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Une Autre histoire de la littérature - Tome 1
Date de parution : 07/04/2011
Éditeurs :
Nil

Une Autre histoire de la littérature - Tome 1

Date de parution : 07/04/2011

J'aime les livres. Tout ce qui touche la littérature - ses acteurs, ses héros, ses partisans, ses adversaires, ses querelles, ses passions - me fait battre le cœur. Le triomphe...

J'aime les livres. Tout ce qui touche la littérature - ses acteurs, ses héros, ses partisans, ses adversaires, ses querelles, ses passions - me fait battre le cœur. Le triomphe du Cid m'enchante. La «petite société» autour de Chateaubriand et de cette raseuse de Mme de Staël m'amuse à la...

J'aime les livres. Tout ce qui touche la littérature - ses acteurs, ses héros, ses partisans, ses adversaires, ses querelles, ses passions - me fait battre le cœur. Le triomphe du Cid m'enchante. La «petite société» autour de Chateaubriand et de cette raseuse de Mme de Staël m'amuse à la folie. La mort de Lucien de Rubempré me consterne autant que Wilde ou le baron de Charlus. Et, j'aime mieux le dire tout de suite, Proust me fait beaucoup rire.
En un temps où les livres sont contestés et menacés par la montée de quelque chose d'obscur qui ressemble à la barbarie, cette histoire de la littérature n'a pas d'autre ambition que d'inviter le lecteur à en savoir un peu plus sur les œuvres passées ici en revue. Si elle donne à quelques jeunes gens d'aujourd'hui l'envie d'ouvrir un roman de Stendhal ou de Queneau ou de découvrir un poème d'Aragon, l'auteur aura atteint son but. Il aura largement été payé de son temps et de sa peine qui fut aussi un plaisir.
J. O.

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EAN : 9782841114887
Façonnage normé : EPUB2
DRM : Watermark (Tatouage numérique)
EAN : 9782841114887
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DRM : Watermark (Tatouage numérique)

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • elitiatopia 10/03/2024
    JC'est un livre que je conserve, car il est toujours de bon usage. J'ai eu un regain d'intérêt pour ce livre après avoir regardé toute la collection des DVD de l'émission "Histoire personnelle de la littérature française", réalisée sous forme d'entretiens entre Jean d'Ormesson et Olivier Barrot. J'ai toujours eu de l'affection pour cet auteur si vif et agréable, qui aimait tant la littérature que, malgré les différences sérieuses d'idées politiques, il était ami avec Aragon et même Jean-Luc Mélenchon ! Jean d'Ormesson pratiquait à merveille l'art de la conversation, et s'il parlait de littérature, je ne pouvais pas m'ennuyer une seconde en sa compagnie. Dans cet ouvrage, d'une facture assez classique, puisqu'il suit l'ordre chronologique, depuis les quatre chroniqueurs du Moyen Âge jusqu'à l'aventure de la NRF, en ponctuant ces 329 pages de chapitres sur des mouvements collectifs : le classicisme, les Lumières, le romantisme, le surréalisme et la N.R.F. En des chapitres assez brefs (de 5 à moins de 10 pages), il nous dresse des portraits d'auteurs, nous informe d'une manière souvent guillerette et optimiste, mais avec une sensibilité parfois mélancolique, ce mélange de légèreté et de profondeur sans avoir l'air d'y toucher qui lui allait si bien, à ce jeune homme aux cheveux blancs et au regard bleu, de tout ce qu'il faut savoir sur l'auteur - événements essentiels, formules intelligentes sur ses buts, son style, et avis d'autres auteurs sur lui. Autant dire que vous n'êtes pas sorti(e) des grands auteurs si vous suivez ses traces : il jouait au modeste, mais il avait une culture incroyablement étendue, une érudition joyeuse, de passion contagieuse. Il est difficile de lire ses portraits de Rabelais, Molière, Racine, Montesquieu, Voltaire, Diderot, Balzac, Mérimée, Flaubert, Gide, Aragon, Queneau, et il faut en passer tellement, sans avoir envie de se plonger ou replonger dans leurs ouvrages. J'y ai retrouvé des auteurs que j'aime et connais bien, comme Balzac, Baudelaire, Hugo, d'autres que je n'ai pas