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Les demoiselles de Concarneau
Romans durs
Date de parution : 14/11/2013
Éditeurs :
Omnibus

Les demoiselles de Concarneau

Romans durs

Date de parution : 14/11/2013
L’assassin amoureux
Dans la ville de Concarneau, au volant de sa nouvelle voiture, Jules Guérec, riche patron-pêcheur, renverse et blesse à mort le petit Joseph Papin. Après s'être enfui du lieu de... Dans la ville de Concarneau, au volant de sa nouvelle voiture, Jules Guérec, riche patron-pêcheur, renverse et blesse à mort le petit Joseph Papin. Après s'être enfui du lieu de l'accident, rongé de remords, il va se prendre d'amitié pour la famille de sa victime.
Adapté à la télévision par Edouard...
Dans la ville de Concarneau, au volant de sa nouvelle voiture, Jules Guérec, riche patron-pêcheur, renverse et blesse à mort le petit Joseph Papin. Après s'être enfui du lieu de l'accident, rongé de remords, il va se prendre d'amitié pour la famille de sa victime.
Adapté à la télévision par Edouard Niermans, dans la série "L’heure Simenon", en 1987, avec Jean-Pol Dubois (Yves Guerec), Christiane Cohendy (Céline), Béatrice Agenin (Marthe), Dominique Frot (Marie).

Simenon numérique : les enquêtes du célèbre commissaire Maigret, et les très “noirs” Romans durs
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EAN : 9782258096325
Façonnage normé : EPUB2
DRM : DRM Adobe
EAN : 9782258096325
Façonnage normé : EPUB2
DRM : DRM Adobe

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • OSOLEMIO 29/02/2024
    Un polar avec un héros de Simenon qui s'appelle Jules, mais il n'est pas commissaire et, le polar n'est pas réellement un polar mais l'analyse psychologique d'un égoïste qui a tué un enfant en perdant le contrôle de son véhicule en pleine nuit à Concarneau ! Jules Guérec, armateur de thoniers sort d'une réunion des patrons pêcheurs, la route est tortueuse, il pleut et il est inquiet car il a son permis depuis peu, mais il va être en retard chez lui car il s'est arrêté chez une prostituée et a dépensé 50 francs ! Ses soeurs : Françoise, Marthe et Céline l'attendent et il va devoir expliquer son retard, l'utilisation de cette somme et trouver un prétexte car il a fui après l'accident comme un lâche ! Jules travaille et habite en famille avec 2 soeurs car Marthe est mariée à Emile : ils ont 3 bateaux, un magasin, une buvette, une belle maison et des économies : ce sont les plus riches de Concarneau. Céline qui a toujours protégé Jules ne croit pas au mensonge de son frère qui prétend avoir perdu son portefeuille pour expliquer son retard ! On apprend que l'enfant est mort suite au choc et, Jules pour se déculpabiliser va rendre visite à Marie Papin qui vit seule avec Edgard le frère jumeau de Jo, celui qui a succombé ! Jules va même engager Philippe, un " quasi idiot " frère de Marie pour travailler avec lui, il va multiplier les visites et apporter des cadeaux ! Il a l'impression que, célibataire de 40 ans, il peut avec son argent rattraper son erreur et en faire profiter la famille de Marie ! Bien sur, à Concarneau comme dans toutes les petites villes de province, ses faits et gestes sont suivis et, à la maison les soeurs : en particulier Céline a des doutes sur le vrai motif de cette générosité ! Elle va, contre le gré de Jules proposer un marché à Marie : 8000 francs en échange de tout recours contre sa famille ! Marie accepte mais Jules qui avait décidé entre-temps de l'épouser se met en colère et va tout détruire et tout vendre pour punir sa soeur d'avoir fichu en l'air sa vie ! Georges Simenon dresse le portrait d'une époque, d'un milieu : celui de la pêche et, à la manière de Balzac nous fait vivre les petitesses de la bourgeoisie de province, leur besoin d'assumer leur réputation mais aussi la pauvreté des " petites gens ", leur précarité et leur détresse ! Un polar psychologique et social ou Simenon soulève la face cachée de l'humanité !Un polar avec un