Rescapé du camp 14

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

• karmax211 28/01/2024

  Signaler
  Ayant réalisé il y a peu que mes connaissances sur la Corée du Nord relevaient davantage des médias, de la presse politique que de la littérature... à part quelques témoignages, dont celui de Claude Lanzmann dans - le lièvre de Patagonie -, j'avoue ne pas avoir gardé d'autres traces littéraires concernant cet énigmatique pays que celles offertes par le père de - Shoah -, je suis donc parti en quête d'écrivains "locaux", sachant que dans le pays le plus fermé du monde et au monde, trouver une plume libre relevait davantage de la gageure, du biais cognitif, que d'une démarche réaliste. Il m'est vite apparu que ce qu'il y avait d'accessible en terme de livres - je veux dire de livres témoignage ... tels ceux de Soljenitsyne au temps de l'URSS, de Varlam Chalamov, de Vassili Grossman, de Liao Yiwu, de Yu Hua dans la Chine communiste... n'existait et cela va de soi, n'existe pour ce qui est de la Corée des Kim que grâce à des plumes étrangères, comme celle de Pierre Haski, grâce auquel le "monde libre" a pu avoir connaissance du triste sort que Pékin a infligé au malheureux Liu Xiaobo, dans l'excellent livre qu'il lui a consacré : - Liu Xiaobo, L'homme qui a défié Pékin -. C'est ainsi qu'après recherches, je suis tombé sur le journaliste américain Blaine Harden, lequel a pu rencontrer et gagner la confiance de Shin Dong-Hyuk, seul et unique évadé du camp 14, un des six camps de concentration ( kwanlisos ) du "Pays du matin frais", dans lesquels sont internés 150 à 200 000 prisonniers, hommes, femmes, enfants ; le camp 14 étant considéré de l'avis unanime comme celui où le régime, les conditions d'enfermement et de survie sont les plus "extrêmes", les plus dures. J'ai choisi de ne pas divulgâcher celle qui sera peut-être une de vos prochaines lectures et vraisemblablement une de vos découvertes sur le goulag nord-coréen. Autant il peut apparaître cohérent, compréhensible que l'on résume un roman, que l'on se réfère à quelques citations de l'oeuvre, autant éparpiller façon puzzle quelques bribes de la rencontre entre Blaine Harden et Shin Dong-Hyuk et surtout le témoignage qui s'ensuit, m'apparaît contre-productif tant cette rencontre et cette découverte relèvent à mon sens d'un processus, d'une initiation, d'une révélation... Plus que jamais j'ai le sentiment que le lecteur doit y aller seul et pas précédé d'informations prémâchées, d'explications et d'impressions "tierces"... Sachez seulement qu'au "pays des grands leaders", au "pays des grands secrets" où règne en maître absolu "le grand soleil du XXIème siècle", celui auquel un "canard orangé" a, de l'autre côté de l'Atlantique, donné le surnom de "rocket man" ( vous avez raison, on est bien chez les barjots ), il existe un système concentrationnaire pire que le goulag... Ce système mis en place par les Kim est au-delà du réel, au-delà de l'entendement, au-delà de ce que nos écrivains de science-fiction ont pu imaginer... Ce système au-delà des mots, Blaine Harden et Shin Dong-Hyuk vous en ouvrent les portes dans ce livre où l'effroi frappe à chaque page et où, pour la première fois, il est possible d'appréhender intellectuellement l'incroyable mécanique de déshumanisation mise en oeuvre par un régime totalitaire... dont hélas Blaine Harden prédit imprudemment dans cet ouvrage la fin prochaine... Ayant réalisé il y a peu que mes connaissances sur la Corée du Nord relevaient davantage des médias, de la presse politique que de la littérature... à part quelques témoignages, dont celui de Claude Lanzmann dans - le lièvre de Patagonie -, j'avoue ne pas avoir gardé d'autres traces littéraires concernant cet énigmatique pays que celles offertes par le père de - Shoah -, je suis donc parti en quête d'écrivains "locaux", sachant que dans le pays le plus fermé du monde et au monde, trouver une plume libre relevait davantage de la gageure, du biais cognitif, que d'une démarche réaliste. Il m'est vite apparu que ce qu'il y avait d'accessible en terme de livres - je veux dire de livres témoignage ... tels ceux de Soljenitsyne au temps de l'URSS, de Varlam Chalamov, de Vassili Grossman, de Liao Yiwu, de Yu Hua dans la Chine communiste... n'existait et cela va de soi, n'existe pour ce qui est de la Corée des Kim que grâce à des plumes étrangères, comme celle de Pierre Haski, grâce auquel le "monde libre" a pu avoir connaissance du triste sort que Pékin a infligé au malheureux Liu Xiaobo, dans l'excellent livre qu'il lui a consacré...

