainsi légitimée, démontre l'auteur, la torture devient le venin de la démocratie : en acceptant de briser les corps des hommes et des femmes « ennemis », elle mine inévitablement les principes mêmes de l'État de droit, corrompant la société tout entière.

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EAN : 9782707159236
Façonnage normé : EPUB2
DRM : Watermark (Tatouage numérique)
EAN : 9782707159236
Façonnage normé : EPUB2
DRM : Watermark (Tatouage numérique)

Ils en parlent

« Vous aimez la série 24 Heures chrono ? Vous admirez Jack Bauer, tortionnaire solitaire et tragique, qui, grâce, à ses interrogatoires musclés, déjoue des attentats meurtriers ? Ce livre de Michel Terestchenko est fait pour vous: Du bon usage de la torture est une passionnante démonstration de philosophie morale et politique, destinée à réfuter les arguments qui légitiment la torture - quand elle est conçue comme un "mal nécessaire" et un choix désespéré fait en vue de sauver des vies innocentes. »
CHARLIE HEBDO

« Michel Terestchenko signe un des tout meilleurs essais de cette année. »
PAGE

« Comment les démocraties tentent de justifier l'injustifiable: le recours à la torture. C'est ce que met au jour le philosophe Michel Terestchenko dans un essai brillant et sans concession. »
LE POINT

« L'auteur qui décortique scrupuleusement les différents types de tortures, analyse les prétextes invoqués par certaines puissances pour y recourir. S'appuyant notamment sur l'exemple des Etats-Unis, il réfute un à un les arguments utilisés, et presque banalisées, depuis le 11 septembre afin de justifier cette transgression du droit. Il met à profit Pascal et dénonce "la volonté de faire dire à la loi ou à la règle le contraire de ce qu'elle dit, de justifier le crime ou le pêché, le tout par un art spécieux de l'interprétation". Le philosophe explore quatre attitudes face à la torture: l'interdiction absolue, la justification pour raison d'État, l'encadrement juridique, la responsabilité personnelle. Il démontre la faiblesse intellectuelle, morale et pratique des justifications apportées à cette violation des droits de l'homme, même pudiquement parée de l'exceptionnalité. Mais Michel Terestchenko expose surtout comment le recours à la torture abolit les fondements symboliques de l'État souverain et fait vaciller la démocratie. Pour lui, il n'est pas d'autre attitude que "s'en tenir à des principes non négociables". »
LE MONDE DIPLOMATIQUE

« L'auteur de cet essai convaincant se livre à une réfutation de l'idée que la torture peut être justifiée dans certains cas, une idée défendue par certains penseurs ou juristes éminents (Richard Posner, Michael Walzer...). Son moindre mérite n'est pas tant d'éviter le lieu commun d'un point de vue moralisateur, que de démontrer l'illusion de l'efficacité de l'usage de ces méthodes d'interrogatoire, qui ne peuvent produire de résultats fiables. Partant de définitions rigoureuses, des conventions internationales et de l'interprétation sans ambiguïté des juridictions qui ont rejeté la notion d'ennemis ne relevant pas du droit pour les terroristes, l'auteur démonte le but poursuivi par les tortionnaires et l'illusion de ceux qui justifient leur action. »
ÉTUDES

« La philosophie ça ne sert à rien ! Telle est la conviction de nombreux lycéens, de divers politiciens réalistes et d'un supposé président qui se targue d'efficacité pragmatique. Il est facile de leur répondre, le dernier livre de Michel Terestchenko en main, que la philosophie, ça sert au moins à ne pas faire souffrir son prochain, à ne pas le détruire psychiquement. Il faut donc faire de la philosophie dans la vie de tous les jours, lorsqu'on est magistrat, policier, militaire, homme d'Etat - ou simple citoyen soucieux de savoir en quel sens il lui faut s'engager et de quoi son silence le rendrait complice. C'est dire que Michel Terestchenko rend un immense service en nous offrant une réflexion philosophique sur la torture qui ruine notre bonne conscience: il est rassurant de croire que la torture est le sinistre produit des totalitarismes, des dictatures (le Chili...) ou plus récemment de l'impérialisme américain. »
ROYALISTE