héros de Simenon qui s'appelle Jules, mais il n'est pas commissaire et, le polar n'est pas réellement un polar mais l'analyse psychologique d'un égoïste qui a tué un enfant en perdant le contrôle de son véhicule en pleine nuit à Concarneau ! Jules Guérec, armateur de thoniers sort d'une réunion des patrons pêcheurs, la route est tortueuse, il pleut et il est inquiet car il a son permis depuis peu, mais il va être en retard chez lui car il s'est arrêté chez une prostituée et a dépensé 50 francs ! Ses soeurs : Françoise, Marthe et Céline l'attendent et il va devoir expliquer son retard, l'utilisation de cette somme et trouver un prétexte car il a fui après l'accident comme un lâche ! Jules travaille et habite en famille avec 2 soeurs car Marthe est mariée à Emile : ils ont 3 bateaux, un magasin, une buvette, une belle maison et des économies : ce sont les plus riches de Concarneau. Céline qui a toujours protégé Jules ne croit pas au mensonge de son frère qui prétend avoir perdu son portefeuille pour expliquer son retard ! On apprend que l'enfant est mort suite au choc et, Jules pour...
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  • Biblioroz 17/10/2023
    Qui n’a pas aperçu derrière la fenêtre d’une maison bretonne la silhouette d’une maquette de bateau de pêche traditionnel, témoin d’une autre époque où les bateaux étaient en bois ? Une coque colorée et des voiles cachou, des tangons qui lui donnent une allure d’insecte, caractérisent le dundee thonier. C’est dans le berceau de ces voiliers de travail que nous invite Georges Simenon, pour partager une tranche dramatique de la vie d’un armateur, à Concarneau. Jules Guérec, armateur de quarante ans, revient de Quimper après une réunion du syndicat des patrons pêcheurs. Son permis fraîchement acquis, il n’est pas très à l’aise pour conduire dans l’obscurité sur cette route tortueuse. Il aurait pu, il aurait dû quitter la ville plus tôt et ses pensées se bousculent, l’empêchant de se concentrer sur la route. S’étant octroyé une petite pause chez une prostituée, il va devoir se justifier, auprès de sa sœur aînée, pour les cinquante francs manquants dans son portefeuille. Arrivé à Concarneau, sursautant à chaque fois que quelque chose passe dans la lumière des phares, il accélère au lieu de freiner lorsqu’une silhouette d’enfant surgit. Le choc le fait trembler mais la peur le fait fuir, sans se retourner. Il imagine un mensonge crédible : la perte de son portefeuille. Ses sœurs semblent accepter l’excuse mais Céline, la plus jeune, perce chez son frère le moindre changement, le scrute et lit en lui comme dans un livre ouvert. Ils vivent, en effet, tous les trois dans la maison familiale; lui travaillant à l’armement, elles, tenant la maison et tissant le cocon chaleureux dans lequel il est traité comme un coq en pâte. Mais l’accident va faire basculer ce petit monde, révéler le côté obscur de cette vie confortable, préservée, mais au combien dépourvue de liberté, d’indépendance. Alors qu’ils ont tous trois la quarantaine, les dépenses doivent être justifiées, pas de cigarette, pas d’alcool… Hanté à l’idée de ce qu’il a commis, il se sent aimanté par la maison où vivait cet enfant avec sa mère et son frère dans une grande pauvreté. Autour des affres de Jules Guérec, la ville de Concarneau se dessine au fil du texte ciselé de Simenon. Une drague ramenant le sable, le passeur d’eau, les remparts, le port de pêche. On est en novembre. « Il pleuvait toujours, ou plutôt c’était si fin, si régulier si monotone, qu’on n’avait pas l’impression que l’eau tombait du ciel. Elle était en suspension dans l’air, une poussière d’eau froide qui reliait les pavés aux nuages ». On notera le récit d’une pêche au chalut qui sonne comme un reportage. Bien sûr la psychologie des personnages est décryptée, tracée, mais sans jugement. On sent que ceux-ci font ce qui est dans leur nature malgré les alertes de leur conscience notamment pour Jules