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L'affaire Snowden
Comment les États-Unis espionnent le monde
Collection : Cahiers libres
Date de parution : 20/02/2014
Éditeurs :
La Découverte

L'affaire Snowden

Comment les États-Unis espionnent le monde

Collection : Cahiers libres
Date de parution : 20/02/2014

Il aura fallu la révolte du jeune Edward Snowden, informaticien travaillant pour la National Security Agency (NSA) américaine, pour que le monde entier découvre l’étendue de la surveillance menée en secret par les États-Unis. Relatant les dessous méconnus de cette incroyable histoire, ce livre permet de comprendre les motivations de ses acteurs, l’enjeu des secrets révélés et leurs conséquences sur la marche du monde.

Il aura fallu la révolte du jeune Edward Snowden, informaticien travaillant pour la National Security Agency (NSA)américaine, pour que le monde entier découvre l’étendue de la surveillance menée en secret... Il aura fallu la révolte du jeune Edward Snowden, informaticien travaillant pour la National Security Agency (NSA)américaine, pour que le monde entier découvre l’étendue de la surveillance menée en secret par les États-Unis: écoutes téléphoniques, interceptions d’e-mails, espionnage d’entreprises et de gouvernements alliés. Depuis juin 2013, Edward Snowden, puis ses... Il aura fallu la révolte du jeune Edward Snowden, informaticien travaillant pour la National Security Agency (NSA)américaine, pour que le monde entier découvre l’étendue de la surveillance menée en secret par les États-Unis: écoutes téléphoniques, interceptions d’e-mails, espionnage d’entreprises et de gouvernements alliés. Depuis juin 2013, Edward Snowden, puis ses relais Glenn Greenwald, journaliste britannique, et Laura Poitras, documentariste américaine, ont ainsi distillé dans la presse internationale les documents les plus secrets de la première puissance mondiale.
Créant un mouvement d’indignation parmi les citoyens, ces révélations poussent les gouvernements à s’interroger : la sécurité nationale est-elle la seule finalité des écoutes de la NSA ? Comment et pour qui travaille l’agence américaine ? Pourquoi utilise-telle les multinationales américaines afin de faire d’Internet un espace de surveillance généralisée ?
Relatant en détail – et très pédagogiquement– les dessous méconnus de cette incroyable histoire, ce livre permet de comprendre les motivations de ses acteurs, l’enjeu des secrets révélés et leurs conséquences sur la marche du monde. Et il replace la dérive sécuritaire de la NSA depuis le 11 Septembre dans l’histoire également peu connue de la politique de surveillance des télécommunications mondiales des gouvernements américains depuis la Seconde Guerre mondiale.
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EAN : 9782707182364
Façonnage normé : EPUB2
DRM : Watermark (Tatouage numérique)
EAN : 9782707182364
Façonnage normé : EPUB2
DRM : Watermark (Tatouage numérique)

