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Volia Volnaïa
Luba Jurgenson (traduit par)
Date de parution : 12/01/2017
Éditeurs :
Belfond

Volia Volnaïa

Luba Jurgenson (traduit par)
Date de parution : 12/01/2017
Un roman russe fulgurant, une plongée dans l'immensité sibérienne, qui conte l'éternel affrontement entre désir de liberté et asservissement au pouvoir. Porté par une seule devise, Volia volnaïa, « Libre liberté », une très forte quête identitaire, avec, en toile de fond, le tableau renversant de la Russie d'aujourd'hui, tiraillée entre tradition et modernité.
– Avec cinq mecs qui voudraient bien se mouiller, on les aurait désarmés ! Tous les flics de la région ! Une demi-journée aurait suffi ! Ils sont complètement ramollos,... – Avec cinq mecs qui voudraient bien se mouiller, on les aurait désarmés ! Tous les flics de la région ! Une demi-journée aurait suffi ! Ils sont complètement ramollos, ils explosent de mauvaise graisse ! Il faudrait les enfermer dans leur cage à singes. Si tout le monde, si... – Avec cinq mecs qui voudraient bien se mouiller, on les aurait désarmés ! Tous les flics de la région ! Une demi-journée aurait suffi ! Ils sont complètement ramollos, ils explosent de mauvaise graisse ! Il faudrait les enfermer dans leur cage à singes. Si tout le monde, si le peuple tout entier se met à parler, la vérité éclatera au grand jour ! Il faut juste que les gens le veuillent, qu'ils comprennent que c'est à eux de faire la loi ici, pas aux chefs ! (L'Étudiant se tut d'un air éloquent, les yeux écarquillés, le doigt pointé en l'air.) Kobiak, c'est un brave gars ! On a le droit de défendre notre honneur ! Avec les moyens qu'on a. Nous n'en avons pas d'autres, on nous les a volés. On nous a laminés mais on fait semblant que tout va bien.
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EAN : 9782714474889
Façonnage normé : EPUB2
DRM : DRM Adobe
EAN : 9782714474889
Façonnage normé : EPUB2
DRM : DRM Adobe

Ils en parlent

« La chasse d'hiver, la pêche dans la taïga, la vie sur les rives de la mer d'Okhotsk... sans aucun doute, Victor Remizov connaît son sujet. Mais Volia Volnaïa ne saurait se résumer à une simple histoire de connaisseur. Ni d'ailleurs à une œuvre littéraire remplie de personnages hauts en couleur. Ce qui rend ce livre aussi fascinant est qu'il pose une vraie question traditionnelle russe. Non pas "être ou ne pas être ?", pas "qui est coupable et quelles conséquences ?", mais bien "pour quoi est-on prêt à tuer ou à mourir ?". Une question sous-jacente dans l'inconscient individuel mais que la fiction russe avait un peu oubliée depuis plusieurs décennies. La voici qui resurgit. »
Literatournaïa gazeta

« Victor Remizov est un auteur dans la plus pure tradition : intelligent, plein d'empathie, patient comme un pêcheur dans la taïga. Son roman est tout autant sociétal qu'analytique. Il ne nous donne pas à voir une révolte russe à part entière, mais nous montre des revendications, un cri de colère, et les sanctions qui s'ensuivent. Et cela est bien plus efficace. »
Svobonaya Pressa 

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • mylena 19/10/2023
    Un excellent roman. Mais avant d'en parler, il me semble important, au vue des étiquettes qui lui sont attribuées, de préciser ce qu'il n'est pas : Bien qu'il y ait beaucoup de policiers et d'actions policières, ce n'est pas un roman policier (pas d'enquête, pas de crime, tout au plus une grosse infraction suivie d'une fuite et d'une traque) Les scènes en pleine nature sauvage sont très nombreuses, dans des paysages proches de ceux de Dersou Ouzala, mais si vous êtes contre la chasse, mieux vaut passer votre chemin… Ce n'est pas non plus un roman noir, mais #1089;'est désespérant au possible, anti feel good. Il s'agit d'un roman sociétal. L'histoire se déroule en extrême-orient russe, près de la mer d'Okhostk. Le village de Rybatchi est au bord de la mer mais les habitants vivent plutôt de la chasse et de la pêche en rivière. Mais pour pêcher et