Guérec. Sur fond de lutte des classes, ce dernier va se frotter à la pauvreté, réaliser par exemple que lorsqu’il a la flemme d’envoyer ses bateaux en pêche, cela se traduit par la famine de son équipage. Le dilemme sera de choisir entre la préservation de la respectabilité de sa famille et le déshonneur de la situation dans laquelle il va se fourvoyer. Ces gens-là tremblent à l’idée de perdre leur confort alors que les pauvres n’ont rien à quoi se rattacher, ils subissent la vie avec résignation. Jusqu’où peut-on aller dans le déni pour préserver son image ? Ce petit roman, comme tous ceux de l’auteur, est un nouveau voyage au cœur de l’humain, d’une époque, d’un lieu précis, tout simplement. C’est à la fois simple et exhaustif. Qui n’a pas aperçu derrière la fenêtre d’une maison bretonne la silhouette d’une maquette de bateau de pêche traditionnel, témoin d’une autre époque où les bateaux étaient en bois ? Une coque colorée et des voiles cachou, des tangons qui lui donnent une allure d’insecte, caractérisent le dundee thonier. C’est dans le berceau de ces voiliers de travail que nous invite Georges Simenon, pour partager une tranche dramatique de la vie d’un armateur, à Concarneau. Jules Guérec, armateur de quarante ans, revient de Quimper après une réunion du syndicat des patrons pêcheurs. Son permis fraîchement acquis, il n’est pas très à l’aise pour conduire dans l’obscurité sur cette route tortueuse. Il aurait pu, il aurait dû quitter la ville plus tôt et ses pensées se bousculent, l’empêchant de se concentrer sur la route. S’étant octroyé une petite pause chez une prostituée, il va devoir se justifier, auprès de sa sœur aînée, pour les cinquante francs manquants dans son portefeuille. Arrivé à Concarneau, sursautant à chaque fois que quelque chose passe dans la lumière des phares, il accélère au lieu de freiner lorsqu’une silhouette d’enfant surgit. Le choc le fait trembler mais la peur le fait fuir, sans se retourner. Il imagine un...
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  • Isabelle_D 03/08/2023
    Au milieu de tous les livres que je lis, je reviens régulièrement, au moins une fois par mois, à Simenon. J'ai l'impression d'avoir toujours connu cet auteur: dans les bibliothèques des maisons de mes grands-parents maternels comme paternels, il y en avait plusieurs pour lire sur la plage l'été, des Maigret. J'en ai vu des tonnes à la télé, des Maigret. Puis, sur le tard, à quarante ans passés, j'ai découvert que Simenon n'écrivait ses Maigret que pour se reposer entre deux autres romans plus denses, plus sombres, ceux qui sont publiés sous l'appellation "romans noirs". Et j'ai été subjuguée par la lecture de ceux-ci. Dans Les Demoiselles de Concarneau, Simenon fait très bien ce qu'il fait aussi ailleurs: tenir le lecteur en haleine à partir d'un fil d'intrigue très simple, à la limite du petit fait divers: un homme en roulant au volant de sa voiture renverse, non intentionnellement, un petit garçon dans une rue sombre. L'enfant décède quelques jours plus tard de la suite de ses blessures. Alors l'homme cherche à dissimuler sa faute, laisse sa voiture au garage, ne dit rien à personne, mais sa conscience le travaille. Il se rend chez la mère, pour voir, s'étonne de la trouver presqu'insensible, se lie avec elle. Simenon joue sur la psychologie de ses personnages, la description de classes sociales différentes, qui vivent côte à côte et se connaissent mal; dépeint l'emprise que certaines personnes, en l'occurrence la sœur du meurtrier, exerce sur lui, sa volonté de s'en défaire. L'écriture est sobre, ciselée, pas un mot en trop et chaque mot bien choisi. Selon moi, Simenon est un maître dans l'art délicat de gérer l'écriture des dialogues, clairs (lui va encore à la ligne et met un tiret à chaque changement de locuteur mais ne surcharge pas les répliques avec les propositions incises). Peu de personnages, mais tous ciselés; le décor dépeint de telle sorte