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Le cercle des Mahé
Romans durs
Date de parution : 14/11/2013
Éditeurs :
Omnibus

Le cercle des Mahé

Romans durs

Date de parution : 14/11/2013
La petite robe de coton rouge…
Le docteur Mahé, en vacances à Porquerolles avec sa femme et ses enfants, doit interrompre une partie de pêche pour se rendre au chevet d'une mourante. Quand il arrive, la malheureuse est morte, son mari Frans Klamm est parti en virée à Toulon.

Simenon en numérique  : les enquêtes du célèbre commissaire Maigret, et les très “noirs” Romans durs
EAN : 9782258098220
Façonnage normé : EPUB2
DRM : DRM Adobe
EAN : 9782258098220
Façonnage normé : EPUB2
DRM : DRM Adobe

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • Dandine 24/08/2023
    Un medecin de campagne, du village de Saint Hilaire, qui a pour habitude de passer ses vacances d'ete a pecher dans la Sevre, se laisse convaincre de changer pour une fois et partir vers l'ile de Porquerolles. Et c'est l'enfer pour lui et sa famille, qui ne supportent ni la cruaute du soleil ni celle de la cuisine meridionale. De plus la peche en mer ne lui reussit pas. Et pourtant il decide d'y revenir, annee apres annee, sans au debut comprendre lui-meme pourquoi. Est-ce la fillette a la robe rouge quelques fois entrapercue qui le hante? Oui, et il la cherche, mais rassurez-vous, Simenon n'a pas l'intention de nous servir un deuxieme Lolita. C’est autre chose. C'est ce que represente Porquerolles. La sauvagerie de la nature qui est aussi sa vivacite. Et la vivacite un peu animale des gens qui est aussi leur liberte, sans gene sinon sans entraves. Aux antipodes de la vie mesuree, tracee d'avance, grise, qu'il mene a Saint Hilaire, village gris aux maisons grises. “Là-bas, c’était un monde hostile, un monde tellement étranger à lui qu’il se sentait désemparé. L’île elle-même… Sa cloche d’air bourdonnante de soleil, ce scorpion trouvé dans le lit de son fils, le vacarme assourdissant des cigales… Eh bien ! tout à l’heure, dans le jardin, c’était le vacarme qui lui avait soudain manqué, à un an de distance. L’air lui avait paru vide, la route morte, le bourg mort, tout entier.” A Porquerolles il romp avec sa vie toute tracee, une vie que d'autres avaient trace pour lui. Porquerolles “c’était la négation de sa vie, de tout ce qui avait été sa vie, de la maison grise, carrée et nette comme un jeu de construction, avec des buis taillés par son prédécesseur maniaque, une grille noire, un gros homme de trente-cinq ans – car il avait maintenant trente-cinq ans – jouant à faire pétarader une moto le long des chemins, jouant à pêcher, à chasser des perdrix ou des lapins, la négation de Saint-Hilaire et de deux femmes cousant pour lui du matin au soir et l’avertissant quand il devait changer de linge.” Porquerolles c'est sa revolte et il pense que l'ile peut lui permettre de s'affirmer, pour la premiere fois de sa vie, de decider, lui seul, ce que sera sa vie. “Il se retrouvait, à trente-cinq ans, trop gros, trop fort, trop gonflé de vie assez vulgaire, avec une femme et deux enfants, une vie toute tracée, un emploi du temps déterminé pour chaque jour de la semaine. Il le suivait. Il s’efforçait de le suivre, parce qu’il n’entrevoyait pas encore d’autre solution, parce qu’il se refusait à en admettre une autre, mais il flottait dans le monde qu’on lui avait taillé comme dans un vêtement étranger. […] Surtout quand il avait bu quelques verres par-ci par-là, il lui semblait qu’on l’avait trompé, qu’il y avait eu autour de lui, dès l’origine, un obscur complot. […] On affectait de le traiter en chef de famille. Mais il voyait dans cette attitude concertée comme un moyen de mieux l’asservir. En quoi était-il le chef ? Quelle liberté, quelle sorte de liberté gardait-il ? […] Parce qu’il s’efforçait de sortir du cercle, tout simplement. Il était un Mahé. En tant que Mahé, et parce que des tas de Mahé qu’il ne connaissait pas s’étaient incrustés dans la région, ils se mettaient tous ensemble pour l’empêcher de s’échapper.” Quand sa mere, celle qui a en fait toujours tout decide pour lui, meurt, il esssaiera, en un moment de lucide folie, de s’installer definitivement a Porquerolles. Reussira-t-il? A travers le symbolisme du cercle des Mahe, Simenon evoque la sensation d’enfermement qui peut se developper quand la pression familiale, ses expectations et ses impositions deviennent etouffantes. Cela peut devenir un cercle oppresseur. Certains s'y plieront. D'autres essaieront de s’en liberer tout en sachant que l'exterieur est hasardeux voire dangereux, mais c'est a l'exterieur qu'est leur chance de se realiser personnellement, de s'epanouir. Dans La fuite de Monsieur Monde, cet autre beau roman de Simenon, le heros, apres avoir realise un temps son reve d'autre chose, d'une autre vie, revenait au bercail, comble, repu, en paix avec lui meme et les autres. Ici, pour notre medecin, il ne s'agit pas de fuite, mais de revolte. Il ne peut etre question de revenir en arriere. Mais est-ce que le paradis-gehenne de Porquerolles est realisable? Et a quel prix? Pour le savoir lisez ce magistral roman psychologique de Simenon, ce roman existentiel, ce superbe “roman dur”. Un medecin de campagne, du village de Saint Hilaire, qui a pour habitude de passer ses vacances d'ete a pecher dans la Sevre, se laisse convaincre de changer pour une fois et partir vers l'ile de Porquerolles. Et c'est l'enfer pour lui et sa famille, qui ne supportent ni la cruaute du soleil ni celle de la cuisine meridionale. De plus la peche en mer ne lui reussit pas. Et pourtant il decide d'y revenir, annee apres annee, sans au debut comprendre lui-meme pourquoi. Est-ce la fillette a la robe rouge quelques fois entrapercue qui le hante? Oui, et il la cherche, mais rassurez-vous, Simenon n'a pas l'intention de nous servir un deuxieme Lolita. C’est autre chose. C'est ce que represente Porquerolles. La sauvagerie de la nature qui est aussi sa vivacite. Et la vivacite un peu animale des gens qui est aussi leur liberte, sans gene sinon sans entraves. Aux antipodes de la vie mesuree, tracee d'avance, grise, qu'il mene a Saint Hilaire, village gris aux maisons grises. “Là-bas, c’était un monde hostile, un monde tellement étranger à lui qu’il se sentait désemparé. L’île elle-même… Sa cloche d’air bourdonnante de soleil, ce scorpion trouvé dans le lit de son...
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