chasser, il faut des permis, accordés selon le bon vouloir (et surtout contre monnaie sonnante et trébuchante) par les autorités locales. Sans compter qu'il est bien difficile de trouver un débouché légal aux produits de la pêche et de la chasse, pour cause d'infrastructures défaillantes. Cette année-là, interdiction de pêcher, seuls les oeufs de saumon intéressent les autorités. C'est totalement illégal, donc ça va rapporter très gros. Tout le monde y gagne, un équilibre instable règne. Mais voilà qu'un incident de rien du tout éclate : Stepane Kobiakov rentre dans une voiture de police mal garée, un adjoint ambitieux, pas très au fait des pratiques locales, veut fouiller son véhicule, et tout part en sucette. Kobiakov prend la fuite, les flics se sentent ridiculisés, une chasse à l'homme s'organise, l'équivalent russe du GIGN est appelé en renfort. Volia volnaïa, « libre liberté », c'est le titre d'une chanson cosaque (qui ne finit pas bien ), cela évoque Stenka Razine, tout un programme,... Volia signifie liberté, celle des grands espaces, de la vie sauvage, c'est aussi la liberté de penser. Mais ce n'est pas la même chose que Svoboda, la liberté de l'homme juridiquement libre... Les personnages sont bien campés, les attitudes de chacun, leurs personnalités, leurs motivations, tout ce qui peut expliquer l'enchaînement de leurs décisions maladroites est détaillé, entre des descriptions splendides de paysages et quelques cuites. Il y a Guenka le chasseur, Tikhi le chef de la milice plutôt pépère, dépassé par son nouvel adjoint Gnidiouk, Kobiakov, intègre, mais impulsif, Ilya le riche Moscovite qui cherche à fuir la vie urbaine corrompue dans cette nature hostile mais libre, Balabane, chanteur musicien qui joue le Requiem de Mozart en pleine taïga, et pas mal d'autres. Cela se passe au bout du monde, très loin de Moscou, mais quelle belle manière de montrer à quel point le pays est gangréné par la corruption. Dans un interview de 2014, l'auteur explique que si tout est fictif, chaque chapitre est tout à fait vraisemblable et, hélas, typiquement russe. Au passage il nous apprend qu'il a vraiment vécu la scène du Requiem et celle avec l'ours. Quand j'ai refermé le livre j'avais l'impression d'avoir lu un roman déprimant au possible, mais pour l'auteur, pas du tout, car à chaque instant chaque personnage aurait pu prendre une autre décision. Un optimisme très minimal tout de même. Heureusement, il y a de très bons moments, le plus souvent solitaires, au coeur de paysages époustouflants (genre Dersou Ouzala, Sylvain Tesson ou André Makine). Ce livre a été primé (prix Russkiy booker 2014 et prix Bolchaïa Kniga 2014) à sa sortie pour « son regard ouvert sur les conflits sociaux contemporains ». Dire que c'est l'année où la Russie a annexé la Crimée ! Un excellent roman. Mais avant d'en parler, il me semble important, au vue des étiquettes qui lui sont attribuées, de préciser ce qu'il n'est pas : Bien qu'il y ait beaucoup de policiers et d'actions policières, ce n'est pas un roman policier (pas d'enquête, pas de crime, tout au plus une grosse infraction suivie d'une fuite et d'une traque) Les scènes en pleine nature sauvage sont très nombreuses, dans des paysages proches de ceux de Dersou Ouzala, mais si vous êtes contre la chasse, mieux vaut passer votre chemin… Ce n'est pas non plus un roman noir, mais #1089;'est désespérant au possible, anti feel good. Il s'agit d'un roman sociétal. L'histoire se déroule en extrême-orient russe, près de la mer d'Okhostk. Le village de Rybatchi est au bord de la mer mais les habitants vivent plutôt de la chasse et de la pêche en rivière. Mais pour pêcher et chasser, il faut des permis, accordés selon le bon vouloir (et surtout contre monnaie sonnante et trébuchante) par les autorités locales. Sans compter qu'il est bien difficile de trouver un débouché légal aux produits de la pêche et de la chasse, pour cause d'infrastructures défaillantes. Cette année-là, interdiction de pêcher, seuls les oeufs de saumon...
