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Vacances de Noël
E. R. Blanchet (traduit par)
Date de parution : 06/02/2020
Éditeurs :
12-21

Vacances de Noël

E. R. Blanchet (traduit par)
Date de parution : 06/02/2020

Quand un jeune Anglais très convenable rencontre une jeune femme russe dans un de ces bordels parisiens des années 20 et que, de surcroît, l'héroïne est la femme d'un bagnard...

Quand un jeune Anglais très convenable rencontre une jeune femme russe dans un de ces bordels parisiens des années 20 et que, de surcroît, l'héroïne est la femme d'un bagnard auteur d'un crime crapuleux, on pourrait s'attendre au pire roman de gare. Tout l'art de Somerset Maugham (1874-1965) est de...

Quand un jeune Anglais très convenable rencontre une jeune femme russe dans un de ces bordels parisiens des années 20 et que, de surcroît, l'héroïne est la femme d'un bagnard auteur d'un crime crapuleux, on pourrait s'attendre au pire roman de gare. Tout l'art de Somerset Maugham (1874-1965) est de transformer ce mélo en un petit chef-d'œuvre d'ébénisterie littéraire. On comprend l'admiration sans bornes que le grand Evelyn Waugh, plutôt avare en compliments, portait à son confrère : « En termes de pure réussite technique, Vacances de Noël est son meilleur livre. »

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EAN : 9782823873511
Code sériel : 1698
Façonnage normé : EPUB3
DRM : DRM Adobe
EAN : 9782823873511
Code sériel : 1698
Façonnage normé : EPUB3
DRM : DRM Adobe