qu'il nous devient familier en quelques pages. Avec ces quelques ingrédients, il tient le lecteur en haleine jusqu'au bout. Tout est crédible, de la souffrance de certains protagonistes à l'indifférence des autres. La vie, machine à broyer les hommes et qui se termine toujours mal, y est à l'œuvre d'un bout à l'autre. Un roman prenant d'un bout à l'autre.Au milieu de tous les livres que je lis, je reviens régulièrement, au moins une fois par mois, à Simenon. J'ai l'impression d'avoir toujours connu cet auteur: dans les bibliothèques des maisons de mes grands-parents maternels comme paternels, il y en avait plusieurs pour lire sur la plage l'été, des Maigret. J'en ai vu des tonnes à la télé, des Maigret. Puis, sur le tard, à quarante ans passés, j'ai découvert que Simenon n'écrivait ses Maigret que pour se reposer entre deux autres romans plus denses, plus sombres, ceux qui sont publiés sous l'appellation "romans noirs". Et j'ai été subjuguée par la lecture de ceux-ci. Dans Les Demoiselles de Concarneau, Simenon fait très bien ce qu'il fait aussi ailleurs: tenir le lecteur en haleine à partir d'un fil d'intrigue très simple, à la limite du petit fait divers: un homme en roulant au volant de sa voiture renverse, non intentionnellement, un petit garçon dans une rue sombre. L'enfant décède quelques jours plus tard de la suite de ses blessures. Alors l'homme cherche à dissimuler sa faute, laisse sa voiture au garage, ne dit rien à personne, mais sa conscience le travaille. Il se rend chez la mère, pour voir, s'étonne...
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  • puchkina 04/02/2023
    Jules Guérec, riche patron pêcheur, revient de Quimper vers Concarneau où il habite avec ses sœurs dans une maison du port. Sur la route mal éclairée, il renverse un enfant, le petit Joseph Papin, qui mourra quelques heures plus tard. Rongé de remords, il tente de se rapprocher de la mère de l’enfant en embauchant son frère simple d’esprit et en comblant de cadeaux le jumeau de l’enfant mort. Ces comportements entrainent la désapprobation de ses sœurs à qui il a caché son crime. Mais Céline la plus jeune, qui tient la maison, découvre la vérité et offre une important somme d’argent à Marie Papin en échange de son silence. Furieux, Jules qui croyait aimer Marie et comptait l’épouser, s’enfuit à Rennes bien décider à échapper à l’emprise de ses sœurs… Décidemment, Simenon avait le chic pour entrer dans la tête d’un homme comme rarement un écrivain a su le faire. L’auteur explore le thème de la culpabilité sous différents aspects : culpabilité vis-à-vis de la mère de la victime, culpabilité vis-à-vis de lui même de n’avoir pas su se construire une vie propre, dépendant qu’il est de ses sœurs. Un roman dur publié en 1936, un des meilleurs de Simenon.Jules Guérec, riche patron pêcheur, revient de Quimper vers Concarneau où il habite avec ses sœurs dans une maison du port. Sur la route mal éclairée, il renverse un enfant, le petit Joseph Papin, qui mourra quelques heures plus tard. Rongé de remords, il tente de se rapprocher de la mère de l’enfant en embauchant son frère simple d’esprit et en comblant de cadeaux le jumeau de l’enfant mort. Ces comportements entrainent la désapprobation de ses sœurs à qui il a caché son crime. Mais Céline la plus jeune, qui tient la maison, découvre la vérité et offre une important somme d’argent à Marie Papin en échange de son silence. Furieux, Jules qui croyait aimer Marie et comptait l’épouser, s’enfuit à Rennes bien décider à échapper à l’emprise de ses sœurs… Décidemment, Simenon avait le chic pour entrer dans la tête d’un homme comme rarement un écrivain a su le faire. L’auteur explore le thème de la culpabilité sous différents aspects : culpabilité vis-à-vis de la mère de la victime, culpabilité vis-à-vis de lui même de n’avoir pas su se construire une vie propre, dépendant qu’il est de ses sœurs. Un roman dur publié en 1936, un des meilleurs de...
