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Légationville
Nathalie Mège (traduit par)
Date de parution : 06/10/2015
Éditeurs :
12-21

Légationville

Nathalie Mège (traduit par)
Date de parution : 06/10/2015
La SF dans ce qu'elle a de meilleur et de plus ambitieux. 
L'action de Légationville se déroule dans un futur lointain, dans une petite ville de la planète Arieka. Cette planète, éloignée de toutes les routes commerciales connues, vit en vase clos.... L'action de Légationville se déroule dans un futur lointain, dans une petite ville de la planète Arieka. Cette planète, éloignée de toutes les routes commerciales connues, vit en vase clos. À sa surface coexistent humains et autochtones extraterrestres (les Ariekiens, que l'on appelle aussi « les Hôtes »). Au cœur du livre : le... L'action de Légationville se déroule dans un futur lointain, dans une petite ville de la planète Arieka. Cette planète, éloignée de toutes les routes commerciales connues, vit en vase clos. À sa surface coexistent humains et autochtones extraterrestres (les Ariekiens, que l'on appelle aussi « les Hôtes »). Au cœur du livre : le problème de la communication : en effet, seuls quelques humains génétiquement modifiés peuvent parler la langue de ces extraterrestres. Ces humains modifiés forment une sorte de caste à part, et sont appelés « les Ambassadeurs ». Entre Humains et Hôtes, tout va à peu près bien, jusqu'au jour où un nouvel Ambassadeur arrive sur la planète, avec des intentions peu louables : apparemment, la Terre a décidé de s'emparer manu militari d'Arieka...
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EAN : 9782823806144
Code sériel : 99999
Façonnage normé : EPUB2
DRM : DRM Adobe
EAN : 9782823806144
Code sériel : 99999
Façonnage normé : EPUB2
DRM : DRM Adobe

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • Aliceaupaysdesmecaniques 24/12/2021
    Un mélange de très bonne SF et de réflexion sur le fonctionnement d’une langue = un petit chef d’œuvre China Miéville relève d’une catégorie d’auteurs tout à fait chère à mes yeux : ceux qui écrivent des livres auxquels personne d’autre n’a pensé, que personne d’autre n’aurait réussi à faire tenir debout et qui déroulent des idées improbables tout en entraînant leurs lecteurs : Oui, le monde fonctionne comme ça, aussi bizarre que cela puisse vous sembler, il a d’ailleurs toujours fonctionné comme ça, pourquoi, vous vivez autrement ? Le défi est toujours grand, parfois Miéville rate son coup, c’était le cas avec le roman précédent, Kraken. Sa Légationville (Embassytown) est elle très réussie, une vraie petite révélation, avec mon chapeau bas à la traductrice. Nous sommes sur Ariéka, planète aux confins du monde connu, fort difficile d’accès, vraie colonie isolée. Des humains y vivent, au milieu des Hôtes, jamais complètement décrits, peut-être une version élégamment déstructurée de la rencontre entre une grosse libellule, un crabe et du corail. Les Hôtes ont ceci de particulier qu’ils ont deux bouches : leur langage est double, les deux bouches prononçant des sons différents simultanément pour prononcer un mot. Mais leur langage ne fonctionne qu’à un seul niveau : celui de la vérité absolue. Impossible de mentir, de créer une métaphore, difficile de faire une comparaison, strictement impossible même pour eux de comprendre qu’on leur parle si leur Langue n’est pas parlée par une entité vivante (un ordinateur imitant leur langue ne produit, à leurs « oreilles », que du son). Pour communiquer avec eux, les humains ont du inventer les Légats, clones parfaits et continuellement synchronisés, afin qu’ils pensent à deux comme s’ils n’étaient qu’un et produisent ce double langage. Jusque là, vous vous dites que l’auteur est fou et moi, un peu également de chroniquer ce livre tordu. Sauf que toute l’intrigue, qui est réelle, haletante, repose sur ce fonctionnement langagier et son dérèglement. C’est effectivement fou, mais incroyable : Miéville déroule un roman, des personnages, une guerre, une rupture, sur ce fonctionnement qui est « entaché », modifié par la présence des humains. C’est magnifique. Ce qui m’a aussi beaucoup plu, c’est la narratrice. Avice est tout ce qu’il y a de plus humaine, elle a grandi à Ariéka, le quitte pour naviguer entre les planètes du Brémen (une portion de l’espace humain), y revient avec Scile, son mari, linguiste de formation et fasciné par la Langue des Hôtes. Via quelques retours sur son parcours, on s’imprègne d’un univers qui nous est différent, très loin dans le futur, mais quand même familier : Ariéka est un trou perdu comme on peut aujourd’hui grandir dans des coins très isolés. La Terre originelle semble oubliée de tous, on compte en unités d’heures, les années d’Avice ne sont plus du tout les mêmes que les nôtres : à 7 ans, donc majeure, elle quitte Ariéka… « Des années ? m’a braillé un jour un de mes supérieurs. Les tics de ton bled sidéral à la con, je m’en contrefous comme de mon premier roulement. C’est ton âge que je te demande ! » Répondez en heures. En heures subjectives : les officiers se moquent bien que vous ayez ralenti par rapport à votre trou perdu d’origine. Tous les éléments futuristes sont dilués dans la narration, amenés naturellement, sans gros plan ou explication balourde. Avice, très amie avec une « autom » (un cyborg ?), de râler quand son mari ne la considère que comme un robot. Etc, etc, les détails sont foison, ils apportent beaucoup de croustillant à cette lecture. Un livre étonnant, certes un peu exigeant, mais un vrai voyage !Un mélange de très bonne SF et de réflexion sur le fonctionnement d’une langue = un petit chef d’œuvre China Miéville relève d’une catégorie d’auteurs tout à fait chère à mes yeux : ceux qui écrivent des livres auxquels personne d’autre n’a pensé, que personne d’autre n’aurait réussi à faire tenir debout et qui déroulent des idées improbables tout en entraînant leurs lecteurs : Oui, le monde fonctionne comme ça, aussi bizarre que cela puisse vous sembler, il a d’ailleurs toujours fonctionné comme ça, pourquoi, vous vivez autrement ? Le défi est toujours grand, parfois Miéville rate son coup, c’était le cas avec le roman précédent, Kraken. Sa Légationville (Embassytown) est elle très réussie, une vraie petite révélation, avec mon chapeau bas à la traductrice. Nous sommes sur Ariéka, planète aux confins du monde connu, fort difficile d’accès, vraie colonie isolée. Des humains y vivent, au milieu des Hôtes, jamais complètement décrits, peut-être une version élégamment déstructurée de la rencontre entre une grosse libellule, un crabe et du corail. Les Hôtes ont ceci de particulier qu’ils ont deux bouches : leur langage est double, les deux bouches prononçant des sons différents simultanément pour prononcer un mot. Mais leur langage ne fonctionne qu’à...
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  • Anonym83 24/10/2021
    Un roman riche et complexe où l’auteur ne cherche plus à ressembler à personne, à faire rire de choses qui ne s’y prêtent pas et développe des thématiques qui lui sont par ailleurs chères. On retrouve le goût prononcé de Miéville pour le mélange étrange et parfois malaisant entre vivant et mécanique, dans un univers fondamentalement organique aux inspirations gigeriennes que l’on découvre par petites touches successives et sans grandes descriptions barbantes. L’importance du langage et de la communication est une nouvelle fois centrale dans une narration souvent complexe qui nécessite de vrais efforts mais qui n’en demeure pas moins bien plus clair que dans d’autres romans de l’auteur. Le tout manque un peu de souffle et de rythme dans son dernier tiers et le personnage principal n’est pas vraiment attachant malgré une première partie bien mené qui mêle les époques et nous apprend à mieux la connaître. L’ensemble est cependant bien plus réussi que ce que j’ai pu lire par ailleurs de ce même auteur.
