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Où atterrir ?
Comment s'orienter en politique
Date de parution : 19/10/2017
Éditeurs :
La Découverte

Où atterrir ?

Comment s'orienter en politique

Date de parution : 19/10/2017
Peut-on continuer à faire de la politique comme si de rien n'était, comme si tout n'était pas en train de s'effondrer autour de nous ? Dans ce court texte politique, Bruno Latour propose de nouveaux repères, matérialistes, enfin vraiment matérialistes, à tous ceux qui veulent échapper aux ruines de nos anciens modes de pensée.
Cet essai voudrait relier trois phénomènes que les commentateurs ont déjà repérés mais dont ils ne voient pas toujours le lien — et par conséquent dont ils ne voient pas... Cet essai voudrait relier trois phénomènes que les commentateurs ont déjà repérés mais dont ils ne voient pas toujours le lien — et par conséquent dont ils ne voient pas l’immense énergie politique qu’on pourrait tirer de leur rapprochement.
D’abord la « dérégulation » qui va donner au mot de « globalisation » un sens...
Cet essai voudrait relier trois phénomènes que les commentateurs ont déjà repérés mais dont ils ne voient pas toujours le lien — et par conséquent dont ils ne voient pas l’immense énergie politique qu’on pourrait tirer de leur rapprochement.
D’abord la « dérégulation » qui va donner au mot de « globalisation » un sens de plus en plus péjoratif ; ensuite, l’explosion de plus en plus vertigineuse des inégalités ; enfin, l’entreprise systématique pour nier l’existence de la mutation climatique.
L’hypothèse est qu’on ne comprend rien aux positions politiques depuis cinquante ans, si l’on ne donne pas une place centrale à la question du climat et à sa dénégation. Tout se passe en effet comme si une partie importante des classes dirigeantes était arrivée à la conclusion qu’il n’y aurait plus assez de place sur terre pour elles et pour le reste de ses habitants. C’est ce qui expliquerait l’explosion des inégalités, l’étendue des dérégulations, la critique de la mondialisation, et, surtout, le désir panique de revenir aux anciennes protections de l’État national.
Pour contrer une telle politique, il va falloir atterrir quelque part. D’où l’importance de savoir comment s’orienter. Et donc dessiner quelque chose comme une carte des positions imposées par ce nouveau paysage au sein duquel se redéfinissent non seulement les affects de la vie publique mais aussi ses enjeux
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EAN : 9782707197818
Façonnage normé : EPUB3
DRM : Watermark (Tatouage numérique)
EAN : 9782707197818
Façonnage normé : EPUB3
DRM : Watermark (Tatouage numérique)