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  • karmax211 01/11/2022
    Un des 117 "romans durs" du prolifique Georges Simenon. Comme dans chacun d'entre eux, à la manière d'un Chabrol, d'un Buñuel, d'un Almodovar, l'auteur traque les dysfonctionnements de l'individu et d'une vie sociale et sociétale, surtout provinciale mais pas que, dont il excelle à mettre en lumière les moeurs, leurs travers : les apparences, l'hypocrisie, les mensonges, la "veaudorlâtrie", l'ambition, la lutte pour le pouvoir, l'égoïsme, l'individualisme exacerbé, la ou les lâchetés, la faiblesse, la peur, les pulsions "amoureuses" extra-matrimoniales etc, le tout sous la bienveillance protectrice et intéressée du goupillon jamais à court d'eau bénite, et de l'absolution des péchés confessés dès lors qu'ils n'ont rien à voir avec ce qui s'apparente de près ou de loin avec les vérités du "repentant". De retour de Quimper où il a assisté à une réunion qu'on qualifierait aujourd'hui d'interprofessionnelle, Jean Guérec, riche patron pêcheur, commerçant aisé et estimé, notable de Concarneau, retourne de nuit, sous le crachin breton, chez lui, au volant de sa voiture neuve, muni d'un permis de conduire des plus récents, et d'une quasi non-expérience de la conduite. Il a peur. Peur parce qu'il y a beaucoup de tournants, peur des phares d'en face qui l'aveuglent, peur lorsqu'il doit passer en code de se tromper et d'éteindre les siens et de se retrouver dans le noir, peur des descentes, peur lorsqu'il doit freiner d'intervertir les pédales et d'accélérer, peur du bus qui emprunte cette route dans l'autre sens et qui provoque un accident par semaine... Peur parce qu'il est en retard. Et s'il est en retard, c'est parce qu'il a dépensé cinquante francs pour passer un moment avec une de ces dames venues de Paris et qui donent leur vertu contre quelques billets...et que Cécile, une des deux soeurs, tient les comptes de la maison, et que non contente de les tenir elle en exige de son frère dont elle connaît les faiblesses... faiblesses qui naguère ont eu un coût et ont failli ébranler la quiétude et la réputation de la famille... Alors Jean Guérec conduit habité par toutes ces peurs... Vous l'aurez compris, d'entrée le lecteur sait que cet homme de quarante ans, qui vit avec deux de ses trois soeurs aînées... lui est le petit dernier de la famille..., Céline et Françoise, cet homme est un timoré chronique. Lorsqu'il entre à Concarneau, peu maître de sa voiture, craintif et pas confiant en ses capacités de conducteur, il réagit de manière hébétée lorsqu'une petite silhouette surgit dans les phares de son auto. Incapable du moindre réflexe, le choc est inévitable. Il continue de rouler, non pas parce qu'il a envie de fuir mais parce que l'étroitesse de la venelle où vient d'avoir lieu l'accident ne permet pas à ses lacunes de "chauffard" de faire demi-tour et qu'il a peur de manoeuvrer...et parce qu'il n'a jamais été un homme de décision, un de ceux qui savent prendre leurs responsabilités. Ça, c'est le domaine de prédilection, le domaine d'influence de ses soeurs... Lorsqu'il finit par y parvenir, c'est-à-dire à faire faire demi-tour à son automobile, il réalise qu'il est trop tard pour descendre de voiture, assumer sa faute. Il prend alors la fuite. Commence alors pour lui la vie hantée d'un délinquant qui vient peut-être de tuer un