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • berni_29 22/12/2021
    Dans les circonstances actuelles j'avais envie de vous parler de Vacances de Noël. Oui, je sais, rien de bien original en cette période, sauf qu'il s'agit du titre d'un merveilleux roman qui m'a séduit, d'un certain Somerset Maugham. Je ne sais pas pourquoi Alain Souchon que j'adore l'avait catalogué dans une de ses chansons, d'auteur de nouvelles pour dames... Lorsque j'avais vingt-cinq ans, j'avais une amie dont l'un de ses écrivains préférés était justement Somerset Maugham. Elle n'avait rien d'une dame imaginée par un de mes chanteurs préférés. J'ai eu la chance de découvrir une très vieille édition de ce roman dans une brocante, datant de 1946, c'est-à-dire précisément l'année où il fut traduit en français, par une certaine Mme E.-R. Blanchet. J'ai eu l'impression de tenir une oeuvre d'art fragile entre les mains, tant le papier était usé et risquait à certaines pages de se casser comme du verre. Outre ce privilège, cela m'a aussi épargné la version de poche plus actuelle qui offre, - paraît-il autant sur sa couverture que sur sa quatrième de couverture, l'image rose bonbon d'une bluette littéraire. Or il n'en est rien. L'écriture est ciselée à merveille. On est vite happé par le récit dont on pourrait imaginer qu'il sera banal, voyez un peu... Nous sommes dans les années vingt, un jeune Anglais d'une famille aisée, Charley Mason traverse la Manche et vient à Paris pour les vacances de Noël dans l'idée de se divertir durant une semaine. Il rejoint un ami d'enfance, d'origine plus modeste, Simon, journaliste aux idées révolutionnaires. Se divertir dans Paris, c'est pour Charley visiter les maisons de charme parisiennes dont son ami Simon lui a tant vanté les vertus... Dès le premier soir, justement à la faveur de cet ami, voilà Charley faisant connaissance dans une maison de Montparnasse avec une princesse russe du prénom d'Olga, l'accueillant en tenue légère... Jusqu'ici on pourrait reconnaître que l'actuelle version de poche par sa couverture tient toutes ses promesses. Eh bien, détrompez-vous ! C'est justement à ce moment que le roman prend tout son charme, tout son piment, tout son attrait, toute sa saveur, tout son mystère aussi. Et peut-être vous avouerai-je déjà en chemin, toute son émotion. Car la fameuse Olga n'a de princesse que le nom, elle est d'une origine extrêmement modeste, aujourd'hui elle vit dans la précarité et autant l'appeler par son vrai prénom, Lydia. La nuit torride promise se transforme en confidences touchantes, la légèreté de la princesse Olga laisse place à la tristesse de Lydia. Celle-ci lui raconte son histoire, les événements qui l'ont amenée là précisément à cette situation de devenir une prostituée et Charley se rend compte alors que son ami Simon ne lui a pas tout dit... J'ai aimé cet endroit exaltant où le récit bascule d'un versant à l'autre. Toute l'habileté de l'auteur m'a entraîné dans le dédale d'une intrigue construite sur des récits enchâssés et dès lors je n'ai pas lâché le livre. Je voulais savoir comme Charley ce qui se cachait derrière la mélancolie de Lydia, ses larmes la nuit, sa gaieté soudaine le jour aussi comme pour effacer d'un geste brusque le malheur qui l'étreignait et peut-être sa douleur aussi. L'histoire de Lydia prend corps, celle d'une femme mariée à un époux aujourd'hui au bagne. Simon le savait puisque, chroniqueur dans un journal, il avait suivi le procès... Les jours et les nuits passent durant les vacances de Noël de Charley à Paris. Ce ne sont peut-être pas les vacances dont il rêvait, cependant je sais qu'il n'oubliera jamais ces jours, qu'il en sera marqué à jamais, bousculé... Lydia porte ce secret, ce drame, elle le porte comme une croix, à tel point qu'elle voudrait porter la faute de son mari, porter sa douleur, comme pour l'expier à son tour, à jamais. Il y a brusquement quelque chose de grand qui s'ouvre dans les pages intimes de ce roman. Charley découvre, à chaque page qui se déplie dans le récit, un peu plus un peu mieux cette femme énigmatique qui lui échappe sans cesse, de jour comme de nuit dans la chambre d'hôtel qu'ils partagent. Visiter un musée en sa compagnie, le Louvre en particulier, c'est découvrir une autre manière de regarder un tableau ; une nature morte de Chardin par exemple, a priori banale, devient la description d'un désespoir emplie de beauté. Une mélodie ordinaire posée sur le clavier d'un piano prend brusquement sous les doigts de cette femme la puissance d'une résurgence souterraine qui dévaste les âmes. Charley a vingt-trois ans et s'aperçoit qu'il ne sait encore rien de la vie, il se sent presque encore un enfant auprès de Lydia, lui qui rêvait d'être son amant lors de la première nuit de leur rencontre. Il ne sait rien de la vie, tandis que son ami Simon revient de temps en temps comme un écho, comme un balancier au gré du récit, revenant exposer son point de vue politique sur le monde, Simon amer, Simon révolté, Simon aigri et déçu par ce que peut proposer la démocratie à ses yeux... Les trois personnages principaux de ce récit sont de véritables caisses de résonnances intérieures qui orchestrent la trame de l'histoire, tissent et donnent une épaisseur à la narration, sans compter le quatrième personnage absent durant ces vacances de Noël, l'époux encore au bagne, tellement présent dans l'histoire... Ce texte est un véritable roman d'apprentissage. De ce voyage intérieur, Charley n'en reviendra pas indemne. Il commencera à