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Les choses que nous avons vues
Noëlle Michel (traduit par)
Date de parution : 03/03/2022
Éditeurs :
Le bruit du monde
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Les choses que nous avons vues

Noëlle Michel (traduit par)
Date de parution : 03/03/2022
Une plongée saisissante dans le quotidien des modérateurs de contenu, les nettoyeurs du web. Hanna Bervoets y analyse l’état de confusion entre réalité et virtuel dans lequel nous vivons.
Kailegh a appartenu à la cohorte de modérateurs de contenu chargés de veiller sur les images et les textes qui circulent sur le web. Sur un ton froid et désabusé,... Kailegh a appartenu à la cohorte de modérateurs de contenu chargés de veiller sur les images et les textes qui circulent sur le web. Sur un ton froid et désabusé, la jeune femme répond par courrier interposé à l’avocat qui lui a proposé de participer à une action collective contre... Kailegh a appartenu à la cohorte de modérateurs de contenu chargés de veiller sur les images et les textes qui circulent sur le web. Sur un ton froid et désabusé, la jeune femme répond par courrier interposé à l’avocat qui lui a proposé de participer à une action collective contre la plateforme Internet qui l’employait. En dépit de la somme de vidéos barbares et de commentaires haineux qui lui a été infligée le temps de ce travail précaire, elle refuse de se joindre à ses anciens collègues, mais souhaite raconter ce qui l’a personnellement traumatisée sur les lieux de ce travail. Commence alors le récit du quotidien éreintant de ces nettoyeurs du web, de l’indifférence avec laquelle ils se protègent jusqu’aux cauchemars qui les hantent. Le jour où apparaît la séduisante Sigrid, venue travailler avec eux, Kailegh semble perdre ses moyens.
Que peut devenir une relation entre deux êtres au sein d’un univers où l’intimité est quotidiennement malmenée ? Telle est la question que pose Hannah Bervoets avec acuité, le temps d’un récit à la tension irrésistible.
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EAN : 9782493206121
Façonnage normé : EPUB3
DRM : Watermark (Tatouage numérique)
Le bruit du monde
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EAN : 9782493206121
Façonnage normé : EPUB3
DRM : Watermark (Tatouage numérique)

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • Tiphrom 28/11/2023
    Pendant quelques mois, Kayleigh a exécuté l’un des boulots symptomatiques de notre temps : modérateur de contenu. Visionner les posts signalés par les utilisateurs d’une plateforme pour décider s’ils enfreignent les règles de celle-ci. Des milliers d’heures de contenus abominables qu’il faut ingurgiter à un rythme infernal. Qui ne perdrait l’esprit face à cette tâche ? Un groupe de ses anciens collègues intentent une action collective et leur avocat veut qu’elle s’y joigne. Elle lui écrit pour expliquer pourquoi elle ne le fera pas et raconter comment elle a vécu ces mois dans cette boîte. L’amitié puissante qui est née avec ceux recrutés en même temps qu’elle, une coalition pour tenir, extérioriser grâce à un joint la journée et se retrouver chaque soir au bar. Et parmi eux il y a la belle Sigrid. Peut-on vivre une histoire d’amour quand on partage un tel quotidien ? Il ne s’agit ni d’un documentaire, ni d’un essai mais bien d’un roman. Avec une grande habileté, la question d’ouverture est dépassée en quelques lignes : ce n’est pas l’horreur du contenu qui importe mais ceux qui doivent, comme la narratrice, faire métier de l’évaluer sans pour autant devenir dingues alors qu’ils sont les garde-fous de ce que l’humain produit de pire. Plutôt que de dénoncer, lister ou accumuler le trash, Hanna Bervoets raconte un destin fulgurant, le venin pernicieux qui s’insinue, les abîmes sournois qui se creusent et des esprits prêts à se perdre. Exploités pour faire vivre la bête, sans aucun accompagnement réel mais subissant une pression ahurissante, ils tiennent parce qu’ils n’ont pas le choix, par nécessité. Mais le prix à payer est pratiquement inhumain. Un roman coup de poing, ciselé et tranchant comme un rasoir, dérangeant