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  • Loulouread 01/12/2022
    Liberté libre! Je sors de cette lecture un peu saoule de vodka, les poumons engorgés de fumée de cigarettes mais la tête pleine des grands espaces de la taïga et le cœur débordant de liberté et de volonté. Je n’ai que le goût de chevaucher une motoneige et de rejoindre les épinettes du nord québécois. D’entendre le silence… sinon, le craquement des arbres, les oiseaux, le vent… Ce roman est une ode à la nature dans tout ce qu’elle a de beau à proposer et à sa rudesse; mais aussi à ce que les hommes malfaisants sont capables de lui faire ainsi qu’à leurs congénères. Nous sommes dans un petit village russe de Sibérie où tout se rapporte à la chasse et à la pêche. Le braconnage est roi et la corruption de la milice mène le bal. Les œufs de saumons valent leur pesant d’or et la chasse à la zibeline est plus qu’un sport. L’histoire tourne autour de Kobiakov qui lors d’un simulacre d’altercation, refuse de céder le fruit de ses efforts aux miliciens. Le village en entier se retrouve impliqué dans cette affaire qui dégénère tellement que Moscou doit envoyer des membres d’une unité des forces spéciales pour la régler. Mais comment survivre dans cette immensité? Les villageois sont très bien outillés et le roman décrit très bien les techniques de survie en forêt. Il en est de même avec la lutte entre la loyauté à ses amis et le respect des traditions; et l’asservissement de l’état et la quête identitaire des russes qui ne connaissent que les pots de vins et la privation. L’auteur nous fait bien ressentir la volonté de liberté de la masse populaire russe mais également le silence dans lequel elle est tenue par rapport à la politique et la désinformation qu’elle subit. L’immensité du territoire en est en partie responsable ainsi que la cruauté de son gouvernement. J’ai beaucoup aimé cette lecture mais j’y ai mis du temps car je me perdais totalement dans les noms des protagonistes et je devais sans cesse me référer à la liste du début. Il m’a fallu une bonne dose de courage pour passer au travers et j’ai quelques fois penser abandonner mais la finale vaut tellement le coup! A la pensée des critiques élogieuses des amis (es) babeliotes, j’ai tenu le cap et j’ai traversé l’immensité des richesses de ce roman. Liberté libre! Je sors de cette lecture un peu saoule de vodka, les poumons engorgés de fumée de cigarettes mais la tête pleine des grands espaces de la taïga et le cœur débordant de liberté et de volonté. Je n’ai que le goût de chevaucher une motoneige et de rejoindre les épinettes du nord québécois. D’entendre le silence… sinon, le craquement des arbres, les oiseaux, le vent… Ce roman est une ode à la nature dans tout ce qu’elle a de beau à proposer et à sa rudesse; mais aussi à ce que les hommes malfaisants sont capables de lui faire ainsi qu’à leurs congénères. Nous sommes dans un petit village russe de Sibérie où tout se rapporte à la chasse et à la pêche. Le braconnage est roi et la corruption de la milice mène le bal. Les œufs de saumons valent leur pesant d’or et la chasse à la zibeline est plus qu’un sport. L’histoire tourne autour de Kobiakov qui lors d’un simulacre d’altercation, refuse de céder le fruit de ses efforts aux miliciens. Le village en entier se retrouve impliqué dans cette affaire qui dégénère tellement que Moscou doit envoyer des membres d’une unité des forces spéciales pour la régler....
