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Les damnées de la mer
Femmes et frontières en Méditerranée
Collection : Cahiers libres
Date de parution : 05/11/2020
Éditeurs :
La Découverte

Les damnées de la mer

Femmes et frontières en Méditerranée

Collection : Cahiers libres
Date de parution : 05/11/2020
Longtemps, les femmes ont été absentes du grand récit des migrations. On les voyait plutôt, telles des Pénélope africaines, attendre leur époux, patientes et sédentaires. Il n’était pas question de... Longtemps, les femmes ont été absentes du grand récit des migrations. On les voyait plutôt, telles des Pénélope africaines, attendre leur époux, patientes et sédentaires. Il n’était pas question de celles qui émigraient seules. Elles sont pourtant nombreuses à quitter leur foyer et leurs proches, et à entreprendre la longue... Longtemps, les femmes ont été absentes du grand récit des migrations. On les voyait plutôt, telles des Pénélope africaines, attendre leur époux, patientes et sédentaires. Il n’était pas question de celles qui émigraient seules. Elles sont pourtant nombreuses à quitter leur foyer et leurs proches, et à entreprendre la longue traversée du désert et de la Méditerranée.
Fondé sur une recherche au long cours, menée aux marges de l’Europe, en Italie et à Malte, ce livre est une enquête sur la trace des survivantes. Au fil des récits recueillis, il restitue leurs parcours, de déchirements en errance, de rencontres en opportunités. Entre persécutions, désir d’autonomie et envie d’ailleurs, les causes de leur départ sont loin d’être simples et linéaires.
Les Damnées de la mer offre ainsi une remarquable plongée dans leur vie quotidienne, dans des centres d’accueil où leur trajectoire est suspendue, dans l’attente d’une reconnaissance de cette Europe qui souvent les rejette. L’ennui et la marginalisation sont omniprésents. Mais ces femmes sont également résistantes et stratèges, à la recherche de lignes de fuite.
En restituant les multiples facettes de ces destinées, ce livre décline l’histoire des migrations en Méditerranée au féminin. Il refuse les clichés binaires qui opposent la migrante-victime à la migrante-héroïne pour adopter le point de vue de l’expérience des femmes : non sans tensions, l’autonomie qu’elles mettent à l’épreuve apparaît à la fois comme le support et l’horizon de leur projet migratoire.
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EAN : 9782348059292
Façonnage normé : EPUB3
DRM : Watermark (Tatouage numérique)
EAN : 9782348059292
Façonnage normé : EPUB3
DRM : Watermark (Tatouage numérique)

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • marosaga 16/12/2023
    J'ai longtemps hésité avant de rédiger cette critique tant cette étude m'a bousculée ! Les damnées de la mer : bien sûr on perçoit tout de suite que le propos sera tout, sauf "délicat". Mais là, on atteint les sommets de l'inhumanité ! Je ne sais combien de fois j'ai failli renoncer, et puis j'ai vu à travers ces lignes la superbe maman éthiopienne dont les 6 enfants sont arrivés progressivement dans l'école que je dirigeais. J'ai alors mesuré que(s) prix elle avait dû payer pour parvenir à tous les retrouver. Damnée de la mer ? Je ne sais pas, mais damnée de part sa position de femme dans ce pays "des droits de l'homme" qui n'en a plus que le nom. Je devrais remercier Camille Schmoll d'avoir su exprimer ce que j'ai crû comprendre plusieurs fois dans les yeux sombres d'Abeba.
  • vertdeau 02/11/2021
    Lecture difficile de part le sujet abordé et le malaise qu'il suscite dans votre conscience humaine et citoyenne. Toutefois, je vous invite à le lire pour sortir de votre point de vue et adopter celui de celles qu'on entend rarement : les femmes migrantes venues de l'autre côté de la Méditerranée. L'autrice, géographe, a évidemment un propos scientifique dans cet ouvrage mais rend très accessible le propos de sa recherche.