PRESSE

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • Unvola 24/08/2020
    Dans cet Essai Michel Terestchenko décortique toutes les approches, analyses, arguments…, qui peuvent aller dans le sens ou non, de l’usage de la torture. L’auteur part de l’exemple récent de l’usage de la torture aux Etats-Unis. En effet, un tiers du livre est consacré à recenser et à étudier des exemples de tortures physiques et principalement psychologiques, utilisées par les U.S.A., depuis les attentats terroristes du 11 septembre 2001 à New-York, perpétrés par les Islamistes intégristes d’Al-Qaida. L’Amérique, à partir de cette période, a déclaré une « guerre globale contre la terreur » aux terroristes Islamistes, s’autorisant à faire usage de techniques humiliantes et dégradantes et/ou de la torture, notamment, dans : la prison d’Abou Ghraib en Irak, dans celle de Guantanamo Bay à Cuba et dans des centres de détention en Afghanistan. Evidemment, ces « pratiques » sont parfaitement illégales au regard des organismes Internationaux pour la défense des Droits de l’Homme et contre la torture, entre autres, voici un exemple cité par l’auteur, page 29 : « Ces principes sont au fondement d’une série de normes précises, édictées en particulier par les conventions de Genève relatives au traitement des prisonniers de guerre de 1949 et par la « convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains, ou dégradants », adoptée par l’Assemblée générale de l’ONU le 10 décembre 1984. » Donc, vis-à-vis du Droit International, ces actes barbares relèvent : du CRIME D’ETAT ! Une fois ce constat posé, Michel Trestchenko se propose donc d’explorer, dans quelles mesures une société Démocratique peut s’autoriser ou non dans des cas « exceptionnels » à faire usage de la torture. Pour cette étude, il utilise la théorie de : « la bombe à retardement » ou « ticking bomb ». Ce cas extrême et à caractère « impérieux » est largement utilisé dans la série télévisée Américaine : « 24 heures ». En résumé, le principe de cette théorie est le suivant : Un terroriste pose une bombe dans un lieu public, mais le terroriste présumé est arrêté avant l’explosion de la bombe. La question se pose alors, de savoir : Si le supposé terroriste n’avoue pas de lui-même, est-il légitime pour un Etat démocratique, d’avoir recours à la torture physique ou psychologique ? Comme nous l’avons déjà vu, cette question se trouve immédiatement confrontée à : la morale ainsi qu’aux lois Nationales et Internationales. Et surtout, la pratique de la torture est tout simplement incompatible, avec : le respect, la dignité, ainsi que l’intégrité physique et psychologique de l’être humain. L’auteur présente une analyse très complète de ce phénomène, étant entendu, que la réponse à la problématique posée, est malgré sa complexité, EVIDENTE. Voici donc à travers trois citations et réflexions, le seul choix possible qui se présente à une société se réclamant et se voulant DEMOCRATIQUE. La première citation, page 194 : « L’Etat démocratique qui torture nie les principes sur lesquels il est fondé. » Ensuite, il s’agit de la définition du philosophe Israélien Avishai Margalit, page 182 : « Une société décente est une société qui n’humilie pas les gens. » Et pour conclure, celle du psychanalyste Argentin Miguel Benasayag, lui-même, victime de tortures, pages 192 et 193 : « Tout amène à prouver, écrit-il, que si l’Etat touche le corps d’un prisonnier, il devient illégitime. » Confer également, un autre ouvrage aussi passionnant, de Michel Terestchenko Un si fragile vernis d’humanité : Banalité du mal, banalité du bien.Dans cet Essai Michel Terestchenko décortique toutes les approches, analyses, arguments…, qui peuvent aller dans le sens ou non, de l’usage de la torture. L’auteur part de l’exemple récent de l’usage de la torture aux Etats-Unis. En effet, un tiers du livre est consacré à recenser et à étudier des exemples de tortures physiques et principalement psychologiques, utilisées par les U.S.A., depuis les attentats terroristes du 11 septembre 2001 à New-York, perpétrés par les Islamistes intégristes d’Al-Qaida. L’Amérique, à partir de cette période, a déclaré une « guerre globale contre la terreur » aux terroristes Islamistes, s’autorisant à faire usage de techniques humiliantes et dégradantes et/ou de la torture, notamment, dans : la prison d’Abou Ghraib en Irak, dans celle de Guantanamo Bay à Cuba et dans des centres de détention en Afghanistan. Evidemment, ces « pratiques » sont parfaitement illégales au regard des organismes Internationaux pour la défense des Droits de l’Homme et contre la torture, entre autres, voici un exemple cité par l’auteur, page 29 : « Ces principes sont au fondement d’une série de normes précises, édictées en particulier par les conventions de Genève relatives au traitement des prisonniers de guerre de 1949 et par la « convention contre la torture...
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  • Ravi 11/07/2015
    Démonstration passionnante de l'erreur politique majeure que constitue, pour un pouvoir réellement démocratique, d'utiliser l'outil de la torture. Non seulement la torture est en fait inefficace (la série "24 heures chrono" est de ce point de vue une entreprise de conviction qui se fonde sur la fable du terroriste que la torture fait parler juste à temps pour déjouer un attentat - cette fable ne correspond à aucune rélité, nous dit Terestchenko) mais en outre, elle inocule dans les rouage les plus élevés de l'état le mépris de la personne humaine, qui ne devient plus qu'un moyen pour découvrir une vérité cachée. Teretchenko nous rappelle que l'homme ne peut être transformé en 'moyen'. Il doit, quel qu'il soit, être respecté en tant que personne humaine.
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