eu l'occasion de découvrir, comme Paul Valéry, Paul Morand, Roger Martin du Gard, Simenon... J'ai le sentiment que, comme moi, il aimait particulièrement les classiques du XVIIème siècle, la "belle langue", les vers gracieux et réguliers, la comédie et la tragédie. À refermer son livre, je me dis que je n'ai plus le temps, il me reste tant de précieux livres que je ne connais pas encore. Lire Jean d'Ormesson parlant de la littérature de notre pays, c'est renouer avec la flamme de la jeunesse, avec les enjeux et les fiévreuses recherches des poètes, suivre les soubresauts de l'histoire en train de se faire (autre domaine de connaissances que j'aime profondément), et combattre la "barbarie", à commencer par la désaffection de la jeunesse envers les livres et la prédominance des écrans, surtout le mode de lecture déroulant qui ne s'arrête sur rien.JC'est un livre que je conserve, car il est toujours de bon usage. J'ai eu un regain d'intérêt pour ce livre après avoir regardé toute la collection des DVD de l'émission "Histoire personnelle de la littérature française", réalisée sous forme d'entretiens entre Jean d'Ormesson et Olivier Barrot. J'ai toujours eu de l'affection pour cet auteur si vif et agréable, qui aimait tant la littérature que, malgré les différences sérieuses d'idées politiques, il était ami avec Aragon et même Jean-Luc Mélenchon ! Jean d'Ormesson pratiquait à merveille l'art de la conversation, et s'il parlait de littérature, je ne pouvais pas m'ennuyer une seconde en sa compagnie. Dans cet ouvrage, d'une facture assez classique, puisqu'il suit l'ordre chronologique, depuis les quatre chroniqueurs du Moyen Âge jusqu'à l'aventure de la NRF, en ponctuant ces 329 pages de chapitres sur des mouvements collectifs : le classicisme, les Lumières, le romantisme, le surréalisme et la N.R.F. En des chapitres assez brefs (de 5 à moins de 10 pages), il nous dresse des portraits d'auteurs, nous informe d'une manière souvent guillerette et optimiste, mais avec une sensibilité parfois mélancolique, ce mélange de légèreté et de profondeur sans avoir l'air d'y toucher qui lui allait si bien, à...
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  • gerardmuller 28/07/2023
    Une autre histoire de la littérature française - Tome I/Jean d’Ormesson/ Dans ce premier petit volume de 330 pages, Jean d’Ormesson veut dresser une galerie de portraits des écrivains qu’il aime et qu’il a lus, même s’il avoue n’avoir pas été un lecteur assidu au cours de sa jeunesse. C’est selon ses termes une promenade, une flânerie dans le jardin de nos lettres. C’est aussi un recueil d’anecdotes concernant ces écrivains qui permettent de mieux faire connaissance avec eux, parfois plus qu’une exégèse ou une étude exhaustive de leur œuvre littéraire. La plus ancienne œuvre littéraire française connue se trouve être la « Cantilène de Sainte Eulalie ». Écrite en langue romane au IXe siècle, on n’en connaît pas l’auteur. Jean d’Ormesson nous énumère ensuite les « Chansons » et « Romans » bien connus des époques qui ont suivi avec des auteurs comme Chrétien de Troyes et Charles d’Orléans. Au XIIe siècle, on remarque les « Quatre Chroniqueurs » qui comme leur nom l’indique furent des manières d’historiens et même des journalistes. Citons les : Geoffroy de Villehardouin (1150 ?-1218 ?) faisant récit de la IVe croisade, Jean de Joinville (1224-1317) écrivant l’histoire de Saint Louis, Jean Froissart (1337-1410) et ses Chroniques, et Philippe de Commynes ( 1447)1511)et ses Mémoires. Au XVIe siècle, c’est François Rabelais (1494-1553) qui se rend célèbre par ses romans Pantagruel en 1532, puis Gargantua en 1535, œuvres destinées non seulement à amuser les lecteurs mais encore à les instruire. N’oublions pas que la règle de l’abbaye de Thélème fut : « Fay ce que voudras ! », mais avec un ajout : « rompre l’os et sucer la substantifique moelle ». Polémiste, encyclopédiste, savant, voyageur épris de tolérance, moraliste sans morale, éducateur, ivrogne, humaniste obscène, romancier et linguiste