  • Soleney 25/01/2021
    75 pages de souffrance avant d'arriver dans un récit acceptable… Moi je vous le dis : Légationville est une lecture qui se mérite ! Préparez vos notes et votre bouée de secours, vous allez être catapultés en eaux profondes sans qu'on fasse mine de vous apprendre à nager. Cinquante fois pendant le début du récit, je me suis exclamée : « M'enfin Monsieur Miéville ! C'est pas une façon de traiter son lectorat ! » Trois ou quatre fois, j'étais à deux doigts d'abandonner ma lecture. Mais je ne voulais pas céder si facilement. Même si je ne comprenais rien, je sentais que le récit était très qualitatif (et puis, la chronique de Musardise m'avait encouragée à continuer. Merci à elle, sinon je serais passée à côté de cette oeuvre !). Ce roman est ce qu'on pourrait appeler de la hard HARD SF. Il se passe sur une planète très isolée sur laquelle vivent des extraterrestres (les Ariékans, aussi appelés Hôtes) ainsi qu'une colonie humaine, installée là pour faire du commerce. La coloc' se passe très bien (trop bien pour être réaliste, même) malgré quelques difficultés communicationnelles : si la Langue des Hôtes est facile à apprendre, eux ne peuvent concevoir le mensonge, et les seules personnes capables de communiquer avec eux sont des êtres fabriqués appelés Légats. Mais l'équilibre fragile de ces communautés est bouleversé le jour où un Légat hors normes arrive sur Ariéka. Vous l'avez déjà compris : le défaut principal de ce roman est son illisibilité. Avice, la narratrice, évoque son histoire comme si on vivait dans la même société qu'elle et ne s'embarrasse pas de nous en donner les codes. Mais même en acceptant de ne pas tout comprendre, certaines descriptions étaient tellement difficiles à concevoir que je ne savais pas du tout à quoi pouvait bien ressembler les scènes que je lisais. Car l'histoire se passe dans un futur si lointain que la Terre (Terra, comme ils disent) est pour eux ce qu'est pour nous la mythologie babylonienne : une vague légende lointaine. L'humanité a colonisé nombre de planètes, fondant l'empire Bremen – empire auquel la fameuse colonie d'Ariéka est affiliée. China Miéville décrit des choses que j'étais incapable de concevoir sans explication précise – ce qu'il ne nous donne pas en temps et en heure, ce serait trop facile. Généralement, j'apprécie de ne pas être infantilisée par les auteurs. Je n'ai pas peur de me heurter à une histoire complexe qu'on découvre au fur et à mesure. Mais là, je dois avouer que le niveau était particulièrement difficile ! Par-dessus le marché, il y a moult mots inconnus et non-expliqués dans le récit. Certains ont un sens qui se laisse deviner : on vous parlera de vaisseaux sublux (avec une petite pointe de dédain pour ces carcasses qui se trainent), de mariage nonex, de plat et de trid, de giciel, de parents-de-garde, de vespcam, d'exots (extraterrestres)… Mais il y en a eu d'autres ou j'ai dû attendre d'avoir franchi le cap des fameuses 75 pages avant de pouvoir me faire ne serait-ce qu'une idée ! (D'ailleurs, révoltée que je suis, je propose un petit lexique en fin de chronique, ainsi qu'une explication des scènes qui m'étaient parfaitement obscures en début de roman.) Mais c'est pas encore fini ! Une autre notion vous posera problème : celle du temps. Il n'est plus mesuré en années ; mais en heures, kiloheures et mégaheures – logique, dans un futur où l'humanité habite quantité de planètes avec des révolutions différentes. Il n'est donc pas rare de croiser des réflexions du genre : « ces enfants ne sont qu'à quelques milliers d'heures de la puberté », « voilà plusieurs kh (kiloheures) que la situation n'a pas évolué », « le voyage avait duré presque un mh ». Au début, je refaisais systématiquement les calculs, dont j'oubliais les résultats en quelques minutes. Et puis au bout de la cinquième fois, j'ai craqué. Dans un élan d'énergie, j'ai gribouillé un tableau de correspondance directement sur la page de garde du roman. (Chose que je n'envisagerais JAMAIS de faire habituellement.)[masquer]Vous serez donc heureux d'apprendre qu'une année terrestre contient 8760 heures, que 1000 heures correspondent à 41,66 jours, et qu'une vie humaine comprend en moyenne 745 110 heures (avec une base de 85 ans).