Alphonse Boudard est notamment l'auteur de La Métamorphose des cloportes, La Cerise, Les Combattants du petit bonheur (prix Renaudot 1977), L'Hôpital.
Entre émotion et virtuosité littéraire, trois titres, trois bonnes raisons de redécouvrir un grand écrivain français disparu il y a maintenant dix ans.
« C'était un homme à majesté, un grand écrivain. Un moraliste sous ses airs goguenards, d'une érudition folle, même s'il avait fait ses universités ailleurs que dans les endroits habituels. »
Louis Nucera
« On connaissait le Boudard de la langue verte et de la verve populaire, ce livre révèle un Boudard plus personnel, sensible et révolté, un magnifique écrivain français », concluait...
« On connaissait le Boudard de la langue verte et de la verve populaire, ce livre révèle un Boudard plus personnel, sensible et révolté, un magnifique écrivain français », concluait la quatrième de couverture de Mourir d'enfance, le « roman » dans lequel Boudard, plus personnel que jamais, évoquait ses...
« On connaissait le Boudard de la langue verte et de la verve populaire, ce livre révèle un Boudard plus personnel, sensible et révolté, un magnifique écrivain français », concluait la quatrième de couverture de Mourir d'enfance, le « roman » dans lequel Boudard, plus personnel que jamais, évoquait ses années de jeunesse et ses relations avec sa mère. Le jury de l'Académie française fut du même avis que l'éditeur et lui décerna pour ce livre son Grand Prix du roman en 1995. Avant de disparaître, en 2000, à l'âge de soixante-quatorze ans, Alphonse Boudard devait encore publier un livre aux Éditions Robert Laffont, L'Étrange Monsieur Joseph (1998), portrait d'un personnage hors-norme qu'il avait rencontré en prison, ferrailleur juif, embrouilleur professionnel, pourvoyeur de métaux pour les nazis, voguant de façon ambiguë durant la guerre entre la Gestapo et l'armée des Ombres. Aujourd'hui, ces deux ouvrages auxquels s'ajoute La fermeture, paru chez Robert Laffont en 1986 et consacré aux maisons closes (« J'ai toujours vécu avec ces histoires de bordel en toile de fond, disait Boudard, parce que ma mère se défendait comme ça »), sont réunis en un seul volume. Ce triptyque forme un ensemble cohérent, qui reflète le regard que Boudard jetait sur cette période si marquante, de l'avant-guerre à l'après-guerre en passant par les années d'occupation, période durant laquelle il a lui-même traversé des univers aussi distincts que ceux de la Résistance et des Forces françaises libres d'un côté, de la pègre, de la prostitution et de la prison de l'autre.
Sous le triple visage du romancier, du biographe et de l'historien, Alphonse Boudard fait revivre un monde disparu et impose son talent, celui d'un écrivain à la gouaille, à la truculence, à l'invention verbale rares.
Alphonse Boudard est notamment l'auteur de La Métamorphose des cloportes, La Cerise, Les Combattants du petit bonheur (prix Renaudot 1977), L'Hôpital.
Mourir d'enfance
Alphonse Boudard raconte son enfance dans une famille d'adoption, de modestes paysans du Loiret, sa rencontre à l'âge de sept ans avec une « jolie dame parfumée de la ville », sa mère, qui, échappée d'une maison close, l'emmène avec elle et l'arrache à un destin tout tracé d'ouvrier agricole pour l'installer dans le XIIIe arrondissement de Paris, une mère qu'il ne verra que rarement et aux bras d'« oncles » toujours nouveaux. Il raconte aussi ses émois d'adolescent, ses aventures amoureuses, sa formation d'ouvrier typographe parmi les apaches de la Butte aux cailles, durant l'Occupation, l'hésitation entre le Général et le Maréchal, puis, quand le hasard et l'amitié auront bien fait les choses, son engagement dans la Résistance, et l'armée de De Lattre où il récoltera non seulement une blessure mais… la croix de guerre. Il raconte enfin ses « dérapages », entre trafic de fausse monnaie et cambriolages de coffres forts qui lui vaudront plusieurs séjours en prison, de 47 à 49, et de 57 à 61… et d'assister, menottes aux poignets, grâce à une mesure de clémence, aux obsèques de sa mère. Ce texte juste et émouvant a offert à Boudard la consécration du Grand prix du roman de l'Académie française.
