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Etty Hillesum
Date de parution : 10/03/2011
Éditeurs :
Robert Laffont

Etty Hillesum

Date de parution : 10/03/2011

L’itinéraire spirituel et le parcours de vie d’Etty Hillesum, jusqu'à la veille de sa déportation : un hymne à la beauté de l’existence, un vibrant plaidoyer pour l’humanité.

Au cœur de la barbarie nazie qui s’exerce sur les Pays-Bas occupés, une voix s’élève, l’emporte sur les ténèbres. Cette voix est celle d’Etty Hillesum, jeune femme juive de vingt-sept...

Au cœur de la barbarie nazie qui s’exerce sur les Pays-Bas occupés, une voix s’élève, l’emporte sur les ténèbres. Cette voix est celle d’Etty Hillesum, jeune femme juive de vingt-sept ans, dont les cahiers et la correspondance tenus durant les années les plus noires de l’Histoire attestent d’une confiance absolue...

Au cœur de la barbarie nazie qui s’exerce sur les Pays-Bas occupés, une voix s’élève, l’emporte sur les ténèbres. Cette voix est celle d’Etty Hillesum, jeune femme juive de vingt-sept ans, dont les cahiers et la correspondance tenus durant les années les plus noires de l’Histoire attestent d’une confiance absolue dans le sens et la beauté de la vie et d’une inébranlable foi en l’être humain. « Je cherche à comprendre et à disséquer les exactions, écrit-elle, j’essaie toujours de retrouver la place de l’homme dans sa nudité, sa fragilité, de cet homme bien souvent introuvable. Enseveli parmi les ruines monstrueuses de ses actes absurdes. » 

Pour parvenir à cette lucidité, Etty a suivi un chemin singulier. Sa sensualité débordante l’a d’abord conduite à multiplier les conquêtes amoureuses auprès de partenaires toujours plus âgés qu’elle, rejoignant à cet égard une démarche résolument moderne. Puis, c’est l’un d’entre eux, Julius Spier, un psychologue de l’école jungienne, dont elle sera tour à tour la patiente, la maîtresse, la disciple et l’amie de cœur, qui l’aidera à  « accoucher de son âme », et à aimer plus qu’un homme, Dieu et l’humanité tout entière. Grâce aux lectures auxquelles il l’initie - la Bible et les Évangiles, saint Augustin, Maître Eckart ou le poète R. M. Rilke - et à la qualité de leurs échanges, elle emprunte peu à peu une voie spirituelle propre, en marge de tout dogme quoique proche de la morale chrétienne.

À l’heure des convois pour Auschwitz, elle portera secours à ses frères détenus au camp de transit de Westerbork, antichambre des camps de la mort. Refusant de se désolidariser des siens, elle endossera jusqu’au bout le destin de son peuple. Celle qui rêvait de devenir un écrivain laisse des pages d’une indéniable qualité littéraire et d’une infinie sagesse : « Je ne crois plus que nous puissions corriger quoi que ce soit dans le monde extérieur, que nous n’ayons d’abord corrigé en nous. L’unique leçon de cette guerre est de nous avoir appris à chercher en nous-même et pas ailleurs. »

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EAN : 9782221122624
Façonnage normé : EPUB2
DRM : Watermark (Tatouage numérique)
EAN : 9782221122624
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DRM : Watermark (Tatouage numérique)