[/masquer] Mais après ça, c'est bon : vous êtes tranquilles. Et donc, que se passe-t-il une fois qu'on a surmonté toutes ces épreuves ? Outre ces défauts, c'était une lecture riche de notions et de thématiques. On y parle de premier contact, de langage, de société, d'addiction, du bien commun, etc. Il faut savoir que China Miéville est docteur en ethnologie, et cela se sent un peu à la lecture : il explore les moindres facettes de ses hypothèses, et le fait intelligemment, sans alourdir le récit. Il n'aborde celles-ci que de manière occasionnelle, au travers d'un personnage passionné (Scile pour tout ce qui touche au langage), renseigné (Ehrsul pour tout ce qui a trait à la société légationvilloise et à ses potins), intelligent (Avice analyse les choses en prenant du recul, en tachant de rester objective). le récit n'est donc pas saturé de réflexions ; celles-ci sont distillées et aiguisent même notre appétit. Le contexte était un gros plus, pour moi : Légationville est une colonie aux moeurs très exotiques. Les enfants ne sont pas élevés par leurs géniteurs, mais par des parents-de-garde – des adultes dévoués à cette tâche. L'idée qu'on puisse avoir un lien génétique avec ceux qui nous élèvent choque même profondément Avice. Les Hôtes et les Légats sont très respectés, se moquer de l'un d'eux est tabou, sacrilège. Il est dit qu'à l'arrivée des humains, il y a eu quelques temps de grabuge, quelques affrontements, mais les choses se sont très vite tassées entre les deux races. La colonie d'Ariéka a développé une culture propre qui la distingue de l'empire auquel elle est supposée appartenir et cela créé certaines tensions dans les hautes sphères de la société. Jeux de pouvoir, luttes d'influence, mensonges, tromperies, trahisons : rien ne nous sera épargné ! J'ai apprécié Avice, et c'est rare pour un protagoniste féminin écrit par un homme. Mais Avice est quelqu'un de très universel : elle aime l'action, les sensations fortes, a fui son patelin paumé dès qu'elle a pu, tombe amoureuse, mais jamais de manière trop mièvre, collectionne les conquêtes, analyse, prend du recul, sait prendre les bonnes décisions… Elle n'est pas définie par sa féminité, mais par son humanité, et j'ai trouvé cela très appréciable. Elle n'est pas la seule. Tous les personnages étaient intéressants : que ce soit Scile et sa surprenante évolution, CalVin, que les épisodes sur le passé d'Avice permettent de mieux connaître, Ehrsul, l'intelligence artificielle au programme mystérieux, et même les Hôtes : que comprennent-ils ? Se rendent-ils compte que les humains sont des êtres pensants ou croient-ils que ce sont des demi-êtres au service des Légats ? Comment perçoivent-ils le monde, eux dont la Langue est si proche du réel qu'elle ne leur autorise pas le moindre écart ? Comment ont-ils évolué pour être si différents ? La construction du récit m'a plu. Les chapitres sont courts (heureusement !), et alternent entre un "auparavant" et un "après". Mais les deux timelines finissent par se rejoindre autour d'un événement très particulier dont je ne dirai rien tant que je n'aurai pas de cookies. Avec tout ça, je n'ai même pas vraiment évoqué les événements qui justifient l'écriture de ce livre ! Mais je n'en parlerai pas, de peur de vous gâcher la surprise… En somme, Légationville est un roman riche et passionnant une fois qu'on a franchi les écueils du début. Des personnages complexes, des thématiques intelligemment menées, et un univers foisonnant. Il y a seulement quelques longueurs regrettables. Et pour finir, ma définition très personnelle des notions qui m'ont compliqué la tâche : hors, immer, miab, gazer. (Très personnelle parce qu'il n'y a PAS de définition de ces mots, mais je peux exprimer ce que j'en ai compris.) :[masquer] - L'hors désigne tout simplement l'espace ; - L'immer est une sorte de dimension parallèle que les vaisseaux empruntent pour aller plus vite et dans laquelle les distances ne correspondent pas à celle de l'univers « classique ». Comme en mer, il y a des zones très navigables et d'autres beaucoup plus dangereuses ; - Les miabs sont des sortes de navettes biomécaniques qui font la liaison entre les vaisseaux de passage et la planète Ariéka ; - Gazer est un terme spécifique aux immerseurs (ceux qui font partie de l'équipage d'un vaisseau allant dans l'immer) et il signifie peu ou prou « traîner, flâner, perdre du temps ». De même, deux moments de l'enfance d'Avice m'étaient obscurs, impossibles à représenter. La première est le moment où elle s'amuse, avec d'autres enfants, à aller le plus loin possible en terrain Hôte. Il faut savoir que l'air d'Ariéka n'est pas compatible avec les humains, et que ceux-ci ont recours au souffle éoli pour générer un air respirable. Pas de dôme, pas de frontière nette entre les deux atmosphères – ce qui permet aux enfants de retenir leur respiration et de jouer à aller le plus loin possible, n'ayant à franchir qu'une zone de vents violents. L'air humain étant respirable par les Hôtes, cela permet à ceux-ci d'aller et venir à leur convenance. Je me rappelle aussi de ce miab étrange qui arrive en ville, épuisé, tremblant… Ce qu'on comprend être une machine est décrit avec des tendons et de la chair, et lorsqu'elle s'ouvre en deux d'épuisement, elle aspire la matière autour d'elle… Mais, ouf, heureusement que cela s'est passé en ville ! Si cela c'était produit à un endroit où il n'y avait personne, cela aurait été bien plus dangereux ! (Ce qui m'était complètement incompréhensible...) C'est un des quatre moments où j'ai failli abandonner. Il faut savoir que les Hôtes maîtrisent parfaitement la biotechnologie. La façon dont ils procèdent n'est jamais expliquée, mais leurs machines, leurs batteries, et même leurs maisons et leurs armes sont bel et bien vivantes. Quant à l'explosion… Hormis l'auteur, qui sait ?