L'Étrange Monsieur Joseph
Né en Bessarabie de parents tués peu après dans un pogrom, Joseph Joanovici débarque en France en 1925 et devient par son travail et sa gouaille hilare un ferrailleur réputé. Lorsque éclate la Seconde Guerre mondiale, il comprend vite que les Allemands vont avoir besoin de métal, le nerf de la guerre. Grâce à eux, il va devenir milliardaire. En 1949 son procès déchire les Français déjà bien perdus : tel grand résistant, tel passeur certifie que sans lui il serait mort, d'autres disent l'avoir vu offrir des millions à la Gestapo, d'autres encore qu'il a fourni la majorité des armes de l'insurrection de Paris… Alphonse Boudard, qui a connu Joanovici en prison, en dresse ici le portrait et soulève les masques de ce personnage ni blanc ni noir qui réunit à lui seul toutes les ambiguïtés de la société française de cette époque.
La Fermeture
Le 13 avril 1946, l'assemblée nationale abolissait les maisons de tolérance et Mac Orlan déclarait : « C'est la base d'une civilisation millénaire qui s'écroule. » Alphonse Boudard s'est penché sur cette civilisation et, en historien des mœurs éprouvé, nous entraîne de l'âge de pierre à la IIIe République. Surtout, il nous fait découvrir les glorieux établissements du One Two Two, du Chabanais et du Sphinx, et les lugubres façades de Fourcy et du Panier Fleuri, ces assommoirs du sexe où les « filles » faisaient plus de soixante-dix passes par jour. À cet univers à la fois éclatant et sordide a succédé celui de la prostitution en plein air, sur les trottoirs ou à l'orée des bois. Les filles y ont-elles gagné ? Marthe Richard avait-elle songé à cela dans sa croisade ? Et quelles étaient au juste les motivations de cette personne aussi trouble que célèbre ? Alphonse Boudard répond à toutes ces questions.
REVUE DE PRESSE
À propos de La Fermeture :
« Cest du Boudard bon cru, lannée de la comète, qui samuse, moitié naïf, moitié roublard.[...] Faut-il ajouter à cessupputations que le livre dAlphonse Boudard, pour historique quil soit, selit comme lun de ses romans ? Cela va sans dire ; et encore mieux en le disant. »
JacquesCellard, L'Express
« Alphonse Boudard possède ce que Paul Léautaud appelait "le sûr instinct de la langue".Il peut donc se permettre beaucoup, et notamment de nous donner une littérature très peu catholique. »
François Bott, Le Monde
« Petit cousin de Maupassant et de Toulouse-Lautrec, lauteur promène impitoyablement sa caméra-stylo sans jamais tomber dans le piège imbécile de la poésie de la misère. [...] Boudard nous offre le livre le plus drôle, le plus rigoureux, le mieux écrit, enfin le plus désenchanté de la saison. »
Michèle Gregori, Le Figaro
« On retrouve des personnages hauts en couleur, des descriptions qui sentent le vécu et des tranches de vie qui surgissent âpres et denses allègrement portées par une écriture chargée dun argot le plus savoureusement imagé qui soit. On y découvre un style, bien sûr, et une réflexion historique. »
Philippe Robrieux, Le Nouvel Observateur
À propos de LÉtrange Monsieur Joseph :
« Ce livre en apprendra plus sur les dessous de lOccupation que beaucoup de travaux historiques. Et en plus, on samuse beaucoup. »
Jacques Delarue, Le Magazine littéraire
« LÉtrange Monsieur Joseph est le passionnant portrait, infiniment nuancé, dun personnage semblant "résumer à lui seul toutes les complexités de lépoque" ».
Bernard Le Saux, Madame Figaro
« De lavoir pisté longtemps, depuis vingt ans et plus, Boudard, avec patience, a rassemblé tous ces morceaux dun miroir en éclats. Soit un sabbat où le diable joue à laise, mieux que dans un roman noir. [
] Le lecteur appréciera. Il devrait. »
Arnould de Liedekerke, Le Figaro Magazine
« Epoque effroyable. On nen aura jamais fini avec elle. Lancien maquisard Boudard la restitue en virtuose de la verve familière et canaille, ce faux bavardage, très écrit, quil utilise en maître. »
Michel Grisolia, LExpress
À propos de Mourir denfance :
« Hommage plutôt que règlement de comptes, Mourir d'enfance est le roman d'un homme en quête de ses origines, et cela a quelque chose d'émouvant, peut-être tout simplement parce que c'est vrai et que cette vérité transparaît dans l'écriture. L'écriture est d'ailleurs une des grandes préoccupations d'Alphonse Boudard qui a imposé, au fil des années, son ton singulier, entre langue parlée et écrite. Un plaisir de lecture »
Pierre Maury, Le Soir