créateur de mots, Rabelais est un précurseur dans tous les domaines. Michel de Montaigne se rend aussi célèbre mais dans un autre domaine lui qui n’écrivit qu’une seule œuvre : « Les Essais ». Chantre de la tolérance et de la liberté, homme nonchalant épris de tranquillité, Montaigne n’est pas un intellectuel révolutionnaire, loin de là. Il aime son confort et suivre la nature, lui le sceptique qui pyrrhonise à tout vent, avec une touche de stoïcisme hérité des philosophes grecs : « Philosopher c’est apprendre à mourir ! » Le classicisme en littérature se caractérise par une certaine idée de l’ordre, de la grandeur, de l’harmonie et de la nécessité des règles fixes. Les règles fonctionnent, en vérité, quand le talent les soutient et quand le génie les habite pour le plaisir du public. Le précurseur fut assurément François de Malherbe (1555-1628) que Boileau cite ainsi dans un vers célèbre : « Enfin Malherbe vint… ». C’est la cour de Louis XIV qui sera le foyer du classicisme, son moteur et souvent son inspiration. Né du théâtre avec Molière et Racine, le classicisme se poursuit avec Corneille avec ses vers et Pascal avec sa prose, unissant tout deux le fond et la forme en une langue travaillée qui a pris de la hauteur. Ils sont tous les deux les créateurs de notre langue classique. Pierre Corneille (1606-1684) après de brillantes études se consacra au théâtre et rapidement on vit que ses héroïnes et surtout ses héros dominaient leur destin et décidaient de leur avenir, alors que chez Racine, les héros et surtout ses héroïnes seront livrés aux fureurs de l’amour. En 1636 c’est le triomphe du Cid que le cardinal de Richelieu voit s’un mauvais œil. Et Boileau d’écrire : » En vain contre le Cid un ministre se ligue. Tout paris pour Chimène a les yeux de Rodrigue. » Puis Corneille écrit Polyeucte, Horace et Cinna. Commence la rivalité avec le jeune Racine dont la notoriété ne cesse de croître. Mais le grand Corneille se sera jamais oublié. Jean François Paul de Gondi, cardinal de Retz (1613-1679) fut un ferment de révolte. Ambitieux, il aimait l’Antiquité et les femmes, et sa liste de maîtresses était impressionnante. Conspirateur il fit de la prison puis s’évada avant d’être missionné à Rome pour un doux exil. Il écrit ses célèbres Mémoires avant d’être promu archevêque de Paris. Conteur merveilleux ; ses formules sont meurtrières et ses portraits saisissants. François, prince de Marcillac, duc de la Rochefoucauld (1613-1680) est un seigneur rebelle et pessimiste. Parfois imprudent, il passe huit jours en Bastille et trois ans en exil. De ce moraliste brillant on retiendra les « Maximes » qui sont d’abord un jeu auquel se livraient de grandes dames telles que Mme de Lafayette et Mme de Sévigné avant de devenir une œuvre somme toute collective. Jean Baptiste Poquelin dit Molière (1622-1673) est, écrit d’Ormesson, un des mythes fondateurs de notre identité nationale. Après avoir fréquenté le lycée Louis le Grand (à l’époque collège de Clermont), Molière se met au théâtre avec un groupe d’amis parmi lesquels on compte La Fontaine, Boileau et Racine. Il a le soutien de Louis XIV. Comédien et dramaturge, il meurt en scène lors d’une représentation du Malade Imaginaire. Plus tard, sa troupe fusionnera avec les acteurs du Marais pour donner naissance à la Comédie Française. Molière sut hisser la comédie, genre mineur, à la dignité de la tragédie, grâce à un théâtre nouveau mettant en scène la vie de tous les jours avec de personnages comme Alceste, Célimène, Don Juan, Tartuffe. Sous son buste à l’Académie française, on peut lire : « Rien ne manque à sa gloire ; il manquait à la nôtre. » Blaise Pascal (1623-1662) dit de lui d’Ormesson : « L ‘amour de Dieu enflamme un géomètre de génie. » Et l’auteur de noter que curieusement 1621 voit la naissance de La Fontaine, 1622 celle de Molière, 1623 celle de Pascal. Orphelin de mère à trois ans, il montre une précocité stupéfiante dès l’âge de sept ans en assimilant la géométrie d’Euclide et à seize ans en rédigeant un « Essai sur