enfant. Rongé par les remords et sous le joug "affectueux" de ses deux soeurs... les Demoiselles de Concarneau..., il va tenter maladroitement de "réparer" sous le regard réprobateur des soeurs, dont Cécile l'aînée exerce sur lui un ascendant dont il est incapable et peut-être peu désireux de se libérer. Jean Guérec va pourtant chercher à s'émanciper. Mais peut-on parvenir à s'affranchir d'une vie douillette, une vie que les "autres" ont toujours veillé à ce qu'elle vous évite les écueils, qu'elles ont fait en sorte que votre chemin soit toujours parsemé de roses et à l'abri de la moindre épine ? Peut-on s'acheter une conduite d'adulte lorsqu'on a la maturité d'un adolescent pris en charge par les ailes protectrices de deux substituts maternels ? Peut-on quitter le nid lorsqu'on vous a privé de vos ailes ? Peut-on exiger que le monde s'adapte à l'idée qu'on se fait de lui ? Telles sont quelques-unes des questions que va se poser Jean Guérec lorsqu'il va rencontrer la jeune Marie Papin, la mère du petit Joseph quil a renversé, et d'Edgard son jumeau. Une mère ouvrière pauvre, un gamin un peu sauvage. Deux mondes que tout oppose et que seul l'argent peut, vaille que vaille, faire cohabiter. Mais les Demoiselles de Concarneau veillent... Roman de moeurs, roman social, il y a chez Simenon des influences balzaciennes et zoliennes. L'auteur a toujours un oeil scalpel très affûté pour disséquer l'âme de ses protagonistes et mettre à nu tous les mécanismes qui s'articulent autour d'eux et qui régissent le cours de leur existence et celui de la petite ville de province qui est à leur image... à moins que ce ne soit l'inverse. Les personnages sont aussi vrais que nature. L'histoire est contée avec un sens du narratif parfaitement maîtrisé. Le style "simonien" est irréprochable et à chacun de ses romans, qu'ils appartiennent aux "durs" ou aux "Maigret", on est envoûté par l'atmosphère singulière que ce grand écrivain réussit à faire surgir de sa plume. Deux heures d'excellente lecture. Un des 117 "romans durs" du prolifique Georges Simenon. Comme dans chacun d'entre eux, à la manière d'un Chabrol, d'un Buñuel, d'un Almodovar, l'auteur traque les dysfonctionnements de l'individu et d'une vie sociale et sociétale, surtout provinciale mais pas que, dont il excelle à mettre en lumière les moeurs, leurs travers : les apparences, l'hypocrisie, les mensonges, la "veaudorlâtrie", l'ambition, la lutte pour le pouvoir, l'égoïsme, l'individualisme exacerbé, la ou les lâchetés, la faiblesse, la peur, les pulsions "amoureuses" extra-matrimoniales etc, le tout sous la bienveillance protectrice et intéressée du goupillon jamais à court d'eau bénite, et de l'absolution des péchés confessés dès lors qu'ils n'ont rien à voir avec ce qui s'apparente de près ou de loin avec les vérités du "repentant". De retour de Quimper où il a assisté à une réunion qu'on qualifierait aujourd'hui d'interprofessionnelle, Jean Guérec, riche patron pêcheur, commerçant aisé et estimé, notable de Concarneau, retourne de nuit, sous le crachin breton, chez lui, au volant de sa voiture neuve, muni d'un permis de conduire des plus récents, et d'une quasi non-expérience de la conduite. Il a peur. Peur parce qu'il y a beaucoup de tournants, peur des phares d'en face qui l'aveuglent, peur lorsqu'il doit passer en...
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