s'en rendre compte dans le Pullman qui le ramène vers le cocon familial et comme tout voyage qui permet d'en apprécier l'impact, c'est au contact de son univers familier retrouvé, ses proches, qu'il mesurera le séisme qui l'aura bousculé à jamais... C'est à cela qu'on peut mesurer le caractère romantique d'une oeuvre. Alors, bluette ? J'ai repensé à cette amie lorsque j'avais vingt-cinq-ans. Aime-t-elle encore cet écrivain ? Connaissant son âme, je sais pourquoi elle aimait Somerset Maugham. Dans les circonstances actuelles j'avais envie de vous parler de Vacances de Noël. Oui, je sais, rien de bien original en cette période, sauf qu'il s'agit du titre d'un merveilleux roman qui m'a séduit, d'un certain Somerset Maugham. Je ne sais pas pourquoi Alain Souchon que j'adore l'avait catalogué dans une de ses chansons, d'auteur de nouvelles pour dames... Lorsque j'avais vingt-cinq ans, j'avais une amie dont l'un de ses écrivains préférés était justement Somerset Maugham. Elle n'avait rien d'une dame imaginée par un de mes chanteurs préférés. J'ai eu la chance de découvrir une très vieille édition de ce roman dans une brocante, datant de 1946, c'est-à-dire précisément l'année où il fut traduit en français, par une certaine Mme E.-R. Blanchet. J'ai eu l'impression de tenir une oeuvre d'art fragile entre les mains, tant le papier était usé et risquait à certaines pages de se casser comme du verre. Outre ce privilège, cela m'a aussi épargné la version de poche plus actuelle qui offre, - paraît-il autant sur sa couverture que sur sa quatrième de couverture, l'image rose bonbon d'une bluette littéraire. Or il n'en est rien. L'écriture est ciselée à merveille. On est vite happé par le récit dont on pourrait...
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  • lectiole 04/01/2021
    Je n'avais jamais lu aucun roman de Somerset Maugham, dont le nom m'évoquait une chanson d'Alain Souchon, avant aujourd'hui. À force de voir passer "Vacances de Noël" sur Instagram, j'ai voulu le lire et bien m'en a pris car j'en ai dévoré les 254 pages aujourd'hui. C'est l'histoire d'un Anglais de vingt-trois ans, Charley Mason, qui passe quelques jours à Paris dans les années vingt. Il a une famille bourgeoise aimante, qui se tient au courant de l'actualité culturelle et littéraire : ses parents, sa sœur et lui ne font pas preuve d'originalité, ne manifestent aucun talent particulier, mais rendent hommage au goût d'autrui en achetant les mêmes œuvres que tout le monde. À Paris, le jeune Anglais très convenable retrouve un ami misanthrope et aigri qui le met en relation avec une jeune prostituée russe mariée à un bagnard. On apprend son histoire et celle de son mari, mais on voit surtout comment la bonhomie de Charley risque de fondre comme neige au soleil... alors que l'auteur, mine de rien et tout en tissant de manière habile une intrigue fondée sur des récits enchassés, parvient à émettre de ci de là des critiques parfois visionnaires : quand un de ses personnages critique la démocratie, qui aboutit toujours au "pouvoir persuasif de slogans inventés par des politicaillons intéressés", et précise qu'on a tort de parler de l'égalité des chances, cela renforce l'impression que le romanesque sert ici de repoussoir au réalisme. J'ai beaucoup aimé cette lecture, plus profonde qu'il n'y paraît et je n'ai pas vu le temps passer. 🌨⭐⭐🎅Je n'avais jamais lu aucun roman de Somerset Maugham, dont le nom m'évoquait une chanson d'Alain Souchon, avant aujourd'hui. À force de voir passer "Vacances de Noël" sur Instagram, j'ai voulu le lire et bien m'en a pris car j'en ai dévoré les 254 pages aujourd'hui. C'est l'histoire d'un Anglais de vingt-trois ans, Charley Mason, qui passe quelques jours à Paris dans les années vingt. Il a une famille bourgeoise aimante, qui se tient au courant de l'actualité culturelle et littéraire : ses parents, sa sœur et lui ne font pas preuve d'originalité, ne manifestent aucun talent particulier, mais rendent hommage au goût d'autrui en achetant les mêmes œuvres que tout le monde. À Paris, le jeune Anglais très convenable retrouve un ami misanthrope et aigri qui le met en relation avec une jeune prostituée russe mariée à un bagnard. On apprend son histoire et celle de son mari, mais on voit surtout comment la bonhomie de Charley risque de fondre comme neige au soleil... alors que l'auteur, mine de rien et tout en tissant de manière habile une intrigue fondée sur des récits enchassés, parvient à émettre de ci de là des critiques parfois visionnaires : quand un de...
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  • Michigan32 28/12/2020
    Le titre, la couverture aux couleurs acidulées ainsi que la quatrième de couverture laissent penser qu'il s'agira d'une bluette un peu littéraire (on nous promet une histoire d'amour entre un jeune anglais très convenable et une jeune femme russe issu d'un bordel parisien), il n'en est pourtant rien ! "Vacances de noël" nous raconte l'histoire de Charley, jeune anglais de bonne famille que ses parents autorisent à passer les vacances de noël à Paris. Il y retrouve Simon, un de ses amis d'enfance, avec pour objectif de s'amuser (comprenez - il a prévu de rencontrer des filles...). Dès la rencontre avec Simon, on aurait pu se douter que l'intrigue n'allait pas se dérouler comme prévu. Simon est un électron libre qui s'entraîne à ne prendre qu'un repas par jour et à échapper à tout attachement affectif. Cela l'ennuie d'ailleurs profondément de ressentir une vraie sympathie pour Charley. Il