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Le temps des investis
Collection : Sciences humaines
Date de parution : 05/10/2017
Éditeurs :
La Découverte

Le temps des investis

Collection : Sciences humaines
Date de parution : 05/10/2017
Michel Feher se donne pour tâche d’identifier les nouveaux contours de la question sociale et de trouver les leviers d’action stratégiques nécessaires pour les luttes sociales à venir. Notamment appréhender les défis qui peuvent être lancés à des entreprises soumises aux exigences de leurs actionnaires mais aussi repérer les initiatives susceptibles d’infléchir une politique gouvernementale tout entière soumise aux souhaits des marchés obligataires.
L’emprise de la finance modifie aujourd’hui les attentes et les pratiques de l’ensemble des acteurs sociaux. C’est vrai des entreprises, qui veillent davantage au cours de leurs actions qu’à leur... L’emprise de la finance modifie aujourd’hui les attentes et les pratiques de l’ensemble des acteurs sociaux. C’est vrai des entreprises, qui veillent davantage au cours de leurs actions qu’à leur chiffre d’affaires, mais aussi des gouvernements, qui jugent plus urgent d’apaiser les inquiétudes de leurs créanciers que de répondre aux... L’emprise de la finance modifie aujourd’hui les attentes et les pratiques de l’ensemble des acteurs sociaux. C’est vrai des entreprises, qui veillent davantage au cours de leurs actions qu’à leur chiffre d’affaires, mais aussi des gouvernements, qui jugent plus urgent d’apaiser les inquiétudes de leurs créanciers que de répondre aux demandes de leurs électeurs. Même les particuliers gagent moins leur sécurité matérielle sur les revenus de leur travail que sur l’appréciation de toutes leurs ressources – leur patrimoine, mais aussi leurs compétences, relations, comportements.
Selon Michel Feher, en déplaçant les enjeux de la question sociale, ces nouvelles priorités obligent la gauche à se réinventer. Car la « titrisation » des rapports humains sur les marchés financiers diffère de la marchandisation du travail sur le marché de l’emploi. Plus que sur l’extraction du profit, elle focalise les luttes sur les conditions d’allocation du crédit. L’exploitation que les employeurs continuent de faire subir à leurs employés renvoie désormais au pouvoir de sélection que les investisseurs exercent sur les « investis ».
Les résistances à l’hégémonie des institutions financières devront trouver les moyens de peser sur les évaluations de la gouvernance entrepreneuriale et des politiques publiques en spéculant contre les critères qui président actuellement aux choix des financeurs. Si l’objectif poursuivi consiste à favoriser une autre circulation du capital, les militants qui les mettent en œuvre y puiseront également les éléments d’un imaginaire politique renouvelé.
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EAN : 9782707198044
Façonnage normé : EPUB3
DRM : Watermark (Tatouage numérique)
EAN : 9782707198044
Façonnage normé : EPUB3
DRM : Watermark (Tatouage numérique)

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • isabellelemest 01/04/2018
    Pourquoi la France croule-t-elle sous le « fardeau insoutenable de la dette que nous léguons à nos petits-enfants », comme le répètent à l’envi les médias ? Pourquoi cette entreprise cotée en Bourse a-t-elle vu son action s’envoler près un plan drastique de licenciements ? Pourquoi nous assure-t-on qu’il vaut mieux être chauffeur Uber que chômeur ? Le monde économique nous paraît parfois complexe, absurde, indéchiffrable. « Le temps des Investis » apporte des réponses à ces questions et mieux encore, des pistes pour essayer d’agir dans un monde ou la profitabilité financière des « investisseurs » justifie tous les non-sens du système. Nous apprenons que désormais tous les États sont structurellement financés par la dette (et non plus par l’impôt) et qu’un gouvernement déplaisant aux « investisseurs » peut être mis en faillite en trois mois ; que les dirigeants d’entreprise sont majoritairement payés en « stock-options » pour que leur gouvernance ait surtout l’œil fixé sur la valeur boursière de leur groupe, plus que sur sa rentabilité économique ; qu’individuellement en quête de crédits, d’emplois, voire même de statuts de « micro-entrepreneurs », nous tendons à valoriser notre offre personnelle auprès des investisseurs, banques, employeurs, plates-formes Internet. Alors, en tant que cibles des investisseurs, que pouvons-nous faire ? Les pistes sont très intéressantes : par ex. en modifiant de façon collective et inventive l’image dans l’opinion des objectifs ou firmes à financer, nous pouvons détourner les mouvements erratiques des capitaux vers des buts moins nuisibles. Certes la lecture, toujours passionnante, du livre de Michel Feher est parfois rendue un peu ardue par une rédaction complexe, notamment des phrases trop longues au vocabulaire bien abstrait. Mais le jeu en vaut la chandelle et les clés apportées par cet essai sont plus que précieuses pour déchiffrer les énigmes du monde qui nous entoure, même si on peut regretter que les solutions soient plus esquissées que décrites et définies de façon complète. Un livre touffu mais très éclairant sur des aspects fondamentaux du monde actuel. Pourquoi la France croule-t-elle sous le « fardeau insoutenable de la dette que nous léguons à nos petits-enfants », comme le répètent à l’envi les médias ? Pourquoi cette entreprise cotée en Bourse a-t-elle vu son action s’envoler près un plan drastique de licenciements ? Pourquoi nous assure-t-on qu’il vaut mieux être chauffeur Uber que chômeur ? Le monde économique nous paraît parfois complexe, absurde, indéchiffrable. « Le temps des Investis » apporte des réponses à ces questions et mieux encore, des pistes pour essayer d’agir dans un monde ou la profitabilité financière des « investisseurs » justifie tous les non-sens du système. Nous apprenons que désormais tous les États sont structurellement financés par la dette (et non plus par l’impôt) et qu’un gouvernement déplaisant aux « investisseurs » peut être mis en faillite en trois mois ; que les dirigeants d’entreprise sont majoritairement payés en « stock-options » pour que leur gouvernance ait surtout l’œil fixé sur la valeur boursière de leur groupe, plus que sur sa rentabilité économique ; qu’individuellement en quête de crédits, d’emplois, voire même de statuts de « micro-entrepreneurs », nous tendons à valoriser notre offre personnelle auprès des investisseurs, banques, employeurs, plates-formes Internet. Alors, en...
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