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Pour mémoire
Date de parution : 11/08/2011
Éditeurs :
Julliard

Pour mémoire

Date de parution : 11/08/2011

Mazarine Pingeot ose un texte aussi violent que personnel où elle met en scène un adolescent d’aujourd’hui, dévasté par la découverte de la Shoah.

C’est l’histoire d’un garçon hanté par la Shoah. Pourtant, ni lui ni sa famille n’ont été touchés par le génocide. Mais enfant, il a vu à la télévision des images...

C’est l’histoire d’un garçon hanté par la Shoah. Pourtant, ni lui ni sa famille n’ont été touchés par le génocide. Mais enfant, il a vu à la télévision des images qu’il n’aurait pas dû voir - le cauchemar trop réel de Nuit et Brouillard. Cela a suffi à faire écrouler...

C’est l’histoire d’un garçon hanté par la Shoah. Pourtant, ni lui ni sa famille n’ont été touchés par le génocide. Mais enfant, il a vu à la télévision des images qu’il n’aurait pas dû voir - le cauchemar trop réel de Nuit et Brouillard. Cela a suffi à faire écrouler le début de sa vie. C’est l’histoire de cet adolescent qui n’a plus trouvé le sommeil, et décidé de ne plus manger. Qui a construit son existence sur une obsession, celle de ces scènes d’extermination massive, et qui s’y est perdu, à force de s’interroger. Comment cela a-t-il été possible ? Comment vivre parmi les hommes après ça ? Comment être un homme ? Sous la forme d’un monologue introspectif, le garçon devenu adulte raconte le choc, la douleur, les délires, la descente aux enfers, depuis l’enfant brusquement orphelin de ses frères humains, à l’adolescent anorexique qui mène une lutte intransigeante contre le bonheur, confondant devoir de mémoire et devoir de souffrance. Et nous écoutons, dans un texte aussi court que percutant, le cheminement de cette conscience en butte avec LA page noire du XXe siècle. Avec une honnêteté désarmante, Mazarine Pingeot surprend, encore une fois. C’est la voix d’une génération mal à l’aise qu’elle élève, une génération grandie dans l’effroi et l’abstraction d’une horreur à laquelle elle a échappé, mais qui a fondé son époque ainsi que celles à venir. Une génération où chacun, juif ou non, s’est retrouvé en prise avec cette question. Parce que la Shoah est l’héritage qui continue de mettre à mal l’idée d’humanité, parce qu’elle demeure une blessure, parce qu’il est nécessaire qu’elle le demeure. La mémoire, la dépression, la difficulté d’aimer, le poids écrasant de l’Histoire sur les destins individuels, Mazarine Pingeot retrouve des thèmes qu’elle tisse en les variant d’un livre à l’autre, construisant une œuvre sombre et singulière. Mais cette fois, c’est l’individu qui s’en prend à l’Histoire, et tente de la soumettre. Un combat vain, dont l’issue, malgré tout, recèle un espoir : celui d’une descendance meilleure. 

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EAN : 9782260019923
Façonnage normé : EPUB2
DRM : Watermark (Tatouage numérique)
EAN : 9782260019923
Façonnage normé : EPUB2
DRM : Watermark (Tatouage numérique)