les coniques » Il écrit les Provinciales en 1656. Converti au jansénisme il écrit « Épictète et Montaigne » ! Puis ce seront les inachevées « Pensées », son chef d’œuvre. Il meurt exténué par le travail et les exercices d’une piété exaltée en 1662. Il a trente neuf ans ! Il écrivait peu avant : « Car enfin, qu’est-ce que l’homme dans la nature ? Un néant à l’égard de l’infini, un tout à l’égard du néant, un milieu entre rien et tout. » Pascal écrivain catholique brille dans la science, dans la polémique, dans la théologie, dans la philosophie. C’est un génie universel. Jacques-Bénigne Bossuet (1627-1704) n’est plus beaucoup lu de nos jours même quand on sait qu’il fut beaucoup écouté. Ce très grand maître de la prose française fut porté au pinacle par Claudel et Valéry. Élu à l’Académie française, il devient évêque de Meaux.. Épistolier, polémiste, historien, écrivain politique, et surtout orateur, ses œuvres complètes représentent trente et un volumes ! On retiendra « Pensées chrétiennes et morales » comme une des pièces essentielles par la pureté et la puissance du style ainsi que par la pensée exprimée. Orateur sacré d’une éloquence inégalée, ses oraisons funèbres mi-écrites et mi-improvisées sont restées célèbres. Nicolas Boileau (1636-1711) faisait donc partie de la bande des quatre appelée « école de 1660, (avec Molière, La Fontaine et Racine) qui avait pour règles la nature, la raison, la vérité et le plaisir du public. Polémiste redoutable il s’exprime dans Satires, Épitres, le Lutrin et dans l’Art Poétique. Il nous a laissé cette formule bien connue : « J’appelle un chat un chat et Rolet un fripon. » ou encore : » Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement Et les mots pot le dire arrivent aisément. » Et pour citer les trois règles du théâtre classique : » Qu’en un lieu, qu’en un jour, un seul fait accompli Tienne jusqu’à la fin le théâtre rempli. » Et encore : » Hâtez-vous lentement et, sans perdre courage Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage. » Boileau est un poète sans poésie en raison de sa froideur raisonnable et didactique dans l’expression. Jean Racine (1639-1699) met en scène les horreurs de l’amour dans Andromaque qui connut un succès retentissant alors que le jeune homme n’a que vingt huit ans. Touchant aussi à la comédie, il écrit les Plaideurs. Puis Bérénice, Iphigénie et Phèdre où il met en scène des femmes belles et jalouses, consumées par la passion, la passion l’emportant sur la volonté. Chez Racine, une tragédie est une grande aventure passionnelle et intime qui ne peut que mal finir. Plus tard, après quelques années de silence il écrit Esther puis Athalie. Et il connaît à nouveau la gloire. Jean de La Bruyère (1645-1696) est un grand moraliste, satiriste et portraitiste qui s’est penché plus qu’un autre sur les passions et leur expression dans le langage. Peintre d’une société dont il fustige avec style et ironie les travers, il nous a laissé les « Caractères » qui connurent un immense succès. Jean d’Ormesson nous offre ensuite un très beau chapitre sur les Lumières et la révolte de la raison comme il dit, une raison qui auparavant soutenait l’ordre et va désormais se retourner contre lui. Charles Louis de Secondat, baron de la Brède et de Montesquieu (1689-1755) après de brillantes études entre dans la magistrature et devient président au parlement de Bordeaux. Il renonce vite à la procédure pour se consacrer à la science et la philosophie, un goût qui se conjugue chez lui avec le rationalisme juridique. Philosophe social et moraliste de la société, il écrit les Lettres Persanes, un petit livre insolent et hardi. Il s’inscrit alors dans la lignée classique des pamphlétaires satiriques et les épistoliers libertins. Les Lettres persanes sont un roman portrait de la France sous la Régence, satire sociale religieuse et politique. Plus tard, il écrit l’Esprit des Lois, son ouvrage le plus célèbre. Montesquieu reste à jamais un grand nom de la pensée historique et sociale. François Marie Arouet, dit Voltaire (1694-1778) fut un journaliste de génie, comme dit d’Ormesson, car il toucha à tous les genres : dramaturge, historien, philosophe et romancier, il écrivit même des vers ! mais il ne fut pas poète. Une jeunesse turbulente lui valut d’être embastillé plusieurs fois et même de connaître l’exil en Angleterre où il resta trois ans. C’est là qu’il écrivit les Lettres Philosophiques. Puis ce fut Zadig, Micromégas et Candide son chef d’œuvre. Plus tard il prend la défense de Calas avant de publier une Correspondance abondante où il fustige les Jésuites et l’église catholique pour leur intolérance. Justement il écrit un Traité sur la tolérance qui est un succès. Historien, philosophe financier, conteur sans égal, il fut vraiment un journaliste de génie. Denis Diderot (1713-1784) : une super intelligence et un sens du désordre peu commun ! Son œuvre la plus célèbre reste Le Neveu de Rameau, une écriture subtile et cynique. Il contribue activement par ailleurs à la rédaction de l’Encyclopédie, avec D’Alembert, Montesquieu, Buffon, Turgot et Condillac. Il incarne le Siècle des Lumières. Ses écrits lui vaudront la prison et c’est Jean Jacques Rousseau qui lui soutiendra le moral en lui rendant visite. Critique d’art et de théâtre avisé, il n’en est pas moins romancier et philosophe. Il écrit Jacques le Fataliste, puis le Religieuse et le supplément au voyage de Bougainville, œuvres qui lui assurent la célébrité à tout jamais. Jean d’Ormesson nous propose ensuite un chapitre sur le Romantisme dans son ensemble, un genre initié par Jean Jacques Rousseau, puis porté au plus haut avec Chateaubriand, Lamartine, et Hugo, sans oublier Stendhal, Balzac, Mérimée, Musset, Vigny et Flaubert. C’est Baudelaire qui apportera la conclusion. Avec le romantisme né avec Goethe (Les souffrances du jeune Werther), l’amour est devenu une douleur quand plus tôt au XVIIIe il fut un plaisir. L’exaltation du moi, la passion, la nature, la mélancolie et le chagrin sont les thèmes favoris. François-René, vicomte de Chateaubriand (1768-1848) fut de tout temps un ardent défenseur de la liberté, de la presse notamment. Chrétien pourtant soumis, l’adultère occupa une grande place dans sa vie ! Passionné de politique et de femmes, ces dernières jouèrent un grand rôle dans l’attribution des postes qu’il occupa. Voyages en Amérique et en Angleterre pour fuir la Révolution. Le Génie du Christianisme paraît en 1802 précédé par Atala. Il mène une grande carrière diplomatique et politique. Il rencontre Juliette Récamier, la plus belle femme de son temps. Pendant quarante ans il rédige les Mémoires d’Outre Tombe qui ne seront publiées qu’après sa mort. Un chef d’œuvre universel. Stendhal de son vrai nom Henri Beyle (1783-1842) est célèbre pour son roman Le Rouge et le Noir publié en 1830 et aussi pour La Chartreuse de Parme publié en 1839. Il a écrit par ailleurs Lucien Leuwen, Lamiel, Chroniques italiennes et la Vie de Henry Brulard, un roman autobiographique. Ses œuvres sont toujours très lues de nos jours. Alphonse Marie Louis de Prat de Lamartine (1790-1869) avant d’être connu pour sa poésie se révéla au public avec un roman intitulé Graziella. Le poème Le Lac acheva de le rendre célèbre. Les amours multiples de Lamartine lui inspirèrent nombre de poèmes, que ce soit les Méditations poétiques ou les Harmonies poétiques et religieuses. Parallèlement, Lamartine mena une carrière politique importante, comme député plutôt à gauche. Sa popularité devient considérable après la publication d’une Histoire des Girondins. Ministre des affaires étrangères, il est battu aux élections présidentielles face à Louis Napoléon Bonaparte. Alfred de Vigny (1797-1863) eut beaucoup affaire avec les femmes qui lui inspirèrent les Poèmes antiques et modernes et les Destinées. Honoré de Balzac (1799-1850) fut un forçat de l’écriture avec une capacité de travail phénoménale. Doté d’un sens de l’observation prodigieux et minutieux allié à une imagination rarement égalée, il nous a laissé La Comédie humaine composée de 90 ouvrages ! Qui n’a lu Le Père Goriot, La duchesse de Langeais, Splendeurs et misères des courtisanes, La Peau de chagrin, des chefs d’œuvre incontournables. Prosper Mérimée (1803-1870) fut un gentilhomme distingué, homme du monde d’une suprême élégance. Ami intime de Stendhal, il a beaucoup fréquenté les romantiques. Nommé en 1834 inspecteur général des monuments historiques, il se consacre au patrimoine national. Écrivain de nouvelles, il se rend célèbre avec Carmen et Colomba. Il publie aussi un roman historique, Chronique du règne de Charles IX. Son style se remarque par une émotion toujours retenue grâce à un ton ironique et la brièveté du propos. George Sand de son vrai nom Amantine Aurore Lucile Dupin de Francueil (1804-1876) s’habillait en garçon ! Violant toutes les conventions de la société de son temps, elle « dévora » nombres d’hommes dont Alfred de Musset et Frédéric Chopin. Ses écrits : Indiana, Lélia, Le péché de M. Antoine, La Petite Fadette, La Mare eu diable, François le Champi… Gustave Flaubert (1821-1880) fut un travailleur acharné dans l’écriture. Un impressionnant travail de préparation prélude à tous ses romans Salammbô, Bouvard et Pécuchet, Hérodias notamment. C’est une femme rencontrée à l’âge de 15 ans qui inspira L’Éducation Sentimentale. Son chef d’œuvre reste Madame Bovary publié en 1856, roman qui fait le lien entre le romantisme et le naturalisme. Ce roman valut à Flaubert un procès pour outrage à la morale publique, mais il fut acquitté. Charles Baudelaire (1821-1867) est passé à la postérité en un seul volume : Les Fleurs du Mal (1857) dont deux vers de Recueillement sont inoubliables, le premier : « Sois sage, ô ma Douleur, et tiens toi plus tranquille Et le dernier : « Entends, ma chère, entends la douce Nuit qui marche. » Poète de la volupté, du vertige, de la lassitude et de la mort, Baudelaire est aussi un critique remarquable. Par ailleurs, il traduisit Edgar Poe et défendit les peintres tels que Cézanne, Delacroix, Courbet et Manet. Ses œuvres explorent un champ nouveau tels que Paradis artificiels, Spleen de Paris, Petits Poèmes en prose. Baudelaire est le dernier des romantiques et le premier des modernes. Paul Claudel (1868-1955) est avant tout un poète catholique. Il fut aussi un diplomate ambassadeur à Tokyo, Washington et Bruxelles. C’est le théâtre surtout qui l’a rendu célèbre. Camille Claudel, la sculptrice était sa sœur. André Gide (1869-1951), comme dit l’auteur, est un puritain sensuel. Dès Paludes puis Les Nourritures terrestres, on remarque sa subtilité et la rupture avec le symbolisme et les cénacles parisiens. Les Nourritures terrestres constituent une apologie du dénuement et enseignent l’amour sans la possession. L’austérité transparait dans La Porte étroite alors que l’Immoraliste célèbre la joie du corps et le monde des formes, des couleurs et des parfums. Les Caves du Vatican illustrent en la personne de Lafcadio l’acte gratuit. André Gide obtint le Prix Nobel en 1947. Marcel Proust (1871-1922) était un être faible, rêveur, fragile, d’une sensibilité maladive. Il fit brillantes études au lycée Condorcet. Il a consacré sa vie à son œuvre, comme Flaubert, comme Balzac. Son œuvre se résume à « À la recherche du temps perdu », une œuvre où l’amour joue un rôle essentiel, un amour qui chez lui est cruel jusqu’à l’intolérable. Proust atteint comme les grands écrivains tels que Faulkner ou Singer, à l’universel en explorant un milieu étroit, le monde parisien au tournant du XXe siècle. Proust est le romancier de la mémoire, de la jalousie et de tous les malheurs de l’amour. Paul Valéry (1871-1945). Le mot clé de sa politique intellectuelle est la lucidité, ce qui en période encore romantique ne va pas de soi. Influencé par Mallarmé il est l’ami de Pierre Louÿs. La jeune Parque constitue son premier recueil de poèmes reconnus par la critique. Puis le Cimetière marin et La Pythie. Valéry sait allier un lyrisme dépouillé à des préoccupations intellectuelles. Roger Martin du Gard (1881-1958), Prix Nobel 1937, est un