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Statactivisme
Comment lutter avec des nombres
Collection : ZONES
Date de parution : 19/02/2015
Éditeurs :
La Découverte

Statactivisme

Comment lutter avec des nombres

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Collection : ZONES
Date de parution : 19/02/2015

Le parti pris de ce livre collectif, qui rassemble les contributions de sociologues, de journalistes, mais aussi d’artistes et de militants syndicaux ou associatifs, procède du judo : prolonger le mouvement de l’adversaire afin de détourner sa force et la lui renvoyer en pleine face. Faire de la statistique, instrument du gouvernement des grands nombres, une arme critique. Essayer du moins, explorer cette possibilité. Militer avec des chiffres, ce serait faire du statactivisme.

Les statistiques nous gouvernent. Argument d’autorité au service des managers, elles mettent en nombres le réel et maquillent des choix qui sont, en fait, politiques. Le parti pris de ce... Les statistiques nous gouvernent. Argument d’autorité au service des managers, elles mettent en nombres le réel et maquillent des choix qui sont, en fait, politiques. Le parti pris de ce livre, qui rassemble les contributions de sociologues, d’artistes et de militants, procède du judo : prolonger le mouvement de l’adversaire... Les statistiques nous gouvernent. Argument d’autorité au service des managers, elles mettent en nombres le réel et maquillent des choix qui sont, en fait, politiques. Le parti pris de ce livre, qui rassemble les contributions de sociologues, d’artistes et de militants, procède du judo : prolonger le mouvement de l’adversaire afin de détourner sa force et la lui renvoyer en pleine face, faire de la statistique une arme critique. L’histoire de cette forme de contestation dont Luc Boltanski indique qu’elle permet de formuler des « critiques réformistes » passe d’abord par un retour sur la longue controverse sur l’indice des prix en France, présentée par Alain Desrosières.
La deuxième partie du livre s’intéresse à la façon dont on ruse, individuellement et souvent secrètement, avec les règles. L’association Pénombre, composée de statisticiens critiques, y présente une fausse interview du brigadier Yvon Dérouillé, qui explique, face caméra, comment tripatouiller les statistiques de la délinquance. Mais les statistiques peuvent aussi servir à faire exister politiquement, en les rendant visibles, des catégories sociales discriminées. Louis-Georges Tin, président du Conseil représentatif des associations noires, montre comment Victor Schoelcher, au XIXe siècle, mobilisait déjà des arguments quantitatifs pour la défense des droits des Noirs.
Une dernière stratégie statactiviste consiste à bâtir des indicateurs alternatifs, tels que le « BIP 40 », qui met en rapport les bénéfices dégagés par l’envolée des cours boursiers et le creusement des inégalités sociales. Ces quatre démarches sont illustrées, avec humour ou sérieux, en texte ou en image, par les contributeurs de cet ouvrage, pour qui « un autre nombre est possible » : ce qu’une logique hégémonique de quantification a instauré, une pratique statactiviste avertie peut chercher à le défaire.
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EAN : 9782355220784
Façonnage normé : EPUB2
DRM : Watermark (Tatouage numérique)
EAN : 9782355220784
Façonnage normé : EPUB2
DRM : Watermark (Tatouage numérique)

Ils en parlent

Chacun des aspects de notre vie est quantifiable. Et quantifié. Votes, alimentations, lectures, plaisirs, professions... Tout peut être synthétisé en camemberts, courbes, diagrammes de Voronoï ou bâtons. Quand, au XVIIIe siècle, l'économiste allemand Gottfried Achenwall inventait le mot "statistique", il s'inspirait du terme italien "statista", "l'homme d'État". C'est dire le lien ténu notre pouvoir et description méthodique d'une société. Mais "un autre nombre est possible", nous dit l'ouvrage collectif Statactivisme, sous-entendant qu'une pratique alternative des chiffres permet de s'opposer, d'affirmer des vérités dérangeante. Dans ce livre, les contributions d'artistes, de scientifiques, de militants fleurissent. Certaines sont très drôles, d'autres sont plus "sérieuses". Mais toutes portent l'idée qu'il est nécessaire de s'approprier les statistiques, de les emprunter au pouvoir pour mieux les utiliser contre lui.
Clément Ghys / Next
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