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Les Élus
Johanna Chatellard-Schapira (traduit par), Emmanuel Curtil (traduit par)
Collection : Pavillons
Date de parution : 18/08/2016
Éditeurs :
Robert Laffont

Les Élus

Johanna Chatellard-Schapira (traduit par), Emmanuel Curtil (traduit par)
Collection : Pavillons
Date de parution : 18/08/2016

« Maintenant, Julius a les ciseaux. Pourtant la douleur est toujours là. Schwester Mutsch aussi est toujours là. Elle se penche vers lui et lui crache à la figure, puis...

« Maintenant, Julius a les ciseaux. Pourtant la douleur est toujours là. Schwester Mutsch aussi est toujours là. Elle se penche vers lui et lui crache à la figure, puis elle étale la salive sur les lèvres et les paupières fermées du garçon. Espèce d’ordure. Tu n’as aucun droit de...

« Maintenant, Julius a les ciseaux. Pourtant la douleur est toujours là. Schwester Mutsch aussi est toujours là. Elle se penche vers lui et lui crache à la figure, puis elle étale la salive sur les lèvres et les paupières fermées du garçon. Espèce d’ordure. Tu n’as aucun droit de vivre. Soit on t’enferme chez les fous, soit le docteur te fait une piqûre. Et voilà que la paire de ciseaux ne se trouve plus dans sa main. Elle flotte dans la lumière bleutée, au milieu des lits et des tables de chevet. Alors il brandit haut l’instrument et l’enfonce dans sa poitrine. Enfin, le silence se fait. Même la lumière bleutée semble s’être éteinte. Puis elle revient. Et avec elle l’insoutenable douleur. »
En 1941, à Vienne, l’hôpital du Spiegelgrund a été transformé par les nazis en un centre pour enfants handicapés et jeunes délinquants. Jour après jour, Adrian, Hannes et Julius, pensionnaires de la maison de redressement, tentent d’exorciser l’horreur. Dans un époustouflant ballet de voix tour à tour intérieures et extérieures, ils racontent l’enfer qu’ils vivent et la mort qui les guette au pavillon 15, où l’on extermine les « indésirables ».

« Un brillant travail d’écriture, dont l’intensité et la profondeur vous rentrent dans la peau et ne quittent plus vos pensées. » Frankfurter Allgemeine Zeitung

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EAN : 9782221196083
Façonnage normé : EPUB2
DRM : Watermark (Tatouage numérique)
EAN : 9782221196083
Façonnage normé : EPUB2
DRM : Watermark (Tatouage numérique)