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • Anelor 11/02/2021
    Plongée dans l'esprit d'un garçon dépressif, anorexique et obsédé par la Shoah. Mais finalement il n'en est pas tellement question de la Shoah. Est-ce que quelques minutes de film ont pu rendre un petit garçon joyeux aussi sombre? Ou la maladie était-elle là, terrée, qui n'attendait qu'un élément déclencheur qui aurait tout aussi bien pu être autre chose? En tant que maman, la question me hante: une petite erreur d'inattention et sa vie s'écroule? Non, n'en déplaise au narrateur, je ne le pense pas. On tourne en boucle dans sa tête et dans son corps, la maladie est là et bien là, qui le ronge. Un livre bref, qui se veut épuré, à l'os, comme un corps décharné, poignant.
  • Wolkaiw 10/04/2014
    Véritable torture mentale que le quotidien du garçon, suite au visionnage de quelques images troublantes ayant fait basculer sa vie dans une tout autre dimension. J'ai réellement eu l'impression d'être ce jeune garçon, car le livre est écrit d'une telle manière que les mots résonnent en notre esprit. Voulant s'infliger les douleurs des exterminés, il a réduit sa vie au silence et à l'expérimentation de son corps. Cela nous prouve à quel point une image peut avoir de graves conséquences sur la santé mentale d'un individu. Se rendre malade, se laissait aller au plus proche de la mort pour comprendre, pour essayer de comprendre l'enfer qu'ils ont enduré, les souffrances de chacun... Ce roman m'a fait l'effet d'une bombe, car passionnée par le vaste sujet qu'est la guerre, ne n'imaginait pas que l'on puisse à ce point en être obsédé. Un récit court, mais efficace !
  • isabiblio 03/09/2012
    Il a sept ans lorsqu’à l’insu de ses parents, il se trouve nez à nez avec des images violentes de la Shoah diffusées à la télévision au travers le film « Nuit et brouillard » de Resnais. Ces quelques secondes de diffusion et un manque total de communication avec ses parents vont irrémédiablement bouleversé sa vie. Hanté par ces images, au fur et à mesure qu’il grandit, il se documente et expérimente physiquement la souffrance du déporté en s’infligeant entre autre l’anorexie. La narration se fait par son autre lui tel un dédoublement de personnalité. Comment peut-on vivre après la disparition de ces six millions de morts, comment trouver encore un peu d’humanité après un génocide?. Quelle est la responsabilité des générations suivantes ? C’est grâce à la philosophie qu’adulte il apprendra à vivre enfin pour lui. L’auteur nous décrit un enfant qui culpabilise à l’extrême face à la Shoah comme pour nous rappeler que le devoir de mémoire doit se faire certes, mais avec vigilance. Un court roman troublant dont chacun tirera sans doute un sens différent.
  • ingrid 30/09/2011
    Roman poignant, au style incisif, sur l'histoire d'un jeune qui devient un homme en s'opposant aux siens suite à la vision du film "Nuit et brouillard", sur la Shoah. Cette vision va l'amener à la révolte, et le poursuivre tout au long de sa vie. Mazarine a écrit un ouvrage sans fioriture, basé sur le ressenti, mais dur de par les thèmes également... Bref, à lire mais pour un public averti.
  • brigittelascombe 26/09/2011
    Pour mémoire relate le récit d'une appropriation,celle de la mémoire d'un autre ou de tant d'autres, victimes de la Shoah. Un sujet fort intéressant puisqu'il s'agit d'un enfant de 7 ans et que tout enfant immature, fragile ou sensible qui se trouve confronté à des images violentes s'en trouve déstabilisé. Ces souvenirs entrevus à la télévision ne sont pas les siens, il n'est pas juif, mais la frontière, entre imaginaire et réalité, est si ténue qu'il lui semble "avoir vécu la mort collective"; avoir entendu la mère crier;avoir aperçu"le bébé mort mis dans une valise", "l'enfant ployer sous l'impact d'une balle","la peau qui se détache";"il lui semble être un survivant puisqu'il a été épargné" et ce savoir va le tuer à petit feu. Par empathie,("par arrogance?")il devient asocial,anorexique,plonge dans la détresse, se laisse absorber par l'absurde,le néant, jusqu'à l'âge adulte où la philosophie puis l'amour le guideront petit à petit vers le calme et l'acceptation. Peu de pages,un livre sobre et concentré mais qui dénonce la barbarie, livre un message d'humanité et questionne:Doit-on se protéger, petit ou grand du choc des images dont sont friands certains journaux ou documentaires?Peut-on tout maîtriser?Le statut de victime à une si grande échelle a-t-il changé quelque chose à l'espèce humaine?De quoi l'homme est-il capable? Que faire lorsque l'irréparable a été commis? Un roman qui rappelle également que la censure parentale doit s'exercer dans certains cas. Mazarine Pingeot(fille de François Mitterand) agrégée de philosophie est l'auteur de quelques romans et essais, elle exerce à Aix en Provence.Pour mémoire relate le récit d'une appropriation,celle de la mémoire d'un autre ou de tant d'autres, victimes de la Shoah. Un sujet fort intéressant puisqu'il s'agit d'un enfant de 7 ans et que tout enfant immature, fragile ou sensible qui se trouve confronté à des images violentes s'en trouve déstabilisé. Ces souvenirs entrevus à la télévision ne sont pas les siens, il n'est pas juif, mais la frontière, entre imaginaire et réalité, est si ténue qu'il lui semble "avoir vécu la mort collective"; avoir entendu la mère crier;avoir aperçu"le bébé mort mis dans une valise", "l'enfant ployer sous l'impact d'une balle","la peau qui se détache";"il lui semble être un survivant puisqu'il a été épargné" et ce savoir va le tuer à petit feu. Par empathie,("par arrogance?")il devient asocial,anorexique,plonge dans la détresse, se laisse absorber par l'absurde,le néant, jusqu'à l'âge adulte où la philosophie puis l'amour le guideront petit à petit vers le calme et l'acceptation. Peu de pages,un livre sobre et concentré mais qui dénonce la barbarie, livre un message d'humanité et questionne:Doit-on se protéger, petit ou grand du choc des images dont sont friands certains journaux ou documentaires?Peut-on tout maîtriser?Le statut de victime à une si grande échelle a-t-il changé quelque chose à...
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