de réalisme. Quelle puissante entrée en scène pour « Le bruit du monde », nouvelle maison qui traduit pour la première fois une autrice néerlandaise acclamée dont on veut absolument lire le reste de l’œuvre ! Pendant quelques mois, Kayleigh a exécuté l’un des boulots symptomatiques de notre temps : modérateur de contenu. Visionner les posts signalés par les utilisateurs d’une plateforme pour décider s’ils enfreignent les règles de celle-ci. Des milliers d’heures de contenus abominables qu’il faut ingurgiter à un rythme infernal. Qui ne perdrait l’esprit face à cette tâche ? Un groupe de ses anciens collègues intentent une action collective et leur avocat veut qu’elle s’y joigne. Elle lui écrit pour expliquer pourquoi elle ne le fera pas et raconter comment elle a vécu ces mois dans cette boîte. L’amitié puissante qui est née avec ceux recrutés en même temps qu’elle, une coalition pour tenir, extérioriser grâce à un joint la journée et se retrouver chaque soir au bar. Et parmi eux il y a la belle Sigrid. Peut-on vivre une histoire d’amour quand on partage un tel quotidien ? Il ne s’agit ni d’un documentaire, ni d’un essai mais bien d’un roman. Avec une grande habileté, la question d’ouverture est dépassée en quelques lignes : ce n’est pas l’horreur du contenu qui importe mais ceux qui doivent, comme la narratrice, faire métier de l’évaluer sans pour autant devenir dingues alors qu’ils sont les garde-fous...
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  • celbookintheheaven 12/10/2023
    En bref : Bonne lecture dans l'ensemble, bien que la fin m'ai laissée sur ma faim ! C'est quel genre de lecture ? On parle ici d'un groupe de modérateur de contenu. Nous suivons en premier l'héroïne, puis ceux qui l'entourent. Ma chronique : Une jeune femme, Kailegh trouve un nouveau job dans une entreprise qui sous traite pour un réseau social. Elle trouve ce job pour renflouer ces dettes exorbitantes, mais y rencontre aussi son petit groupe d'ami. Bien sûr, les contenus signalés ne sont pas des petits chatons qui jouent à la balle... bien qu'il y ait une scène avec des chatons, ça n'a rien de mignons... L'auteure décortique ici surtout la psychologie de ses personnages. Entre l'héroïne et ses ami(e)s, qui va péter un plomb le premier ? Qui réussira à passer au travers de tout ce que l'humanité à de plus crade ? J'ai été emballé et j'ai lu ce roman d'une traite. L'écriture y est sans fioriture ni chichi, ça se lit brutalement et simplement. J'ai bien aimé que les états émotionnels de l'héroïne soient mis en avant. Même si j'aurai aimé également avoir la psyché des autres personnages. Pourquoi ont-ils tel agissement ? Mais c'est dommage, ça n'était pas le cas ici. A nous d'imaginer. La fin est très brut et sans vrai fin. Elle reste ouverte, c'est également à nous d'imaginer. Mouais, j'ai l'impression que l'auteure n'a pas voulu aller au fond des choses, et c'est vraiment dommage car il y avait un fort potentiel.En bref : Bonne lecture dans l'ensemble, bien que la fin m'ai laissée sur ma faim ! C'est quel genre de lecture ? On parle ici d'un groupe de modérateur de contenu. Nous suivons en premier l'héroïne, puis ceux qui l'entourent. Ma chronique : Une jeune femme, Kailegh trouve un nouveau job dans une entreprise qui sous traite pour un réseau social. Elle trouve ce job pour renflouer ces dettes exorbitantes, mais y rencontre aussi son petit groupe d'ami. Bien sûr, les contenus signalés ne sont pas des petits chatons qui jouent à la balle... bien qu'il y ait une scène avec des chatons, ça n'a rien de mignons... L'auteure décortique ici surtout la psychologie de ses personnages. Entre l'héroïne et ses ami(e)s, qui va péter un plomb le premier ? Qui réussira à passer au travers de tout ce que l'humanité à de plus crade ? J'ai été emballé et j'ai lu ce roman d'une traite. L'écriture y est sans fioriture ni chichi, ça se lit brutalement et simplement. J'ai bien aimé que les états émotionnels de l'héroïne soient mis en avant. Même si j'aurai aimé également avoir la psyché des autres personnages. Pourquoi ont-ils tel agissement ? Mais c'est dommage, ça n'était pas le...
