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La Promesse
Date de parution : 02/01/2015
Éditeurs :
Robert Laffont

La Promesse

Date de parution : 02/01/2015

« Camille s’agenouilla près du corps de Jeanne. Ses doigts se posèrent sur la cheville glacée. Il ferma les yeux.
C’était il y a longtemps. Un jour d’été.
Ils ruisselaient, l’un et...

« Camille s’agenouilla près du corps de Jeanne. Ses doigts se posèrent sur la cheville glacée. Il ferma les yeux.
C’était il y a longtemps. Un jour d’été.
Ils ruisselaient, l’un et l’autre, d’eau et de soleil. Ils avaient treize ans. Peut-être quatorze. Dans une anse sableuse de la Dordogne, ils s’étaient...

« Camille s’agenouilla près du corps de Jeanne. Ses doigts se posèrent sur la cheville glacée. Il ferma les yeux.
C’était il y a longtemps. Un jour d’été.
Ils ruisselaient, l’un et l’autre, d’eau et de soleil. Ils avaient treize ans. Peut-être quatorze. Dans une anse sableuse de la Dordogne, ils s’étaient baignés toute l’après-midi. L’eau était chaude et coulait sur les graviers dorés. Parfois, l’ombre d’un poisson filait dans le cristal du courant. Le temps n’existait plus. Il n’y avait ni passé ni lendemain. Que l’instant présent, d’une densité écrasante. La joie qui l’avait essoufflé faisait encore aller et venir sa poitrine maigre. Battre son coeur sous ses côtes. Le pied de Jeanne était venu se poser comme un oiseau au creux de sa main. La peau était fine, douce. Lisse. Le talon s’emboîtait parfaitement à sa paume.
Penché sur Jeanne, il ne vit pas que les autres faisaient cercle dans son dos. À un moment, il se retourna et les découvrit. Mais son visage n’était plus le même et tous reculèrent. Soucieux de ne pas approcher de trop près un si grand chagrin. »
À l’âge du premier grand amour, Camille a laissé sa famille le séparer de Jeanne. Toutes ces années, fidèle à leur promesse, elle l’a attendu. Il n’est pas venu. Quand elle meurt, on l’accuse de s’être défenestrée. Et, en ce temps où il n’est pire crime que se suicider, c’est Camille que désigne la justice pour incarner dans son procès le « corps et la voix » de Jeanne…

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EAN : 9782221156247
Façonnage normé : EPUB2
DRM : Watermark (Tatouage numérique)
EAN : 9782221156247
Façonnage normé : EPUB2
DRM : Watermark (Tatouage numérique)