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  • PostTenebrasLire 21/10/2022
    La taïga est le personnage principal de ce roman. Magnifique, magnétique, impitoyable, rude, très rude. Le roman se permet avec bonheur de grands moments contemplatifs. Les hommes s’arrêtent parfois pour juste admirer la nature qui les entoure. Et j’aime quand le récit se permet ce genre de pause (vous ai-je parlé du film « Ghost in the Shell » de 1995 ?) ## Mais où sommes-nous au fait ? Le récit se situe aux confins de la Russie non loin des terres Yakoutes. Une petite communauté vit de pêche, de chasse et du trafic des oeufs de poissons. Un véritable or rouge. ## Mais quand sommes-nous ? C’est un récit contemporain. ## Et les hommes ? Les hommes ne sont pas « magnifiques ». Certains sont braves, droits et justes. D’autres, beaucoup plus lâches et veules. Mais de toute façon pour vivre avec un peu de « confort » il faut un « métier » à côté. Personne n’est blanc comme neige. Alors tout le monde contourne la loi sous l’approbation de la police qui ponctionne 20 % pour fermer les yeux. > Peut-être pensait-il que tout flic qui se respecte doit avoir son business. Ce n’était pas lui qui l’avait décidé, c’était la coutume. Chacun vit sa vie et savoure la liberté sans pareille au milieu d’une nature sans limites. La vie est rude et l’alcool coule à flots. Vraiment à flot. On boit de la Vodka ou des tors boyaux tout le temps, constamment. Pas de repas sans Vodka. Pas de rencontre sans Alcool. On part en « expédition » dans la taïga sur un coup de tête après avoir beaucoup trop arrosé une discussion nocturne. Il faut alors de la chance pour en revenir. Un incident stupide entre un habitant et un policier nouveau venu va prendre des proportions dramatiques. Le fragile équilibre de la communauté qui tenait surtout par un accord tacite « laisse-moi tranquille » vol en éclat. C’est pour tous un révélateur : « Sommes-nous aussi libres que l’on veut bien le croire ? » On peut se moquer du système, de Moscou… mais tout ça se rappelle avec force à tous. Le récit est très bien dosé (à mon avis) entre moments de contemplation, tension, rencontres. J’ai trouvé les personnages très intéressants : du plus rebelle au plus résigné, tous sont « vrais ». Personne ne sonne faux. ## Élargissons le cadre Le roman donne un éclairage bienvenu sur la perception du pouvoir et de la liberté en Russie > En Russie, le pouvoir avait toujours été une vache sacrée. Même ici, dans ces lieux reculés qui depuis la nuit des temps servaient de refuge contre les persécutions de toutes sortes et où le servage n’avait jamais pris, où des hommes plus qu’indépendants vivaient au sein d’une nature rude, les gens s’indignaient, non pas de la mauvaise structure du pouvoir lui-même, mais de l’injustice de ses actions. C’était stupide à n’y rien comprendre ! Les hommes boivent, mais leur liberté est un constant sujet de discussion > Tous les gars du coin se ressemblaient : ils voulaient une vie libre. Même au prix d’un pouvoir inique. Or un pouvoir inique corrompt même la liberté On parle de changement de pouvoir en ce moment pour la Russie. Changement vraiment ? > Il savait pertinemment que de son vivant le pouvoir ne s’améliorerait pas en Russie. Le gouvernement actuel, la situation actuelle correspondaient précisément aux aspirations de l’absolue majorité des citoyens, à l’idée que ceux-ci se faisaient du bien-être. Deux mondes qui s’ignorent >… Il comprenait bien qu’il n’existait rien de commun entre ceux qui regardaient le ciel depuis leurs bureaux moscovites, passaient leurs soirées au restaurant ou au théâtre, distribuaient les licences de pêche et de chasse, les autorisations à extraire l’or… et un Onc’ Sacha qui sillonnait la taïga sur son vieux tas de ferraille. Rien ne les unissait : ni Dieu, ni un tsar, ni même un guide bien-aimé. Sur Moscou et le pouvoir > — Bon, chez nous, d’accord, c’est l’arbitraire, disons. Si tu es procureur, les autres n’ont qu’à se tenir à carreau. Mais tu prétends que c’est pareil à Moscou ? Ça veut dire que le pouvoir est pourri partout ? — À Moscou, c’est pire. Ici, malgré tout, subsistent quelques valeurs humaines. Là-bas, il n’y a que l’argent. ## Points délicats ou qui peuvent l’être * On s’appelle par le prénom et le nom de famille, ou par le prénom seul, ou par un diminutif, ou par un surnom ! Et oui vous n’échapperez pas au moment « Mais de qui parle-t-il donc ? » Pas facile de suivre par moment * Chasse : Pas question ici de chasse à la « galinette cendrée », mais chasse il y a. ## Quelques citations pour se rendre compte du ton du livre > En avançant en âge – il avait quarante-trois ans –, il s’était mis à apprécier de