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • mehdiminidou 14/02/2024
    La prose de Latour se voit dans cet essai être simplifiée. Il y synthétise sa pensée sur le Nouveau Régime Climatique et sa relation avec les clivages traditionnels. J'ai notamment apprécié ses réflexions sur les migrations et le repli national qui en sont induits. Je n'ai par contre pas bien saisi son concept de Terrestre. Enfin, Bruno Latour nous donne une vision positive et convaincante du rôle que peut jouer l'Europe face au changement climatique et aux bouleversements géopolitiques.
  • Aurel23 11/10/2022
    Où atterrir ? C'est la question à laquelle tente de répondre le philosophe Bruno Latour. Cet essai peut être compliqué à comprendre dans son intention si le lecteur n'est pas au courant de la pensée d l'auteur au préalable. De plus des notions en terme d'habitabilité sont nécessaires à la lecture pour opérer à une lecture juste et clair du texte et non une lecture erronée qui laisserait penser des fais qui se trouvent en réalité être faux. Bruno Latour avoue ne pas avoir de réponse claire à la question où atterrir ? En revanche il met en avant le fait d'atterrir et permet au lecteur de comprendre les enjeux qui se trament dans la nouvelle organisation politique ainsi que comment agir dans l'anthropocène.
  • Olloix 19/04/2022
    La question que m'amène cet essai à me poser est : les textes qui ont été structurants pour la vie politique de nombreuses populations, comme "L'esprit des lois" ou "Le capital" (que je n'ai pas lus) étaient-ils initialement théoriques, sans indications pratiques ? Ont-ils eu besoin de passer par des hommes ou femmes politiques intermédiaires pour être mis au service du peuple, avec plus ou moins de douceur, étant donné leur penchant révolutionnaire ? En lisant "Où atterrir", j'ai eu le sentiment d'accéder à un éclairage original et structurant, mais tellement loin des préoccupations du citoyen moyen que je suis, et tellement loin de la vision des hommes politiques et leaders économiques, que je ne vois pas comment cela peut-être traduit dans les faits. B.Latour indique lui-même qu'il n'a pas de solutions pratiques clefs en main. Intéressant, frustrant, à lire.
  • jullius 26/08/2021
    Quand c'est Latour (de contrôle ?) même qui demande « où atterrir ? », avouez qu'il y a de quoi s'inquiéter… Cela dit, Latour propose tout de même une solution : atterrir sur terre, enfin sur le terrestre. Au-delà de la blague, ce petit ouvrage du grand sociologue des sciences qu'est Latour mérite le détour. Mais m'inspire aussi quelques réticences. Si je trouve que le diagnostic est bon – avant tout celui de politique fiction qu'il formule au début sur la stratégie de rupture décomplexée des élites financières voire politiques qui les servent, mais aussi celui qui concerne la nécessité d'un redécoupage des clivages politiques – je suis (bien) moins convaincu par les propositions qu'il formule. Proposer de nommer le terrestre ce qui devrait être le nouveau local (pour éviter les dérives « nationalo-identitaires »), je le comprends, mais cela me semble un voeu pieux : je trouve quelque peu malhonnête le portrait que fait Latour sur les risques d'un « retour » en force du local (si tant est qu'il avait d'ailleurs disparu) et notamment son assimilation à une forme d'obscurantisme identitaire. Car le local ne se réaffirme pas que sous ce masque (même s'il existe et que, malheureusement, tout « localisme » a tendance à être réduit à cet forme d'exclusivisme et de fermeture aux autres – mais par qui ? précisément par des éditorialistes qui sont au service des élites « hors sol »), mais aussi sous celui, bien plus pertinent d'un désir de reconquête de la souveraineté que le global de la « mondialisation moins », comme il dit, a largement battu en brèche. Et sa conviction dans le fait que l'Europe est la bonne échelle d'une « mondialisation plus », débarrassée de ses illusions et seule à même de lutter contre le local et ses oripeaux nationalistes les plus abjects, me semble vraiment très simplificateur : non seulement l'Europe n'a pas commencé à exister après le second conflit mondial (pour garantir la paix) mais (à l'inverse) elle a « commencé » au moment de la Conférence de Berlin (1885) dans ce grand partage de l'Afrique entre gouvernants blancs et puissants : un projet rien moins que pacifiste, pour les Africains et même pour les peuples européens. Car cette Europe-là, rapidement en crise face aux désordres sociaux de la soi-disant Belle Époque, n'a pas hésité à envoyer ses peuples non plus au charbon mais sous les déluges d'acier pour faire taire les aspirations révolutionnaires. Croire que l'Europe est un projet pacifique me semble une parfaite foutaise. L'Europe n'a jamais été, ni de près ni de loin, un projet de rassemblement des peuples derrière un projet de paix universelle (affiche de propagande qui ne berne que ceux qui veulent y croire), mais est une stratégie de gestion des obstacles de l'impérialisme capitaliste de ses élites. Croire que l'« Europe » peut devenir autre chose, qu'elle puisse soudain se parer de bons sentiments (politiques et écologiques) et que les peuples y verront soudain la lumière tant attendue (eux qui ont été bernés depuis près de 150 ans sur le sujet – ce que Latour reconnaît d'ailleurs honnêtement, mais comment faire autrement…), c'est effectivement, comme il l'admet (mais sans doute avec un peu de fausse modestie puisque l'objet de son ouvrage est bien politique), être bien « fragile » comme analyste du politique (au sens moins de l'étude des rapports de pouvoirs – science politique à papa - que de celui de l'étude des liens sociaux – la politique au sens premier du terme, et une science politique, donc, qui se nourrit de toutes les sciences humaines). Finalement, qui a besoin d'atterrir ? Précisément ces élites qu'il identifie justement comme « hors-sol ». La plupart des individus, eux, ceux qui n'ont donc pas de pouvoir, réclament qu'on cesse de les obliger à décoller (pour le pays imaginaire du « libéralisme » où la dernière liberté qui leur reste est d'aller se faire exploiter par des multinationales dont l'universalisme n'est rien d'autre qu'un United Colors of Benetton - fait pour gagner du fric) : non pas par racisme (même s'il en est parmi ceux-là, il ne faudrait pas non plus être angélique) mais parce que sans « enracinement », comme disait Simone Weil, l'homme se perd… et avec lui, toute politique (être ensemble) digne de ce nom.Quand c'est Latour (de contrôle ?) même qui demande « où atterrir ? », avouez qu'il y a de quoi s'inquiéter… Cela dit, Latour propose tout de même une solution : atterrir sur terre, enfin sur le terrestre. Au-delà de la blague, ce petit ouvrage du grand sociologue des sciences qu'est Latour mérite le détour. Mais m'inspire aussi quelques réticences. Si je trouve que le diagnostic est bon – avant tout celui de politique fiction qu'il formule au début sur la stratégie de rupture décomplexée des élites financières voire politiques qui les servent, mais aussi celui qui concerne la nécessité d'un redécoupage des clivages politiques – je suis (bien) moins convaincu par les propositions qu'il formule. Proposer de nommer le terrestre ce qui devrait être le nouveau local (pour éviter les dérives « nationalo-identitaires »), je le comprends, mais cela me semble un voeu pieux : je trouve quelque peu malhonnête le portrait que fait Latour sur les risques d'un « retour » en force du local (si tant est qu'il avait d'ailleurs disparu) et notamment son assimilation à une forme d'obscurantisme identitaire. Car le local ne se réaffirme pas que sous ce masque (même s'il existe et que, malheureusement, tout...
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  • Didjmix 23/07/2021
    Voilà un essai (très ! trop ! ) Intelligent. Que de réflexions sur le monde contemporain. La Guerre froide, l'opposition Est-Ouest, ou même Nord-Sud, sont devenues plus insuffisantes on le voit. B. Latour nous propose une opposition Local-Global très intéressante (même si pas toujours facile à suivre). L'élection de Trump, époque de l'écriture de ces lignes, a mis l'accent sur le sujet d'opposition central : le climat. Il nous montre aussi a quel point l'élite se protège, se met à l'abri, de tout ce qu'elle est en train de détricoter. Ça fait froid dans le dos d'actualité.
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