  • Apoapo 06/07/2021
    Ce titre fanonien renferme une étude universitaire très soignée et extrêmement pertinente des migrations féminines trans-méditerranéennes dans la décennie 2010-2020. Contrairement à une idée reçue, la migration des femmes, même isolées, n'est pas un phénomène nouveau ; si elles sont environ autant que les hommes à prendre la route, celle-ci s'avère considérablement plus létale pour elles, et à chaque étape du trajet migratoire – terrestre, maritime, d'enfermement, de tri, de privation de liberté et de refoulement dans les divers camps qui caractérisent la frontière-marge mobile et diffuse de l'Europe – elles sont victimes de davantage de violences de toutes sortes qu'eux. Une longue enquête auprès de femmes africaines ayant traversé la Méditerranée et rejoint l'Italie ou Malte permet d'explorer à la fois les spécificités de la migration féminine et d'élargir la perspective des études migratoires dans leur ensemble, par trois stratégies : l'observation des « lieux-frontières » (que certains, depuis Michel Agier définissent « non-lieux »), le recueil des récits de trajectoires et les suivis des femmes migrantes souvent dans plusieurs pays au fil des années. Les apports théoriques récents de la sociologie et de l'anthropologie des migrations sont très opportunément utilisés, mais aussi ceux du féminisme intersectionnel, notamment pour réaliser une lecture des trajectoires qui, loin d'être uniquement victimaire, met à l'épreuve la notion d'« autonomie en tension ». Après une Introduction qui rappelle les données du drame de la traversée de la tranchée maritime de l'Europe, qui définit les nouvelles notions de « frontière » et de « enclosure », qui remet en perspective historique la présence des Africaines en Europe méridionale, et pose la balise des années 2000 comme le « tournant humanitaro-répressif », le chapitre initial, « La vie de Julienne », ouvre l'étude en donnant (rendant) la parole à une seule personne dont le parcours, y compris pré-migratoire, peut être considéré emblématique. Le ch. 2 « La longue traversée des migrantes africaines » déjoue nombre d'idées reçues notamment sur les motivations aux départs, sur la prétendue dichotomie entre migration forcée vs. volontaire, sur la supposée ignorance des dangers encourus, enfin sur la notion de migration autonome en particulier au regard de la traite et des réseaux de passeurs. Le ch. 3 « Archipels de la contrainte : l'arrivée en Europe » aborde la multiplicité des « plateformes et dispositifs de tri » à Malte et en Italie : « hotspots », centres de rétention, centres d'identification et d'expulsion, et des dispositifs de prise d'empreintes digitales, de rapatriement, de relocalisation (des « dublinées »), etc. Le ch. 4 « Dans la marge : les paysages moraux de l'accueil » se penche sur la typologie des centres d'accueil des demandeurs d'asile, la notion de « paysages moraux » étant à mettre en relation avec les délais d'attente de la procédure, qui comportent l'immobilisation, la dichotomie entre « logique de crise » et « logique d'urgence », et, dans cet enclavement-captivité, l'élaboration dialectique de « politiques de l'intime » (dialectique entre migrantes et institutions). Dans le ch. 5 « Les échelles de l'autonomie : corps, espace domestique, espace numérique », est élaboré et testé le concept d'«autonomie en tension » : par la maîtrise de son corps (sexualité, maternité, grèves de la faim, suicides, etc.), par la tentative de maîtrise de son espace de vie (à l'intérieur/à l'extérieur), par les usages multiples et abondants de l'Internet. Ces trois échelles – au sens géographique passé lui aussi au tamis critique – permettent une « reconfiguration de l'intimité ». Le ch. 6 « Ce que les migrations font aux femmes, ce que les femmes font aux migrations », s'occupe en particulier de la nécessité de revoir ou de mettre à jour les études sur les migrations : se départir de l'« illusion de la féminisation des migrations », « féminiser le regard », « repenser l'équation "migration féminine = émancipation" », « repolitiser les migrations, repolitiser le genre ». Enfin la très intéressante Annexe méthodologique s'intitule : « L'ethnographie au temps de la frontière » : à travers l'analyse critique de sa propre méthodologie, la chercheuse pointe un certain nombre d'écueils que comportent les témoignages des migrants, surtout s'ils sont recueillis par le truchement d'un intermédiaire (ex. d'un traducteur), ceux des responsables des centres d'accueil et autres administrations, les suivis par les outils numériques s'ils n'ont pas été