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  • AudreySabardeil 11/09/2023
    Comme beaucoup d'autres invisibles, Kayleigh est modératrice pour la plateforme Hexa. Ou plutôt elle l'était. Maître Stitic, avocat, veut la convaincre de témoigner au procès qui dénoncera les conditions de travail chez ce géant du Net dans une action collective. La jeune femme lui répond. Le récit, c'est cette longue lettre et c'est par cet angle que le lecteur découvre le quotidien de la narratrice : les cadences infernales, la violence des images et des propos que les modérateurs ont à traiter, la violence de la hiérarchie aussi, et l'étau que ce job resserre autour des employés. Le lecteur devient le confident de cette Kayleigh qui se livre également sur le plan personnel, amical et amoureux, en particulier avec son amie et collègue Sigrid puisqu'on assiste à la naissance de leur couple. Et comme pour chacun de nous, vie intime et vie professionnelle s'interpénètrent, pour le meilleur et pour le pire... Le sujet est inédit, actuel. L'angle narratif est assez original. L'écriture d'Hanna Bervoets ( traduite par Noëlle Michel) m'a plu : au fil des pages, son style rend cette étrange froideur qui pénètre les lieux comme le personnage. Pourtant, quelque chose m'a manqué dans cette lecture : à mes yeux, les personnages manquent de justesse et si l'ambiance délétère et la pression professionnelle sont clairement formulées, j'ai eu du mal à concevoir à quel point cela affectait ces êtres. Le récit veut nous dire à quel point le système est écrasant, et s'appuie sur des sources documentées pour le faire. Mais je suis pourtant toujours restée à distance d'un personnage qui, pour moi, a du mal à s'incarner et dont je comprends mal la détresse, comme je comprends mal l'évolution de l'intrigue et en particulier la fin du roman. Je retiendrai tout de même que ce récit interroge avec pertinence ce Grand Tout Numérique qui a profondément pénétré nos vies et critique le monde professionnel écrasant qu'il génère. Bref, "Les choses que nous avons vues" comme le roman glacé de cette "Ultra modern solitude"... ------------ Je n'écris pas que des chroniques ! Découvrez mes deux romans : "Le soleil ne brille pas pour tout le monde" et "Les Naufragés" .Comme beaucoup d'autres invisibles, Kayleigh est modératrice pour la plateforme Hexa. Ou plutôt elle l'était. Maître Stitic, avocat, veut la convaincre de témoigner au procès qui dénoncera les conditions de travail chez ce géant du Net dans une action collective. La jeune femme lui répond. Le récit, c'est cette longue lettre et c'est par cet angle que le lecteur découvre le quotidien de la narratrice : les cadences infernales, la violence des images et des propos que les modérateurs ont à traiter, la violence de la hiérarchie aussi, et l'étau que ce job resserre autour des employés. Le lecteur devient le confident de cette Kayleigh qui se livre également sur le plan personnel, amical et amoureux, en particulier avec son amie et collègue Sigrid puisqu'on assiste à la naissance de leur couple. Et comme pour chacun de nous, vie intime et vie professionnelle s'interpénètrent, pour le meilleur et pour le pire... Le sujet est inédit, actuel. L'angle narratif est assez original. L'écriture d'Hanna Bervoets ( traduite par Noëlle Michel) m'a plu : au fil des pages, son style rend cette étrange froideur qui pénètre les lieux comme le personnage. Pourtant, quelque chose m'a manqué dans cette lecture : à mes yeux, les personnages...