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • Ogrimoire 09/01/2024
    Le sujet de ce livre est original et relativement peu connu : le suicide et sa vision juridique, criminalisé par l’Église catholique et par la royauté, à l’époque moderne (période moderne : 1492-1789 !!!!). En effet, au fur et à mesure des pages, on prend conscience des implications sociales que le suicide avait alors : le nom, la mémoire et les biens de la victime (puisque aujourd’hui nous considérons que les personnes qui se suicident sont d’abord des victimes) étaient effacés à jamais de la société, leur enterrement ne pouvait se faire en terre consacrée. Ces sanctions étaient bien plus sévères que celles qui s’appliquaient aux personnes qui étaient bannies (ostracisme en Grèce antique, par exemple) : exilées, on ne cherchait pas systématiquement à les annihiler socialement. Autour des deux personnages centraux, l’auteur fait évoluer différents personnages secondaires qui, pour des raisons différentes, doivent affronter le même choix, celui de se soumettre à la pression sociale ou de se présenter sous leur véritable jour. Et même s’il ne développe par de façon très détaillée leur caractère et leur personnalité, on a l’impression de tous les connaître en profondeur et de partager leurs peines, leurs inquiétudes, leur difficulté à vivre dans un carcan. Le sujet est grave, mais l’écriture donne envie de tourner les pages sans s’arrêter… La plume est fluide et poétique, la lecture est très agréable ! Ce roman est très prenant, réellement palpitant. On prend une belle leçon d’histoire et surtout, c’est l’occasion de nous questionner sur notre propre capacité à affronter ces questions de « normalité » et le regard social qui les accompagne… Je vous le recommande chaudement !Le sujet de ce livre est original et relativement peu connu : le suicide et sa vision juridique, criminalisé par l’Église catholique et par la royauté, à l’époque moderne (période moderne : 1492-1789 !!!!). En effet, au fur et à mesure des pages, on prend conscience des implications sociales que le suicide avait alors : le nom, la mémoire et les biens de la victime (puisque aujourd’hui nous considérons que les personnes qui se suicident sont d’abord des victimes) étaient effacés à jamais de la société, leur enterrement ne pouvait se faire en terre consacrée. Ces sanctions étaient bien plus sévères que celles qui s’appliquaient aux personnes qui étaient bannies (ostracisme en Grèce antique, par exemple) : exilées, on ne cherchait pas systématiquement à les annihiler socialement. Autour des deux personnages centraux, l’auteur fait évoluer différents personnages secondaires qui, pour des raisons différentes, doivent affronter le même choix, celui de se soumettre à la pression sociale ou de se présenter sous leur véritable jour. Et même s’il ne développe par de façon très détaillée leur caractère et leur personnalité, on a l’impression de tous les connaître en profondeur et de partager leurs peines, leurs inquiétudes, leur difficulté à vivre dans un carcan. Le...
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  • lulu8723 09/05/2020
    Ce roman se situe au XVIIIème siècle, sous la Royauté toute puissante. A Bordeaux, Camille Gralis, jeune négociant d'une vingtaine d'années est convoqué par sa mère Isabelle. Depuis le décès de leur père et époux, c'est elle qui dirige l'entreprise familiale. Outre le négoce , plusieurs bateaux et voiliers qui commercent entre la France et les Iles, la famille Gralis possède des domaines agricoles en Dordogne. Léonard, le régisseur de ces propriétés les informe du décès de Jeanne de Coussac, une cousine, résidant près de leurs fief. Cette dernière s'est "homicidée", suicidée. Cette atteinte à la vie n'est pas admise, ni par la royauté, ni par la religion catholique toute puissante. Une sépulture est dons interdite à Jeanne. Pas de repos éternel. Cependant, avec un procès, la défunte pourra être inhumée religieusement. Selon la coutume, un membre de la famille représentera Jeanne lors du jugement. Camille sera le représentant de sa cousine morte et embaumée. Les deux jeunes ont vécu leur jeunesse sur les bords de la Dordogne, à la campagne. Ils ont joué, péché, étudié ensemble jusqu'à leur quinze ans. Ils se sont aimés et promis l'un à l'autre. mais la famille Gralis ne voit pas une union entre ces deux jeunes gens On les sépare. DE plus La famille de Coussac est ruinée. Camille épousera une jeune irlandaise, issue d'une classe aisée. Malheureusement elle décédera , avec son enfant, à la naissance de ce dernier.Il semble que Jeanne 'a pas supporté l'annonce du remariage de Camille. Il a oublié sa promesse. Camille prend donc la place de Jeanne au tribunal. Le procès est rapidement expédié. Jeanne ne sera pas ensevelie religieusement. Elle doit être radiée de tous les registres. Elle n'a jamais existé. Camille ne peut supporter la sentence. Il ne veut pas voir sa cousine livrée à la vindicte populaire et exhibée sur la place publique. Comment va-t-il faire pour respecter sa promesse d'adolescent ? Dans ce roman, nous apprenons un coutume du XVIIIème siècle , coutume barbare et imposée par les édits royaux et la religion. Le dénouement témoigne de l'humanité, de l'humilité de Camille. L'écriture est fluide, Je connais cet auteur depuis sa saga sur les maçons creusois partant limousiner à Paris. Je pense avoir lu tous ces ouvrages et je le lis avec beaucoup de plaisir. Les personnages sont toujours bien décrits et les histoires très intéressantes. Il y a beaucoup de recherche. Et ce qui m'a toujours surprise, vu la qualité des textes, c'est que Jean_Guy Soumy est professeur de mathématiques. Cela explique peut-être la précision, l'exactitude de ces récits. J'avais lu ce livre en 2014, mais je ne me