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • CatF 28/02/2022
    J’ai eu du mal à m’imprégner à la lecture. Souvent je m’arrêtais et revenais en arrière parce que mon esprit s’était volatilisé ailleurs. Peut-être parce que la monstruosité et plus facile à survoler. Que les maux de ses enfants sont dures à attendre. Alors pour ne pas oublier, lisons ses atrocités, pour que cela ne se reproduise plus. Extrait : Le mutisme mensonger protège les criminels. C’est pourquoi nous venons, ici et devant vous, vous rappeler que l’injustice n’est pas encore réparée, que les auteurs des faits n’ont pas encore été punis et qu’ils sont, en raison d’une perte de mémoire consciente, tombés dans l’un de ces oublis légitimés par les autorités. Il n’y a pas de justice, il n’y a même pas de condamnation.  Bonne lecture !
  • Caran 24/06/2021
    Je m’étonne toujours. A force de lire des livres aux contenus plutôt corsés, je me dis qu’à force, je suis blindé pour l’exercice… et lorsque je tombe sur un bouquin au sujet délicat, parfois, je découvre que non, je ne suis pas aussi protégé émotionnellement que je le souhaite. Après avoir lu un récit qui narrait les maltraitances sur des enfants handicapés au sein d’un établissement coréen, voilà que je continue mais cette fois, cela se déroule en Autriche, sous le règne du monstre nazi. Ayant lu un certain nombre de livres traitant de la seconde guerre mondiale, je savais de quoi était capable les allemands… et puis je l’ai souvent entendu de la propre bouche de ma grand-mère maternelle. Mais avec ce roman, la violence prend une nouvelle tournure et ici, elle est véritablement abjecte. Toutefois, j’ai noté quelques points qui ont su me déranger concernant l’histoire dans son ensemble et cela me fait penser qu’il est temps pour moi, de passer à la rédaction de mes fameuses listes. Points négatifs : - Des répétitions. - Trop de longueurs à mon goût. Les premières font leur apparition dès le début du roman, lorsque l’auteur prend le temps de narrer l’existence initiale des deux protagonistes principaux. Par la suite, elles se montrent une nouvelle fois lorsque la guerre éclate dans les rues d’Autriche. Enfin, d’autres sont à noter concernant la fin. Points positifs : - La taille aléatoire des chapitres. - Les enfants. Ici sont présentés deux genres bien distincts : Les handicapés et les enfants difficiles nommés les irrécupérables. Les loulous sont mélangés au sein des nombreuses structures qui composent le complexe hospitalier. Néanmoins, ils reçoivent tous les mêmes traitements : la maltraitance, la privation de nourriture, des traitements douteux et surtout, la mort. Cette dernière n’est pas naturelle dans ce témoignage, on s’en doute bien. En tout cas, et c’est sûrement à cause d’une déformation professionnelle, j’ai trouvé très intéressant les nombreux cas psychiatriques présentés par les petits pensionnaires. - Si je dois opter pour l’un des deux personnages principaux, c’est Adrian qui a su inciter toute mon attention. Ce jeune garçon intègre cet hôpital bien particulier et y est traité durement, comme tous les autres d’ailleurs. Contrairement à l’infirmière, qui est le second point de vue, j’ai trouvé son récit bien plus intéressant. Peut-être parce qu’il y est plus dur ? En tout cas, j’ai aimé connaître la suite de sa vie même si cette dernière partie s’est étalée sur plusieurs années. Savoir qu’il a pu être heureux malgré son départ difficile dans la vie m’a beaucoup touché. - Enfin, je me suis montré très curieux et très soulagé lorsque j’ai pu constater que les nombreux bourreaux qui respirent dans cette Autriche se retrouvent tous au tribunal. Les audiences y sont décrites fidèlement et je fus bien content de connaître les sentences, afin que justice soit rendus pour ces enfants morts entre leurs mains.Je m’étonne toujours. A force de lire des livres aux contenus plutôt corsés, je me dis qu’à force, je suis blindé pour l’exercice… et lorsque je tombe sur un bouquin au sujet délicat, parfois, je découvre que non, je ne suis pas aussi protégé émotionnellement que je le souhaite. Après avoir lu un récit qui narrait les maltraitances sur des enfants handicapés au sein d’un établissement coréen, voilà que je continue mais cette fois, cela se déroule en Autriche, sous le règne du monstre nazi. Ayant lu un certain nombre de livres traitant de la seconde guerre mondiale, je savais de quoi était capable les allemands… et puis je l’ai souvent entendu de la propre bouche de ma grand-mère maternelle. Mais avec ce roman, la violence prend une nouvelle tournure et ici, elle est véritablement abjecte. Toutefois, j’ai noté quelques points qui ont su me déranger concernant l’histoire dans son ensemble et cela me fait penser qu’il est temps pour moi, de passer à la rédaction de mes fameuses listes. Points négatifs : - Des répétitions. - Trop de longueurs à mon goût. Les premières font leur apparition dès le début du roman, lorsque l’auteur prend le temps de narrer l’existence initiale des deux...
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  • Grazie1006 09/12/2020
    A Vienne, l'hôpital du Spiegelgrund est un centre pour enfants handicapés et jeunes délinquants. Les parents souvent défavorisés ou seuls espèrent en les envoyant dans cet hôpital, les aider, les faire soigner mais la plupart du temps, ils ne le revoient plus. C est un lieu de morts, d 'experiences, d' euthanasies. C'est un livre très dur, on suit plusieurs enfants dont un en particulier :Adrian qui nous raconte son vécu. On suit aussi ses infirmières et des médecins psychiatres. La troisième partie porte sur le procès de ces meurtriers. Le livre est dens tant par la cruauté des écrits mais aussi par la forme :des paragraphes très longs sans pouvoir respirer. Âmes sensibles s 'abstenir même si cela fait partie de l' histoire.
  • VALENTYNE 10/01/2020