précédés de rencontres de visu. Au-delà de l'intérêt que je porte au(x) sujet(s) traité(s), ce volume est un vrai exemple du point de vue méthodologique : justesse du dosage entre vulgarisation et rigueur scientifique, entre théorie et actualité, entre parole savante et parole des témoins, entre engagement éthique (pour ne pas dire militantisme) et distanciation du chercheur. Ce titre fanonien renferme une étude universitaire très soignée et extrêmement pertinente des migrations féminines trans-méditerranéennes dans la décennie 2010-2020. Contrairement à une idée reçue, la migration des femmes, même isolées, n'est pas un phénomène nouveau ; si elles sont environ autant que les hommes à prendre la route, celle-ci s'avère considérablement plus létale pour elles, et à chaque étape du trajet migratoire – terrestre, maritime, d'enfermement, de tri, de privation de liberté et de refoulement dans les divers camps qui caractérisent la frontière-marge mobile et diffuse de l'Europe – elles sont victimes de davantage de violences de toutes sortes qu'eux. Une longue enquête auprès de femmes africaines ayant traversé la Méditerranée et rejoint l'Italie ou Malte permet d'explorer à la fois les spécificités de la migration féminine et d'élargir la perspective des études migratoires dans leur ensemble, par trois stratégies : l'observation des « lieux-frontières » (que certains, depuis Michel Agier définissent « non-lieux »), le recueil des récits de trajectoires et les suivis des femmes migrantes souvent dans plusieurs pays au fil des années. Les apports théoriques récents de la sociologie et de l'anthropologie des migrations sont très opportunément utilisés, mais aussi ceux du féminisme intersectionnel, notamment pour réaliser une lecture des trajectoires qui,...
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  • soazickcl 24/02/2021
    Un livre nécessaire, violent et triste à mourir ou à vivre , survivre plutôt dans des conditions inhumaines. Il s'agit d'humains, d'humaines plutôt, encore que les hommes soient «  malheureusement » présents dans cet ouvrage. Des femmes, toujours plus nombreuses font partie des migrants traversant la méditerranée ou parcourant des milliers de kilomètres pour rejoindre l'Europe et ses promesses de vie facile ! Ce livre, une post thèse étudiant de plus près la vie avant et après de ces femmes, qui ne sont ni des victimes ni des héroïnes, mais des femmes courageuses et volontaires qui ont décidé ou pour qui «  on »  a décidé que l'avenir, le leur et celui de la famille passait par une migration loin du pays. Constats, analyses et points de vue s'entrechoquent pour donner au lecteur une vision plus réelle de leur situation que certains autres ouvrages déjà publiés . Nous entrons également de plain pied dans les conditions d'admission ou de rejet des permis de séjour distribués, tardivement à ces femmes comme aux hommes sur des critères variés et variants ! Les termes nouveaux pour les non initiés, tel que Dubliner rend bien compte de la situation inextricable dans laquelle elles se trouvent. Les contraintes a corps qu'elles subissent et les contraintes administratives qui s'y ajoutent sont épouvantables et expliquées de façon satisfaisante. Merci à netgalley de m'avoir donné ce livre à lire.Un livre nécessaire, violent et triste à mourir ou à vivre , survivre plutôt dans des conditions inhumaines. Il s'agit d'humains, d'humaines plutôt, encore que les hommes soient «  malheureusement » présents dans cet ouvrage. Des femmes, toujours plus nombreuses font partie des migrants traversant la méditerranée ou parcourant des milliers de kilomètres pour rejoindre l'Europe et ses promesses de vie facile ! Ce livre, une post thèse étudiant de plus près la vie avant et après de ces femmes, qui ne sont ni des victimes ni des héroïnes, mais des femmes courageuses et volontaires qui ont décidé ou pour qui «  on »  a décidé que l'avenir, le leur et celui de la famille passait par une migration loin du pays. Constats, analyses et points de vue s'entrechoquent pour donner au lecteur une vision plus réelle de leur situation que certains autres ouvrages déjà publiés . Nous entrons également de plain pied dans les conditions d'admission ou de rejet des permis de séjour distribués, tardivement à ces femmes comme aux hommes sur des critères variés et variants ! Les termes nouveaux pour les non initiés, tel que Dubliner rend bien compte de la situation inextricable dans laquelle elles se trouvent. Les contraintes a corps qu'elles subissent et les contraintes...
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