plus en plus cette vie solitaire au cœur de la taïga. Il en était lui-même étonné : avec les années, bien des choses cessaient de l’intéresser et s’éloignaient en douceur, quittaient sa vie, mais cette attirance-là ne faisait que croître. Dans la forêt, il se sentait toujours bien. Mieux qu’ailleurs, avec qui que ce soit. > La chanson préférée du Cuistot narrait l’histoire d’un gars qui cherchait l’amour et la liberté, mais qui était tombé sur une belle garce, une traîtresse. Il y avait là un désespoir très russe, un désespoir fou d’ivrogne – la trahison de cette garce symbolisait le désordre du monde –, authentique dans sa profondeur effrayante et mystérieuse. Cette histoire aurait pu être vulgaire, comme toutes les chansons de ce genre, mais elle ne l’était pas. Balabane possédait un savoir calme sur la vie : dans son interprétation, la fille était malheureuse, elle aussi, et c’était très important ; la douce voix du chanteur permettait à tous de s’élever au-dessus de ce qui aurait pu être une banale cuite. > Il y avait dans le travail de ces hommes un sens immense, presque inaccessible à l’intellect, un sens qui émanait de cette taïga, de ces montagnes, contenu dans le travail lui-même, dans ce lourd labeur qu’ils accomplissaient sans rechigner en sachant que l’année suivante il leur faudrait recommencer La taïga est le personnage principal de ce roman. Magnifique, magnétique, impitoyable, rude, très rude. Le roman se permet avec bonheur de grands moments contemplatifs. Les hommes s’arrêtent parfois pour juste admirer la nature qui les entoure. Et j’aime quand le récit se permet ce genre de pause (vous ai-je parlé du film « Ghost in the Shell » de 1995 ?) ## Mais où sommes-nous au fait ? Le récit se situe aux confins de la Russie non loin des terres Yakoutes. Une petite communauté vit de pêche, de chasse et du trafic des oeufs de poissons. Un véritable or rouge. ## Mais quand sommes-nous ? C’est un récit contemporain. ## Et les hommes ? Les hommes ne sont pas « magnifiques ». Certains sont braves, droits et justes. D’autres, beaucoup plus lâches et veules. Mais de toute façon pour vivre avec un peu de « confort » il faut un « métier » à côté. Personne n’est blanc comme neige. Alors tout le monde contourne la loi sous l’approbation de la police qui ponctionne 20 % pour fermer les yeux. > Peut-être pensait-il que tout flic qui se respecte doit avoir son business. Ce n’était pas lui...
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  • HordeDuContrevent 28/07/2022
    « La solitude dans la taïga est une drogue accrocheuse »…et même par livre interposé. Ce livre est une plongée réaliste dans l'immensité sibérienne, au coeur de la Taïga, une expédition montagnarde, sylvestre et aquatique pour chasser la zibeline et pêcher le saumon. Un voyage dans le froid et la neige, enveloppé d'une doudoune en duvet et chapka en fourrure sur la tête, là où les pins nains sont saupoudrés de givre comme des paillettes d'argent, à fouler une neige duveteuse et molle, douce sous les pieds comme les poils d'un lièvre. Au milieu des ours et des loups. Une sensation de calme et d'éternité qui serti ce bourg du bout du monde : Rybatchi. Sur les côtes de la mer d'Okhotsk. Volia volnaïa, ou « liberté libre » en français, du nom d'une chanson, est un roman russe poétique, fulgurant, qui conte l'éternel affrontement entre désir de liberté et asservissement au pouvoir, tiraillement d'autant plus fort en cette Russie post-communiste. Les habitants de cette contrée lointaine tirent leurs revenus principalement du trafic illégal d'oeufs de saumon et de peaux de zibeline, activités interdites par la milice sauf à lui payer une taxe de 20%. Trafic versus corruption du pouvoir. Activités illégales versus racket par les chefs mêmes des milices locales qui sont de fait des chefs mafieux. Les nombreux personnages qui jonchent ce roman, dont les noms, les prénoms et les diminutifs sont tour à tour utilisés pour les nommer ce qui peut être perturbant en début de lecture, se trouvent confrontés à une forte quête identitaire, avec, en toile de fond, ce tableau pour le moins contrasté de la Russie contemporaine elle-même partagée entre tradition et modernité. Le début du livre donne le ton ; nous sommes en effet immédiatement immergés au sein d'une nature grandiose, découvrant Guenka, parti comme chaque année s'isoler dans son isba en automne, à l'ouverture de la chasse ; Chasseur de zibelines et pêcheur à ses heures, entouré d'une nature qu'il aime, une nature immuable. « Comme la plupart des saisonniers, il aimait particulièrement ces jours précédant l'ouverture de la chasse. La rivière, la forêt, tout était à redécouvrir, tout avait