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • migdal 18/02/2024
    Le 9 mars 1941, une jeune hollandaise de 27 ans, fille d’un proviseur et d’une mère juive ayant fui la Russie tsariste en 1907, entame le journal dans lequel elle décrit sa vie quotidienne sous l’occupation et son évolution spirituelle. Esther Hillesum (1914-1943), Etty pour les intimes, mêne à la fin des années 30, la vie libre d’une « garçonne » (à l’instar de l’héroïne de Victor Marguerite) en étudiant à Amsterdam le droit et les langues slaves, devenant la maîtresse de Han Wegerif, un veuf qui lui loue une chambre. Elle a pris ses distances avec sa famille et notamment sa mère au caractère instable. Sa vie bascule le 3 février 1941 quand ses amis lui présentent Julius Spier, un gourou encensé par la gente féminine. Né allemand en 1887, Julius Spier émigre aux Pays-Bas en 1939, laissant à Berlin ses deux enfants et leur mère Hedwig Rocco, dont il s’est séparé en 1935. Spier devient l’amant et le mentor d’Etty et lui suggère de rédiger son journal. En 18 mois ce psychologue, adepte de morphologie et lecteur des lignes de mains, a une profonde influence psychologique et spirituelle sur la jeune femme. Il meurt de maladie le 15 septembre 1942. « Tu m’as appris à prononcer sans honte le nom de Dieu. Tu as servi de médiateur entre Dieu et moi… Et je servirai moi-même de médiatrice à tous ceux que je pourrai atteindre. » confesse alors Etty qui rejoint volontairement en juillet 1942 le Conseil Juif et devient assistante sociale auprès des détenus du camp de Westerbock. Elle observe les conditions de détention et de transit vers les camps d’extermination et rédige des courriers qui sont diffusés clandestinement par les réseaux de résistants et alertent la population sur la « solution finale ». En juin 1943, Etty est emprisonnée à Westerbock et sa famille la rejoint après la rafle des 21 et 22 juin. C’est « le grand saut » vers une destinée qu’elle perçoit lucidement. Son journal est interrompu le 12 octobre 1942 ; elle est déportée à Auschwitz avec sa famille et disparait le 30 novembre 1943. Son journal, puis sa correspondance, sont publiés et traduits progressivement dans les années 80 et en France l’association « Les Amis d’Etty Hillesum », présidée par Cécilia Dutter, s’emploie à diffuser ses écrits et les outils de développement personnel et spirituel qu’ils renferment en suivant les trois étapes majeures du parcours que cette dernière a emprunté : se connaître soi-même, rencontrer l’autre, s’ouvrir à l’Absolu. L’essayiste, présente en quelques chapitres, la substantifique moelle des enseignements de Julius Spier et des réflexions d’Etty Hillesum : - « En chemin vers soi » (ch.V) : « ne pas parler, ne pas écouter le monde extérieur, mais observer un silence total et laisser raisonner en soi ce que l’on a de plus personnel et privé, et cela, l’écouter. » résume cette approche. - « De l’amour d’un seul à l’amour de tous » (ch. X) part des enseignements de Saint Augustin, le libertin d’Hippone que Monique, sa mère, arracha aux séductions féminines pour en faire, avec l’aide de Dieu, un saint et un docteur de l’église. - « Dieu, ultime refuge » (ch. XVI) montre comment la jeune femme, d’éducation laïque, découvre avec le concours de Julius un Dieu fusion des méditations de Confucius, Lao Tseu, Saint Augustin, « Je vis constamment en intimité avec Dieu » Le Pape Benoît XVI, lors d’une audience en 2013, a déclaré : « Je pense aussi à la figure d'Etty Hillesum, une jeune Hollandaise d’origine juive qui mourra à Auschwitz. Initialement éloignée de Dieu, elle le découvre en regardant en profondeur à l’intérieur d’elle-même et elle écrit : « Un puits très profond est en moi. Et Dieu est dans ce puits. Parfois, j’arrive à le rejoindre, le plus souvent la pierre et le sable le recouvrent : alors Dieu est enterré. Il faut à nouveau le déterrer ». Le témoignage d’Esther Hillesum (1914-1943) s’insère parmi celui d’autres martyrs : - Edith Stein (1891-1942), juive devenue religieuse (Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix, co-patronne de l’Europe) - Irène Némirovski (1903-1942) - Hélène Berr (1921-1945) - Anne Frank (1929-1945) La vocation d’Etty tranche par son originalité, son amour, son espoir et sa terrible lucidité « Bien sûr, c’est l’extermination complète, mais subissons-la au moins avec grâce. » Une grâce qui éclaire aujourd’hui ses lecteurs, dans un contexte où l’antisémitisme menace insolemment.Le 9 mars 1941, une jeune hollandaise de 27 ans, fille d’un proviseur et d’une mère juive ayant fui la