[/masquer] J'espère que cette chronique a pu aider les lecteurs en début de roman ou tenter ceux qui hésitaient à se lancer. Clairement, je pense que je ferai l'unanimité en déclarant que ça manque cruellement d'un lexique !75 pages de souffrance avant d'arriver dans un récit acceptable… Moi je vous le dis : Légationville est une lecture qui se mérite ! Préparez vos notes et votre bouée de secours, vous allez être catapultés en eaux profondes sans qu'on fasse mine de vous apprendre à nager. Cinquante fois pendant le début du récit, je me suis exclamée : « M'enfin Monsieur Miéville ! C'est pas une façon de traiter son lectorat ! » Trois ou quatre fois, j'étais à deux doigts d'abandonner ma lecture. Mais je ne voulais pas céder si facilement. Même si je ne comprenais rien, je sentais que le récit était très qualitatif (et puis, la chronique de Musardise m'avait encouragée à continuer. Merci à elle, sinon je serais passée à côté de cette oeuvre !). Ce roman est ce qu'on pourrait appeler de la hard HARD SF. Il se passe sur une planète très isolée sur laquelle vivent des extraterrestres (les Ariékans, aussi appelés Hôtes) ainsi qu'une colonie humaine, installée là pour faire du commerce. La coloc' se passe très bien (trop bien pour être réaliste, même) malgré quelques difficultés communicationnelles : si la Langue des Hôtes est facile à apprendre, eux ne peuvent concevoir le mensonge,...
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  • JCLDLGR 24/06/2020
    J'avais mis ce livre en pense-bête, après avoir lu "Comment parler à un Alien" qui citait l'approche de la communication avec une espèce non humaine (les ariekans). L'auteur a un prénom féminin  un nom français,  il est anglais et écrit en "américain", à la première personne dans la peau d'une jeune femme ! le ton est donné, rien ne sera là où on l'attend. Pour se laisser prendre par ce livre il faut oublier l'action, les batailles intersidérales, les combats avec des armes futuristes, on est dans l'observation, l'écoute, l'analyse, la diplomatie et la tentative de compréhension. Ce sont les humains qui sont immigrés,  l'approche de La Langue, de la voix et des émotions des autochtones est extrêmement bien pensée, quoiqu'elle donne lieu à de (trop) longues réflexions et discussions : il ne se passe que très peu de chose pendant 150 pages ; le début est déroutant, à hauteur d'enfant dans un environnement complètement inconnu, raconté comme si cet univers nous était familier, la plupart des concepts nous échappant totalement. Mais on comprend peu à peu l'intrigue (et les tensions qui l'accompagne), comme si on s'acoutumait à notre nouvelle vie. La suite devient particulièrement envoûtante quand on perçoit de mieux en mieux le contexte, les habitants, le monde et les dangers qui nous entourent, et on ne lâche plus le livre jusqu'à la fin. Quelques longueurs et des passages un peu bavards, mais un très bon livre dans l'ensemble. J'avais mis ce livre en pense-bête, après avoir lu "Comment parler à un Alien" qui citait l'approche de la communication avec une espèce non humaine (les ariekans). L'auteur a un prénom féminin  un nom français,  il est anglais et écrit en "américain", à la première personne dans la peau d'une jeune femme ! le ton est donné, rien ne sera là où on l'attend. Pour se laisser prendre par ce livre il faut oublier l'action, les batailles intersidérales, les combats avec des armes futuristes, on est dans l'observation, l'écoute, l'analyse, la diplomatie et la tentative de compréhension. Ce sont les humains qui sont immigrés,  l'approche de La Langue, de la voix et des émotions des autochtones est extrêmement bien pensée, quoiqu'elle donne lieu à de (trop) longues réflexions et discussions : il ne se passe que très peu de chose pendant 150 pages ; le début est déroutant, à hauteur d'enfant dans un environnement complètement inconnu, raconté comme si cet univers nous était familier, la plupart des concepts nous échappant totalement. Mais on comprend peu à peu l'intrigue (et les tensions qui l'accompagne), comme si on s'acoutumait à notre nouvelle vie. La suite devient particulièrement envoûtante quand on perçoit de mieux en mieux...