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • Enroute 12/04/2023
    Tour d'horizon de l'affaire : antécédents, contexte, nature des révélations, rôle de la NSA, de l'espionnage en France et en Grande-Bretagne par comparaison, du 11 septembre, réactions sévères de l'administration Obama, devenir de Snowden, mais aussi du journaliste qui a relayé ses informations, conséquences partielles (en 2014) sur le net et la politique internationale... ******************* La sollicitation des grands acteurs des télécommunications par la NSA n'est pas neuve : ATT, déjà, l'était dans les années 70. Ellberg, qui l'avait révélé et a été à l'origine par la traque qu'il a subie de l'administration et du gouvernement étasunien de l'époque est ainsi devenu le modèle du "lanceur d'alerte". Dans les années 90, c'est le système Echelon, révélé par le journaliste écossais Duncan Campbell, qui provoque un scandale équivalent. Lui aussi sera poursuivi, mais par les services britanniques. Durant les années Obama, la traque des lanceurs d'alerte s'est accéléré : sept procédures auront été lancées avant 2014, dont celle contre Snowden - toutes ne portant pas cependant sur des affaires liées à de l'espionnage en ligne. La révélation du système Prism, qui sollicite Google, Facebook, Microsoft, Apple, Verizon, Cisco et toutes les sociétés opérant aux États-Unis à fournir leurs données, y compris si elles se trouvent en dehors du pays, révélé par Snowden, n'est donc pas une idée nouvelle : c'est simplement la poursuite de ce qu'aucun des scandales précédents n'a pu empêcher d'arriver. L'idée est cependant poussée plus loin : des salles sont prévues dans les centres informatiques pour dérouter les communications directement vers les locaux de la NSA. Il est également cité un exemple d'une entreprise qui a refusé ce système : elle a été écartée des appels d'offre auxquels elle répondait, son dirigeant a été mise en procès, condamné à régler des sommes gigantesques, puis mis en prison. ******************* L'espionnage des dirigeants, y compris alliés, n'est pas non plus une chose nouvelle : à la fin de la Seconde Guerre mondiale, Truman avait organisé une grande conférence à San Francisco et s'était arrangé pour enregistrer les conversations de tous les dirigeants qui avaient accepté l'invitation et avaient fait le voyage. ****************** L'écoute des communications n'est pas non plus nouvelle : les États-Unis le font, en France, nous avons (eu ?) les écoutes téléphoniques, mais tous les pays, plus ou moins, "écoutent aux portes" pour reprendre la condamnation (non suivie d'effet ni d'intention) de Pompidou. ****************** L'espionnage n'est pas non plus une spécificité étasunienne : la DGSE aurait elle aussi été amenée par le passé à solliciter France Telecom pour obtenir des données clients. Et elle aussi écouterait le web mondial. Il semble néanmoins que l'échelle des moyens et les facilités d'obtention de ces informations en contournant la loi - quand elle existe, les lois en Grande-Bretagne semblant encore plus tolérantes à l'écart des abus concernant les écoutes et l'espionnage qu'aux États-Unis - soient sans commune mesure avec n'importe quel pays du monde, France y compris : il y avait (en 2014) 5 fois plus de collaborateurs au GCHQ et 40 fois plus à la NSA qu'à la DGSE française. Néanmoins, la timidité des réactions françaises, mais aussi allemandes, occidentales en générale, à l'annonce des révélations Snowden s'expliquerait très simplement : tous les pays s'espionnent les uns les autres et tous sont inféodés au système d'espionnage le plus performant du monde : celui de la NSA. Les Five Eyes (UK, Australie, Nouvelle-Zélande, Canada et USA) l'étant simplement un peu plus que les neufs alliés proches (Danemark, Suède, France, Allemagne, Italie, Espagne, et quelques autres). ********************* La fabrication de logiciels espion et de cryptage n'est pas non plus nouvelle : la société Bull serait très avancée en la matière. (ça ne fait jamais qu'une société française dans l'océan de technologie us...). ********************** Qu'est-ce qui fait alors la spécificité de l'affaire Snowden ? D'abord l'ampleur de l'écoute : - collecte massive de toutes les données disponibles, d'autant plus nombreuses et "faciles" à collecter que l'informatique s'est largement répandue : on capte les mails, les communications téléphoniques, les pages web visitées, mais on écoute aussi les câbles océaniques, les communications wifi, les communications satellites, etc ; - la largeur des technologies utilisées : la NSA aurait la capacité, si besoin, de visualiser à distance l'affichage sur l'écran d'un ordinateur et quelles touches sont enfoncées (plus besoin de décrypter) ; - l'utilisation qui est faite des données : ce n'est pas vraiment qu'on veut savoir quelles pages web vous consultez et ce que vous dites à vos amis (ce qui n'intéresse que Facebook et cie), mais on déjoue en écoutant les stratégies commerciales des concurrents (on comprend ici pourquoi il est si difficile de vendre des équipements, des sous-marins par exemple ?), on déjoue aussi les diplomaties antagonistes, même si ce sont celles d'alliés ; - plus loin encore, c'est la profondeur de l'infiltration de la NSA : c'est tout le web qui serait modifié pour permettre les écoutes de la NSA : les normes de cryptages ISO, les logiciels de cryptage vendu par les sociétés commerciales, les systèmes de cryptage des géants du web seraient truffés de failles volontairement insérées par la NSA et connues d'elle seule (et peut-être des sociétés complices) pour lui permettre d'écouter sans avoir à décrypter les messages : beaucoup de société pensent que leur messages sont cryptés, que nenni, la NSA possède la clé... (ici, il est indiqué que, au lendemain de la guerre, les Français utilisaient une machine américaine dont les messages n'étaient cryptés qu'en apparence - et on pense évidemment ici aux Britanniques qui ont vendu Enigma aux anciennes colonies en prétextant n'avoir jamais réussi à briser le code et dont on sait que). C'est finalement ce dernier point