Russie tsariste en 1907, entame le journal dans lequel elle décrit sa vie quotidienne sous l’occupation et son évolution spirituelle. Esther Hillesum (1914-1943), Etty pour les intimes, mêne à la fin des années 30, la vie libre d’une « garçonne » (à l’instar de l’héroïne de Victor Marguerite) en étudiant à Amsterdam le droit et les langues slaves, devenant la maîtresse de Han Wegerif, un veuf qui lui loue une chambre. Elle a pris ses distances avec sa famille et notamment sa mère au caractère instable. Sa vie bascule le 3 février 1941 quand ses amis lui présentent Julius Spier, un gourou encensé par la gente féminine. Né allemand en 1887, Julius Spier émigre aux Pays-Bas en 1939, laissant à Berlin ses deux enfants et leur mère Hedwig Rocco, dont il s’est séparé en 1935. Spier devient l’amant et le mentor d’Etty et lui suggère de rédiger son journal. En 18 mois ce psychologue, adepte de morphologie et lecteur des lignes de mains, a une profonde influence psychologique et spirituelle sur la jeune femme. Il meurt de maladie le 15 septembre 1942. « Tu...
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  • YingYangpax 27/07/2022
    Quelle lecture! J’ai demandé à “ma” bibliothèque le journal de cette femme étonnante et dont on se sent si proche . Je me suis retrouvée dans cette quête d’elle-même.À chaque livre lu sur des périodes de notre histoire , je me demande, toujours : qu’aurais-je je fait ? Toujours pas de réponse.
  • Doralex72 28/01/2022
    Etty (diminutif d’Esther) Hillesum, naît le 15 janvier 1914 à Middelbourg aux Pays-Bas. Issue d’une famille juive libérale peu pratiquante, elle est d’origine russe par sa mère qui a fui les pogroms pour s’établir à l’ouest. Elle y rencontrera son futur mari, un professeur de lettres classiques. Etty avait deux frères cadets, Jaap et Mischa. Les trois enfants ont mené de belle études, le droit pour elle, la médecine et le piano pour ses frères. En 1939, elle ovtient sa maîtrise et poursuit dans le même temps des études de russe. Etty est une jeune femme libre et libérée. Elle est aussi une grande amoureuse et elle aura plusieurs amants, toujours plus âgés qu’elle. L’un d’eux est Julius Spier qu’elle rencontre en 1941. Célèbre psychologue, elle va entamer avec lui une thérapie. Il sera son conseiller spirituel. Spier lui conseille d’entamer la rédaction d’un journal pour se raconter et surtout, apprendre à se connaître. C’est ce journal qui est parvenu jusqu’à nous. Car Etty est une jeune femme fragile : elle collectionne les relations, elle souffre de boulimie et elle a des pensées sombres. Sa mère n’y est peut-être pas pour rien dans son mal-être. A partir de mai 1940, les nazis envahissent son pays. Dès lors, son quotidien est compliqué. Elle subi les interdictions, les discriminations, les vexations. Bon gré mal gré, elle supporte ce nouveau quotidien, toujours aidée et soutenue par son mentor. En 1942, elle est transférée à sa demande au camp de Westerbork, un camp de transit qui sera bientôt l’antichambre d’Auschwitz. Alors qu’elle aurait eu l’occasion d’en partir libre, elle préfère rester et éprouver le calvaire de ses pairs. Ses parents et son petit frère vont bientôt la rejoindre, raflés eux. Son frère Jaap échappe un temps à la rafle car il parvient à se cacher. Son statut va malheureusement changer et elle ne bénéficiera plus d’aucune protection. Elle ne se défile pas et accepte son destin. Déportés en famille début septembre 1943, tous seront décimés. Ses parents sont probablement gazés dès leur arrivée, Mischa meurt durant l’hiver alors qu’Etty meurt le 30 novembre 1943 (sûrement d’épuisement). Jaap s’en réchappe pas non plus, il meurt début 1945 a priori lors de son transfert à Bergen-Belsen. Ce qui frappe lors de la lecture de ce livre c’est l’exposé du parcours de la jeune Etty. Souvent qualifiée de mystique, elle a été initiée par Spier à la pensée chrétienne. Cela l’aide à supporter son quotidien et la guerre. Elle prend de la hauteur. Elle se détache de son propre cas particulier pour penser au collectif. Elle pense qu’un monde meilleur naîtra d’un amendement personnel. De plus, elle fonde une sorte de rédemption universelle sur l’amour de son prochain. Ses réflexions sont poussées et lui ont demandé un grand détachement. C’est sûrement là sa force. Elle aurait peut-être pu s’en sortir - pour un temps ou définitivement -, elle aurait pu être aidée par ses proches non juifs, elle aurait pu profiter de son statut semi privilégié au camp de Westerbork. Mais il n’en fut rien. Elle a accepté son sort, elle a accepté son destin. Elle