    Pour ce roman, l’auteur est parti d’un fait réel. Pendant la seconde guerre mondiale, à Vienne, un hôpital psychiatrique est "reconditionné" pour l’accueil d’enfants handicapés. Il s’agit en fait, sous couvert de soins apportés aux enfants, d’euthanasie (et aussi d’expériences médicales sur ces « cobayes » sans défense). On suit plus particulièrement le destin d’un jeune garçon qui survivra 3 ans dans cet hôpital : il n’est pas idiot ce gamin, juste un physique qui fait que tous le surnomme "le Tatar". Il a 11 ans à son entrée dans ce centre. Il s’agit d’un roman où le sujet est très difficile et j’ai souvent été obligée de poser mon livre tant la détresse est prégnante. Les trois quarts du livre sont présentés avec le regard de ces enfants principalement ceux du pavillon 15. Moins « malades » que les autres, ils ont une infime chance d’en réchapper. Ceux du pavillon 17, par contre, sont euthanasiés plus ou moins rapidement (pour les familles de ces enfants un laconique "décès pour cause de pneumonie" ou autre leur parviendra). Battus, drogués, les enfants n’ont que peu d’espoir d’en sortir ; quand la survie est un combat quotidien, il reste peu de place à l’amitié. Adrian a un père (alcoolique et qui bat sa femme), la mère a baissé les bras et préfère son petit frère (joli aryen aux yeux bleus). Le récit des enfants est entrecoupés des réflexions de plusieurs l’infirmières qui assistent les médecins-bourreaux. Enfin, la dernière partie raconte les suites de la guerre pour certains des protagonistes (dont Adrian et Anna Katschenka l’infirmière principale) En conclusion : un roman très intéressant mais très difficile sur les faits évoqués (public sensible s’abstenir)Pour ce roman, l’auteur est parti d’un fait réel. Pendant la seconde guerre mondiale, à Vienne, un hôpital psychiatrique est "reconditionné" pour l’accueil d’enfants handicapés. Il s’agit en fait, sous couvert de soins apportés aux enfants, d’euthanasie (et aussi d’expériences médicales sur ces « cobayes » sans défense). On suit plus particulièrement le destin d’un jeune garçon qui survivra 3 ans dans cet hôpital : il n’est pas idiot ce gamin, juste un physique qui fait que tous le surnomme "le Tatar". Il a 11 ans à son entrée dans ce centre. Il s’agit d’un roman où le sujet est très difficile et j’ai souvent été obligée de poser mon livre tant la détresse est prégnante. Les trois quarts du livre sont présentés avec le regard de ces enfants principalement ceux du pavillon 15. Moins « malades » que les autres, ils ont une infime chance d’en réchapper. Ceux du pavillon 17, par contre, sont euthanasiés plus ou moins rapidement (pour les familles de ces enfants un laconique "décès pour cause de pneumonie" ou autre leur parviendra). Battus, drogués, les enfants n’ont que peu d’espoir d’en sortir ; quand la survie est un combat quotidien, il reste peu de place à l’amitié. Adrian a un...
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  • Roggy 15/12/2018
    La littérature nous a démontré que dans une histoire, il y en a toujours plusieurs. Dans les Elus, même si le thème n’est pas nouveau, Steve Sem-Sandberg enrichit son récit des descriptions d’une grande sensibilité. Il nous livre un récit insoutenable sur les traitements et les expériences barbares pratiqués sur des enfants sous l’Allemagne nazie. Les nazis ont organisé un véritable laboratoire pour étudier et éradiquer les tares jugées inadmissibles dans le nouveau Reich, qui rêve de créer la race parfaite et qui doit pour ce faire exterminer les « maladies « qui constituent une entrave à la naissance de la race pure. L’eugénisme prône l’amélioration du patrimoine génétique de l’espèce humaine. Son objectif est de prévenir la reproduction des humains considérés comme inférieurs et socialement indésirables (les criminels, handicapés physiques ou mentaux, homosexuels, sourds et aveugles de naissance, alcooliques sévères etc.) ou racialement « impurs » Juifs, Tziganes, Noirs ou Slaves. Dans ce récit les victimes « les Elus » ce sont des enfants. Au départ ils sont admis dans un hôpital pour se faire soigner des maladies plus ou moins bénignes. Certains enfants sont attachés dans leurs lits, abrutis par la morphine ils subissent des mauvais traitements et des tortures. Ils deviennent des précieux matériaux pour la recherche. Ils font partie du programme d’euthanasie des nazis. Ils ne quitteront jamais l’hôpital. Parfois l’atmosphère est si tendue que la langue devient dense, le réalisme épais et tranchant, le lecteur fasciné par l’horreur, oppressé et captivé retient son souffle. Cette lecture est un véritable marathon dans l’indicible, dans l’impensable ; sans arrêt ni ravitaillement on avale les pages d’une seule traite, au bord de la nausée. On en ressort émotionnellement essoré et ému par le parcours de ces Elus dont le destin nous touche en plein cœur. La littérature nous a démontré que dans une histoire, il y en a toujours plusieurs. Dans les Elus, même si le thème n’est pas nouveau, Steve Sem-Sandberg enrichit son récit des descriptions d’une grande sensibilité. Il nous livre un récit insoutenable sur les traitements et les expériences barbares pratiqués sur des enfants sous l’Allemagne nazie. Les nazis ont organisé un véritable laboratoire pour étudier et éradiquer les tares jugées inadmissibles dans le nouveau Reich, qui rêve de créer la race parfaite et qui doit pour ce faire exterminer les « maladies « qui constituent une entrave à la naissance de la race pure. L’eugénisme prône l’amélioration du patrimoine génétique de l’espèce humaine. Son objectif est de prévenir la reproduction des humains considérés comme inférieurs et socialement indésirables (les criminels, handicapés physiques ou mentaux, homosexuels, sourds et aveugles de naissance, alcooliques sévères etc.) ou racialement « impurs » Juifs, Tziganes, Noirs ou Slaves. Dans ce récit les victimes « les Elus » ce sont des enfants. Au départ ils sont admis dans un hôpital pour se faire soigner des maladies plus ou moins bénignes. Certains enfants sont attachés dans leurs lits, abrutis par la morphine ils subissent des mauvais traitements et des tortures. Ils deviennent des précieux matériaux pour...
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