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  • Riduidel 14/03/2020
    Les romans de China Miéville ne sont pas forcément faciles à lire ou à commenter. Et celui là me paraît excessivement délicat à présenter.Donc, légationville est un comptoir commercial fondé sur la planète natale d'extraterrestres assez particuliers : ceux-ci parlent par deux bouches simultanément, et ne considèrent comme parole que ce qui est prononcé de la même façon.Et une bonne partie de l'intrigue reposera sur le fait que leur langue ne permet pas le mensonge, ni l'abstraction.Hélas, tout cela n'est expliqué qu'après 200 pages d'une présentation assez allusive de ce monde, et de l'univers de science-fiction dans lequel il baigne.Qui plus est, le coeur de l'intrigue est l'utilisation particulière d'humains aptes à communiquer avec ces extra-terrestres pour, authentiquement, les droguer de parole, ce qui va entraîner une régression sociale aussi brutale que difficilement évitable.Du coup, évidement, ça donne un monde franchement crépusculaire, et un boisseau d'intrigues politiciennes qui servent essentiellement à meubler ce roman malheureusement trop gros.Pourtant, ça n'est pas faute d'idées, au premier lieu desquelles l'exploration sémiotique qui y est faite avec des questions aussi intelligentes que "le mensonge est-il un préalable à l'abstraction ?" "si on ne dit que la vérité, peut-on parler d'autre chose que de faits matériels ?" et tant d'autres.Du coup, si je devais donner un avis, je dirais que c'est un bouquin génial/chiant : génial par ses idées, mais plutôt chiant, ou plutôt téléphoné, dans ses choix d'intrigue et d'évolution dans l'intrigue.Et c'est dommage, parce que je continue à penser que China Miéville est un auteur à l'imagination aussi folle que débridée. Malheureusement, je crains que cette imagination ne soit pas suffisamment dirigée pour produire des contenus authentiquement chouettes.Les romans de China Miéville ne sont pas forcément faciles à lire ou à commenter. Et celui là me paraît excessivement délicat à présenter.Donc, légationville est un comptoir commercial fondé sur la planète natale d'extraterrestres assez particuliers : ceux-ci parlent par deux bouches simultanément, et ne considèrent comme parole que ce qui est prononcé de la même façon.Et une bonne partie de l'intrigue reposera sur le fait que leur langue ne permet pas le mensonge, ni l'abstraction.Hélas, tout cela n'est expliqué qu'après 200 pages d'une présentation assez allusive de ce monde, et de l'univers de science-fiction dans lequel il baigne.Qui plus est, le coeur de l'intrigue est l'utilisation particulière d'humains aptes à communiquer avec ces extra-terrestres pour, authentiquement, les droguer de parole, ce qui va entraîner une régression sociale aussi brutale que difficilement évitable.Du coup, évidement, ça donne un monde franchement crépusculaire, et un boisseau d'intrigues politiciennes qui servent essentiellement à meubler ce roman malheureusement trop gros.Pourtant, ça n'est pas faute d'idées, au premier lieu desquelles l'exploration sémiotique qui y est faite avec des questions aussi intelligentes que "le mensonge est-il un préalable à l'abstraction ?" "si on ne dit que la vérité, peut-on parler d'autre chose que de faits...
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