attend la mort presque paisiblement. Elle vit ses derniers mois comme un sacrifice d’elle-même. J’ai été époustouflée par ce portrait. Je dois avouer que je ne connaissais pas Etty Hillesum avant de débuter ma lecture. Je n’ai même entendu parler d’elle que récemment en lisant un livre sur Hélène Berr. Je ne regrette pas ma découverte. L’autrice nous propose une biographie exigeante d’une femme libre et certainement en avance sur son temps. Son degré de réflexion, malgré son jeune âge, démontre une personnalité volontaire capable d’introspection et d’auto-analyse. On peut rapprocher Etty Hillesum d’Hélène Berr car elles auraient sûrement fait de l’écriture leur métier. Pour l’aspect mystique, on peut la rapproche de Edith Stein, même si elle alla plus loin en se convertissant au christianisme. Etty Hillesum, par le truchement de l’écriture de Cécilia Dutter, nous introduit à une philosophie de vie peu commune : confrontée à l’horreur, à la torture et à la mort, elle s’efforce à déceler l’amour et à cultiver la bienveillance à chaque instant. Bien sûr, l’humain reste humain et Etty n’est pas parfaite dans le sens où elle-même reconnaît qu’il est plus facile de prier pour ceux qui souffre que d’être témoin de leurs souffrances. Mais quel beau parcours de vie. Quelle belle jeune femme. Etty (diminutif d’Esther) Hillesum, naît le 15 janvier 1914 à Middelbourg aux Pays-Bas. Issue d’une famille juive libérale peu pratiquante, elle est d’origine russe par sa mère qui a fui les pogroms pour s’établir à l’ouest. Elle y rencontrera son futur mari, un professeur de lettres classiques. Etty avait deux frères cadets, Jaap et Mischa. Les trois enfants ont mené de belle études, le droit pour elle, la médecine et le piano pour ses frères. En 1939, elle ovtient sa maîtrise et poursuit dans le même temps des études de russe. Etty est une jeune femme libre et libérée. Elle est aussi une grande amoureuse et elle aura plusieurs amants, toujours plus âgés qu’elle. L’un d’eux est Julius Spier qu’elle rencontre en 1941. Célèbre psychologue, elle va entamer avec lui une thérapie. Il sera son conseiller spirituel. Spier lui conseille d’entamer la rédaction d’un journal pour se raconter et surtout, apprendre à se connaître. C’est ce journal qui est parvenu jusqu’à nous. Car Etty est une jeune femme fragile : elle collectionne les relations, elle souffre de boulimie et elle a des pensées sombres. Sa mère n’y est peut-être pas pour rien dans son mal-être. A partir de mai 1940,...
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  • fklevesque 11/06/2020
    Cécilia DUTTER nous narre ici une biographie intéressante et plaisante à lire sur une jeune israélite hollandaise au destin tragique pendant les années noires du nazisme. Etty HILLESUM est tout d'abord une jeune femme au parcours "sinueux" mais qui, du fait de rencontres, est amenée à porter un regard introspectif sur sa personnalité et son Etre. Ayant le courage d'affronter ses démons, elle prend conscience de l'Unité de l'Univers et s'imprègne de la démarche de Saint THOMAS D'AQUIN pour apprendre à se regarder et à regarder le monde. Malgré l'hostilité de son environnement, liée à l'antisémitisme nazi, elle connaît l'Eveil et choisit librement d'Aimer. Jusqu'à se sacrifier dans les camps de la mort où la vie la quittera. Son existence s'inscrit sur une voie analogue à celle, plus connue, d'Anne FRANCK mais avec beaucoup plus de maturité, en particulier sur le plan spirituel. Sans coller à un dogme particulier mais dans le cadre d'Amour Universel très proche de celui de la Chrétienté. Cet ouvrage se lit avec une grande facilité et l'auteur, grâce à un grand nombre de citations originales, permet au lecteur d'apprécier la subtilité de la pensée d'Etty HILLESUM. Personnage relativement méconnue mais qui mérite l'attention.
  • Carteroutiere 03/11/2017
    Un excellent livre qui explique bien le parcours d'etta et donne envie de (re)lire son journal. Une vie assez étonnante dans une Europe d'avant-guerre où la femme avait un statut social bien inférieur à celui d'aujourd'hui. Mon regret (ou mon étonnement) est que l'auteur (mot neutre) veuille à tout prix en faire une chrétienne qui s'ignore avec son amour du prochain. Pourtant, l'amour du prochain se trouve aussi dans l'Ancien Testament (Levitique 19, 18) : "tu aimeras ton prochain comme toi-même". C'est d'ailleurs le propre de l'Eglise d'avoir poussé à une compréhension "Ancien Testament : Dieu jaloux et vengeur" et "Nouveau Testament : Dieu d'amour".
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