légèrement changé. C'était comme retrouver un vieux copain que l'on n'a pas vu depuis un an. Tiens, il a des cheveux gris, une nouvelle cicatrice, des rides qu'on ne lui connaissait pas auparavant. Pareil. A un endroit, la berge s'affaissait, avalée par la rivière, le sentier avait disparu, un tilleur séculaire gisait, arraché, en travers de la clairière, ayant évité de justesse une petite isba. Mais surtout il y avait une multitude de détails. Les couleurs étaient vives, comme rénovées. Cette répétition éternelle et inépuisable – il verrait la même nature que l'an passé, qu'il y avait deux ans, et pourtant, ce serait comme une nouvelle rencontre – procurait une grande joie à Guenka, elle conférait un sens à son existence. La fraîcheur et l'infini de la vie l'élevaient au-dessus de la terre, au-dessus de la rivière et de la taïga. Dans ces moments, il avait l'impression qu'il en serait toujours ainsi ». Puis peu à peu les autres personnages prennent vie sous la plume incroyable de Victor Remizov au moyen de descriptions magnifiques de réalisme : chasseurs, pêcheurs, miliciens, hommes, femmes, jeunes et vieux, nous découvrons la vie si caractéristique de cette société du bout du monde, ses codes, ses difficultés. Des hommes qui boivent la vodka comme de l'eau plate. Des femmes qui semblent être la seule planche de salut de ce petit microcosme. Des personnages rudes, taiseux, alcooliques, touchants, à l'image des paysages arides de cette contrée glacée. Un incident mal interprété entre un chasseur et le chef de la milice va mettre le bourg dans tous ses états. Ce sera le début de la fuite du chasseur, puis de sa traque en pleine taïga ainsi que d'une prise de position de chacun dans le village, certains étant pour aider le chasseur, d'autres pour l'attraper et le punir. Mais autant chercher un aiguille dans la taïga…Un événement propice à la réflexion sur les notions de liberté, d'orgueil, de soumission. Sensible aux plumes poétiques, celle de Victor Remizov sait allier les descriptions poétiques de paysages, celles plus épiques des personnages, il sait distiller un certain suspens tout en faisant passer ses messages politiques…une très belle plume ! « Il gelait légèrement, un soleil rouge se couchait dans la toundra bistre recouverte de neige, plongeant derrière les lointaines cimes blanches pointues des montagnes vers lesquelles les hommes étaient partis. Les nuages vaporeux et plats, s'étaient gorgé des couleurs du couchant qu'ils transportaient vers l'autre extrémité du ciel, vers l'est. Là, le rose tendre s'épaississait, s'écoulait à flots réguliers formant tout en bas, un liseré bleu-vert et violet sombre ». Liberté d'aller vivre au rythme de la nature, seul, même dans des conditions extrêmes, liberté de s'opposer aux décisions parfois contradictoires toujours corrompues du pouvoir de la base au sommet en cette Russie post-communiste, liberté de changer de vie lorsque celle-ci n'offre plus de perspective ni de sens. Liberté pour contrer l'absurde et la soumission. Ce livre évoque tout cela de très belle et poétique manière. Un premier roman à découvrir ! « Il s'adossa à l'encadrement de la porte, abasourdi par le silence de la taïga et la lumière. Une douce joie pénétrait dans son âme avec l'air froid. Une vie authentique l'attendait, une vie pleine, absolument limpide. Elle régnait tout autour de lui, il suffisait de franchir le seuil. C'était sa vraie liberté, absolue, divine en ce monde. Il ne croyait à aucune autre ». « La solitude dans la taïga est une drogue accrocheuse »…et même par livre interposé. Ce livre est une plongée réaliste dans l'immensité sibérienne, au coeur de la Taïga, une expédition montagnarde, sylvestre et aquatique pour chasser la zibeline et pêcher le saumon. Un voyage dans le froid et la neige, enveloppé d'une doudoune en duvet et chapka en fourrure sur la tête, là où les pins nains sont saupoudrés de givre comme des paillettes d'argent, à fouler une neige duveteuse et molle, douce sous les pieds comme les poils d'un lièvre. Au milieu des ours et des loups. Une sensation de calme et d'éternité qui serti ce bourg du bout du monde : Rybatchi. Sur les côtes de la mer d'Okhotsk. Volia volnaïa, ou « liberté libre » en français, du nom d'une chanson, est un roman russe poétique, fulgurant, qui conte l'éternel affrontement entre désir de liberté et asservissement au pouvoir, tiraillement d'autant plus fort en cette Russie post-communiste. Les habitants de cette contrée lointaine tirent leurs revenus principalement du trafic illégal d'oeufs de saumon et de peaux de zibeline, activités interdites par la milice sauf à lui payer une taxe de 20%. Trafic versus corruption du pouvoir....