romancier un peu oublié de nos jours. Les Thibault constitue son chef d’œuvre, appartenant au genre du roman cycle. Paul Morand (1888-1976), romancier au style syncopé et rapide comme son héros dans L’Homme pressé. Hécate te ses chiens est aussi un livre d’une stupéfiante hardiesse. Il fut encouragé et soutenu par les Hussards, Nimier, Blondin, Déon et Laurent. Louis Ferdinand Céline de son vrai nom Destouches (1894-1961) est célèbre par ses deux romans Voyage au bout de la nuit et Mort à crédit. Céline dans son œuvre refuse tout progrès, tout espoir, tout bonheur. Pour lui la nature humaine est irrécupérable. Visionnaire, pamphlétaire et moraliste, Céline est aussi un voyou et un poète. Son style est inséparable de ses délires, émotif et haché, haletant et chargé de point de suspension et exclamation. Jean d’Ormesson nous offre ensuite un chapitre bien explicatif sur le surréalisme, cet élan qui est une rupture, une révolte, une morale, une aventure collective étonnante. Rimbaud, Lautréamont, Apollinaire, et le chef de file André Breton, suivis de Queneau, Leiris, Prévert, Aragon, Éluard : ce sont eux les surréalistes qui refusent toutes les entraves de la logique, de la morale et du goût. Louis Aragon (1897-1982). Tour à tour poète, critique, romancier, historien, directeur de journal, militant politique, grand amoureux. Premier grand roman : Le paysan de Paris. Puis Les cloches de Bâle, Les beaux quartiers, Les voyageurs de l’impériale, Aurélien, La semaine sainte, Blanche ou l’oubli. En poésie : La Diane française, Les yeux d’Elsa. Raymond Queneau (1903-1976) use du français parlé plutôt que du français académique. Le Chiendent le fait remarquer de la critique et il obtient un prix. Il entre dans l’OULIPOUne autre histoire de la littérature française - Tome I/Jean d’Ormesson/ Dans ce premier petit volume de 330 pages, Jean d’Ormesson veut dresser une galerie de portraits des écrivains qu’il aime et qu’il a lus, même s’il avoue n’avoir pas été un lecteur assidu au cours de sa jeunesse. C’est selon ses termes une promenade, une flânerie dans le jardin de nos lettres. C’est aussi un recueil d’anecdotes concernant ces écrivains qui permettent de mieux faire connaissance avec eux, parfois plus qu’une exégèse ou une étude exhaustive de leur œuvre littéraire. La plus ancienne œuvre littéraire française connue se trouve être la « Cantilène de Sainte Eulalie ». Écrite en langue romane au IXe siècle, on n’en connaît pas l’auteur. Jean d’Ormesson nous énumère ensuite les « Chansons » et « Romans » bien connus des époques qui ont suivi avec des auteurs comme Chrétien de Troyes et Charles d’Orléans. Au XIIe siècle, on remarque les « Quatre Chroniqueurs » qui comme leur nom l’indique furent des manières d’historiens et même des journalistes. Citons les : Geoffroy de Villehardouin (1150 ?-1218 ?) faisant récit de la IVe croisade,...
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  • Berthelivre 01/06/2023
    Jean d'Ormesson écrit une sorte d'anthologie des grands auteurs français. Ce volume (tome 1) trouvé sur l'étal d'un bouquiniste, comprend la partie consacrée aux auteurs du XIX° siècle dont Denis3 a donné son impression et de beaux aperçus, mi-mai. A la page 40 de mon exemplaire, d'Ormesson raconte à propos de Montaigne : « … il écrit « à sauts et à gambades ». Tout le charme de la langue de Montaigne est qu'elle est brisée et dansante. Il aime l'art « léger, volage et démoniaque ». Il faut le lire comme il écrit : avec une extrême liberté ». Alors voilà : dans cette citation, je remplace « Montaigne » par « Jean d'Ormesson », et mon billet est fait ! Plutôt pas mal, je trouve. « A sauts et à gambades ». L'expression est de Montaigne lui-même. J'adore ! Il faut quand même ajouter que la voltige ormessonienne, élégante, aérienne, spirituelle, décolle d'un sol parfaitement érudit, et le plus étonnant est que la somme des connaissances que Jean d'Ormesson partage avec le lecteur, n'alourdisse jamais son exercice qui brille d'étincelles, de paillettes et de pépites.