qui marque véritablement l'arnaque : le web est "corrompu" par la NSA qui n'a pas fait qu'écouter, mais a cartographié, centralisé et "organisé" le décryptage" des informations du web : qui peut dire avec assurance que ces clés "secrètes" ne sont pas connues ici et là et que les messages censés assurer la sécurité sont véritablement cryptés et illisibles par ceux qui pourraient les utiliser à mauvais escient ?... Tout le web serait ainsi corrompu par ces agissements d'une puissance individuelle contre les autres qui n'est pas sans rappeler le principe de l'attentat : une violence infligée aux autres sans aucune autre justification que sa volonté arbitraire. Et puis, enfin, ce qui choque est l'absence totale de responsabilité de ces agissements : tandis que les lanceurs d'alerte sont mis sous pression, mis en détention provisoire, assujettis à des amendes, à des peines de prison et à répondre, finalement, de leur vie de l'action qu'ils ont eu de publier ou à diffuser des informations - sans avoir rien commis d'illégal en dehors de cela -, jamais personne, a contrario, depuis soixante-dix ans, n'est jamais là pour répondre des actes qui ont mené à ces publications : les administrations changent, les responsables et les directeurs se succèdent, les gouvernements passent... C'est toujours la faute du précédent et le nouveau, bien sûr, fait la promesse que tous ces agissements sont du passé et ne se reproduiront plus... On retrouve aussi dans ce goût pour l'espionnage un peu plus qu'une "pratique" ancienne ou une "facilité" technologique, à savoir un mode de pensée : on oppose le consensus par confrontation, qui serait favorisé dans les démocraties européenne, allemande en premier lieu, puisque Kant avait théorisé la "publicité", au consensus par recoupement, plébiscité par Rawls aux États-Unis il y a quelques décennies. Le premier consiste à se mettre d'accord à coup d'arguments positifs, le second à constater un accord qui se serait établi pour ainsi dire de lui-même, sans qu'on y ait vraiment réfléchi : qui ne voit dans le goût de l'espionnage, de l'écoute indiscrète, de la mise en place de stratégies secrètes, un contournement de la confrontation pour favoriser la mise au clair d'évidence malgré soi, avant la verbalisation, avant même la conscience de ceux qui sont "audités" ? On en vient alors à mettre en évidence la dangerosité ultime d'un tel système d'écoute : la manipulation des groupes de population, l'évitement de la démocratie et de l'espace public, la disparition de la conscience. L'argument de la protection des populations "malgré elles" contre un ennemi "invisible" trahit sa malignité : l'ennemi est dans la place : c'est la capacité des individus de choisir librement et des populations de se mettre d'accord consciemment sur leurs modes de fonctionnement et d'organisation sociale. Pour résumer, ce que fait la NSA par sa culture du secret, c'est de retirer la conversation de l'espace public pour la mettre dans un cercle privé : ce qui est le moteur principal de toute dictature, de toute tyrannie, de tout absolutisme. Au-delà de l'écoute en elle-même, il ne doit pourtant pas bien être compliqué de différencier d'un point de vue légal les utilisations qui sont faites des données collectées : infractions aux lois du commerce (qui dépendent de l'OMC), infractions aux droits humains (qui dépendent de l'ONU), infractions aux droits des peuples (qui dépendent de l'ONU, du TPI ?), infractions aux accords diplomatiques (qui dépendent du droit international), etc. Tout l'attirail juridique semble déjà en place : pourquoi alors les révélations Snowden, devant l'ampleur des infractions causées par la NSA n'ont mené qu'à des réactions si ridicules (protestations de groupes d'association...) ? Aucun État, aucune association, n'a eu la capacité, la possibilité, l'envie, l'intention, les velléités, de porter les plaintes devant une institution ou une autre ? Il est vrai que les États-Unis ne reconnaissent pas, comme la Grande-Bretagne, les juridictions internationales... On comprend pourquoi - et on comprend aussi le rôle éminent d'une institution telle que l'Union européenne, qui n'évite certes pas les actions de ses États membres de se produire, mais qui est considérée aussi par eux en retour, comme légitime pour les juger... Peut-être que les populations aux États-Unis et en Grande-Bretagne commenceront à saisir l'importance des juridictions internationales pour se protéger contre leur propre État - comme les populations européennes l'ont intégré ? Pour l'instant, comme en Russie, personne ne bronche de l'intérieur - petite différence cependant, contre la Russie, les sanctions sont innombrables - contre les États-Unis, rien.Tour d'horizon de l'affaire : antécédents, contexte, nature des révélations, rôle de la NSA, de l'espionnage en France et en Grande-Bretagne par comparaison, du 11 septembre, réactions sévères de l'administration Obama, devenir de Snowden, mais aussi du journaliste qui a relayé ses informations, conséquences partielles (en 2014) sur le net et la politique internationale... ******************* La sollicitation des grands acteurs des télécommunications par la NSA n'est pas neuve : ATT, déjà, l'était dans les années 70. Ellberg, qui l'avait révélé et a été à l'origine par la traque qu'il a subie de l'administration et du gouvernement étasunien de l'époque est ainsi devenu le modèle du "lanceur d'alerte". Dans les années 90, c'est le système Echelon, révélé par le journaliste écossais Duncan Campbell, qui provoque un scandale équivalent. Lui aussi sera poursuivi, mais par les services britanniques. Durant les années Obama, la traque des lanceurs d'alerte s'est accéléré : sept procédures auront été lancées avant 2014, dont celle contre Snowden - toutes ne portant pas cependant sur des affaires liées à de l'espionnage en ligne. La révélation du système Prism, qui sollicite Google, Facebook, Microsoft, Apple, Verizon, Cisco et toutes les sociétés opérant aux États-Unis à fournir leurs données, y compris si elles...
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