  Lire la suite

  En lire moins
• Oxiane 06/12/2023

  Signaler
  J’ai un certain intérêt pour la Corée du Nord car ce pas autant passionnant qu’effrayant. Ce livre est assez fou et on y apprend plein de choses sur la vie des camps de travail dans ce pays. La sortie de cet homme est toute autant chaotique que sa vie dans les camps. Je crois qu’on n’est pas capable de comprendre pourquoi les gens réagissent comme ça et ce qu’ils ont vécu. L’attitude de Shin à sa libération en Corée du Sud et aux USA m’a énervé et je me suis dit qu’il n’avait pas de respect envers les gens qui l’ont aidé car il refuse d’apprendre la langue, ne fait pas d’effort, quitte son travail rapidement, etc. Mais c’est surement dû à son éducation dans le camp étant donné qu’il n’a connu que ça.
• mieuxvautlirequejamais 23/06/2023

  Signaler
  RESCAPÉ DU CAMP 14 de Blaine Harden Un livre instructif pour avoir un idée de la façon dont fonctionne la Corée du nord et connaître les raisons qui font que ce régime perdure malgré les atrocités commises. On y suit le parcours de Shin In Geun, né dans le camp 14, et qui est parvenu à s'en échapper.
• Commedans1livre 29/09/2022

  Signaler
  Intitulé « Rescapé du camp 14 : de l’enfer nord-coréen à la liberté », ce documentaire démontre l’horreur des camps situés en Corée du Nord, tout en mettant l’accent sur un pays où les droits de l’homme ne sont point respectés. Pour une parole de travers, un affront, une révolte face au gouvernement, les habitants deviennent des prisonniers à vie et sont traités comme de la vermine. L’horreur ici, se traduit aussi par le comportement de ceux qui naissent dans les camps, à l’instar de Shin. Totalement dénué de sentiments, le jeune homme ne connait rien du monde extérieur, et devient à son tour un être méprisable. Le journaliste Blaine Harden retrace parfaitement le quotidien de Shin au camp, puis son évasion. Un documentaire troublant, qui nous informe davantage sur la Corée du Nord, et qui n’est pas sans rappeler le cauchemar des camps de la mort durant la Seconde Guerre Mondiale.
• Dombrow01 08/08/2022

  Signaler
  Quel choc ! On a beau savoir que la Corée du Nord est un gigantesque Gulag à ciel ouvert, cela ne prépare pas pour autant à la claque qu'on reçoit à la lecture de ce livre. Shin n'est coupable de rien, il n'a jamais été condamné, il est né dans le camp et ignore tout de l'extérieur avant son évasion. Il n'est pas nécessaire d'être coupable pour être interné en Corée du Nord, il suffit de ne pas avoir de chance. L'oncle de Shin a fui le pays, ce qui est un crime, et c'est toute sa famille qui va aller en camp pour payer. Le discours officiel dit qu'il faut 3 générations pour effacer une faute, même la famille d'un suicidé est punie car il s'est soustrait à l'autorité de l'état. Mais ce n'est pas la seule raison de garder Shin en prison : le camp procure à l'état un gigantesque réservoir de main d'œuvre gratuite, qu'il ne coûte pas cher car les prisonniers produisent la nourriture des gardiens, et que la vérité ne doit pas sortir du camp. C'est tellement vrai que lorsque Shin sort de l'infâme prison souterraine où il aurait dû mourir, on lui fait promettre de ne rien révéler aux autres détenus du camp ! La vie au camp s'articule autour du travail, minimum 12 heures par jour, plus pour les malchanceux et les punis. Les enfants vont à l'école, mais apprennent à peine à lire et passent l'essentiel de leur temps en corvée surveillés par leur maitre. Les détenus ont une seule idée en tête, manger. Tout est bon pour récupérer une bouchée supplémentaire, que ce soit en chassant les rats ou en dénonçant un camarade pour avoir quelques grains de maïs en récompense. Il n'existe aucune solidarité entre les prisonniers ; leur vie est tellement misérable, les punitions tellement horribles, et la délation encouragée sans arrêt, tout ceci fait que chacun essaie juste de survivre. D'ailleurs Shin dira plus tard que le motif de son évasion n'était pas la liberté mais l'idée de goûter la viande grillée dont lui avait parlé Park. Ce récit n'est pas une surprise, même si le niveau d'horreur dépasse ce qu'on imaginait. L'existence de camps de travail en Corée du Nord est reconnue par tous, comme l'étaient le gulag soviétique et les camps du Lao Gai de la Chine maoïste. Seuls les communistes purs et durs niaient l'évidence, quant à ceux qui disent ne pas avoir été au courant, je leur conseille la lecture de Prisonnier de Mao de Jean Pasqualini. En 23 ans de camp, Shin a rencontré 2 personnes empreintes d'humanité, l'Oncle et Park. Les autres avaient été détruites par le système, comme Shin lui-même l'a été. La fin du livre, une fois Shin réfugié en Corée du Sud, est dramatique également dans un tout autre genre. On s'aperçoit qu'il ne s'habitue ni à la Corée du Sud, ni aux Etats-Unis, comme si la liberté et le choix étaient trop lourds à porter pour lui qui a grandi sans connaitre ni l'une ni l'autre. Quel choc ! On a beau savoir que la Corée du Nord est un gigantesque Gulag à ciel ouvert, cela ne prépare pas pour autant à la claque qu'on reçoit à la lecture de ce livre. Shin n'est coupable de rien, il n'a jamais été condamné, il est né dans le camp et ignore tout de l'extérieur avant son évasion. Il n'est pas nécessaire d'être coupable pour être interné en Corée du Nord, il suffit de ne pas avoir de chance. L'oncle de Shin a fui le pays, ce qui est un crime, et c'est toute sa famille qui va aller en camp pour payer. Le discours officiel dit qu'il faut 3 générations pour effacer une faute, même la famille d'un suicidé est punie car il s'est soustrait à l'autorité de l'état. Mais ce n'est pas la seule raison de garder Shin en prison : le camp procure à l'état un gigantesque réservoir de main d'œuvre gratuite, qu'il ne coûte pas cher car les prisonniers produisent la nourriture des gardiens, et que la vérité ne doit pas sortir du camp. C'est tellement vrai que lorsque Shin sort de l'infâme prison souterraine où il aurait dû mourir, on lui fait promettre...

  Lire la suite

  En lire moins