  • ludmilalbina 20/05/2022
    Moi: Le talent de Jean d'Ormesson n'est pas l'un de ces ogres qui dévorent la vie personnelle d'un écrivain. C'est un talent aimable et gracieux qui laisse à son possesseur vivre une vie aimable et gracieuse, elle aussi. J'aime les livres de cet auteur, surtout à leur commencement, toujours plein de promesses. Il leur arrive, parfois, de s'essouffler vers la fin, je n'ai pas fini quelques-uns, surtout ceux où il s'agit des sciences, de la physique en particulier, qui est mon métier. Mais celui que j'ai lu le dernier s'appelle "Une autre histoire de la littérature française" et je n'ai pas pu le lâcher jusqu'à la fin, enchantée. Là, d'Ormesson est dans son domaine à tel point qu'il ne trouve même pas nécessaire de présenter les œuvres: c'est la moindre des choses que tout le monde les connaisse aussi, n'est-ce pas? (J'aime quand on me parle comme à une égale!). Le nombre des citations y est minimal (je n'aime pas les citation, moi non plus) et ce sont le plus souvent des vers que j'aime. De quoi parle-t il, alors? Il parle des auteurs à travers leurs œuvres. Fascinant. Pour moi, en tout cas. Parce que chaque fois que je lis un livre, que je regarde un tableau , ce qui m'intéresse le plus est l'auteur. Pas sa vie "réelle", domestique ou amoureuse, mais sa vie dans ses œuvres. Et il est inutile de chercher les pareilles choses dans les articles des critiques professionnels .Ce livre de Jean d'Ormesson me fait penser à celui écrit par le premier critique d'art , Giorgio Vasari. Utilisateur de Facebook: J'ai déjà lu du d'Ormesson, c'est un écrivain raffiné. Ce que j'en dis, c'est qu'il n'est pas spécialiste de l'Art. Voilà uniquement ma seule affirmation. Quant à Vasari qui fut le premier critique d'Art de l'histoire de la peinture, tous le monde s'accorde à dire qu'il a de superbes lacunes au niveau des dates et que sa prose a été réécrite à de nombreuses reprises car les textes initiaux étaient fortement "vipéreux" vis à vis de ses collègues peintres contemporains. Grosso modo, c'était un biographe fortement subjectif. Mais, dans mes articles, ce que j'essaye d'éviter c'est justement ce parti pris partisan et subjectif, afin de ne proposer à la lecture que des données objectives : que l'environnement culturel et historique nécessaire à la compréhension d'un mouvement. C'est là où ce travail est original et peu exploité dans les ouvrages actuels => Je ne reprends pas l'esprit des biographes (trop courant et trop facile), je propose une étude précise composée d'éléments objectifs en ne s'attachant qu'à des variables environnementales communes à un mouvement précis. Moi: Le talent de Jean d'Ormesson n'est pas l'un de ces ogres qui dévorent la vie personnelle d'un écrivain. C'est un talent aimable et gracieux qui laisse à son possesseur vivre une vie aimable et gracieuse, elle aussi. J'aime les livres de cet auteur, surtout à leur commencement, toujours plein de promesses. Il leur arrive, parfois, de s'essouffler vers la fin, je n'ai pas fini quelques-uns, surtout ceux où il s'agit des sciences, de la physique en particulier, qui est mon métier. Mais celui que j'ai lu le dernier s'appelle "Une autre histoire de la littérature française" et je n'ai pas pu le lâcher jusqu'à la fin, enchantée. Là, d'Ormesson est dans son domaine à tel point qu'il ne trouve même pas nécessaire de présenter les œuvres: c'est la moindre des choses que tout le monde les connaisse aussi, n'est-ce pas? (J'aime quand on me parle comme à une égale!). Le nombre des citations y est minimal (je n'aime pas les citation, moi non plus) et ce sont le plus souvent des vers que j'aime. De quoi parle-t il, alors? Il parle des auteurs à travers leurs œuvres. Fascinant. Pour moi, en tout cas. Parce que chaque fois que je lis...
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  • YvesP 01/01/2020
    Amateur inconditionnel de d'Ormesson j'ai adoré ce livre ! Livre de chevet de l'amateur de bonne littérature française. Style "à la D'Ormesson" qui rappelle le meilleur de Chateaubriant. Découvrir aussi son tome 2 . Livres idéaux pour les élèves en filières "lettres". Et les amateurs de portraits "à la Saint Simon".
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