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  • viou1108_aka_voyagesaufildespages 19/07/2022
    Par ces temps caniculaires, on peut tenter de se rafraîchir en voyageant par la pensée (au moins) vers la Sibérie orientale. Au début de l'automne, la neige va bientôt commencer à tomber et à recouvrir la région d'un épais manteau glacé pour de longs mois, propices à la chasse à la zibeline. Ca y est, vous visualisez la taïga par moins 30, le blizzard, les lacs gelés, vous commencez à grelotter ? Bon, au moins j'aurai essayé. Or donc, disais-je, transportez-vous sur la presqu'île de Rybatchi, coincée entre la mer d'Okhotsk et celle de Béring. La Nature y est rude, hostile, mais néanmoins généreuse envers qui sait la comprendre et la respecter. Les hommes y vivent de pêche l'été et de chasse en hiver, et aussi, du braconnage d'oeufs de saumon. C'est illégal, mais à l'ère post-soviétique la corruption est endémique, et les autorités locales laissent faire moyennant de juteuses commissions de 20%. Tout le monde n'apprécie pas forcément ce racket institutionnalisé, mais la plupart s'en accommodent, faute d'alternative, il faut bien faire vivre sa famille. D'autres, plus rares, seraient plutôt tentés de se révolter, mais les moyens et/ou le courage leur manquent, et l'abus de vodka n'aide guère. La vie coule son long fleuve tranquille, jusqu'à ce que la situation se tende après un incident entre Kobiak, l'un de ces pêcheurs-chasseurs insoumis, et un milicien ambitieux qui, en dépit du bon sens et des coutumes locales, fait remonter l'affaire jusqu'à Moscou, qui envoie sur place une unité spéciale d'intervention. Une chasse à l'homme, démesurée au vu de l'incident initial, est lancée, et Kobiak se cache dans la taïga comme un vieil ours solitaire, alors que l'hiver approche. « Volia volnaïa » est une fameuse galerie de portraits d'hommes et de quelques femmes, les uns rebelles à des degrés divers, rudes, courageux, entêtés, solidaires, épris de liberté et de justice, les autres pourris et avides d'argent et de pouvoir, et les derniers vacillant entre les deux, cherchant à s'identifier aux uns ou aux autres. le roman montre aussi le contraste entre une culture traditionnelle qui respecte la Nature, et le néo-capitalisme sauvage qui la surexploite au mépris de tout. Une Nature grandiose magnifiquement décrite, des personnages touchants et attachants par leur caractère entier, un portrait à l'acide de la Russie poutinienne, « Volia volnaïa » est un très beau roman, lyrique et désespérant. Quoique... Dans ce pays où tout se vend et s'achète, il reste peut-être une chose non négociable : Volia volnaïa, la « liberté libre ».Par ces temps caniculaires, on peut tenter de se rafraîchir en voyageant par la pensée (au moins) vers la Sibérie orientale. Au début de l'automne, la neige va bientôt commencer à tomber et à recouvrir la région d'un épais manteau glacé pour de longs mois, propices à la chasse à la zibeline. Ca y est, vous visualisez la taïga par moins 30, le blizzard, les lacs gelés, vous commencez à grelotter ? Bon, au moins j'aurai essayé. Or donc, disais-je, transportez-vous sur la presqu'île de Rybatchi, coincée entre la mer d'Okhotsk et celle de Béring. La Nature y est rude, hostile, mais néanmoins généreuse envers qui sait la comprendre et la respecter. Les hommes y vivent de pêche l'été et de chasse en hiver, et aussi, du braconnage d'oeufs de saumon. C'est illégal, mais à l'ère post-soviétique la corruption est endémique, et les autorités locales laissent faire moyennant de juteuses commissions de 20%. Tout le monde n'apprécie pas forcément ce racket institutionnalisé, mais la plupart s'en accommodent, faute d'alternative, il faut bien faire vivre sa famille. D'autres, plus rares, seraient plutôt tentés de se révolter, mais les moyens et/ou le courage leur manquent, et l'abus de vodka n'aide guère. La vie coule son long...
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