souvenais plus du tout de l'intrigue. Vu le confinement je l'ai relu avec bonheur .Merci beaucoup de nous avoir révélé cette coutume du siècle passé. Si je relis d'autre roman de Jean-Guy je ferai des critiques. J'ai beaucoup aimé Julie de Bonne Espérance, La Belle Rochelaise et Un feu brûlait en elles. Ce dernier je l'ai fait lire à plus de dix personnes. Les retours ont été très favorable. Ce roman se situe au XVIIIème siècle, sous la Royauté toute puissante. A Bordeaux, Camille Gralis, jeune négociant d'une vingtaine d'années est convoqué par sa mère Isabelle. Depuis le décès de leur père et époux, c'est elle qui dirige l'entreprise familiale. Outre le négoce , plusieurs bateaux et voiliers qui commercent entre la France et les Iles, la famille Gralis possède des domaines agricoles en Dordogne. Léonard, le régisseur de ces propriétés les informe du décès de Jeanne de Coussac, une cousine, résidant près de leurs fief. Cette dernière s'est "homicidée", suicidée. Cette atteinte à la vie n'est pas admise, ni par la royauté, ni par la religion catholique toute puissante. Une sépulture est dons interdite à Jeanne. Pas de repos éternel. Cependant, avec un procès, la défunte pourra être inhumée religieusement. Selon la coutume, un membre de la famille représentera Jeanne lors du jugement. Camille sera le représentant de sa cousine morte et embaumée. Les deux jeunes ont vécu leur jeunesse sur les bords de la Dordogne, à la campagne. Ils ont joué, péché, étudié ensemble jusqu'à leur quinze ans. Ils se sont aimés et promis l'un à l'autre. mais la famille Gralis ne voit pas une union entre...
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  • BMMousseron 07/04/2017
    Plus de dix ans après s'être perdus de vue, Camille, héritier d'une riche famille de négoce, apprend que sa cousine, Jeanne, qu'il a tendrement aimée, adolescent, s'est suicidée. Or à cette époque, le suicide était un crime envers Dieu et le Roi. La victime criminelle est donc emprisonnée dans l'attente de son procès et pour sa défense, Camille est désigné pour la représenter c'est-à-dire qu'il va devoir prendre sa voix, non pas parler pour elle mais parler comme si c'était elle qui expliquait son geste. L'enquête qu'il va mener pour comprendre ce qui s'est passé va l'obliger à replonger dans ses souvenirs, à opérer une introspection, à se remettre en question. Après "Le Congrès", Jean-Guy Soumy nous fait découvrir une pratique incongrue de la justice au temps de la royauté absolue. L'écriture délicate, pleine de pudeur m'a tiré des frissons à la lecture du roman. Ce roman est un véritable coup de coeur, avec une narration fluide nous offrant un dialogue entre Camille et Jeanne par-delà la mort. Simplement beau.
  • Bezette 06/10/2016
    Très beau roman, court tout de même puisque je l'ai lu en une soirée. C'est une jolie intrigue avec un sujet peu commun et que j'ai apprécié découvrir. J'ai été beaucoup touchée par Jeanne et ses sentiments. On découvre la relation de Camille et de Jeanne à travers des souvenirs, des instants courts, presque fugaces qui s'évaporent avant qu'on puisse les capter. J'ai surtout adoré la belle langue française de l'auteur !
  • AudreyT 23/08/2016
    Nous avons tous déjà lu des histoires d'amour éperdu où des jeunes femmes perdent la vie devant des chagrins insurmontables... Ici, c'est la marquise Jeanne de Coussac qui attend avec patience et tendresse son amour d'enfance, son cousin Camille Gralis. A 15 ans, ils se sont fait la promesse de se marier dès qu'ils le pourront. Parce que bien sûr, les parents de Camille l'éloigne et le temps passe... Plusieurs années plus tard, Jeanne se suicide en apprenant le second mariage de Camille. Elle est persuadée qu'il l'a oublié et qu'il ne reviendra pas. Mais en ces temps là, abréger ses jours équivaut à prendre le pouvoir du roi ou de Dieu qui seuls ont le droit de vie ou de mort sur leurs sujets. Jeanne étant morte, on désigne Camille pour la représenter au procès... Je vais me répéter et dire une fois encore que Babelio m'a fait découvrir cet immense auteur qu'est Jean-Guy Soumy. Ce roman est d'une force rare. Il m'a émue profondément. Cette jeune femme qui croit en une promesse d'enfant et qui par désespoir se défenestre. Ce jeune homme qui prend son passé de plein fouet et qui tente en vain de se racheter. Cette époque si dure qui permet à une justice d'effacer tout simplement un être sur cette terre... Des mots qui coulent et qui entrent en vous, des personnages auxquels vous vous attachez et un corps sur lequel vous vous penchez et vous pleurez... Lisez ce livre !!!Nous avons tous déjà lu des histoires d'amour éperdu où des jeunes femmes perdent la vie devant des chagrins insurmontables... Ici, c'est la marquise Jeanne de Coussac qui attend avec patience et tendresse son amour d'enfance, son cousin Camille Gralis. A 15 ans, ils se sont fait la promesse de se marier dès qu'ils le pourront. Parce que bien sûr, les parents de Camille l'éloigne et le temps passe... Plusieurs années plus tard, Jeanne se suicide en apprenant le second mariage de Camille. Elle est persuadée qu'il l'a oublié et qu'il ne reviendra pas. Mais en ces temps là, abréger ses jours équivaut à prendre le pouvoir du roi ou de Dieu qui seuls ont le droit de vie ou de mort sur leurs sujets. Jeanne étant morte, on désigne Camille pour la représenter au procès... Je vais me répéter et dire une fois encore que Babelio m'a fait découvrir cet immense auteur qu'est Jean-Guy Soumy. Ce roman est d'une force rare. Il m'a émue profondément. Cette jeune femme qui croit en une promesse d'enfant et qui par désespoir se défenestre. Ce jeune homme qui prend son passé de plein fouet et qui tente en vain de se racheter. Cette époque...
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