est journaliste, a l'esprit un peu révolutionnaire et de profondes ambitions politiques. C'est lui qui entraîne Charley dans un bordel où il lui fait rencontrer la Princesse Olga, jeune prostituée russe, dans l'espoir de lui faire passer une bonne soirée. La soirée va se transformer en plusieurs jours, ces deux là ne vont plus se quitter. Et pourtant le tout ne constitue pas un remake de "Pretty Woman". William Somerset Maugham nous fait plonger alors dans une histoire lugubre qui mêle prostitution, pauvreté et grand criminel. La princesse Olga s'appelle en réalité Lydia et est l'épouse d'un criminel célèbre, condamné au bagne pour avoir assassiné un homme. Lydia va alors raconter son histoire à Charley qui l'écoutera fasciné et va lui faire découvrir son monde, celui des nécessiteux. "Vacances de noël" est ainsi la confrontation entre Charley, jeune naïf qui a grandi dans le cocon familial, qui a délaissé une carrière d'artiste peintre pour se lancer dans l'entreprise de son père et celui sombre, sans avenir de Lydia qui se prostitue jour après jour... Lydia est un personnage atypique qui décontenance beaucoup Charley, elle a sa propre conception de l'art, de la culture, de l'amour ou encore de l'expiation. Elle ne ressemble à aucune autre et ouvre à Charley une porte sur un milieu qu'il ne connait pas. On ne peut pas dire que l'on s'attendait à cela au vu de la couverture du livre ! Le titre, la couverture aux couleurs acidulées ainsi que la quatrième de couverture laissent penser qu'il s'agira d'une bluette un peu littéraire (on nous promet une histoire d'amour entre un jeune anglais très convenable et une jeune femme russe issu d'un bordel parisien), il n'en est pourtant rien ! "Vacances de noël" nous raconte l'histoire de Charley, jeune anglais de bonne famille que ses parents autorisent à passer les vacances de noël à Paris. Il y retrouve Simon, un de ses amis d'enfance, avec pour objectif de s'amuser (comprenez - il a prévu de rencontrer des filles...). Dès la rencontre avec Simon, on aurait pu se douter que l'intrigue n'allait pas se dérouler comme prévu. Simon est un électron libre qui s'entraîne à ne prendre qu'un repas par jour et à échapper à tout attachement affectif. Cela l'ennuie d'ailleurs profondément de ressentir une vraie sympathie pour Charley. Il est journaliste, a l'esprit un peu révolutionnaire et de profondes ambitions politiques. C'est lui qui entraîne Charley dans un bordel où il lui fait rencontrer la Princesse Olga, jeune prostituée russe, dans l'espoir de lui faire passer une bonne soirée. La soirée va se transformer en plusieurs jours, ces deux là ne...
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  • nathys 26/12/2020
    Je n'attendais rien de ce roman en particulier et j'ai passé un bon moment. Suivre Charley sur quelques jours dans sa perte d'innocence et les personnages ui gravitent autour de lui, tous différents m'a plu. L'écriture est fluide et agréable et il aborde des sujets importants tout en gardant une certaine légèreté
  • binecaux 06/04/2020
    Je ne connaissais pas cet auteur. Sans rien dévoiler de l’histoire, j’ai toutefois envie de prévenir les futurs lecteurs : ne vous attendez pas à un roman d’amour entre un (très) jeune lord anglais et une jeune femme russe que tout sépare, et ce dans le décor d’un Paris des années 20 : vous seriez déçus. Le roman de Maugham est tout sauf cela et c’est bien ce qui le rend intéressant. Encore jeune, Lydia, très digne, a connu l’exil, la pauvreté, l’humiliation et la déception amoureuse. Charley est né dans une famille aimante et protectrice, (ses parents fortunés l’ont même intelligemment initié à l’art). Dans sa candeur, il n’est que bonté et bonnes intentions sincères. Mais Lydia, ainsi que Simon,(son ami d’enfance perdu de vue durant deux ans et qui désormais verse dans les idées révolutionnaires), vont, en quelques jours et presque involontairement lui faire appréhender un autre monde que le sien. Il n’est pas bête Charley, malgré son bonheur de retrouver les siens après ce court séjour initiatique, il nous montrera, à sa nouvelle façon de jouer Scriabine au piano, qu’il a compris la leçon ! C’est la première fois que je vois une dernière phrase si bien illustrer un roman : « son univers s’était écroulé ».Je ne connaissais pas cet auteur. Sans rien dévoiler de l’histoire, j’ai toutefois envie de prévenir les futurs lecteurs : ne vous attendez pas à un roman d’amour entre un (très) jeune lord anglais et une jeune femme russe que tout sépare, et ce dans le décor d’un Paris des années 20 : vous seriez déçus. Le roman de Maugham est tout sauf cela et c’est bien ce qui le rend intéressant. Encore jeune, Lydia, très digne, a connu l’exil, la pauvreté, l’humiliation et la déception amoureuse. Charley est né dans une famille aimante et protectrice, (ses parents fortunés l’ont même intelligemment initié à l’art). Dans sa candeur, il n’est que bonté et bonnes intentions sincères. Mais Lydia, ainsi que Simon,(son ami d’enfance perdu de vue durant deux ans et qui désormais verse dans les idées révolutionnaires), vont, en quelques jours et presque involontairement lui faire appréhender un autre monde que le sien. Il n’est pas bête Charley, malgré son bonheur de retrouver les siens après ce court séjour initiatique, il nous montrera, à sa nouvelle façon de jouer Scriabine au piano, qu’il a compris la leçon ! C’est la première fois que je vois une dernière phrase si bien...
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