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Rester bourgeois
Les quartiers populaires, nouveaux chantiers de la distinction
Collection : SH / Enquêtes de terrain
Date de parution : 19/02/2015
Éditeurs :
La Découverte

Rester bourgeois

Les quartiers populaires, nouveaux chantiers de la distinction

Collection : SH / Enquêtes de terrain
Date de parution : 19/02/2015
Transformation d’anciens logements ouvriers et de quartiers à l’image dévalorisée en lieux désirables, engagement dans la vie sociale locale : les gentrifieurs (classes moyennes déclassées, nommés indistinctement « bobos ») travaillent au reclassement des lieux mais aussi à la consolidation de leur propre trajectoire sociale – à « rester bourgeois ». À partir d'enquêtes menées à Montreuil et à la Croix-Rousse, Anaïs Collet montre les ressorts sociaux à l'œuvre derrière ces mutations urbaines.
Les anciens faubourgs populaires sont à la mode. Population, boutiques, prix des logements, réputation : tout change dans ces quartiers autrefois ouvriers des grandes villes françaises. La pression immobilière y... Les anciens faubourgs populaires sont à la mode. Population, boutiques, prix des logements, réputation : tout change dans ces quartiers autrefois ouvriers des grandes villes françaises. La pression immobilière y joue un rôle central et les politiques urbaines, bien souvent, l’accompagnent ; mais ce sont des habitants qui, au jour... Les anciens faubourgs populaires sont à la mode. Population, boutiques, prix des logements, réputation : tout change dans ces quartiers autrefois ouvriers des grandes villes françaises. La pression immobilière y joue un rôle central et les politiques urbaines, bien souvent, l’accompagnent ; mais ce sont des habitants qui, au jour le jour et à leur échelle, transforment ces lieux. Ce livre leur est consacré et entend montrer, à partir d’enquêtes menées à Montreuil-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis et à la Croix-Rousse, à Lyon, les ressorts sociaux qui se cachent derrière les mutations urbaines.
Disputer des usines désaffectées à des marchands de biens ou des entrepreneurs chinois, transformer un pavillon de banlieue en « vieille maison pleine de charme », se constituer un groupe d’amis-voisins ou travailler à rendre les écoles fréquentables, implique un fort investissement humain et financier ; mais cela procure aussi des bénéfices symboliques et économiques appréciables lorsque le statut social n’est plus garanti. En transformant d’anciens espaces ouvriers à l’image dévalorisée en lieux désirables, les gentrifieurs – ceux que la presse nomme les « bobos » – travaillent à reclasser ces lieux mais aussi à consolider leur propre trajectoire sociale, bref, à « rester bourgeois ».
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EAN : 9782707186140
Façonnage normé : EPUB2
DRM : Watermark (Tatouage numérique)
EAN : 9782707186140
Façonnage normé : EPUB2
DRM : Watermark (Tatouage numérique)

Ils en parlent

La ville est le théâtre de rapports sociaux sans cesse rejoués. L’enquête de la sociologue Anaïs Collet, Rester bourgeois, décape quelques idées reçues sur ceux que l’on nomme improprement les bobos et analyse la façon dont leur choix d’habiter dans des quartiers populaires, bien que souvent contraint, s’inscrit aussi dans une stratégie de distinction sociale.
Julie Clarini / Le Monde des Livres
C’est l’histoire de Julien, sculpteur et artisan qui achète à Montreuil, une ancienne usine bourrée de produits chimiques abandonnés, pour la rénover et y vivre. C’est le pari de Rémi, technicien de l’audiovisuel qui acquiert un garage en dépit d’un marchand de biens sans scrupule et parvient à le reconvertir en « loft de magazine ». Ces choix de vie ont été saisis par la sociologue Anaïs Collet, dans le cadre d’une longue enquête de terrain consacrée à la mutation de deux quartiers populaires : le Bas-Montreuil, et la Croix-Rousse à Lyon. La chercheuse a étudié le phénomène de gentrification, déclenché par l’arrivée de classes moyennes dans des secteurs déshérités et vieillissants. Elle en a fait une thèse, devenu un livre intitulé Rester bourgeois, qui vient de paraître aux éditions La Découverte. Le lecteur croise une cinquantaine de trajectoires, comme celle de Bérengère et Loïc. Fonctionnaire et photographe, ils sont devenus propriétaires d’un sinistre pavillon avec des barreaux aux fenêtres, que la verdure et des travaux métamorphoseront au bout de sept ans. De générations différentes, les habitants suivis dans cette enquête ont emménagé entre 1987 et 2005
Le Parisien
En 1960, dans son livre London Aspect of Change, la sociologue britannique Ruth Glass utilisait pour la première fois le terme « gentrification ». Il désignait sous sa plume l’éviction des classes laborieuses du centre-ville de Londres en faveur des couches supérieures. Popularisé et utilisé à foison, le concept traîne depuis une mauvaise réputation. Aujourd’hui, gentrification rime avec expropriation de l’habitat et spoliation de la mémoire ouvrière. Selon Anaïs Collet, cette condamnation morale empêche souvent de saisir le phénomène dans son ensemble. Rester Bourgeois entend combler ce manque. Pour comprendre la gentrification, la sociologue a enquêté sur les pentes de la Croix-Rousse à Lyon, puis à Montreuil, deux quartiers qui ont connu un important mouvement de population ces vingt dernières années. Elle y a rencontré les habitants, visité des logements, étudié les habitudes de consommation et observé les intérieurs. Elle constate la cohabitation parfois compliquée entre anciens et nouveaux habitants, et relève les transformations profondes qui sont intervenues. Étudier la gentrification c’est selon l’auteure toucher « des problématiques plus sociologiques que territoriales ». 
Au gré d’entretiens directs, elle dresse le portrait des nouveaux occupants des lieux. Membres de la « nouvelle classe moyenne », jeunes, travaillant souvent dans le secteur culturel ils « cherchent à monnayer ailleurs que sur le marché du travail un capital culturel qui y est dévalorisé ». Et il s’avère que s’ils achètent dans des quartiers populaires, c’est autant par goût que par stratégie économique.
 
Sciences Humaines

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • Clodebain 05/12/2016
    Analyse du phénomène "bobo" désigné ici par "gentrifieur" qui en transformant d'anciens espaces ouvriers en lieux branchés leur a permis de consolider leur propre trajectoire sociale, à rester bourgeois tout en exerçant des métiers ds la Culture, l'Image. Issus souvent de milieux bourgeois, ce qui les a aidé à acquérir ses biens et pourtant le mélange avec les habitants des cités dans ces villes populaires ne se fait pas vraiment.
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