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  • emma_x 29/03/2023
    Voilà un roman qui interpelle, qui interroge nos rapports aux écrans, qui met la lumière sur les personnes de l’ombre qui nettoient les choses les plus noires des réseaux. L’autrice néerlandaise Hanna Bervoets a choisi de raconter un court épisode de la vie de Kayleigh, jeune modératrice de contenu, afin de faire connaître ces drôles de vies au job hyper malsain. Parce que oui, pour que nous puissions scroller sans trop de dommages collatéraux - j’ai écrit « sans trop » consciemment, des dommages il y en a forcément, et c’est aussi intéressant d’en débattre, afin donc que nous puissions scroller, des personnes sont payées afin de voir les choses que nous ne pouvons pas voir ou ne voulons pas voir, les choses qui ne doivent pas être vues. On le sait tous, pas de surprise, mais cela dérange quand même. On découvre ce qui passe et ce qui ne passe pas (les menaces de mort par exemple, tout dépend contre qui elles sont proférées : homme politique, activiste, citoyen lambda, cela change tout). Le tout est écrit sous forme de tranche de vie de Kayleigh qui parle à la première personne à son avocat qui tente de la rallier à la plainte commune de ses ex-collègues contre leur ex-employeur. Kayleigh se confie donc et raconte cette vie bancale où les choses vues cassent les gens, cassent les amours, cassent les amitiés, traversent les murs, traversent les cerveaux pour y laisser une empreinte indélébile. Peut-on seulement sortir indemne du chaos ? J’ai terminé ce livre il y a une semaine et je ne sais toujours pas quoi penser. C’est assurément un roman qui dérange et qui interpelle, servi par une langue crue qui n’enjolive rien, un récit qui vous laisse hébété mais un peu moins idiot. [Les choses que nous avons vues, Hanna Bervoets –publié originellement aux éditions Le bruit du monde, livre lu dans le cadre du Prix des Libraires 10/18] Voilà un roman qui interpelle, qui interroge nos rapports aux écrans, qui met la lumière sur les personnes de l’ombre qui nettoient les choses les plus noires des réseaux. L’autrice néerlandaise Hanna Bervoets a choisi de raconter un court épisode de la vie de Kayleigh, jeune modératrice de contenu, afin de faire connaître ces drôles de vies au job hyper malsain. Parce que oui, pour que nous puissions scroller sans trop de dommages collatéraux - j’ai écrit « sans trop » consciemment, des dommages il y en a forcément, et c’est aussi intéressant d’en débattre, afin donc que nous puissions scroller, des personnes sont payées afin de voir les choses que nous ne pouvons pas voir ou ne voulons pas voir, les choses qui ne doivent pas être vues. On le sait tous, pas de surprise, mais cela dérange quand même. On découvre ce qui passe et ce qui ne passe pas (les menaces de mort par exemple, tout dépend contre qui elles sont proférées : homme politique, activiste, citoyen lambda, cela change tout). Le tout est écrit sous forme de tranche de vie de Kayleigh qui parle à la première personne à son avocat qui tente de la rallier...
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  • disch 19/01/2023
    Voici un livre passionnant, facile à lire, un peu dérangeant, excellement écrit (et probablement traduit donc) que j'ai dévoré. On plonge à fond dans l'existence glauque des vérificateurs de contenu du web, à la fois porté par la découverte de cette profession qui dérange et intrigue, et le sentiment de groupe qui nait entre ces âmes perdues, déformées par leur boulot de voyeur qui les amène à ne voir la réalité qu' à travers le prisme de la censure de leur employeur. C'est très moderne, concis, sans grande ligne directrice, comme une plongée en apnée dans l'envers de notre monde numérique.
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